Débats sur le droit à mourir

Débats sur le droit à mourir

In this episode, Gaelle touches a deep and difficult subject that agitates French society: the end of life and the right to die. Also known as assisted suicide or euthanasia, this topic is currently being debated in Parliament, with the prospect of a new law at the end of the year. You will understand the arguments on both sides, and the associated moral questions.

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Bonjour à toutes et bonjour à tous! Bienvenue dans ce nouvel épisode de LanguaTalk Slow French. Aujourd'hui, nous allons parler d'un sujet d'actualité et je vous préviens, c'est un sujet difficile. Difficile pour le vocabulaire, mais surtout difficile moralement. Donc nous allons parler du débat qu'il y a en ce moment en France sur le droit à mourir et l'aide à mourir. C'est aussi ce qu'on appelle le suicide assisté ou l'euthanasie. Donc, je vous l'ai dit, c'est un sujet complexe.

Et bien sûr, je ne vais pas vous donner mon opinion personnelle, mais je voudrais vous présenter aujourd'hui les termes du débat. Quels sont les arguments pour? Quels sont les arguments contre? Et quel est le processus politique en ce moment en France? Parce qu'il y a une nouvelle loi - a new law- qui est débattue au Parlement et au Sénat. Donc c'est pour ça que c'est un sujet d'actualité. On en parle en ce moment en France. Et je pense que c'est intéressant pour vous de savoir que c'est quelque chose d'important dans la société française. Qu'il y a des oppositions. Mais aussi pour le vocabulaire, parce qu'on ne parle pas souvent de la mort et je pense que c'est un sujet important dans la vie.

Alors pour vous donner un petit peu un contexte, ce principe de suicide assisté ou d'euthanasie, c'est vraiment seulement dans une minorité de pays dans le monde que c'est autorisé. J'ai regardé, la liste est vraiment courte, il y a une dizaine, donc environ dix pays. Il y en a beaucoup en Europe. Il y a la Suisse, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, l'Autriche, l'Espagne. Donc voilà pour l'Europe. Il y a aussi le Canada et certains états aux États-Unis. Il y a certains états en Australie, il y a la Nouvelle-Zélande et la Colombie. Donc ce n'est vraiment pas beaucoup. Et ça veut dire qu'en Afrique, il n'y a aucun pays qui autorise le suicide assisté. Au Moyen-Orient non plus. En Amérique latine seulement la Colombie et en Asie, aucun pays. Donc ce sont vraiment des minorités.

Mais en France, ça fait longtemps qu'on parle de cette question. Juste pour un petit point technique pour faire la différence entre le suicide assisté. Donc c'est quand on va aider quelqu'un à se suicider, donc c'est la personne, c'est le patient qui va faire le geste final, qui va prendre le produit létal, le produit qui va tuer. Et l'euthanasie. Là, c'est une aide plus active à mourir, où une autre personne, donc un médecin peut-être, va donner le produit directement, va faire par exemple une injection. Donc ça c'est juste une histoire de vocabulaire: le suicide assisté ou l'euthanasie.

Donc dans cet épisode, j'ai décidé de faire trois parties. La première partie, je vais vous présenter l'aspect légal. Quelle est la loi qui est débattue au Parlement? Dans la deuxième partie, je vais vous présenter les arguments qui sont pour, qui sont en faveur et dans la troisième partie, les arguments qui sont contre cette loi et cette aide active à mourir. Bonne écoute.

Donc commençons avec la loi et quelle est la situation actuelle. Eh bien donc, en France, c'est vraiment une question, cette question de l'aide à mourir, qui est très importante. On en parle depuis 20 ans parce qu'il y a eu beaucoup de situations dramatiques, de cas vraiment très médiatisés où des personnes souffraient -they were suffering - les personnes souffraient énormément et voulaient mourir, voulaient un suicide assisté. Mais la loi disait non, c'est illégal. Et dans certains cas, et bien la femme, l'épouse d'une personne l'a aidée et a été en justice. Donc voilà, ce sont des cas très emblématiques, très célèbres et donc la société française se pose des questions sur ce droit à mourir, ce droit à décider quand la vie est insupportable et quand on veut arrêter.

Donc en France, il existe une loi depuis 2016 qui s'appelle la loi Claeys-Leonetti et qui était normalement une loi importante dans cette progression, dans cette étape. Mais elle ne permet pas le suicide assisté. Elle permettait au patient de dire: "stop, je ne veux plus des traitements, je ne veux plus les médicaments". Et on pouvait les mettre en sédation profonde et continue. Ça veut dire qu'ils étaient dans une sorte de coma artificiel. Et comme ils n'avaient plus d'alimentation, plus d'eau, et bien ils allaient mourir naturellement. Mais c'était un peu long. Ça, c'était la loi depuis 2016.

Dans la réalité, elle n'était pas très bien connue cette loi et elle n'était pas bien appliquée. Les médecins avaient peur, les médecins ne voulaient pas dire oui pour la sédation profonde et continue. Et donc c'était vraiment pas très clair. Les patients ne pouvaient pas le demander facilement. Et donc dans la réalité, les gens qui voulaient vraiment mourir, et bien ils allaient dans les pays voisins, par exemple en Belgique ou en Suisse, pour avoir le droit de faire un suicide assisté.

Il y avait aussi une autre situation, c'était des gens qui illégalement aidaient leurs proches à mourir. Donc par exemple une épouse ou un enfant (I mean! Un enfant adulte!) Mais l'enfant d'une personne âgée ou un médecin qui vraiment trouvaient que c'était insupportable, trop dur de voir leurs proches en souffrance, -so in pain- et donc qui acceptaient de l'aider à mourir. Mais ça, c'était illégal. Et il y a de grands risques parce qu'on peut aller en prison quand on fait ça, parce que c'est considéré comme un meurtre. Et il y a des estimations qui disent que chaque année, il y a entre 2000 et 4000 euthanasies illégales. C'est une estimation. C'est très dur de savoir, mais donc c'est un phénomène qui existe.

Il faut aussi savoir que dans la société, dans les derniers sondages -in the last surveys- dans les derniers sondages, 94 % des Français disent qu'ils sont favorables, ils sont pour une légalisation de l'euthanasie. Dans des cas bien précis! Et le cas précis, c'est quand il y a une maladie qui est incurable. Donc on n'a pas de solution, on ne peut pas guérir - you can't heal, you can't treat- et les souffrances sont insupportables - and the pains are unbearable. Donc là, la société française, dans sa grande grande majorité, est en faveur d'une légalisation.

Et donc, dans ce contexte, Emmanuel Macron, le président français, quand il était en campagne électorale en 2022, eh bien il a fait la promesse qu'il allait mettre en place une loi sur cette question.

Et donc, en septembre 2022, il y a eu une convention citoyenne qui a été créée. Et ça, c'est très intéressant parce qu'une convention citoyenne, ça veut dire que c'est un groupe de citoyens français - French Citizens -, c'était un groupe de 180 personnes qui ont été choisies de manière aléatoire - random- c'était tiré au sort -they were drawn. Et ces personnes se sont réunies, se sont retrouvées pendant huit mois pour entendre des experts, pour entendre des histoires personnelles de témoignages. Et après huit mois, ils ont donné leurs conclusions. Et leurs conclusions c'était qu'ils étaient favorables à l'introduction d'une aide active à mourir. 76 % de ces participants étaient favorables.

Et normalement une convention citoyenne, l'idée, c'est donc très démocratique, c'est de demander à des représentants du peuple, de la population, qu'est ce qu'ils en pensent. Et donc normalement, le président devait écouter les conclusions de cette convention citoyenne et agir, faire quelque chose. Et bien il a pris un peu de temps, parce que la convention citoyenne s'est terminée en avril 2023 et c'est seulement un an après, donc en mars 2024, que le président Emmanuel Macron a demandé à son gouvernement de faire une proposition de loi sur l'aide active à mourir pour la présenter au Parlement. Donc, c'est le gouvernement qui a écrit une proposition. Donc, ce n'est pas la loi finale, mais une proposition. Et ils ont présenté cette proposition au parlement. Et donc maintenant, en ce moment, il y a des débats très, très forts, très intenses au Parlement et après au Sénat, sur cette question de l'aide à mourir.

Dans le texte qui a été proposé par le gouvernement, il y avait plusieurs choses. Donc c'était de rendre légal pour les Français qui ont une maladie incurable et très douloureuse, donc avec beaucoup de douleurs. Et cette maladie va entraîner la mort- so the person is going to die from it - entre six mois et un an. Donc on appelle ça du moyen terme. Et bien la possibilité pour ces personnes de se donner la mort, so to kill themself, de se donner la mort. Ou bien si le patient n'est pas capable physiquement de le faire, et bien la possibilité qu'une autre personne, un médecin ou un proche, (un proche, ça peut être un parent, un ami). Et bien que cette personne donne le produit létal. Ça, c'était la proposition du texte par le gouvernement.

Donc là, il y a plusieurs points de débat qui sont maintenant débattus au Parlement. La première question: qui pourra demander cette aide à mourir? Est-ce que ce sont les personnes majeures, donc qui ont plus de 18 ans ou est-ce qu'une personne mineure peut le demander? Est-ce que les personnes qui ont des maladies comme Alzheimer, donc avec une perte de la lucidité, est-ce que s'ils écrivent une lettre avant, eh bien ils pourront avoir cette aide à mourir, même s'ils ont perdu leur conscience, leur lucidité? Even if they are not really there in their mind, but they had given instructions before. Donc ça, c'est des grandes questions. Qui peut le demander?

Et quand on dit que c'est une maladie incurable et qui va conduire à la mort, mais quand on dit à court terme / moyen terme, c'est quoi le moyen terme? Est-ce que c'est vraiment facile de dire que : "oui, avec ce cancer, cette personne va mourir dans six mois"? Non, la science n'est pas exacte. Mais est-ce qu'on pourrait plutôt dire en fait la notion du moyen terme ce n'est pas une bonne idée, mais juste de faire confiance aux patients? Et si les patients disent : "pour moi, ce n'est plus possible", alors de les écouter.

On peut aussi se demander qui va donner le produit létal. Est-ce que c'est seulement le patient? Est-ce que c'est les médecins? Est-ce que c'est un proche? Parce que les médecins, peut-être n'ont pas envie de faire ça. Donc voilà, qui pourra donner le médicament létal?

On peut aussi se demander qui va autoriser, qui va accepter de faire la prescription du médicament létal. Est-ce que c'est un médecin? Est-ce que c'est un groupe de médecins? Est-ce qu'il faut voir un psychologue d'abord? Donc quelle est la procédure?

On peut aussi se demander où se fera la procédure. Est-ce que ce sera à l'hôpital? Est-ce que ce sera à la maison? Est-ce que ce sera dans un centre spécialisé seulement pour ça?

Donc, vous voyez, il y a vraiment beaucoup, beaucoup de questions autour de ça. Mais il y a aussi la grande question sur le principe. Est-ce que, à la base, on est d'accord ou pas sur légaliser, autoriser cette aide à mourir? Donc là on arrive dans la deuxième partie de: quels sont les arguments pour et contre ce principe en général? Donc pas les détails techniques, mais vraiment, est-ce que aider à mourir c'est acceptable?

Parce que dans la société on a vraiment une forte opposition entre une majorité qui pense que oui, c'est une bonne chose, c'est acceptable et une minorité qui est vraiment opposée.

Donc on va commencer avec les arguments en faveur, pour cette légalisation. Déjà, le premier argument, c'est que la situation avec la loi actuelle, la loi de 2016 n'est pas bonne. Elle ne permet pas d'aider les patients. Il y a encore beaucoup de souffrance et il y a encore des patients qui demandent à mourir, qui demandent à être aidés pour mourir et qui n'obtiennent pas, qui n'ont pas cette aide. Et donc, dans la réalité, ils sont obligés de souffrir beaucoup, ou ils vont dans d'autres pays. Donc cette situation existe et elle n'est pas juste et elle est très douloureuse pour beaucoup de personnes.

Il y a des maladies qui sont vraiment très cruelles, comme des cancers ou comme la maladie de Charcot qui est une maladie vraiment terrible et très célèbre parce que c'est une maladie où la personne dans sa tête, elle est toujours très active, elle est toujours intelligente, lucide, consciente, mais son corps se dégrade, son corps se détruit. Et donc elle est enfermée - it's a bit like to be locked in inside your own body. Et ça, ces personnes là, c'est vraiment des années de souffrance. Et elles ont conscience, elles voient, elles réalisent qu'elles perdent leurs capacités. Donc pour ces personnes là, la souffrance est vraiment là, elle est réelle et elle existe.

Pour les gens qui sont obligés d'aller à l'étranger, et bien c'est très injuste parce que ça coûte cher. Par exemple, aller en Suisse pour faire un suicide assisté, ça coûte 10 000 €. Donc là, il y a une injustice entre les gens qui ont l'argent et les gens qui n'ont pas cet argent. Et puis aussi, si on rend légal le suicide assisté ou l'euthanasie en France, ça veut dire que les gens pourront choisir quand le faire, avec qui le faire. Ils pourront dire au revoir correctement à leur famille, à leurs amis. Ils pourront bien organiser leur vie.

Et puis il y a vraiment cet argument de dire que nous sommes dans des sociétés où on choisit de nos vies, comment on veut vivre. Et bien on devrait avoir le droit de choisir comment on veut partir, comment on veut mourir quand on est dans une situation vraiment de grande souffrance, d'une maladie où il n'y a pas de solution.

Et donc un des arguments pour, c'est de dire en fait l'aide active à mourir, ce n'est pas tuer -it's not to kill-, mais c'est aimer et écouter des souffrances des gens qui ont vraiment une situation trop difficile, trop douloureuse. Et donc c'est être vraiment très empathique et aimer cette personne et donc l'aider dans sa décision, dans son choix final. Donc ce n'est pas tuer mais c'est aimer. Ça, c'est un des grands arguments pour.

Et donc dans la société, on a tendance à beaucoup comparer ce débat actuel sur l'aide à mourir avec les débats sur le droit à l'avortement, -so the right for abortion. Parce que dans le droit à l'avortement, il y a cette idée que les femmes ont le droit de choisir pour leur corps. Et donc dans ce droit à mourir, il y a cette idée que les patients ont le droit de choisir pour leur mort. Donc il y a ce grand rapprochement.

Donc regardons maintenant les arguments contre cette.. Ce principe de légaliser le droit à mourir. Déjà, qui est contre? Et bien en France, je vous ai dit c'est une minorité, mais ce sont deux groupes très clairs, très nets. Le premier groupe, ce sont les catholiques, parce que pour des raisons religieuses. Et le deuxième groupe, ce sont les professionnels de santé, donc les médecins, les personnels soignants, les gens qui travaillent à l'hôpital, qui eux sont pour une.., pas tous, mais pour une grande majorité, plutôt contre cette loi. Et donc c'est intéressant parce que en France, pour une fois, ce n'est pas une opposition politique. Ce n'est pas: les partis de droite qui sont contre et les partis de gauche qui sont pour. Donc ce n'est pas une opposition progressistes/conservateur. Non, c'est une opposition différente.

Donc, quels sont les arguments? Eh bien, le premier argument contre, c'est un argument religieux. Dans beaucoup de religions, mais notamment chez les catholiques, la vie est sacrée et on n'a pas le droit de choisir quand arrêter sa vie. Le principe du suicide est vraiment quelque chose de complètement interdit dans la religion catholique. Donc le suicide, même quand on est dans une situation avec une grande maladie, avec une impossibilité d'avoir des solutions, eh bien c'est quand même un grand tabou. C'est interdit. Donc l'argument religieux est un argument très fort pour les gens catholiques en France par exemple.

D'autres personnes, notamment les médecins, vont dire il ne faut pas donner le droit de mourir, il faut surtout développer les soins palliatifs. Les soins palliatifs, ce sont des unités spécialisées dans les hôpitaux pour justement les personnes qui sont à la fin de leur vie. On sait qu'elles vont mourir, donc ce n'est pas leur apporter des soins - it's not you give care to get better- mais c'est leur apporter du "relief", une aide pour ne plus souffrir. Mais on sait que ces personnes vont mourir. Donc c'est vraiment une unité très spéciale les soins palliatifs. It's "end of life care" en anglais on dit. Et ça en France, c'est vrai qu'il y a un vrai problème. Il n'y a pas assez de soins palliatifs. Ça existe, mais sur toute la France, il y a 26 départements qui n'ont pas d'unités de soins palliatifs. Donc c'est une réalité qu'il y a des endroits en France, si on est malade et qu'on va mourir, et bien c'est cruel. C'est beaucoup de souffrance parce qu'il n'y a pas un centre spécialisé où on peut aller et on va mourir, mais sans souffrance. Il y a beaucoup d'endroits où il n'y en a pas. Donc vraiment un des arguments forts, c'est de dire il faut en priorité développer ces soins palliatifs pour donner un accompagnement correct, un bon accompagnement sur la fin de la vie.

Un autre argument qui est contre cette loi, c'est de dire: il ne faudrait pas banaliser cette solution, il ne faut pas que la mort, le suicide assisté, ça soit une option comme une autre, un peu comme: "OK, on peut vous donner des soins palliatifs ou vous pouvez mourir, qu'est ce que vous préférez?". Et que certaines personnes vont choisir la mort, pas parce qu'elles veulent, mais parce que peut-être elles sentent une pression. Elles ont l'impression qu'elles sont un poids -they are a burden- pour leur famille, pour la société. Et donc peut-être que des personnes choisiraient -they would choose- elles choisiraient le suicide assisté parce qu'elles ont l'impression qu'elles sont un poids. Donc ça, c'est un autre argument contre.

Il y a des gens qui ont peur des dérives et des abus -abuse as in, peut-être prendre avantage d'une personne et la.. lui mettre une pression -to pressurise someone- pour un suicide assisté. Peut-être pour des questions d'héritage par exemple. Bon, ça cette question, avec la loi, comment la loi est écrite, normalement ce sera très très encadré. Mais il y a des gens qui ont peur de ça.

Il y a aussi beaucoup.., tout un argument moral du côté des médecins et des gens qui travaillent à l'hôpital, qui ne veulent pas avoir cette responsabilité, qui ne veulent pas faire le geste final de donner le produit létal. Parce que pour eux, c'est donner la mort et donc c'est complètement à l'opposé de leurs principes. Quand on est médecin, quand on travaille comme infirmier, comme aide soignant, on est là pour soigner, pour aider. Et donc pour certaines personnes, ils disent: "c'est en contradiction, c'est en opposition avec mon travail. Je ne peux pas donner la mort, c'est moralement impossible".

Donc voilà pour les arguments qu'il y a des deux côtés.

So we are nearly at the end of this episode so it's now time to do a quick summary in normal pace French. Good luck.

Aujourd'hui, j'ai décidé d'aborder un sujet qui est particulièrement difficile du point de vue vocabulaire, mais éthique surtout. C'est ce grand débat qu'il y a en ce moment au Parlement en France sur le droit à une aide à mourir. Et donc j'ai commencé en vous expliquant que la situation en France n'était vraiment pas idéale, parce que c'est un sujet qui traverse la société civile, on en parle beaucoup, beaucoup depuis 20 ans. Et on avait une loi depuis 2016 mais qui n'était pas satisfaisante, qui ne répondait pas aux besoins vraiment. Et donc beaucoup de gens qui ont envie de mourir, parce qu'ils ont une maladie incurable et qui leur entraîne beaucoup trop de souffrances, décident d'aller à l'étranger, donc en Belgique et en Suisse notamment. Mais ça crée une situation d'injustice parce que tout le monde ne peut pas faire ça et ça laisse aussi énormément de gens souffrir dans les derniers moments de vie, dans les derniers mois, dernières années.

Et donc en ce moment au Parlement, il y a une loi qui est débattue. Cette loi avait été proposée par le gouvernement d'Emmanuel Macron, qui en avait fait une promesse électorale en 2022. Et sur cette proposition de loi, il y a de nombreux points qui sont débattus. De: qui pourra faire cette demande? Qui pourra prescrire le produit? Qui pourra administrer, donner le produit létal? Où? Donc est-ce qu'à l'hôpital, à la maison? Donc vraiment, c'est un débat qui est très complexe, très long.

Mais ensuite j'ai enchaîné sur en vous disant mais à la base, en fait, il y a quand même aussi cette opposition en France entre une majorité qui dans le principe est pour. Et je vous ai donné les arguments qui étaient pour. C'est surtout c'est faire preuve d'empathie, c'est savoir entendre la souffrance de certaines personnes qui est vraiment insupportable. Et de l'autre côté, il y a des gens qui disent religieusement c'est impossible moralement d'accepter le suicide, l'idée du suicide. Mais aussi il faudrait surtout développer les soins palliatifs. Et puis il y a toute la question de: est-ce qu'on a le droit en fait de décider de sa mort? Et qui aura le poids moral, mental ensuite de administrer le produit létal? Et certains médecins et aides soignants ne veulent pas être ceux qui donneront ce produit de la mort.

And now, we are back to slow french.

J'espère que ce sujet ne vous a pas.. n'a pas été trop difficile moralement et en termes de vocabulaire. Ce qu'on peut retenir, c'est qu'il y a vraiment deux camps, deux groupes qui s'opposent. En termes de proportion, la société française est vraiment favorable à cette loi, mais il y a deux groupes qui sont minoritaires mais qui sont puissants -they are powerful- et qui ne veulent pas. Donc ça entraîne beaucoup de débats qui sont très complexes en ce moment au Parlement. Et on peut un peu résumer cette situation par: pour les opposants, ceux qui sont contre, ils disent que c'est un permis de tuer -so license to kill. Alors que les autres, ceux qui sont pour cette loi, disent non, c'est le respect du libre choix du patient, c'est respecter la liberté en fait.

Et cette loi, donc il y a les débats maintenant au Parlement, elle va être votée en automne 2024. Donc on n'a pas une date exacte, mais en septembre/octobre, normalement, la loi devrait être votée avec la version finale.

Merci beaucoup de m'avoir écoutée. Je vous souhaite une très bonne journée et peut-être que vous allez beaucoup réfléchir à cette question du droit à mourir. Donc bonne réflexion et je vous dis à la prochaine! Au revoir!

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Learning tips:

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2. To work on your speaking skills and pronunciation, try copying what Gaëlle says from time to time.

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Look out for these words, and learn them:

  • Un sujet d’actualité = a hot topic
  • Le suicide assisté = assisted suicide
  • La mort = death
  • Le produit léthal = lethal /deadly product
  • Souffrir = to suffer
  • Etre en souffrance = to be in pain
  • Insupportable = unbearable
  • Incurable = untreatable
  • Guérir  = to cure
  • Soigner  = to treat
  • Un proche = a close relative, a loved one
  • Un meurtre = a murder
  • Tuer  = to kill
  • Une convention citoyenne = a group of randomly selected people, chosen to discuss a topic and give a conclusion
  • De manière aléatoire = randomly
  • Tiré au sort = drawn at random
  • Le droit à l’avortement = abortion right
  • Le personnel de santé = healthcare professional
  • les aides soignants = caregivers
  • les soins palliatifs = end of life care, hospice care
  • banaliser = to normalize
  • être un poids = to be a burden
  • les dérives, les abus = excesses and abuses

Références :

  • La loi Claeys-Leonetti de 2016 : droit à une sédation profonde et continue






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