Interview with Annabelle - la vie en van
By LanguaTalk
In this episode, Gaelle interviews Annabelle, an incredible and inspiring woman, mum of two young girls and traveling all over Europe in her van with her little family. You might never wish for such an adventurous life, but you'll definitely want to listen to the great stories Annabelle has to share.
You can listen below whilst reading the interactive transcript, or listen & subscribe via any podcast app: Spotify | Apple Podcasts | PocketCasts etc. See the vocab to learn.
Transcript of interview annabelle.mp3
Gaelle:
Bonjour à toutes et bonjour à tous. Bienvenue dans ce nouvel épisode de Languatalk Slow French. Aujourd'hui, nous avons le plaisir de faire une interview avec Annabelle. Bonjour Annabelle.
Annabelle:
Bonjour!
Gaelle:
Et aujourd'hui je reçois Annabelle parce qu'elle a un mode de vie avec sa famille qui est très inhabituel. Mais d'abord, est ce que tu pourrais te présenter pour nos auditeurs s'il te plaît?
Annabelle:
Oui, tout à fait. Je m'appelle Annabelle, je vis avec mes deux filles, mais elles sont jumelles et elles ont trois ans et demi et mon mari et nous vivons dans un fourgon aménagé.
Gaelle:
Très bien. Alors, donc Annabelle nous a dit qu'elle avait des jumelles. "Jumelles", ça veut dire des enfants qui sont nés en même temps, donc des "twins". Et ils habitent dans un fourgon. Alors un synonyme de fourgon, ça peut être un petit camion ou un van. On utilise aussi ce mot "fourgon aménagé". Ça veut dire que vous vivez dans ce véhicule, dans ce petit camion, c'est ça?
Annabelle:
Oui, tout à fait. C'est un camion dans lequel on peut être debout et qui s'apparente à des camions de déménagement.
Gaelle:
Très bien. Donc, en termes de taille, pour qu'on se représente, pour qu'on voit, oui, on peut appeler ça un utilitaire. Donc, c'est un petit camion comme on peut voir un électricien, un plombier. Les gens qui travaillent dans le bâtiment, ils peuvent aussi avoir ce volume là. Ou pour le déménagement. Donc quand on change de maison pour mettre toutes nos affaires dedans. Et là, à l'heure où tu nous parles, au jour où tu nous parles, vous êtes dans quel pays en ce moment?
Annabelle:
Nous sommes en Espagne, à côté de Salamanca, dans le centre de l'Espagne.
Gaelle:
Très bien. Donc, pour comprendre comment Annabelle et sa famille ont décidé de vivre comme ça, de vivre dans.. de manière mobile dans un fourgon, on va un peu faire peut-être la genèse. Est-ce que tu as toujours aimé voyager?
Annabelle:
Oui, tout à fait, ça vient de ma famille. Mon père voyageait beaucoup, même à son époque. Il nous a raconté qu'il a fait du stop jusqu'en Afghanistan. Et ma tante est agent de.. Était! Était agent de voyage. Donc depuis toute petite, j'ai beaucoup, beaucoup voyagé. J'ai cette chance là d'avoir été dans beaucoup de continents, dans le monde.
Gaelle:
D'accord, donc c'est vraiment quelque chose dans la famille et c'est.. ça t'a été transmis cette passion, cet amour du voyage. Très bien. Et qu'est-ce que tu aimes le plus quand tu voyages? Qu'est ce qui... Qu'est ce que ça fait en toi?
Annabelle:
J'aime vraiment découvrir de nouvelles cultures, découvrir de nouveaux paysages, aller à la rencontre des gens. J'aime voir des environnements différents. Je ne l'ai pas dit, mais j'ai aussi vécu en Australie pendant plusieurs années et mes frères aussi vivent à l'étranger. Ils sont expatriés. Donc j'ai cette soif, cette envie de découvrir d'autres cultures.
Gaelle:
Mais donc pas seulement comme une touriste pendant deux semaines. Donc, avoir un travail en France, partir deux semaines. Non, ce n'est pas exactement ça que tu aimes.
Annabelle:
Exactement. En fait, nous sommes partis d'Australie pour faire un tour du monde avec mon mari pendant un an et demi. Et quand on est revenus, on s'est dit c'était difficile de refaire son sac tous les jours, son sac à dos. Alors comment on pourrait continuer à voyager mais en ayant notre maison avec nous? Alors on a trouvé l'idée du van. Et quand on habitait en Australie, on avait déjà loué des vans. Et c'est comme ça qu'est venu ce projet.
Gaelle:
Oui, parce qu'en Australie, j'ai l'impression que c'est quelque chose d'assez classique de faire ça quand on est européen. De venir en Australie et de faire du work and travel. Et donc on a un van, on a le droit de travailler un peu. Très bien. Et donc est-ce que ton mari est français ou australien?
Annabelle:
Mon mari est français. On a été au lycée ensemble. On était en France ensemble. Et lui, pendant toute cette période de tour du monde et encore aujourd'hui, il a continué à travailler à distance. Freelance d'abord et maintenant salarié pour une entreprise française. Donc ça nous a permis de, ça nous permet de financer, voilà ce... notre vie actuelle.
Gaelle:
D'accord. Donc ça, c'est très intéressant. Ça veut dire qu'il a réussi à avoir un travail où il n'a pas besoin d'aller physiquement au bureau. Il peut travailler n'importe où dans le monde?
Annabelle:
Oui, alors plutôt en Europe pour des questions d'assurance, mais c'est quand même très flexible. Il revient de temps en temps à Paris pour des réunions annuelles.
Gaelle:
D'accord. Donc ça offre une très grande flexibilité. C'est assez incroyable. Ce n'est pas le cas pour tout le monde, mais quand on a la chance d'avoir un métier à distance, un travail qu'on peut faire à distance, c'est fantastique. Et donc tu nous as expliqué que dans ta famille, tout le monde voyage, tout le monde vit à l'étranger, qu'avec ton mari vous avez habité en Australie, vous avez fait un tour du monde. Mais là, tu nous as aussi parlé de vos enfants. Vous avez deux petites filles. Donc quand votre envie de voyager mais de manière peut-être plus confortable avec un van s'est construite, est-ce que vous aviez déjà l'idée de le faire avec votre future famille ou pas?
Annabelle:
Oui, vraiment, on ne s'est pas fixé de limite. Et quand on a construit notre premier van, nous avions une troisième place. Nous avions déjà réfléchi que nous voulions faire cette aventure à durée illimitée et donc nous avions construit un van nous-même à trois places.
Gaelle:
Mais la vie en a décidé autrement. Vous n'étiez pas trois mais quatre!
Annabelle:
Exactement. Nous ne nous attendions pas du tout à avoir des jumelles et donc ça a été très dur au début parce que bon, pour plein de raisons différentes, mais surtout on s'est dit: "Oh là là, on ne va plus pouvoir continuer la vanlife!". Mais bon, ça a duré deux/trois jours et puis après on a vite repris du poil de la bête et on a, on a, on est reparti sur nos projets. Et puis on a fait faire construire un autre van. Parce que nous n'avions... Nous n'avions plus l'énergie et le temps. Pour avoir un van donc à quatre places.
Gaelle:
Mais donc ça veut dire que le premier van, quand même, c'était vous, vous aviez fait tous les travaux, l'aménagement dedans?
Annabelle:
Oui. On s'est fait aider de quelqu'un de la famille qui était très manuel, contrairement à nous. Et on a vécu un an dedans.
Gaelle:
D'accord, donc vous avez quand même fait cette expérience. Et c'était seulement en France ou vous aviez déjà commencé à voyager en Europe avec?
Annabelle:
Alors on avait un rêve d'aller en Norvège, mais on est... C'était en plein Covid et donc nous avons dû rester en France. Et ensuite j'ai.. on a arrêté pour donc accoucher. J'étais enceinte de cinq mois et j'avais un énorme ventre puisque j'attendais des jumelles. Et il était devenu très difficile pour moi de monter dans le lit qui est un peu haut. Enceinte de cinq mois.
Gaelle:
Et donc vous avez fait une pause le temps d'avoir vos deux petites filles qui sont nées. Est-ce que vous êtes repartis tout de suite après ou vous avez attendu un peu?
Annabelle:
Alors nous avons fait appel à une entreprise exceptionnelle qui avait des délais assez longs et donc nous avons pu reprendre la route quand nos filles avaient quatorze mois, un peu plus d'un an. Dès lors que le van a été prêt pour la livraison, c'est à dire que les aménageurs ont fini, nous sommes partis de Paris avec toutes nos affaires et nous avons emménagé directement dans le van.
Gaelle:
Ok! Est-ce que à un moment vous vous êtes dit: "c'est fou ce qu'on fait et on ne va pas y arriver" ou non? Vous n'avez pas eu de doute?
Annabelle:
On connaissait la vie en van, on connaissait et on subissait la vie de jeunes parents et on se disait que c'était tellement difficile d'être parents de jumelles que finalement, en van ou pas ou dans une maison, ça ne changeait pas grand chose.
Gaelle:
Ok! Oui parce que moi j'ai deux enfants, ils ne sont pas jumeaux et j'avoue, je regarde avec admiration et un peu d'incompréhension parce que je trouve ça tellement difficile d'avoir des jeunes enfants et effectivement d'imaginer dans un espace très petit, de tout le monde vit ensemble. Je suis très admirative. Et que vous n'ayez pas changé vos projets! Parce que beaucoup de gens ont un mode de vie quand ils sont jeunes, en couple, mais sans enfants. Et quand les enfants arrivent, on change beaucoup. Moi j'ai changé! Je voyageais beaucoup avant et j'ai fait un tour du monde aussi. Mais quand on a eu le projet de faire des enfants, on s'est dit: "non, maintenant on arrête". Et ce qui est fantastique avec vous, c'est que vous avez dit : "non, on continue."
Annabelle:
Exactement. On n'a pas voulu arrêter nos rêves et on a voulu embarquer nos enfants dans cette aventure. Aujourd'hui, quand je vois des enfants de un an, je me dis "on était fous, ils sont tout petits!"
Gaelle:
Ok. Non, incroyable! Et du coup, dans cette préparation pour partir avec vos filles, est-ce que vous avez eu des commentaires, des réflexions positives ou négatives de la part de vos familles, de la société? Qu'est-ce que vous avez eu?
Annabelle:
Alors je dirais que globalement ça a été bien accepté. Nous avons des familles voyageuses et donc ils n'étaient pas très surpris finalement de notre part. Même si dans ma famille c'est plutôt des expatriations avec des très bons jobs, donc un peu différent effectivement de notre mode de vie. Mais ça a été quand même plutôt très bien accepté globalement de la part de la société. Les gens sont très positifs et nous disent : "c'est formidable! Je ne pourrais pas le faire, mais c'est formidable!". Et en revanche, j'ai l'impression que maintenant que ça dure, puisque ça fait depuis deux ans et demi, presque trois ans que nous vivons comme ça, c'est maintenant que viennent les questions: "Mais pour combien de temps?", "Et les enfants vont ils être scolarisés?" Et ça va un temps, mais il va falloir se poser.
Gaelle:
Oui, il y a cette idée de OK, c'était une aventure merveilleuse, mais vous ne pouvez pas continuer pour toujours. C'est ça que les gens pensent.
Annabelle:
Exactement.
Gaelle:
Alors que toi, tout à l'heure, tu as dit une aventure "illimitée". Donc, vraiment, vous n'avez pas l'intention..., vous n'avez pas une timeline où vous vous dites: après trois ans, on arrête. Non, vous ne pensez pas comme ça?
Annabelle:
Non. Et l'échéance se repousse au fil des années. Au début, nous pensions qu'on ferait ça effectivement pour trois-quatre ans. Et aujourd'hui, on ne se voit pas revenir sédentaires.
Gaelle:
Avec une maison ou un appartement fixe. Pour vous, ça paraît impossible. Ok. Et vos filles n'ont connu que ça. C'est la seule réalité qu'elles connaissent. Donc j'imagine pour elles aussi, ce serait peut-être bizarre. Ou ce sera bizarre si, le jour où elles s'installeront dans un endroit fixe. Ce sera un grand changement pour elles.
Annabelle:
Tout à fait. On essaye de leur montrer, de leur expliquer aussi qu'elles ont une vie différente. Elles ont des copains qu'elles rencontrent sur le chemin, qui ont des vies différentes. Il y a aussi les enfants de nos copains à Paris, donc je pense qu'elles commencent à voir. Mais effectivement, elles ne connaissent que ça.
Gaelle:
Et donc tu disais dans les réflexions que la société peut faire maintenant sur la question de la scolarisation, donc de l'école, en fait. Donc oui, est-ce que vous avez un plan, une vision? Comment vous pensez éduquer formellement les filles?
Annabelle:
Donc en France, c'est possible de faire l'école à la maison. Il faut une autorisation. L'école est obligatoire à partir de trois ans en France. Et donc cette année, nous avons commencé à faire l'école à la maison. Donc on a un livre, dans lequel on peut piocher des activités et donc on fait ça en plus de tout l'enrichissement qu'apporte effectivement ce voyage.
Gaelle:
Oui, parce que bien sûr, voyager, ça ouvre l'esprit, ça ouvre les horizons. Donc elles apprennent beaucoup de choses. Mais ce ne sont pas peut-être des choses académiques, formelles, mais elles apprennent beaucoup. Et donc est-ce que cette responsabilité de faire l'école à la maison ou l'école dans le van, est-ce que c'est ta responsabilité puisque ton mari fait le travail payé? Et toi est-ce que tu fais le travail non payé d'éduquer et élever les filles?
Annabelle:
Alors c'est plutôt partagé. Alors plutôt mon mari va préparer les cours, c'est à dire les supports s'il y a besoin de découper des choses etc à l'avance. Et puis je fais l'école plutôt moi. Mais mon mari ne travaillant pas les mercredis puisqu'il est en temps partiel, il fait aussi l'école les mercredis. Donc on essaye que ce soit réparti parce que ça reste quand même une charge mentale. Et puis je trouve ça bien aussi que les filles aient deux personnes différentes, deux approches différentes.
Gaelle:
Et donc est-ce que vous avez des routines très bien établies de, par exemple, tous les matins pendant 2 h, il y a la classe et après c'est clairement autre chose? Comment ça fonctionne pour vous?
Annabelle:
Alors on a effectivement une routine qui est proche de celle de familles ou de parents de n'importe quel pays (on va dire occidental), et ça a toujours été le cas. En fait, les enfants nous imposent une routine. Donc effectivement, nous nous préparons le matin. Alors nous avons le temps. Donc, elles prennent souvent un petit déjeuner qui dure très longtemps. Nous nous préparons, nous nous habillons comme tous les enfants et nous faisons ensuite l'école. Alors ça ne dure pas 2 h, c'est plutôt une demie heure, 1 h. Et puis ensuite nous sortons. Donc on va au parc, on va à la plage, on va se balader, on va faire du vélo. Voilà. Et ensuite on revient pour déjeuner. Donc on déjeune tous ensemble, Il y a une sieste ou un petit temps calme et puis ensuite on ressort l'après midi. Et à peu près un jour sur trois, nous conduisons donc pour rejoindre un nouvel endroit. Donc nous conduisons peu et pas longtemps contrairement à ce que la majorité des gens pensent.
Gaelle:
Oui, vous faites des petits trajets et vous restez quand même assez longtemps dans chaque endroit que vous trouvez. Donc très bonne transition. Quels sont les endroits où vous allez? Donc vous êtes toujours sur l'Europe. Est-ce que vous allez très loin en Europe ou est-ce que vous restez quand même proche de la France?
Annabelle:
Alors ça fait donc trois ans que l'on voyage. La première année nous sommes allés jusqu'en Norvège, dans le Nord. C'était un superbe voyage. On est passé par la Suède, le Danemark, la Finlande. C'était superbe. C'était notre rêve initial, donc dès qu'on a pu le faire, on y a été. La seconde année, nous sommes allés jusqu'en Turquie, donc nous sommes allés assez loin, en passant par l'Italie, la Grèce et puis nous sommes revenus par toute la côte adriatique, c'est à dire l'Albanie, le Monténégro, la Croatie, etc. C'était aussi un super voyage. Et cette année, nous sommes allés en Espagne et jusqu'au Maroc. Donc on a passé les frontières de l'Europe. Voilà.
Gaelle:
Fantastique! Donc oui, ce sont des voyages.. Quand tu dis une année complète pour aller en Norvège, une année complète pour aller en Turquie,... Vous prenez le temps, vous êtes vraiment sur du voyage lent. Est-ce que vous parlez plusieurs langues? Comment vous réussissez à communiquer dans les pays?
Annabelle:
Alors effectivement, nous parlons tous les deux anglais puisque nous avons vécu en Australie et nous avons beaucoup voyagé. Et mon mari est aussi d'origine espagnole, donc il parle espagnol, il est bilingue. Et moi je me débrouille en espagnol.
Gaelle:
Donc avec français, anglais, espagnol. Vous arrivez à fonctionner dans à peu près tous les pays.
Annabelle:
Exactement.
Gaelle:
Et est-ce qu'il y a un pays qui a vraiment été le plus beau pour vous? Et à l'inverse, un pays où vous n'avez pas eu de très bonnes expériences?
Annabelle:
Alors c'est une excellente question, qu'on nous pose tout le temps et qu'on nous posait d'ailleurs aussi beaucoup quand on a fait notre tour du monde. Chaque pays, on va dire, a des particularités, des spécificités. Il y a des pays surtout qui sont plus beaux en termes de paysages. Je pense notamment à la Norvège où on est tout le temps "waouh!". Et puis il y a des pays qui sont plus fascinants par leur culture. Je pense à la Turquie, je pense au Maroc. Et puis il y a des pays où la vanlife est idéale, c'est à dire que c'est facile de trouver des endroits, Les endroits sont tous plus agréables les uns que les autres, On trouve de l'eau facilement. Et je pense que le pays le plus agréable, c'est vraiment la Grèce. Nous, on a adoré la Grèce, on y mange bien, ce n'est pas très cher aussi.
Gaelle:
Oui parce que c'est vrai, quand on est dans un van ou un camping-car, c'est essentiel d'avoir des endroits où on peut se poser. Et pas des endroits toujours en camping où il faut payer, mais des endroits aussi gratuits, des endroits où on peut prendre de l'eau gratuitement, où on peut peut-être vider les toilettes,... Donc c'est essentiel d'avoir des pays qui ont quand même des espaces aménagés pour ça, ou du moins qui ont des lois qui autorisent. Parce que moi en habitant dans le sud de l'Angleterre, c'est très très dur en fait de faire ce mode de vie. Le sud de l'Angleterre est trop urbanisé et c'est interdit en fait d'avoir un van et de s'arrêter dans un paysage devant la mer. En fait, tout est très encadré et réglementé. Il y a des pays qui sont plus ou moins faciles pour ce mode de vie dans un van, dans un camping-car. Donc la Grèce est un bon endroit pour ça.
Annabelle:
A l'inverse, pour répondre à ta question, le pays qui est le.. Qui pour nous a été le plus difficile, c'est peut-être l'Italie. Parce que justement les routes sont extrêmement mauvaises, en autoroute ou en petites routes. Donc il faut toujours faire très attention. Et ce n'est pas facile de trouver des endroits pour se garer.
Gaelle:
Oui donc il faut prendre ça en considération quand on voyage avec un van. Et du coup, est-ce que c'est un mode de vie que tu recommanderais? Ou non, il y a clairement un profil pour les gens qui peuvent faire ça, et ce n'est pas pour tout le monde.
Annabelle:
Alors je pense que ce n'est pas pour tout le monde. Effectivement. Pour plusieurs raisons. Déjà pour l'aspect d'être dans un espace restreint. Il faut être habitué au sein de sa famille à vivre ce genre d'expérience. C'est-à-dire qu'avec mon mari, on a toujours été assez proches, fusionnels. Les confinements ne nous faisaient pas peur disons. Je connais plein de couples beaucoup plus indépendants, qui font leurs activités chacun de leur côté, etc, qui auraient plus de difficultés. Donc ça pourrait, comme on dit en français, "passer ou casser".
Gaelle:
Oui, donc déjà tu as raison, c'est une histoire de personnalité et de relation qu'on a déjà avec son partenaire ou sa partenaire. Si on n'aime pas être tout le temps ensemble dans un espace petit - tu as dit un espace "restreint", c'est un espace petit - oui, déjà ça c'est une limite énorme en fait. On ne peut pas avoir son espace à soi, indépendant et séparé des autres dans un van.
Annabelle:
Exactement. On peut trouver le temps, des moments pour s'échapper, aller se balader. Et ça peut tout à fait fonctionner pour les vacances. Mais sur du long terme, ça peut devenir compliqué. Après, l'autre chose, c'est qu'on passe notre temps à ranger et déranger les choses, donc il faut être quand même très organisé. Nous vivons dans un petit endroit, donc si nous laissons traîner les choses, c'est tout de suite le désordre. Et aussi, dès lors que l'on conduit, il faut toujours tout ranger pour ne pas que les choses tombent. Donc dès lors qu'on prend la route, il faut que tout soit rangé. On passe notre temps à ranger.
Gaelle:
Annabelle avant notre enregistrement, avant l'interview, m'a montré l'intérieur du van et donc j'ai vu les espaces de rangement. Donc moi je me permets d'ajouter que aussi, il faut quand même vivre de manière assez minimaliste. Vous avez quand même pas beaucoup d'objets, puisque l'espace est quand même limité. Donc il faut accepter d'avoir pas beaucoup de vêtements, pas beaucoup de jouets, pas beaucoup de livres. C'est aussi un aspect à prendre en compte. J'avais encore beaucoup de questions pour toi Annabelle, mais je vois le temps qui passe et c'est déjà très riche. Tu nous as donné beaucoup d'informations donc je pense qu'on va s'arrêter là. Merci beaucoup pour toutes tes réponses et pour ton temps que tu m'as donné aujourd'hui.
Annabelle:
Avec grand plaisir, vraiment.
Gaelle:
Et du coup, je vous souhaite une très bonne continuation. J'espère que vous allez pouvoir voyager encore pendant de nombreuses années et j'espère que ça a inspiré, peut-être, certains de nos auditeurs qui nous ont écoutés aujourd'hui. C'est possible de voyager en famille, mais ce n'est pas pour tout le monde.
Annabelle:
Exactement. Merci beaucoup de m'avoir invité.
Gaelle:
Eh bien, à bientôt et merci à vous, les auditeurs, de nous avoir écoutés. Salut!
Learning tips:
1. Follow the interactive transcript to read as you listen. You can replay a sentence by clicking on it.
2. To work on your speaking skills and pronunciation, try copying what Gaëlle says from time to time.
3. Boost your vocab by looking up words you don't understand: Reverso French - English translator
Look out for these words, and learn them:
- Un mode de vie = a lifestyle
- Des jumeaux, des jumelles = twins
- Un fourgon aménagé = a converted van
- Faire du stop = hitchhiking
- Faire un tour du monde = to travel around the world
- Travailler à distance = to work remotely
- N’importe où = anywhere
- Reprendre du poil de la bête (expression) = getting back on track
- En revanche = on the other hand
- Se poser = to settle down
- L’échéance = the deadline
- Au fil des années = over the years
- La scolarisation = schooling
- Faire l’école à la maison = homeschooling
- Un enrichissement = enrichment
- Ouvrir l’esprit = opening the mind
- La charge mentale = mental load
- Travailler à temps partiel = to work part time
- Je me débrouille en espagnol = I get by in Spanish
- Les paysages = landscapes
- Un espace restreint = a small space
- Au sein de [sa famille] = within [one’s family]
- Ça passe ou ça casse (expression) = make or break
- Ranger = to tidy up
- Laisser trainer les choses = to leave things lying around
- Le désordre = the mess
Want to become fluent in French as fast as possible? Check out the videos and reviews of the available French teachers on LanguaTalk. Then book a free 30-minute trial session.