Les préparatifs des Jeux Olympiques 2024

Les préparatifs des Jeux Olympiques 2024

In this episode, Gaelle interviews Yoann, to talk about the Olympic games that are going to take place in Paris at the end of July 2024. Yoann lives in the North of Paris, where most of the building sites are located and he tells us how, for the past 2 years, everyone in and around Paris has been affected by the preparations for the major event. Behind the excitement and the glamor, you will see the reality of living in a capital getting ready for the Olympics.

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Transcript of Olympics Paris.mp3

Gaelle:
Bonjour à toutes et bonjour à tous! Bienvenue dans ce nouvel épisode de LanguaTalk Slow French. Aujourd'hui, nous avons le plaisir de recevoir Yoann pour faire une interview. Bonjour Yoann!

Yoann:
Bonjour.

Gaelle:
Et nous allons faire une interview avec lui pour parler des Jeux Olympiques qui vont se passer cet été à Paris dans un mois. Alors Yoann, est ce que tu pourrais te présenter s'il te plaît?

Yoann:
Bonjour, moi c'est Yoann. Je suis danseur et j'habite dans le nord de Paris, à Aubervilliers, dans le 93. C'est un département au nord de Paris.

Gaelle:
Oui, alors en France, quand on a des noms de département, on a des numéros. Et les gens qui habitent à Paris ou autour de Paris font souvent référence à leur lieu d'habitation avec le numéro du département. Donc pour Yoann, le 93 ou le neuf trois, c'est aussi comme ça que les gens disent.

Yoann:
Qui est utilisé dans le rap français pour dire de quelle cité, de quel département on vient. Et le rap en France est né dans le 93, là où j'habite.

Gaelle:
Donc dans le 9.3. Et donc pourquoi j'ai demandé à Yoann aujourd'hui de parler des Jeux Olympiques? C'est parce qu'il habite à côté de Paris et j'avais envie d'avoir un peu une vision réaliste, concrète de qu'est ce que ça veut dire habiter dans une ville qui va accueillir les Jeux Olympiques? Parce que vous imaginez bien qu'il y a beaucoup de travaux, il y a beaucoup de constructions et de changements. Et donc au quotidien, pour les Parisiens et les gens des villes autour de Paris, qu'est ce que ça veut dire? Quelle est la réalité pour eux? Donc voilà l'expérience de Yoann qu'il va partager avec nous. Alors déjà Yoann, donc j'ai dit, nous sommes à un mois du début des Jeux olympiques. Les Jeux olympiques, pour rappeler, commencent le 26 juillet 2024 et ils termineront en septembre parce qu'il y a les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques. Donc ça va être sur le mois de juillet, août, septembre. Et donc à Paris, est-ce que c'est LE sujet de conversation? Est-ce que tout le monde parle des Jeux olympiques? Est-ce qu'on mange, on boit, on respire les Jeux Olympiques?

Yoann:
Alors oui, c'est un des sujets très récurrents des conversations à Paris, actuellement. Partout en France même d'ailleurs. Mais c'était déjà le cas depuis assez longtemps. Depuis au moins deux ans, les Jeux Olympiques font beaucoup parler parce que les travaux ont commencé il y a maintenant presque dix ans et que depuis deux ans, l'impact sur nos vies est assez important.

Gaelle:
Avant de parler de l'impact en particulier, est-ce que les Jeux olympiques sont perçus par les Parisiens de manière plutôt positive? Est-ce que, à un mois des Jeux, les gens sont excités ou pas?

Yoann:
La plupart des Parisiens sont assez critiques sur l'organisation des JO. D'après mon entourage et les gens que je connais, évidemment. Certaines personnes sont plutôt neutres. Et il y a une minorité qui est très excitée par ce grand événement. Mais au quotidien, la plupart des gens se plaignent plutôt des conséquences sur les transports en commun, sur les travaux, sur les routes.

Gaelle:
Alors Yoann a utilisé un verbe qui est important et particulièrement pour les Français: "se plaindre". So "se plaindre", ça veut dire "to complain". Et on dit souvent que les Français "they complain a lot" - ils se plaignent beaucoup. Mais là, probablement à raison. Je pense qu'il y a beaucoup de justifications, beaucoup de choses à dire. Mais donc Yoann a dit, c'est intéressant, qu'il y a une majorité des gens qui se plaignent, qui critiquent l'organisation, les préparatifs des JO. (Ça c'est intéressant, on dit beaucoup "JO" et pas "Jeux Olympiques"). Et que seulement une minorité est plutôt excitée par l'événement. Je pense que ça contraste avec l'image à l'international ou même dans le reste de la France où les gens sont plutôt excités par cet événement. Mais vous, dans votre réalité de tous les jours, en fait, c'est différent.

Yoann:
Tout à fait.

Gaelle:
Alors, est ce que tu pourrais nous rappeler quels ont été les gros travaux d'aménagement qui ont été... Tu as dit ça a commencé il y a dix ans, OK. Qu'est ce que l'Etat français ou la ville de Paris a construit, changé depuis dix ans?

Yoann:
Alors pour commencer, pour accueillir et faire se déplacer les visiteurs pendant les JO, ils ont mis en place le Grand Paris. C'est une extension du réseau de transport en commun qui comprend.. Les lignes de métro allaient jusqu'à la ligne quatorze, et ils ont allongé la ligne quatorze jusqu'à Saint-Denis. Et ils sont en train de construire la ligne 15, 16 et plus tard 17 et 18. Et la ligne 15 [et] 16, ils avaient le projet qu'elles soient finies, mais ce n'est pas le cas.

Gaelle:
Donc, à Paris, si vous n'avez jamais visité Paris, les lignes de métro sont avec des numéros et elles ont de 1 à 14. Donc c'est très logique. Et c'est le numéro de leur construction, j'imagine. Donc la ligne quatorze, c'était la dernière qui existait, elle a été étendue, allongée. Et il y avait le projet de construire trois.

Yoann:
Trois autres lignes.

Gaelle:
Trois autres lignes.

Yoann:
Et la 15 et la 16 devaient faire un grand cercle autour de Paris, au niveau des banlieues, ce qui permettait d'accéder aux sites olympiques rapidement. Cette ligne là n'est pas finie. Du coup, les visiteurs ne pourront pas la prendre. Mais pour le coup, tous les Parisiens et Parisiennes pourront en profiter dans les prochaines années. C'est un énorme chantier qui a eu des impacts colossaux depuis dix-quinze ans.

Gaelle:
Mais ça, on voit bien que ça va être quelque chose qui va rester et qui va être très positif dans la vie quotidienne des Parisiens et des gens de la région parisienne. Parce qu'il faut bien penser en France, le réseau est très centralisé, donc tout se concentre des extérieurs vers Paris, vers le centre. Mais il y a très peu de connexions..

Yoann:
Entre banlieues.

Gaelle:
Entre banlieues, c'est ça. Et donc là, ce projet de lignes 15 et 16, c'était vraiment des projets pour connecter les banlieues entre elles SANS passer par le centre de Paris. Donc, c'est un projet d'urbanisme et de transports en commun effectivement majeur.

Yoann:
Majeur. C'est un des plus gros projets de transport en commun actuellement au monde. C'est pour ça que j'en parle. C'est que c'est des centaines de kilomètres de transports en commun, de rail de métro à haute vitesse. Ensuite, il y a toute la partie construction de stades et d'arènes. Donc ils ont construit particulièrement une grande piscine olympique à côté du Stade de France, donc à Saint-Denis, donc toujours dans le nord de Paris, dans le 93. Ils ont construit un stade de basket qui est une Arena qui va servir à faire des concerts plus tard, tout ça, et qui va servir à accueillir des épreuves de basket. Et ils ont construit plein d'autres infrastructures. Et ils ont réhabilité, (ils ont fait des travaux pour aménager, pour accueillir les JO) plein d'autres espaces. Par exemple le Grand Palais qui est au cœur de Paris, à côté des Champs-Elysées, qui va accueillir l'escrime. Ils ont construit un stade sur le Champ de Mars, à côté de la Tour Eiffel.

Gaelle:
Et ça, c'est une construction pérenne, qui va rester? Ou c'est temporaire?

Yoann:
Non, c'est temporaire. Il y a beaucoup, beaucoup de choses qui sont temporaires. Les aménagements sont pour la majorité temporaires. Les constructions, elles, vont rester. Et la dernière chose, c'est le village olympique qui lui aussi est dans le 93 au niveau de Saint-Denis et des communes à côté et qui est un énorme quartier qui accueillera 15 000 athlètes.

Gaelle:
Moi, ce que j'avais lu et ce que j'ai entendu, ce qui est très intéressant dans la candidature de Paris, quand Paris a proposé d'organiser les Jeux, c'est que la majorité des sites sportifs existaient déjà. Et ça, ce n'est pas le cas par exemple, en Grèce, quand les JO étaient en Grèce ou à Rio. Ils ont construit beaucoup plus. Paris a dit: "non, nous, en France et à Paris, on a déjà beaucoup de stades, de piscines, d'arènes. Donc on va utiliser des lieux sportifs déjà qui existent et on va mettre le patrimoine culturel aussi - donc le Champ de Mars aussi, le château de Versailles, les jardins de Versailles".

Yoann:
Le château de Versailles aussi.

Gaelle:
Et donc ça, ça fait vraiment partie des caractéristiques de la candidature de Paris. Et c'est vrai, ils ont des choses dans Paris même, le centre, mais aussi beaucoup dans le 93, donc en Seine Saint Denis et c'est là où Yoann habite. C'est pour ça que c'est très intéressant. Et notamment oui tout ce village olympique. Et donc il faut imaginer, ils ont construit des centaines de logements, c'est pour que les athlètes habitent dans cette...

Yoann:
C'est des centaines de tours qu'ils ont construit entre 2019 et 2022. Des centaines de tours! C'est.. C'est pour les JO 15 000 logements.

Gaelle:
Donc c'est vraiment énorme.

Yoann:
C'est énorme. J'ai jamais vu un chantier de cette taille là.

Gaelle:
Donc ça, c'est tout ce que l'organisation des Jeux olympiques ont [a] organisé, mis en place, aménagé. Et donc on imagine bien que pour le village olympique par exemple, ça, on ne peut pas créer un village complet dans une ville qui était déjà urbanisée. Donc j'imagine qu'on a détruit des choses. Comment ça s'est passé cette construction?

Yoann:
Ils ont construit ça sur des anciennes zones industrielles, beaucoup, et ils ont évidemment rasé un peu d'anciens bâtiments.

Gaelle:
Rasés, ça veut dire ils ont détruit, ils ont cassé.

D'anciens bâtiments. Mais globalement, c'était sur des zones qui n'accueillaient pas de logements avant. C'était des petites usines, des terrains vagues.

Gaelle:
Donc il n'y a pas eu d'expropriation. On n'a pas massivement déplacé des gens pour... Non. Donc ça, c'est intéressant.

Yoann:
Pas pour ça, je crois pas.

Gaelle:
D'accord. Donc rentrons dans le vif du sujet. Tous ces travaux, donc on a dit: pour les métros, pour le village olympique,... Quelles ont été les conséquences sur la vie quotidienne des parisiens depuis donc dix ans pour le métro et trois ans pour les autres?

Yoann:
Il faut imaginer qu'à l'échelle de la région la plus peuplée de France, il y a eu des travaux..., il y a toujours des travaux, c'est normal. Mais il y a eu des travaux majeurs avec interruption du trafic routier, avec interruption de lignes de métro. Actuellement, le plus compliqué, c'était les aménagements des lignes de métro. Depuis un an et demi, c'est l'enfer dans les transports à Paris. Ils font des travaux tous les week ends, toutes les semaines, des fois en prévenant trois semaines à l'avance que pendant une semaine il y a une ligne, donc potentiellement des centaines de milliers de voyageurs tous les jours, qui est fermée. Ils font ça sur toutes les lignes, les unes après les autres, parfois en même temps, au point où on part de chez soi sans être sûr que notre trajet va pouvoir se faire tel qu'on l'imaginait. Donc vu que à Paris, les transports en commun, c'est le mode de transport numéro un. Tout le monde prend le métro, le tram, le bus, tout le monde. Donc quand il y a des travaux sur les lignes de métro et le RER. Le RER c'est les trains qui vont en banlieue, qui vont plus loin, des fois ils font 60 kilomètres de long. Mais sur les RER, sur le RER B par exemple, dans le 93, ça fait un an et demi que le soir il n'y a pas de RER. Et que les week ends, un week end sur deux/ sur trois, il n'y a pas de RER. Tout le week end.

Gaelle:
Donc ça veut dire que les gens ne peuvent plus aller vers Paris.

Yoann:
Ne peuvent pas aller à Paris. Ça fait un an et demi/ deux ans, que un week end sur deux, les gens qui habitent dans le 93 n'ont pas de moyen d'aller dans Paris.

Gaelle:
Donc on imagine l'impact sur le travail, l'organisation que ça doit être pour toute la vie. Ça doit vraiment être très compliqué.

Yoann:
Alors il y a pour la vie, pour les entreprises. Vu que pas mal d'entreprises s'étaient mises à faire du télétravail suite au Covid, on a essayé de faire en sorte d'étaler les jours de télétravail sur la semaine.

Gaelle:
Alors pardon, "Télétravail", ça veut dire quand on travaille à la maison, quand on ne va pas physiquement au bureau, mais on travaille de chez soi. D'accord. Donc les entreprises ont continué ce principe de télétravail pour éviter les déplacements.

Yoann:
Mais par exemple, dans le 93, la plupart des gens font des métiers qui ne peuvent pas être fait à la maison. Ils sont agents de sécurité, caissières, caissiers, travailleurs dans une usine, femme de ménage,... Plein de métiers qui se font en vrai et du coup ils ont besoin d'aller sur place. Et quand il n'y a pas les transports en commun et ou alors qu'il y a des problèmes sur les transports en commun parce que les travaux se sont finis plus tard. Du coup il y a des problèmes. Et bah c'est un gros problème.

Gaelle:
Oui parce qu'on ne l'a pas dit, mais le 93 c'est donc.. C'est le département, (dis moi si je me trompe), mais le plus pauvre je crois, de France.

Yoann:
Le plus pauvre de France.

Gaelle:
C'est ça.

Yoann:
En France métropolitaine, la Seine-Saint-Denis a le plus haut taux de pauvreté, de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Gaelle:
Et donc ça, il faut bien voir, c'est une région juste à côté de Paris, c'est juste au nord de Paris, ça touche Paris, mais c'est très pauvre et en termes de classes sociales, donc on est sur des classes sociales basses, on est avec un très fort taux d'immigration, donc une population très métissée, très mélangée.

Yoann:
Beaucoup de gens qui arrivent en France et qui s'installent dans le 93, qui n'ont pas encore forcément de travail et donc un taux de chômage extrêmement élevé.

Gaelle:
C'est ça. Mais donc c'est intéressant. Je continue sur cette question: le choix du gouvernement de construire le village olympique dans le 93, qu'est-ce que tu en penses? Parce qu'on peut se dire c'est positif, c'est pour donner une énergie à cette région très défavorisée.

Yoann:
Alors oui, c'est vrai. Ça va permettre de créer environ 6000 logements et 6000 bureaux.

Gaelle:
Oui, parce que le village olympique ne va pas rester vide après. Il va être transformé en logements pour les Français, les gens qui habitent là.

Yoann:
C'est ça. Ils appellent ça "l'héritage des Jeux Olympiques". Le problème, c'est que pour les travaux, (je ne suis pas journaliste, je ne suis pas sûr de mes chiffres), mais pour les travaux de tous les JO, on a dû quand même fermer un certain nombre de logements sociaux. Donc les logements pour les personnes les plus pauvres qui ont des loyers bas, qui sont régulés et là on construit des logements mais qui ne seront pas forcément des logements sociaux. Donc il y a un peu plus de logements, mais en fait on en a enlevé pour les plus pauvres. Donc ça, c'est un problème. Et surtout ce quartier, qui ne sera pas entièrement des logements sociaux du tout, est assez proche de Paris. Et le 93, il faut imaginer que c'est un grand département, donc les zones les plus éloignées ne profitent pas du tout de cet aménagement. Saint Denis, donc la ville la plus proche de Paris sur laquelle il y a le village olympique, va bénéficier de ces aménagements, mais pas tout le nord du département évidemment.

Gaelle:
Oui, donc là on a le problème d'une potentielle gentrification qui va arriver, où on créé des nouveaux logements, mais ils vont être accessibles aux classes moyennes, très clairement. Et donc la population d'origine, qui était plutôt une population de classes populaires, de classes pauvres, ne pourra plus habiter dans ces quartiers là. Donc oui, c'est tout le dilemme.

Yoann:
Et devront habiter encore plus loin.

Gaelle:
Plus loin. Donc en fait, eux ils ne vont pas du tout bénéficier des avantages de ça, de cet héritage des JO.

Yoann:
Il faut imaginer que les villes comme Saint-Denis, Aubervilliers, là où j'habite, La Courneuve, qui sont des villes très proches de Paris, vraiment, qui touchent Paris, une personne sur deux quasiment, vit sous le seuil de pauvreté.

Gaelle:
C'est énorme! La moitié de la population.

Yoann:
On était sur 45 %. Maintenant, on est sur 40 % à peu près. C'est énorme. Donc avoir des logements qui ne sont pas des logements sociaux, c'est profitable, mais pas à tout le monde.

Gaelle:
Oui, ça va attirer d'autres gens, plus riches, qui ont plus de moyens. D'accord. Donc ça c'est un des premiers problèmes. Donc, on a dit dans la vie quotidienne, les transports, ça a été un très gros problème pour vous. Là, on a dit les logements, oui, le développement, c'est bien, mais pour qui après ça va rester? Si on reste sur la question des transports. La décision du gouvernement, c'est de faire payer les billets, les tickets de métro très chers aux touristes olympiques. Le billet sera à 4 € alors que normalement il coûte environ 2 €. Qu'est ce que tu en penses? Parce que ça voulait dire aussi que les Parisiens ne payent pas plus cher parce que les parisiens normalement ont des abonnement = "subscriptions", avec une carte avec un tarif spécial. Donc qu'est-ce que tu en penses de ça?

Yoann:
Alors le fait de faire payer un ticket 4 € pour les touristes, j'ai pas spécialement d'avis. Moi je serais pour que dans la vie de tous les jours, les transports en commun ils soient gratuits. Et à Paris depuis deux ans, pour payer les aménagements et tous les aménagements olympiques, les abonnements ont augmenté de dix à 20 € par mois, donc un pourcentage très conséquent. Et les tickets de métro, qui sont maintenant à 2,15 €, étaient il y a quatre ans à 1,80 €. L'augmentation elle est énorme. Et donc même si ils disent que c'est les touristes olympiques en payant 4 € qui vont rembourser les coûts d'infrastructure, en fait c'est... Globalement c'est les Franciliens, (c'est comme ça qu'on appelle les gens qui habitent en Ile de France, la région autour de Paris), c'est les Franciliens et les Franciliennes qui payent depuis des années en augmentant le prix des transports, tous ces aménagements. Donc que les que les touristes payent 4 €, ça me choque pas. Que les Parisiens et Parisiennes soient obligés de payer cette somme là pour des transports en commun.

Gaelle:
Depuis des années.

Yoann:
Du coup, depuis quelques années ne fonctionnent pas très bien à cause des travaux. C'est là que ça pêche.

Gaelle:
Oui mais là on peut argumenter en disant il faut une vision à long terme. Oui, il y a des inconvénients maintenant. Oui c'est compliqué maintenant, mais l'objectif final va être très positif pour tout le monde. Donc c'est un sacrifice temporaire.

Yoann:
Oui. Mais cet argent, ils auraient pu le trouver dans les caisses de l'État. On paye des impôts et le transport est un service public. La SNCF appartient encore à 50 % à l'état. "SNCF", c'est la compagnie qui gère les trains en France. A Paris, il y a une régie particulière qui s'appelle la RATP, mais qui est aussi en lien avec l'État. Donc tous les investissements, c'est la région énormément qui s'en occupe et l'Etat qui investit.

Gaelle:
Donc d'après toi, c'est de l'argent public qui aurait dû être utilisé pour ça?

Yoann:
Et c'est déjà le cas. C'est déjà de l'argent public qui fait ça. Mais le fait de faire payer tout le monde son ticket plus cher, ça impacte surtout les gens les plus pauvres qui ne peuvent plus forcément se permettre de payer leur pass sur les mois d'été par exemple, quand il n'y a pas de travail ou voilà. Donc qui ne peuvent plus aller sur Paris quand ils ne sont pas en train de travailler. Alors que les personnes les plus riches pour elles, 0,20 € d'augmentation, 20 € d'augmentation, c'est pas un changement important. Mais ces gens là payent des impôts. Et c'est normal, les impôts sont en fonction du revenu des gens.

Gaelle:
Sont proportionnels.

Yoann:
On aurait pu décider que les transports en commun, en tant que service public, c'était pris en charge par l'argent public.

Gaelle:
Très bien. Bon on va enchaîner sur une autre question parce que sinon on n'aura pas le temps. Je voulais aussi te demander qu'est ce qu'il en est du projet d'avoir la Seine, la rivière qui traverse Paris, qui soit propre parce que c'était vraiment un des objectifs de ces Jeux olympiques, c'était d'avoir une rivière propre pour faire des compétitions olympiques dedans. Et surtout après les Jeux Olympiques, que la rivière reste propre et pour profiter aux Parisiens, aux Franciliens, pour qu'ils puissent se baigner. Ou est-ce qu'on en est de ça? Est ce que c'est réaliste? Est ce que c'est possible?

Yoann:
Alors normalement, sans rentrer dans les détails, ils ont inauguré l'infrastructure qui va permettre de faire que la Seine soit propre. Ils l'ont inaugurée il y a un ou deux mois.

Gaelle:
Donc on est vraiment sur des deadlines très très courtes. Parce que là on est à un mois des Olympiques et l'infrastructure qui va vraiment avoir un impact significatif sur la propreté, l'hygiène de la Seine vient juste d'ouvrir.

Yoann:
Voilà. Dans le contexte actuel, la météo est très mauvaise. Le fait que la Seine soit propre, ça dépend de la pluie qu'il y a. Et en ce moment il pleut beaucoup et donc c'est un problème. Et donc aujourd'hui, je ne suis pas sûr que ce soit une très bonne idée de se baigner dans la Seine. Mais Anne Hidalgo, qui milite pour qu'on...

Gaelle:
Alors Anne Hidalgo, c'est la maire de la ville de Paris.

Yoann:
La maire de la ville de Paris qui milite pour qu'on puisse se baigner dans la Seine depuis maintenant dix ans, a dit qu'elle irait se baigner dans la Seine le 23 juin.

Gaelle:
23 juin. Oh! Ok. Donc...

Yoann:
Tout Paris est au courant. Et Emmanuel Macron, donc le président de la France, a dit qu'il irait se baigner lui aussi.

Gaelle:
Oui, j'ai vu ça. Donc oui. Alors peut-être que.. Pourquoi la pluie c'est un problème? C'est parce que quand il pleut trop, surtout des gros orages = thunderstorm, quand il y a beaucoup de pluie sur un temps très court, ça fait trop d'eau à gérer. Et donc il y a de l'eau, de la pluie et de l'eau pas propre qui va directement dans la Seine. C'est pour ça que la météo = Forecast est un vrai challenge, un vrai problème. Mais aussi, on peut se dire que peut-être pour les JO, ce ne sera pas prêt ou juste juste. Mais l'héritage, encore une fois! C'est intéressant cette vision quand même qui est.. Qui n'est pas une vision court termiste. Ce n'est pas juste sur les JO et après ce n'est pas grave. Moi j'ai l'impression quand même qu'il y a cette vision positive de: "on veut laisser quelque chose de bien pour les transports, pour les logements, pour les activités comme nager dans la Seine". Et que sur le papier, ça a l'air très positif. Mais donc je te laisse le mot de la conclusion. Est-ce que sur le papier ça justifie ou dans la réalité, non, vraiment, c'est très lourd à porter?

Yoann:
Effectivement, on verra sur certains, certains enjeux. Par exemple se baigner dans la Seine, actuellement, je ne connais personne qui y croit et qui dit qu'il ira se baigner dans la Seine. Aucun Parisien, aucune Parisienne ne dit ça. Personne. Mais. Mais pour le coup, peut-être que dans quelques années on pourra se baigner dans la Seine et ce sera un bel héritage vu le réchauffement climatique. Ce sera très chouette de pouvoir aller se baigner au cœur de Paris. En attendant, ma conclusion serait de dire que tous ces héritages, heureusement, tant mieux, mais que ça a été au prix de beaucoup de destruction aussi, de destruction de choses très belles comme des jardins ouvriers ou du lien social, de la qualité de vie des Parisiens. Et que, à ce titre là, on n'avait pas spécialement besoin d'accueillir les JO. Paris, c'est déjà la première destination touristique au monde depuis des années. Donc faire venir des touristes pour faire marcher l'économie, chaque année c'est le cas! Les JO de Paris, c'est un petit peu une goutte d'eau qui fait déborder le vase.

Gaelle:
Donc ce n'était pas nécessaire pour l'économie touristique de Paris. Paris est déjà tellement populaire et une destination tellement prisée. D'accord. Et bien voilà, c'était notre mot de la fin avec Yoann. Merci beaucoup d'avoir fait cette interview avec nous.

Yoann:
Merci à toi.

Gaelle:
Je te souhaite une très bonne journée et je vous souhaite à vous les auditeurs, une très bonne journée. Regardez les JO à la télé si vous voulez, mais n'oubliez pas que tout ça, ça a un prix, ça a un coût humain pour les infrastructures. Et nous verrons bien dans quelques années si les promesses sont au rendez vous pour les transports et pour la baignade par exemple. Bonne journée et à bientôt. Au revoir!

Yoann:
Bonne journée.

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  • Les JO = les Jeux Olympiques = olympic games
  • Les travaux = building work
  • Un chantier = a building site, a worksite
  • Se plaindre = to complain
  • Ex : les Français se plaignent beaucoup = French people complain a lot
  • Les aménagements = the changes, the facilities
  • Accueillir = to host
  • Le Grand Paris = major underground project to extend the network and interconnect the suburbs
  • Les banlieues = the suburbs
  • Des logements = accommodations
  • Des logements sociaux = social housing
  • Raser un bâtiment = to demolish a building
  • Un terrain vague = a wasteland
  • Rentrer dans le vif du sujet = to get to the heart of the matter
  • C’est l’enfer = it’s hell
  • Les RERs = trains going to the suburbs
  • Le télétravail = work from home
  • Le seuil de pauvreté = the poverty line
  • Un abonnement = a subscription
  • Les Franciliens = people living in and around Paris
  • C’est là que ça pêche = that’s where the problem lies
  • Les impôts = taxes
  • La SNCF = French railway
  • La RATP = Paris transit authority
  • Propre = clean
  • Se baigner  = to swim
  • C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase (expression) = it’s the last straw that breaks the camel’s back






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