La méfiance vaccinale en France

La méfiance vaccinale en France

In this episode, Gaëlle will try to understand why French society seems so opposed to vaccines. In the land of Louis Pasteur, the distrust toward jabs, and even more so against the Covid vaccines, can seem incomprehensible. Gaëlle will go through the facts and explain the different factors leading to such distrust.

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Salut, je m'appelle Gaelle et je suis votre hôte. Bienvenue sur LanguaTalk Slow French.

Bonjour à toutes et bonjour à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode de LanguaTalk Slow French. Aujourd'hui, nous allons parler d'un sujet d'actualité, un sujet qui se passe maintenant en France. Il s'agit de la méfiance vaccinale des Français. Donc, c'est par rapport au vaccin et notamment aux vaccins contre le Covid et le fait que les Français ne sont pas très convaincus et n'ont pas envie d'avoir le vaccin. [english] Bonne écoute.

La France est le pays d'une personnalité très importante, monsieur Louis Pasteur. Je pense que vous connaissez ce nom parce que c'est un nom très important et que très associé au monde de la médecine, de la santé et des vaccins. Car Monsieur Pasteur a inventé en France le vaccin, le premier vaccin contre la rage. La rage, c'est une maladie que les animaux, par exemple les chiens, peuvent avoir et qui est très dangereuse pour les humains. Mais dans le contexte actuel, en France, le gouvernement français, en... au mois de juillet, juillet 2021, donc il y a quelques mois, a été obligé de rendre obligatoire la vaccination contre le Covide parce que pas assez de Français se faisaient vacciner et donc cela posait un problème pour la protection globale de toute la société. Alors, comment on en est arrivé là? Dans un pays qui était très réputé pour la médecine et pour les vaccins. Comment on en est arrivé à une situation où le gouvernement a été obligé d'imposer, de forcer la vaccination? C'est ce que nous allons voir aujourd'hui. Nous allons étudier ça en deux parties. La première partie, on va faire un état des lieux. Donc, on va voir concrètement quels sont les chiffres, combien de personnes sont vaccinées ou pas. Et dans une deuxième partie, on va voir pourquoi beaucoup de Français n'ont pas confiance. Confiance, c'est un mot très important pour aujourd'hui. Ça veut dire "to trust".

Alors commençons avec cet état des lieux, avec la vision de la situation actuelle. Tout d'abord, la France est en effet le premier pays dans le monde en termes de manque de confiance. "lack of trust". On peut dire de méfiance, c'est l'opposition de confiance. C'est le pays en tête de tous les pays dans le monde, avec proche derrière lui, la Russie et les Etats-Unis. En France, 33 pour cent des personnes de la population déclarent dans des sondages (des sondages, c'est quand on pose des questions à des personnes pour faire des statistiques). Donc, 33% des personnes déclarent ne pas faire confiance au vaccin. Donc, c'est un gros chiffre. Et ça, ce n'est pas dans le contexte du Covid. Avant le Covid, c'était déjà comme ça. Et si on compare avec la moyenne mondiale, "the Global Average", la moyenne mondiale, c'est sept pour cent. Donc 33%, c'est vraiment énorme. Un tiers de la population n'a pas confiance dans les vaccins. Et quelque chose qui est assez surprenant, c'est que les Français, dans l'ensemble dans la majorité, font plus confiance à l'homéopathie. Vous savez, l'homéopathie, c'est une science qui n'est pas vraiment scientifique, justement, qui n'a pas beaucoup de preuves médicales. Mais ils font plus confiance dans l'homéopathie: il y a 73 pour cent des Français qui ont confiance dans cette médecine, alors que seulement 69 pour cent auraient confiance dans les vaccins. Ça, c'était en 2016.

Alors dans la pratique, dans la réalité, les Français sont quand même vaccinés. Et si on regarde une maladie très grave et dont le vaccin existe depuis longtemps, c'est la maladie de la rougeole. Alors en anglais, rougeole, c'est "measles". Cette maladie en France, 82 pour cent des enfants qui ont moins de 2 ans sont vaccinés. Donc, il y a de la vaccination. Mais ce n'est pas encore assez parce que les organisations mondiales comme l'OMS, (l'OMS, ça veut dire Organisation mondiale de la santé en anglais, c'est le WHO: World Health Organization), donc, pour l'OMS, on recommande que 95 pour cent de la population soit vaccinée pour avoir une vraie protection efficace et pour que la maladie disparaisse. Donc, en France, 82 pour cent, par exemple, ce n'est pas assez.

Et donc, le gouvernement français, en 2018, a rendu obligatoire 11 vaccins pour les enfants, par exemple le vaccin pour la rougeole. Et si les enfants n'ont pas ces vaccins, ils ne peuvent pas aller dans des lieux avec d'autres enfants, par exemple à l'école ou à la crèche ("nurserie"). Et ça, c'est un problème parce que dans la société française, l'école est obligatoire. Donc, si on n'a pas les vaccins, en fait, on ne peut pas aller à l'école et ça, c'est illégal. Donc, si le gouvernement en 2018, a été obligé de prendre cette mesure, de faire ça, c'est bien qu'il y avait un problème dans la vaccination en France. Quand la pandémie de Covid 19 a commencé, certaines personnes pensaient, espéraient que les mentalités allaient changer, que les Français allaient se dire: "OK. Là, les vaccins sont vraiment importants, ça peut vraiment sauver des vies, donc on va revenir vers la vaccination." Eh bien non, pas du tout! C'est l'effet inverse qui s'est passé. Avant le début de la campagne vaccinale. Donc, avant que les vaccins soient disponibles et qu'on les donne aux gens. Quand on faisait des sondages, environ 50 des Français disaient qu'ils ne voulaient pas se faire vacciner. Donc, un Français sur deux ne voulait pas le vaccin. C'était énorme. On a dit pour faire une bonne protection, il faut 95 pour cent de vaccinés. Donc vraiment, c'était très loin de la protection: de la couverture vaccinale on appelle ça.

Et donc, le gouvernement en juillet, je l'ai dit dans l'introduction, a pris une décision très importante, mais aussi très controversée (ça veut dire beaucoup de gens ne sont pas d'accord avec cette décision) et c'était la décision d'imposer un... on appelle ça un "passe sanitaire". Ça veut dire que si on n'est pas vacciné en France, on ne peut pas aller dans les restaurants, dans les cinémas, dans les pubs, dans les musées et même dans les magasins qui ne sont pas des magasins essentiels, par exemple pour acheter des vêtements ou pour acheter des CD. Des choses de loisirs.

Et ça, alors, ça a eu deux effets. D'un côté, un effet on peut dire peut-être positif, c'est à dire que beaucoup, beaucoup de Français sont allés se faire vacciner. Donc, le résultat était obtenu. C'était ce que le gouvernement voulait. Mais de l'autre côté, il y a eu énormément de protestations, de manifestations. Certains Français sont allés dans la rue et ils sont allés protester pour dire qu'ils refusaient, qu'ils trouvaient que ce passe sanitaire était inacceptable, que ce n'était pas démocratique, que ce n'était pas normal de faire ça dans un Etat de droit, un Etat comme la France, un État démocratique. Donc ça, c'est la situation en ce moment en France. Mais quand même, les résultats sont là puisque quand j'ai regardé aujourd'hui sur Internet, le gouvernement français disait que 80 pour cent de la population de plus de 18 ans, (donc les gens majeurs); 82% étaient vaccinés avec la double dose. Donc, ça veut dire que les actions du gouvernement ont été efficaces.

Mais donc, on va s'intéresser maintenant à pourquoi il y a une telle méfiance, pourquoi autant de gens en France ne veulent pas des vaccins ou ont peur des vaccins. Et donc là, c'est notre deuxième partie et j'ai séparé ça en trois raisons principales.

La première, et qui est vraiment la plus importante, c'est un problème de confiance avec le monde politique. En fait, ce n'est pas vraiment le vaccin qui est le problème. Ce n'est pas la science ou la médecine, c'est plutôt les hommes et les femmes politiques qui prennent des décisions. Je vous explique. Il y a vraiment une date très importante en France qui est une date clé dans le changement de mentalité. C'est pendant l'hiver 2009 2010.

Pendant cet hiver là, il y a eu une grippe. La grippe, c'est une maladie qu'on a chaque année (en anglais c'est "the flu") et là, c'était une grippe un peu spéciale qu'en France, on a appelé la grippe h1 n1. Donc avec la lettre H. Le chiffre 1 H1N1. Et en fait, le monde politique a eu très peur et a pensé que ça allait être une véritable pandémie comme le Covid maintenant. Et donc, ils ont commandé, ils ont acheté énormément de vaccins pour vacciner la population française. On peut penser: "très bien! C'était de la politique de santé publique et c'était une bonne décision".

Mais en fait, on a réalisé, on a compris après que cette grippe n'était pas vraiment dangereuse et elle n'avait pas besoin d'une réaction aussi forte. Parce que, bien sûr, ça coûte beaucoup d'argent quand on achète beaucoup de vaccins, beaucoup de masques. Et c'est là où le public français ou les citoyens ("the Citizens"), les citoyens français, ont commencé à douter. "they started to doubt". Ils ont commencé à douter de leurs politiciens, des hommes et des femmes politiques. Et ils ont commencé à dire qu'il y avait en fait beaucoup trop de liens, de connexions entre le monde politique et le monde des laboratoires pharmaceutiques. En anglais, on appelle ça "Big Pharma". Maintenant en France, parfois, on dit aussi big pharma. Mais le vrai mot, c'est labos ou laboratoires pharmaceutiques. Et donc, on a vu qu'il y avait peut être des collisions entre les intérêts financiers de ces grands groupes pharmaceutiques et les hommes et les femmes politiques. Et les Français ont commencé à vraiment perdre confiance, à ne plus vouloir croire les gens politiques.

Et donc, c'est pour ça que la date de 2009-2010, c'est une date clé. Avant 2009, 10 pour cent des Français disaient ne pas avoir confiance. Après 2009, c'était 40 pour cent. Donc vraiment, cette crise sanitaire a eu un impact énorme sur la confiance des Français.

Et ensuite, quand le gouvernement prend des décisions avec des lois, ("with laws"), quand il force les citoyens à se faire vacciner comme avec les enfants en 2018 ou comme pour le Covid en 2021; les gens vraiment n'aiment pas cette obligation et ont l'impression que c'est une atteinte à leur liberté. Ça veut dire que leur liberté, ça veut dire freedom, "It's like their freedom is attacked". Et ça, c'est quelque chose de très difficile à supporter, à accepter. Et aussi, beaucoup de Français pensent que dans un Etat démocratique, on devrait être libre de prendre des décisions quand c'est pour notre propre corps, pour notre propre santé. [english] C'est ce que certaines personnes pensent.

Et donc, en fait, la méfiance contre les vaccins, réellement, c'est plutôt une méfiance contre le gouvernement et donc c'est devenu très politique. Maintenant, c'est un peu la question: Si on est pour ou contre le vaccin (so for or against vaccin), pour ou contre, c'est un peu comme si on disait "je suis pour ou contre le gouvernement". Donc, ça, c'est la première explication de la méfiance.

La deuxième, c'est que malheureusement, il y a eu aussi beaucoup de fausses études scientifiques. Alors, consciemment fausses ou peut être par erreur, (by mistake). Et aussi beaucoup de théories du complot. Ça, c'est un mot intéressant dans ce podcast. En anglais, "Théorie du complot", on le dit "Conspiracy Theory". Donc, c'est quand des gens pensent qu'il y a un complot (a conspiracy) contre eux. Alors organisé par... soit un individu très riche, soit une communauté, soit un Etat. Et ça, effectivement, c'est aussi très fort.

Mais si on revient aux mauvaises études scientifiques, par exemple, pendant longtemps, on a... un médecin anglais a dit qu'un vaccin était connecté, était lié avec l'autisme. Maintenant, on sait que ce n'est pas vrai, mais malheureusement, cette idée là est vraiment restée dans la tête des gens et certains pensent sincèrement que les vaccins sont dangereux et qu'ils ne sont pas bien testés.

Et enfin, le dernier... La dernière explication pour cette méfiance, c'est que si on oublie le covid, si on met le comite de côté, ça fait très longtemps en France qu'il n'y a pas eu de grandes épidémies.

Ça fait très longtemps que les maladies pour lesquelles il y a des vaccins n'ont pas tué beaucoup de gens. Par exemple, la rougeole. Avant, c'était une maladie très grave et mortelle. (so you coudd die, it was lethal). Mais maintenant, parce que la rougeole a presque disparu, eh bien on a oublié que c'était dangereux. On a oublié que c'était très grave. Et donc, quand on oublie, on pense que les vaccins ne sont plus vraiment importants.

Donc, voilà, pour les trois raisons, on a dit raison politique, raison pour les théories du complot et oubli du danger.

[annonce résumé en français rapide]. Bien, donc, aujourd'hui, nous avons parlé des vaccins et nous avons dit que la situation en France était assez particulière parce que beaucoup de gens se déclarent méfiants, ils ne veulent pas se faire vacciner, donc 33%. Et ça, c'était même avant le Covid. Dans la réalité, les gens se font quand même vacciner. Mais c'est vrai qu'on n'est pas encore au niveau des recommandations de l'OMS, qui est de 95 pour cent. Le gouvernement a été obligé d'imposer deux fois des vaccinations obligatoires pour les enfants et pour le Covid. Et ça, ça a beaucoup crispé les gens. Ça a créé beaucoup de tensions. Et cet été, pendant le mois de juillet et d'août, il y a eu beaucoup de manifestations en France contre ces obligations et nous avons vu dans les raisons pourquoi il y a cette méfiance qu'il y en avait 3, particulièrement. La première, c'était vraiment une histoire de politique. En fait, la ... le manque de confiance pour les vaccins, c'était surtout un manque de confiance pour le monde politique, pour le gouvernement. Il y avait aussi beaucoup de théories du complot qui circulaient et qu'enfin, les grandes pandémies, ça fait bien longtemps qu'on n'en a pas eu en France. Et donc, on a oublié en fait la gravité des maladies que les vaccins protègent. And now we are back to slow french.

Donc, pour conclure cet épisode, il faut bien rappeler que en France, oui, il y a beaucoup de gens qui sont méfiants. Mais il y a une grande différence entre les paroles, ce qu'on dit quand on dit "je ne fais pas confiance" et les actes: la réalité de nos actions. Parce que dans la réalité, quand même, la majorité des Français se font vacciner. Ensuite, il faut bien garder en tête que cette méfiance, elle est surtout politique à cause d'événements qui se sont passés en France dans les années 2010. Et c'est ça qui a marqué les Français. Et c'est pour ça que maintenant, ils ne font plus confiance dans les hommes et les femmes politiques. Et enfin, qu'il y a une grande différence entre les gens vraiment anti-vax qui pensent que les vaccins sont dangereux, que les vaccins sont un complot mondial et les autres, la grande majorité des autres qui pensent seulement que c'est peut-être une...il y a un problème entre le monde politique et le monde des laboratoires pharmaceutiques, mais ils savent que les vaccins sont efficaces et ne sont pas dangereux.

Voilà, nous avons terminé cet épisode un peu politique et beaucoup d'actualité. J'espère que vous n'êtes pas offensé et j'espère que vous avez mieux compris pourquoi en France, il y a beaucoup de méfiance. Et pourquoi les vaccins contre le Covid ont créé autant de tensions cet été. Merci pour votre écoute. Je vous dis à bientôt pour un nouvel épisode. Salut!

Merci. Et à la prochaine?

Learning tips:

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Look out for these words, and learn them:

  • La confiance = the trust
  • La méfiance = the distrust
  • Les vaccins = vaccines
  • La couverture vaccinale = immunisation coverage
  • OMS (organisation mondiale de la santé) = WHO (World Health Organisation)
  • Les citoyens = citizens
  • La grippe = the flu
  • Laboratoire pharmaceutique = pharmaceutical companies (Big Pharma)
  • Une atteinte à leur liberté = a violation of their freedom
  • Théorie du complot = conspiracy theory
  • Mettre quelque chose de côté = put something aside

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