Venir travailler en France - interview d’André Troiano

Venir travailler en France - interview d’André Troiano

In this episode, Gaelle interviews André, a Brazilian doctor who lives in Australia and who studied and worked in France for 3 years. He talks about his experience in Paris as a researcher, how difficult it was to meet people, speak the language and find a flat. With his non-native accent, Andre’s French might be harder to understand but it’s an excellent training to improve your listening skills.

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Transcript of interview with Andre.mp3

Gaëlle:
Bonjour à toutes et bonjour à tous! Bienvenu dans ce nouvel épisode de LanguaTalk Slow French. Aujourd'hui, nous faisons une interview avec un invité spécial. Bonjour André.

André:
Bonjour Gaëlle. Merci de m'avoir invité.

Gaëlle:
De rien, je t'en prie. Alors, est-ce que tu pourrais te présenter rapidement pour nos auditeurs s'il te plaît?

André:
Bien sûr. Je m'appelle André Troiano. J'ai 46 ans.

Gaëlle:
Très bien. Et tu habites dans quel pays?

André:
J'habite en Australie.

Gaëlle:
Et est-ce que tu es australien de naissance?

André:
Non, je suis d'origine brésilienne. Je suis né au Brésil. J'ai vécu jusque j'avais 27 ans et après j'ai un peu bougé. J'ai passé une période en France et je suis en Australie depuis douze ans.

Gaëlle:
Depuis douze ans. Et je sais aussi que tu as étudié aussi au Canada. Donc tu as beaucoup voyagé et tu as habité dans de nombreux pays: Brésil, Canada, France, Australie.

André:
France et Australie, c'est ça.

Gaëlle:
Et donc aujourd'hui nous faisons cette interview parce que justement tu as habité en France et tu étais étudiant en particulier. Donc est-ce que tu peux nous dire en quelle année tu es arrivé en France?

André:
Oui, je suis arrivé en France en 2007. Avril.. mars ou avril 2007.

Gaëlle:
Et donc tu étais étudiant. Qu'est-ce que tu étudiais en France?

André:
Mes études, c'était plutôt... je faisais des études un peu plus avancées dans ma spécialité en médecine. J'ai fait des études en médecine et après en neurologie, et je suis allé faire des études, de la recherche plutôt, sur la neuro génétique, sur la génétique de la maladie de Parkinson.

Gaëlle:
Très bien. Donc tu avais commencé déjà tes études de médecine au Brésil, c'est ça?

André:
C'est ça. Et de neurologie aussi.

Gaëlle:
Très bien. Donc tu n'étais pas un étudiant de 18 ans quand tu es arrivé en France. Tu savais déjà ce que tu voulais faire. Tu étais déjà dans une spécialisation, c'est ça?

André:
Oui, c'est ça. En fait, le poste que j'avais dans cette institution, c'était quelque chose comme un chercheur, un invité, un chercheur pour une position temporaire.

Gaëlle:
Un chercheur en anglais, comment on peut dire?

André:
"A researcher".

Gaëlle:
"Researcher". Ok, très bien, merci. Et donc pourquoi as-tu choisi la France pour prendre ce poste de recherche?

André:
Hum. L'opportunité est apparue. Je connais quelqu'un qui connaissait quelqu'un... Tu sais comme ces choses parfois arrivent. J'avais un ancien chef, un collègue brésilien qui connaissait quelqu'un qui travaille à Paris et c'était un groupe très très connu, très fort pour la recherche de la maladie de Parkinson. Et quand l'opportunité est apparue, je me suis dit "mais pourquoi pas?". Il faut se trouver des raisons pour ne PAS partir dans un autre pays, en France par exemple, parce que l'idée était vraiment étonnante.

Gaëlle:
Et est-ce que tu parlais déjà français quand tu es arrivé en France?

André:
Non. J'avais fait quatre jours de cours si je pense. J'ai lu quelques pages... Mais non, c'était l'exposition quotidienne.

Gaëlle:
Et donc, est-ce que la transition était un peu difficile?

André:
Il a une petite histoire là dedans. Par exemple, quand j'ai commencé à vivre au Canada, j'ai mis un an peut-être pour commencer à faire des rêves en anglais. Mais probablement par coïncidence, par hasard. Pas coïncidence, mais justement par hasard, ma première nuit en France, j'ai fait des rêves qui étaient en proto français. C'était en presque français. Et je me souviens bien de ces rêves là. Donc peut-être j'ai commencé à me connecter dans la langue plus rapidement.

Gaëlle:
Très vite.

André:
Oui, oui.

Gaëlle:
Et est-ce que le français est proche du portugais? Est-ce que c'est plus facile à apprendre?

André:
Ah oui, oui, oui. Je pense que la distance, à cause des racines des langues, il y a beaucoup de similarités.

Gaëlle:
Donc c'est plus facile à apprendre pour toi.

André:
Oui. L'ordre des mots et la façon dont on conjugue et beaucoup de mots, beaucoup de mots sont mélangés dans les.., dans le vocabulaire brésilien. Et anglais! Vocabulaire russe et allemand et perse aussi.

Gaëlle:
Très bien. Et donc, tu es resté combien d'années en France?

André:
Trois années. Je suis resté trois années. Oui, 2007 jusqu'à la fin de... pas exactement trois années. Jusqu'à la fin de 2009.

Gaëlle:
D'accord. Et donc, pendant ces trois années de recherches, est-ce que les équipes travaillaient en français et en anglais ou seulement en français?

André:
Seulement en français.

Gaëlle:
Ce n'était pas trop difficile?

André:
Si, c'était un peu difficile. C'était.. je pense qu'il avait 90 personnes qui travaillaient dans ce labo, donc il y avait beaucoup de nationalités. Ces laboratoires étaient plutôt grands ou ces centres de recherche. Juste sur mon étage, il avait 90 chercheurs de beaucoup de .., de plusieurs nationalités différentes. Donc il y avait un peu d'anglais, mais pour la plupart, c'était le français. C'était dur. Parfois je.. au départ, je devais appeler le malade, le patient, pour poser des questions. Je ne savais pas comment dire les questions en français. Donc j'écrivais avant et j'avais réviser le papier, "ah ok, c'est bon". Et après je le lisais comme un "call center" disons.

Gaëlle:
Ok. Et est-ce que tu pouvais comprendre les réponses des patients ou c'était difficile?

André:
Au départ, c'était difficile, mais au bout de quelques jours ou quelques semaines aussi, ça allait. Parce que le vocabulaire médicaux pour discuter les choses médicales sont très similaires entre portugais et français, par exemple le mot médical. Donc ça c'est une bonne partie, une bonne partie.

Gaëlle:
Une bonne partie, une bonne quantité de la langue. Ok. Et donc quand tu étais à Paris, où habitais-tu?

André:
J'ai habité dans trois endroits différents. Quand je suis arrivé en France, j'ai habité dans la cité universitaire de Paris. C'est un endroit très très sympathique, très chouette au sud de Paris, juste à côté du parc Montsouris. C'est une de mes parties préférées à Paris, au monde, c'est tellement beau.

Gaëlle:
Donc une cité universitaire, c'est "Campus" en anglais, c'est ça?

André:
C'était pas un campus, Non, ce n'était pas un campus, c'était plusieurs bâtiments, des nationalités différentes où des étudiants et des chercheurs habitaient, donc ils n'avaient pas des cours. Il y avait la maison des Etats-Unis, du Brésil, la maison du Cambodge où j'habitais. Et donc l'atmosphère, l'ambiance des étudiants, des gens jeunes et tout ça était hyper sympathique pour rencontrer des gens par exemple. Et après j'ai vécu à Bastille et après j'ai vécu au Montparnasse.

Gaëlle:
Ok, donc tu as fait des lieux assez emblématiques, assez célèbres de De Paris, donc Bastille, -people should know "Bastille" because when we talk about "Bastille Day". C'est le jour de la fête nationale en France. Donc Montparnasse c'est une très grande gare à Paris, c'est dans le centre de Paris. Et donc ta vie dans cette cité universitaire, est-ce que c'était juste une chambre, ou il y avait vraiment des appartements? Est-ce que c'est plutôt "a dorm" ou est-ce que c'est des appartements normaux?

André:
Dans ma première maison pour trois semaines dans un des bâtiment, je partageais la chambre avec quelqu'un d'autre. Mais après j'avais mon petit appartement. Non, on ne dirait pas petit dans le terme parisien! Donc dans un appartement, c'était des 14 mètres carrés quand même.

Gaëlle:
Ok, 14m² = 14 meter square. Oui, parce que à Paris, les logements, les habitations sont petits, parce qu'il n'y a pas beaucoup de place. Donc 14m², ce n'est pas beaucoup mais pour un étudiant, c'est normal.

André:
Oui, c'était bon.

Gaëlle:
Et donc, comment était l'ambiance? Est-ce qu'il y avait beaucoup de fêtes étudiantes? Est-ce que c'était facile de parler, de rencontrer les autres étudiants?

André:
Oui, les autres étudiants et d'autres chercheurs, oui, c'était très très facile. Les gens étaient là-bas pour se rencontrer et aussi pour voyager, pour faire ses études et de la recherche de doctorat. Mais aussi beaucoup pour se rencontrer. Donc il y avait beaucoup de fêtes. Je ne fréquentais pas beaucoup les fêtes parce que j'étais déjà un peu plus âgé que les gens qui faisaient la fac par exemple. J'avais 30 ans, ils avaient 20 ans. Et donc... Mais je rencontrais des gens pour boire un verre sur la pelouse assez souvent, donc c'était.. c'est cette atmosphère de faire des rencontres et discuter avec les gens.

Gaëlle:
Donc prendre un verre ou boire un verre en français, c'est comme ça que on dit "to have a drink". Et donc avec les autres étudiants c'était facile. Est-ce que avec les Français en général, est-ce que c'était facile de rencontrer des Français, de parler avec des Français?

André:
Oui, le travail par exemple. C'est là on parlait un peu plutôt comme études, poste de travail, de recherche. C'était un établissement, une institution française donc les chefs par exemple, et les autres chefs que je rencontrais et tous les gens de l'administration, et plein de clients donc heu... Parfois sociales aussi hors du travail, mais pour la plupart très cordial au travail.

Gaëlle:
Très bien.

André:
Très formel, très formel. Cette formalité que j'ai appris, que j'ai rencontré en France, on s'y habitue assez facilement. C'est... c'est très rassurant.

Gaëlle:
Ce n'est pas pareil au Brésil et en portugais? Parce que peut-être c'est une différence de langue ou une différence de culture, je ne sais pas?

André:
Oui. On dit l'équivalent de "Vous" pour les plus âgés et pour nos supérieurs, mais pour dire quelqu'un de notre âge par exemple qu'on rencontre dans la rue que si on demande quelque chose: l'heure, la direction,... On ne vouvoye pas les gens en portugais.

Gaëlle:
"Vouvoyer" means to use "vous". And in French, you know, it's very formal and we need to use "vous" with anyone we don't know, even if they are our own age. Et alors que en portugais et au Brésil, tu dis non, c'est si c'est le même âge, il n'y a pas besoin, tu peux utiliser "tu" et c'est correct. Oui, en France, c'est vrai, on est très formel.

André:
Oui, oui, oui, oui.

Gaëlle:
Et donc, quelles sont les choses que tu as le plus aimé pendant tes années en France?

André:
Les amis que j'ai rencontré. Je reste toujours en contact avec certains d'entre eux. J'ai beaucoup aimé les balades en vélo à Paris. Quand je suis arrivé, c'était plus ou moins au moment où le Vélib démarrait.

Gaëlle:
Est-ce que tu peux expliquer qu'est-ce que c'est le Vélib?

André:
C'est ce système de vélos publics qu'on peut juste prendre dans un centre, dans une ... comment est-ce qu'on dit? Pas une gare mais...

Gaëlle:
Une borne.

André:
Une borne! OK. On loue pour 30 minutes. Et à Paris il y avait des centaines de stations, donc c'était très facile de se balader en vélo partout dans la ville. C'était une chose adorable.

Gaëlle:
Yes I think Velib... Paris was one of the first city, in France at least, not in the world but.. So yes it's this system of bikes that you can rent, you've got stations where you can just park it, and rent it for 30min, 1h...

André:
Jamais utiliser.., jamais utiliser un casque! Jamais. Je n'avais pas de peur à ce moment là.

Gaëlle:
Oui, c'est intéressant parce que Paris a des transports en commun, donc le métro, les bus qui sont bien développés. La voiture, c'est un problème à Paris. Il y a trop de voitures. Donc peut-être que le vélo était une bonne solution pour se déplacer -to travel around, to move around.

André:
Pour un endroit, parce que pour une ville comme Paris, aussi vaste et aussi riche de détails, où chacun a son histoire avec la ville. Mais pour moi, la Sainte-Chapelle était toujours un endroit plus magique et beau dans le monde.

Gaëlle:
Où est la Sainte-Chapelle?

André:
La Sainte-Chapelle, je pense qu'elle est sur l'île de la Cité, donc juste une petite distance, un "bloc" on dirait en anglais, vers la Notre Dame. Ou deux blocs, quelque chose comme ça.

Gaëlle:
Oui donc je pense que vous connaissez Notre Dame de Paris. C'est la magnifique cathédrale de Paris qui est sur l'Ile de la Cité, -this little island in the middle of la Seine, the river crossing Paris. And so la Sainte-Chapelle, it's near Notre Dame de Paris. Et pourquoi cette chapelle en particulier?

André:
La première fois que je l'ai visitée, c'était quelque chose de tellement inattendu. Et on est entouré des vitraux énormes dans une chapelle d'une grande longueur aussi, donc on se voit entouré. Et ça change pendant la journée avec la lumière. Mais il y avait tellement de couleurs, d'histoires [qui] entouraient tellement la vision, c'était très .. je pense comme les gens de Californie disent aujourd hui pour le virtual reality, c'était très immersif. Et ça m'a choqué! On monte sur, je pense que c'était un petit étage, une spirale et on y arrive: Boum!. Il y a cette explosion d'images dans les vitraux, c'est...

Gaëlle:
OK, les vitraux, c'est les fenêtres avec de la couleur qui représentent des images. En anglais = stained glass. Ok, donc avec oui, avec un jeu avec la lumière naturelle qui rentre dans les stained glass, dans les vitraux. Donc c'est un lieu intéressant à visiter.

André:
Très spécial.

Gaëlle:
Et quelles sont les choses que tu as détesté ou que tu n'as pas aimé en France?

André:
Se trouver un logement. C'était terrible!

Gaëlle:
So to find an accommodation. Oui, c'est vrai, c'est très difficile, surtout à Paris. A Paris, il y a vraiment une situation très compliquée.

André:
Et j'imagine aujourd'hui, avec Airbnb et le similaire, parce que quand j'ai visité, je pense qu'il n'y avait pas de Airbnb, ou c'était juste son départ. Mais oui, en fin de compte, ça revient à qui on connaît. Et c'est les mêmes pour les étudiants, les chercheurs. Si on connaît quelqu'un qui a une place dans un appartement, au bout d'un moment c'est moins difficile de se trouver où habiter. Mais au départ, oui, c'est un peu...

Gaëlle:
Donc il faut avoir un peu des contacts. Il faut avoir un réseau -a network.

André:
Au départ, on n'a pas de contacts, donc on est un peu plus perdu. La situation n'est pas très définie. C'est un peu...

Gaëlle:
Plus difficile.

André:
Tout le monde qui arrive sans contact pour la première fois, ils ont les mêmes.. ils se plaignent de la même chose.

Gaëlle:
"Ils se plaignent", très bien. C'est le verbe "se plaindre" = "to complain". Ok, donc le logement, pas facile.

André:
Oui.

Gaëlle:
Et est-ce que tu pourrais nous raconter ton meilleur souvenir de tes trois années en France?

André:
Je ne sais pas! Il a tellement de choses qui sont bien! Mais mes meilleurs souvenirs. Oui oui, ça je peux dire. Ce qui faisait toujous du bien, c'était de rencontrer mes amis, les gens que j'ai rencontrés, que j'ai formé une amitié à Paris. Avec une jeune dame italienne et un ami brésilien aussi. Et on sortait assez souvent, on se baladait, on prenait un verre ... Voilà à nouveau, c'est "prendre un verre". C'est quelque chose qu'on fait beaucoup dans le monde.

Gaëlle:
(rire).

André:
Mais quand on est jeune plutôt, surtout. Mais quand on se baladait juste. On discutait à propos des choses, on voyait la ville, on discutait, on racontait des histoires. Oui c'est mon souvenir, les gens qu'on rencontre.

Gaëlle:
Parce que Paris est une.. Vraiment une belle ville.?C'est agréable de se promener -to go for a walk- dans Paris.

André:
Ah oui, on peut croiser la ville plus ou moins rapidement. Même de l'est- ouest, si on met quelques heures, on peut aller à pied d'un bout à l'autre. Si on est en bonne santé bien sûr!

Gaëlle:
Oui, donc Paris c'est une grande ville, mais pas trop grande. On peut marcher dans Paris, c'est possible, c'est vrai. Et l'architecture est superbe. C'est très très joli. Ok donc de ton séjour en France, ce que tu garde en mémoire -so what you keep in your mind- c'est vraiment plutôt les gens que tu as rencontrés.

André:
Oui.

Gaëlle:
Très bien.

André:
Et aussi les balades à vélo elles étaient géniales. Les balades à vélo. Les endroits qu'on voit, c'est une découverte constante dans une grande ville. C'est un peu pareil pour plusieurs grosses villes, non? Comme Paris, Londres, New York, Tokyo,...

Gaëlle:
Et quand tu étais en France, est-ce que tu as voyagé en France ou tu es resté à Paris tout le temps?

André:
Je n'ai pas beaucoup visité le pays, malheureusement non. Mais c'était... la première fois où je me suis.. On s'est rendu compte de la différence de comportement. Moins de réserve et plus chaleureux des gens hors des grandes villes. Paris dans ce cas là. Parce que sinon on forme une impression, il y a un biais, c'est ça? Il a un biais dans la façon dont on considère la personnalité et le comportement d'un pays juste par une grosse ville comme Paris. Mais si on sort, on va dans un petit village, les gens... On cherche des directions: "ah rentrez! Je vous montre!". On rentre dans la maison de quelqu'un, il vous montre une carte. Donc très ouvert, c'est très humain, normal et sympathique.

Gaëlle:
On ne peut pas juger la France et les Français seulement avec Paris. That would be completely with a bias = un biais. That's what you were saying earlier. Parce qu'une capitale; mais c'est vrai pour New York, pour Londres; c'est un monde, un environnement très spécial, très unique. Et donc les Français à Paris, (on les appelle les Parisiens), ce n'est pas des Français normaux. Ils sont sont différents. Donc oui, c'est intéressant de voir les comportements dans les plus petites villes, dans la campagne -in the countryside and not compare and not think that Paris is the whole of France. Ce n'est pas vrai.

André:
Oui, mais aussi d'un point de vue des Parisiens, ça se comprend. Parce que la ville est grande, compacte. Il y a une grosse partie de la population qui est, qui est temporaire, qui passe un an, deux ans, trois, quatre ans et qui partent. Donc il a un volume qui rentre et qui sort. C'est difficile de établir une amitié avec les gens qui vont partir tout le temps. On a tous notre, on a tous nos noyaux social, sociaux.

Gaëlle:
Et donc pourquoi es-tu parti en 2009? Tu ne voulais plus, tu en avais marre, -you were fed up-, tu en avais marre de Paris et de la France?

André:
Oui, la vie dans une grosse ville était un peu dure. Mais toujours la pratique de faire des amis, c'est sympathique. Mais en tant que médecin, ce n'est pas toujours évident de, comment..., valider le diplôme. Et donc les chemins se sont des choses un peu obscures. Et je voulais quelque chose de.. oui je voulais trouver quelque chose de plus sûr, de comment je vais travailler dans un nouveau pays. Pour la France, ce n'était pas très facile comment on y arriverait. Et du coup c'était pour ça la décision de quitter le pays. Même si j'avais des collègues qui disaient "non, il y a du travail ici, on a besoin des spécialistes, des neurologues!". Mais...

Gaëlle:
Mais tu penses que c'était difficile pour toi parce que tu n'étais pas français?

André:
Je n'étais pas citoyen européen, c'est ça. Et aussi, oui, mon diplôme était hors de l'Europe, c'était hors de l'Union européenne.

Gaëlle:
Et donc dans l'Union européenne, c'est différent. Donc par exemple, quelqu'un qui est italien ou espagnol, c'est plus facile pour lui de s'installer et travailler en France, ok. Bon ba c'est la perte de la France parce que maintenant tu es un spécialiste en Australie et tant mieux pour les Australiens.

André:
C'est gentil que tu dises ça.

Gaëlle:
Mais c'est vrai.

Gaëlle:
Merci André. Merci beaucoup pour cette interview.

André:
Merci. Merci beaucoup pour l'invitation.

Gaëlle:
Je te souhaite une très bonne journée et je vous souhaite, vous les auditeurs, une très bonne journée aussi. Je vous dis à la semaine prochaine. Au revoir.

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Learning tips:

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2. To work on your speaking skills and pronunciation, try copying what Gaëlle says from time to time.

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Look out for these words, and learn them:

  • un chercheur = a researcher
  • la neurogénétique = the neurogenetic
  • un chef = a boss
  • la maladie de Parkinson = Parkinson’s disease
  • la cité universitaire = university residence / campus
  • la fac (faculté) = uni (university)
  • prendre un verre = to have a drink
  • vouvoyer / tutoyer = to use « vous » / to use « tu »
  • les Vélib = city bikes to rent
  • une borne = a terminal
  • un casque = a helmet
  • se déplacer = to move around, to get around
  • les transports en commun = public transports
  • les vitraux (d’une église)  -= stained glass (in a church)
  • avoir un réseau = to have a network
  • se plaindre = to complain
  • se promener = to go for a walk, to stroll
  • un biais = a bias
  • en avoir marre = to be fed up


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