La vie chère en Martinique
By LanguaTalkIn this episode, Gaelle talks about the situation in Martinique, a French island in the Caribbean, which is facing violent turmoil because of the high cost of living. You will realise the scale of the problem and understand where it originates, going deep into colonial times.
You can listen below whilst reading the interactive transcript, or listen & subscribe via any podcast app: Spotify | Apple Podcasts | PocketCasts etc. See the vocab to learn.
Transcript of Martinique.mp3
Gaelle:
Bonjour à toutes et bonjour à tous! Bienvenue dans ce nouvel épisode de Languatalk Slow French. Aujourd'hui, je voudrais vous parler de ce qui se passe en Martinique. La Martinique, c'est une île des Caraïbes, donc proche de la Guadeloupe, de la Barbade, de Porto Rico, ... Et c'est une île française, c'est un territoire français. Et depuis le mois de septembre, il y a beaucoup de problèmes et beaucoup de tensions, parfois des tensions violentes.
Gaelle:
Et donc je me suis intéressée à cette question et j'ai regardé si c'était un problème ponctuel, seulement maintenant, en septembre 2024. Et donc peut-être ce n'était pas intéressant d'en parler. Mais j'ai découvert que non. Ce qui se passe maintenant en Martinique est en fait un problème récurrent, qui arrive régulièrement, et surtout qui a des origines anciennes et très intéressantes - vous allez le découvrir, avec en fait l'histoire du colonialisme français. Donc j'ai trouvé ce sujet très intéressant puisque c'est un problème actuel mais aussi ancien.
Gaelle:
Je vais parler dans un premier temps de ce qui se passe maintenant, de la crise. Comment elle se manifeste, quelles sont les choses visibles de cette crise. Et dans un deuxième temps, je vais expliquer quelles sont les racines du problème, quelles sont les origines de ce problème.
Gaelle:
Donc commençons avec la crise. La crise qui a commencé donc en septembre 2024. Eh bien, depuis septembre 2024, les Martiniquais, donc les habitants de l'île de la Martinique, se mobilisent massivement. Donc il y a beaucoup de gens qui vont dans la rue et qui manifestent contre la vie chère. Tout est très, très cher sur l'île. Quand on va dans les magasins pour acheter des produits, pour manger par exemple, et bien tout est très cher.
Gaelle:
Je vais vous donner quelques exemples pour que vous vous rendiez compte, pour que vous réalisiez, quand on parle de vie chère, c'est vraiment très cher. Par exemple, pour acheter du beurre, donc une plaquette de beurre, ça coûte 8 € en Martinique. Si on compare avec la France hexagonale, donc la France en Europe, une plaquette de beurre, ça coûte plutôt 2 €. Pour acheter six bouteilles d'eau, six bouteilles d'eau, ça coûte 14 €. Et un autre exemple: pour acheter quatre papier toilette, (donc pour aller aux toilettes, donc quelque chose d'essentiel) seulement quatre, ça coûte 6 €.
Gaelle:
Donc les trois produits que je vous ai mentionnés: du beurre, de l'eau, du papier toilette, ce sont vraiment des produits normaux. Ce ne sont pas des produits de luxe. Eh bien, tous ces produits sont importés. Ils viennent de l'Hexagone et tous ces produits sont extrêmement chers.
Gaelle:
Donc les gens manifestent pour dire que ce n'est pas normal de payer ce prix là. Parce que même des personnes qui ont un salaire, qui ont un travail, ne peuvent pas payer ces prix et ne peuvent pas se nourrir correctement. Et ils ont du mal à boucler les fins de mois. C'est une expression. "Boucler les fins de mois", ça veut dire "to make ends meet at the end of the month". Donc même les gens qui travaillent trouvent que c'est très difficile. Donc je vous ai dit les gens se mobilisent, contestent ça et ça prend plusieurs formes.
Gaelle:
Il y a des actions dans les supermarchés par exemple, où les gens se regroupent, forment des groupes, des collectivités [collectifs] et ils vont dans les supermarchés, ils font leurs courses, -they do their grocery shopping-, ils passent à la caisse -at the cashier-, ils prennent tous les produits, mais au moment de payer, ils ne payent pas et ils laissent tous leurs produits dans le supermarché. Donc c'est vraiment pour montrer leur mécontentement, qu'ils ne sont pas contents et pour montrer qu'il y a un problème.
Gaelle:
D'autres actions, ce sont des blocages sur les routes. Donc les Martiniquais avec leur voiture bloquent les routes, encore une fois pour rendre leurs actions visibles. Mais depuis le mois de septembre et octobre, les actions sont aussi devenues violentes. Et il y a eu des émeutes. "Émeutes", ça veut dire "Riot". Donc c'est devenu très violent, avec notamment des jeunes hommes qui ont commencé à utiliser des armes = weapons et avec des balles réelles = with real bullets, qu'ils ont tiré sur les policiers. Donc on voit, ça a commencé avec des choses plutôt organisées, calmes, pacifiques et progressivement, c'est devenu de plus en plus violent. Mais tout ça, ça commence avec le problème des prix des produits dans les supermarchés.
Gaelle:
Alors, quelle a été la réponse du gouvernement à cette situation? Eh bien, la réaction du gouvernement français a été très, très forte et ils ont envoyé les CRS. C'est les trois lettres C, R, S. Et ça, c'est une branche spéciale de.. entre l'armée et la police. Donc ce sont vraiment les policiers, mais spécialisés pour les émeutes -so riots. Et donc la France de l'Hexagone a envoyé les CRS. Et ça, c'est vraiment un message très fort et une réaction plutôt violente. Et ça n'était pas arrivé depuis 1959. Donc c'est vraiment très exceptionnel.
Gaelle:
Quand la violence s'est calmée et il y a eu des négociations à Paris avec le gouvernement pour trouver une solution. Malheureusement, il n'y a pas une solution facile qu'on peut prendre. Mais le 16 octobre 2024, il y a eu un accord -an agreement-, un accord qui a été signé pour baisser les prix de 20 % sur 6000 produits. Des produits de base, des produits que les gens consomment vraiment de manière quotidienne. Donc de baisser de 20 %. Malheureusement beaucoup de collectifs, beaucoup de Martiniquais pensent que ce n'est pas suffisant. 20 % ce n'est pas assez et 6000 produits, ce n'est pas assez. Donc en fait, le mouvement continue.
Gaelle:
Donc voilà pour la situation. On a un problème de vie très très chère sur cette île française. Pour comparer, en moyenne, les prix sont 40 % plus chers que dans l'hexagone. Donc 40 %! Parce que vraiment la majorité des produits sont importés et donc ça coûte très cher. Je vous ai dit, c'est une moyenne les 40 %. En réalité, sur certains produits, ils coûtent 90 % de plus. Donc il y a vraiment une vraie difficulté pour les Martiniquais pour acheter des produits de base. La réponse du gouvernement: donc une réponse plutôt forte avec la police, mais aussi des négociations pour faire baisser les prix, mais pas tous les prix.
Gaelle:
Alors regardons maintenant dans la deuxième partie pourquoi la situation est comme ça.
Gaelle:
Déjà, c'est un problème qui n'est pas nouveau. Il y a eu exactement la même situation en 2009 avec des grands mouvements de contestation contre la vie chère. Vraiment, c'était exactement la même chose. La population a manifesté, est allée dans la rue, a contesté et le gouvernement français de l'époque avait fait des promesses. Mais rien n'a changé. Donc on a vraiment une situation qui est déjà ancienne et la population en a marre -is fed up. La population en a marre. Elle ne fait plus confiance aux hommes et aux femmes politiques parce qu'on leur fait des promesses, on leur dit: "oui, les choses vont changer", mais dans la réalité, ça ne change rien.
Gaelle:
Ensuite, en Martinique, une société qui est très inégalitaire. Il y a par exemple 27 % des Martiniquais qui sont considérés comme pauvres, alors que dans l'Hexagone, on a 15 % des personnes qui sont considérées comme pauvres. Donc 27 %, c'est déjà beaucoup. Donc on a une population pauvre, mais aussi on a une population riche de l'autre côté, à l'autre extrémité. Et ça, c'est parce que sur l'île de la Martinique, il y a une spécificité.
Gaelle:
Parce que c'est une île française mais que la vie est chère, on le sait, et bien les fonctionnaires, (les fonctionnaires, ce sont les personnes qui travaillent pour l'Etat, pour le gouvernement. Donc par exemple, les personnes qui travaillent à l'hôpital, les professeurs, les personnes dans l'administration,... Tout ça, on appelle ça des fonctionnaires. En anglais, on dit "The public servants".) Eh bien ces fonctionnaires à la Martinique, ils sont payés plus, ils sont payés 40 % de plus pour un salaire équivalent en Hexagone. Et ça, c'est justement pour compenser cette vie chère. Et bien toutes ces fonctionnaires, ils représentent une très grosse partie de la population. En Martinique, il y a un quart des travailleurs qui sont des fonctionnaires. Un quart! So a quarter.
Gaelle:
Donc on a une population d'un côté qui est très pauvre: 27 % et de l'autre côté on a un quart de la population qui est fonctionnaire et donc qui a des bons salaires, qui a un salaire 40 % plus important que en Hexagone. Donc il y a des gens pour qui ce n'est pas un problème les prix plus chers. Parce qu'ils peuvent payer ces 40 % en plus quand ils veulent acheter du beurre, de l'eau, du papier toilette. Et donc on a vraiment une division, un écart -a split- entre les plus pauvres et les plus riches.
Gaelle:
Ensuite, je vous disais que la majorité des produits en Martinique sont importés. Et bien sûr que quand on importe quelque chose, ça coûte plus cher. C'est naturel parce que il y a le transport. Pour amener un produit qui est fabriqué en France en Europe, il faut le mettre sur un bateau, dans un container et le transporter jusqu'en Martinique. Ça coûte très cher. Ça c'est assez logique.
Gaelle:
Mais en plus du transport, il y a une taxe spéciale qui existe depuis l'époque coloniale, donc quand la Martinique était une colonie. Et cette taxe, ça s'appelle "l'octroi de mer". Le nom n'est pas très important. A l'origine, c'était pour protéger les produits de la Martinique. Donc c'était une manière de bloquer les importations de l'extérieur parce que les produits de l'extérieur importés avaient une taxe de 40 %. Donc très très haute, très chère. Et c'était pour protéger le marché local, les produits locaux.
Gaelle:
Mais ça, c'est une loi, c'est une taxe, qui date de l'époque coloniale, donc, il y a très longtemps. On a gardé cette règle, on a gardé cette taxe, mais maintenant c'est très problématique et c'est obsolète parce que 50 % des fruits et des légumes sont importés de l'extérieur et 90 %, par exemple, du poulet est importé de l'extérieur. Donc on voit, on a un pays qui dépend vraiment des importations et avec une taxe qui date d'une époque coloniale qui taxe tous les produits qui viennent de l'extérieur de la Martinique.
Gaelle:
Le gouvernement français dit qu'il faut garder cette taxe parce qu'elle permet de financer, de payer les salaires des fonctionnaires. Je vous ai dit 40 % pour la taxe et je vous ai dit les salaires des fonctionnaires sont de 40 % en plus. Donc c'est comme ça qu'on finance les salaires plus élevés. Mais donc c'est une solution complètement injuste -unfair- et artificielle où on fait payer plus pour donner plus à certaines personnes. To only a few of the people living in Martinique.
Gaelle:
Ensuite, quand moi j'ai entendu que le pays importait beaucoup, j'ai trouvé ça très bizarre. Parce que la Martinique, c'est un pays des Caraïbes avec un climat incroyable, beaucoup de soleil, beaucoup d'humidité, donc idéale pour l'agriculture. Mais je vous ai dit, la Martinique importe 50 % des fruits et légumes. Comment c'est possible dans un pays avec un climat idéal pour faire pousser des fruits et des légumes?
Gaelle:
Et bien ça, c'est vraiment un point très intéressant. C'est un héritage colonial également. Parce que quand la Martinique est devenue une colonie française, quand la France a colonisé la Martinique, elle a complètement transformé l'agriculture de la Martinique pour faire pousser -so to grow- deux choses: la canne à sucre et les bananes. Uniquement. Avant, l'île de la Martinique était une île qui produisait beaucoup, beaucoup de fruits et des légumes, qui était complètement autosuffisante, qui pouvait produire et manger ce dont elle avait besoin. Mais avec la colonisation, la France a imposé un modèle économique qui était intéressant pour la métropole, pour la France en Europe. La France en Europe avait besoin de sucre, avait besoin de bananes et donc toute l'agriculture de la Martinique a été transformée, modifiée pour produire les choses que la métropole voulait, dont la métropole avait besoin.
Gaelle:
Quand la Martinique est passée d'un statut d'une colonie à un département. Donc c'est rester un territoire français mais ça a changé de statut. Et bien on n'a pas du tout changé cette organisation de l'agriculture. On est resté sur un modèle de monoculture de bananes et de cannes à sucre. Et qui sont très très encouragés par l'État et l'Union européenne qui donnent des subventions. Donc il y a de l'argent donné par la France, par l'Union européenne pour aider ces deux monocultures.
Gaelle:
Et donc on est dans une situation postcoloniale où rien n'a changé et donc on a artificiellement rendu la Martinique complètement dépendante des importations parce que l'agriculture est devenue une monoculture à l'époque coloniale et qu'on n'a pas changé ça. Et ça, c'est vraiment très problématique parce qu'on est sur un territoire qui normalement pourrait produire beaucoup d'autres produits alimentaires et ne pas dépendre des importations.
Gaelle:
Également, il y a un gros problème, encore une fois, dans cet esprit post-colonial. À l'époque coloniale, il y avait également des esclaves -slaves- et des esclavagistes, des personnes qui utilisaient des esclaves. Eh bien maintenant, à notre époque, en 2024, ce sont les descendants des esclavagistes, donc des personnes qui avaient des esclaves qui sont maintenant propriétaires des terres. So they are land owners. Et c'est eux qui ont gardé les richesses. Donc on a aussi un passé plutôt traumatique et un passé très inégal construit sur l'esclavagisme et qui maintenant profite seulement à quelques personnes. Il y a une toute petite minorité de gens blancs qui sont très très riches et qui ont les supermarchés et qui ont les contrats avec l'hexagone pour importer des produits et pour faire payer ces produits très chers. Donc on a une situation de monopole et de monopole par des héritiers des descendants d'esclavagistes. Donc on voit que là on a un problème aussi moral.
Gaelle:
Et enfin, le dernier point, c'est que dans toute cette situation, on a un problème de communication et de compréhension - understanding - entre la France en Hexagone, donc en Europe et la Martinique qui est un territoire de la France. Il y a une forme de racisme en Hexagone, en France en Europe. On n'écoute pas les problèmes des Martiniquais, on considère qu'ils sont sur une île magnifique, que c'est un paradis: il fait beau, il fait chaud, il y a des fleurs, tout va bien, il y a la mer. Donc leurs problèmes ne sont pas des vrais problèmes. Et il y a vraiment un dénigrement des personnes qui sont en Martinique. Pas seulement en Martinique, en fait, de tous les territoires français hors de France - outside of France in Europe. Il y a vraiment un problème de racisme que en France on ne veut pas considérer, on ne veut pas admettre, mais c'est une réalité.
Gaelle:
Et souvent ces territoires, donc la Martinique, mais aussi la Guadeloupe, la Guyane, la Réunion, sont considérés comme des vrais atouts géopolitiques, donc ils sont très importants pour la géopolitique de la France, vraiment très importants. Mais donc on regarde ces territoires comme des ressources, comme quelque chose que l'on peut utiliser - pour les bananes, pour la canne à sucre, pour une position géostratégique, pour les militaires, pour l'armée. Mais on ne regarde pas les habitants, on ne prend pas en compte la situation des gens qui habitent dans ces territoires. J'ai écouté un podcast et quelqu'un disait: "les territoires comptent, mais les habitants sont secondaires". The territories matter -ils comptent-, mais les habitants sont secondaires -they take the second place. We don't care about the people.
Gaelle:
Voilà, nous sommes maintenant à la fin de cet épisode. It's now time to do a quick summary in nomal pace French. Good luck.
Gaelle:
Aujourd'hui, j'ai décidé de vous parler d'un problème qui se passe à la Martinique, qui est une île dans les Caraïbes et qui est un territoire français. C'est un problème depuis septembre 2024 où il y a énormément de manifestations, parfois même violentes, contre la vie chère. Et je vous avais donné quelques exemples de prix de produits qui étaient vraiment fous, qui étaient incroyables. Par exemple, pour acheter de l'eau, il fallait payer 14 € ou pour acheter du papier toilette, il fallait payer 6 € pour quatre rouleaux de papier toilette. Donc des prix vraiment inabordables, que beaucoup de gens ne peuvent pas payer. Même des gens qui ont un travail, qui ont un bon salaire, c'est très compliqué.
Gaelle:
Je vous ai dit, la réponse du gouvernement français a été d'abord une réponse violente en envoyant une branche de la police très spéciale, spécialisée dans les émeutes. Et ensuite, le gouvernement a essayé de trouver un accord pour faire baisser les prix, mais seulement quelques prix et seulement de 20 %. Donc la situation en réalité n'est pas du tout terminée puisqu'il y a toujours une mobilisation de la part des citoyens.
Gaelle:
Ensuite, je voulais revenir aux origines de ce problème. Pourquoi on est dans cette situation de vie chère? Je vous ai dit, ce n'est pas un problème récent. Il y a déjà eu d'énormes manifestations comme ça en 2009 contre la vie chère et surtout, je suis revenue aux origines lointaines de ce problème et c'était très intéressant puisque c'est en fait une situation postcoloniale où l'agriculture de la Martinique a complètement été pensée pendant la colonisation pour une agriculture qui était au service de l'Hexagone, au service de la métropole, de la France en Europe, avec des monocultures pour la canne à sucre et la banane.
Gaelle:
Et en fait, avec les indépendances, avec la décolonisation, rien n'a changé. La Martinique a toujours une agriculture de monoculture et donc est complètement dépendante des importations pour tous ces produits, presque tous ces produits. Et donc cette importation, naturellement, coûte plus cher, mais en plus, il y a en place une taxe spéciale contre les produits qui viennent de l'étranger, qui à la base, était une taxe de l'époque coloniale pour protéger l'économie martiniquaise, l'économie locale. Mais qui maintenant en fait est une vraie aberration, est un vrai problème puisque tous les prix sont en moyenne de 40 % plus chers que ce qu'on trouve en Europe par exemple.
Et je vous ai dit ça, ça permet de payer les salaires des fonctionnaires qui sont payés 40 % de plus que en Hexagone. Donc on a vraiment un cercle vicieux et ça augmente les inégalités au sein de la société martiniquaise parce qu'il y a des gens qui ont des très bons salaires, donc pour eux ce n'est pas un problème, ces prix chers. Mais une grosse partie de la population qui n'est pas fonctionnaire, qui ne travaille pas pour l'État, ne peut pas se permettre de payer ces prix là.
Gaelle:
And now, we are back to slow French.
Gaelle:
Donc cette situation de la Martinique n'est pas réglée, il y a toujours des problèmes et je pense que c'était très intéressant pour moi de découvrir toute cette origine coloniale et postcoloniale avec cette monoculture qui a vraiment détruit l'agriculture locale et rendue très très dépendants les Martiniquais des importations.
Gaelle:
Donc on est dans une situation qui n'a pas une solution facile, mais on est clairement dans une situation de grande inégalité, qui profite vraiment à quelques personnes, à une minorité. Et donc ça va prendre du temps, mais il faut réussir à rendre la société plus égalitaire. Si on ne veut pas avoir les mêmes problèmes, les mêmes émeutes, les mêmes manifestations qui vont revenir année après année parce que la vie est réellement trop chère.
Gaelle:
Merci beaucoup de m'avoir écouté. Je vous souhaite une très bonne journée et je vous dis à la prochaine! Salut!
Learning tips:
1. Follow the interactive transcript to read as you listen. You can replay a sentence by clicking on it.
2. To work on your speaking skills and pronunciation, try copying what Gaëlle says from time to time.
3. Boost your vocab by looking up words you don't understand: Reverso French - English translator
Look out for these words, and learn them:
- Se mobiliser = to mobilize
- Manifester = to protest
- La vie chère = high cost of living
- Boucler les fins de mois (expression) = to make ends meet
- Faire les courses = to go grocery shopping
- Passer à la caisse = checkout
- L’Hexagone, la France hexagonale = France in Europe
- Le mécontentement = discontent, dissatisfaction
- Des émeutes = riots
- Tirer à balles réelles = to shoot with live ammunition
- Les CRS = French riot police
- Des négociations = negociations
- Un accord = an agreement
- En moyenne = on average
- Faire des promesses = to make promises
- En avoir marre = to be fed up
- Une société inégalitaire = an unequal society
- Les fonctionnaires = public servants
- Injuste = unfair
- Faire pousser (des fruits et des légumes) = to grow (fruits and vegetables)
- La monoculture = monoculture
- La canne à sucre = sugar cane
- Des subventions = subsidies
- Des esclavagistes = slave owners
- Les descendants = descendants
- Propriétaires terriens = land owners
- Des atouts géopolitiques = geopolitical assets
Want to become fluent in French as fast as possible? Check out the videos and reviews of the available French teachers on LanguaTalk. Then book a free 30-minute trial session.