La ville de Charlevilles-Mézière et le festival de marionnette - interview avec Simon

La ville de Charlevilles-Mézière et le festival de marionnette - interview avec Simon

In this episode, Gaelle interviews Simon to talk about an international puppet festival that takes place every two years in Charlevilles-Mézières, a city in the North-East of France. You will be surprised to discover that this small city hosts 2 major cultural events.

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Gaelle:
Bonjour chères auditrices, bonjour chers auditeurs et bienvenue dans cette série spéciale de l'été. C'est la troisième année que je fais cette série, donc si vous m'écoutez depuis longtemps, vous avez l'habitude. Mais je vais vous réexpliquer le concept. Au mois d'août, j'aime bien vous faire un peu voyager depuis votre canapé. Vous faire voyager en France bien sûr. Et pour ça, je demande à des personnes françaises de nous présenter leur ville. L'année dernière, nous avions visité Dijon, Lille et Saint-Etienne et cette année, grâce à mes trois nouveaux invités, je vous propose de découvrir les villes de Rouen, Poitiers et Charleville-Mézières. Alors bonne écoute et bon voyage de l'été.

Gaelle:
Aujourd'hui, nous sommes en compagnie de Simon. Bonjour Simon.

Simon:
Bonjour.

Gaelle:
Alors nous sommes dans notre série de l'été où je vous présente, avec des invités, des villes françaises. Pour cet épisode, c'est un peu différent. Nous allons aller dans une nouvelle ville française qui s'appelle Charleville-Mézières, mais nous allons nous intéresser en particulier à un festival qui a lieu chaque année et dans lequel Simon travaille. Donc Simon, pourrais-tu commencer par te présenter, s'il te plaît?

Simon:
Alors je m'appelle Simon, j'ai 31 ans, j'habite à Charleville-Mézières et donc je travaille pour le Festival mondial des théâtres de marionnettes.

Gaelle:
Très bien. Donc là, on a un mot clé, c'est le mot "marionnette". Une marionnette, c'est "Puppet". Et donc juste géographiquement, est-ce que tu peux nous dire où se situe Charleville-Mézières?

Simon:
Alors c'est une ville qui se situe au Nord-Est de la France, à la frontière belge. On est vraiment à côté de la Belgique.

Gaelle:
Très bien. Donc pour ceux qui connaissent un peu la France, on n'est pas loin de Lille. Si on veut, en termes de géographie, c'est ce côté là de la France. C'est le Nord et après proche de la Belgique. Très bien. Et donc aujourd'hui, on va parler de ce festival mondial de marionnettes. Moi, je l'appelle le festival des marionnettes, pour faire court. Mais mondial! Donc c'est un gros festival. Alors, est-ce que tu pourrais nous présenter le concept de ce festival?

Simon:
Alors c'est un festival dédié aux arts de la marionnette qui a lieu tous les deux ans maintenant et qui est vraiment le rendez-vous phare de tous les marionnettistes du monde entier. Et c'est un festival qui a été créé en 1961 et qui est vraiment une vitrine pour les marionnettistes du monde entier.

Gaelle:
Très bien. Donc, juste on a dit 1961. Ça veut dire que le festival a déjà plus de 60 ans. C'est un vieux festival. Et donc "marionnettiste", ce sont les personnes qui sont des professionnels qui animent, qui font bouger les marionnettes. Donc les "puppeteers" je pense on dit en anglais...? Très bien. D'accord. Donc du monde entier. Est-ce que c'est le plus gros festival dans le monde?

Simon:
Oui, oui. Charleville est reconnu comme étant le plus gros festival dédié à la marionnette.

Gaelle:
Alors Simon a utilisé deux expressions très intéressantes. Il a dit: "C'est l'événement phare". Donc ça veut dire que c'est l'événement le plus important. Un phare, c'est "Lighthouse". Donc c'est l'événement qui attire aussi tous les.. toutes les personnes de ce milieu. Et Simon a aussi dit: "C'est la vitrine du monde des marionnettes et pour Charleville-Mézières". Une vitrine, c'est une grande fenêtre dans un magasin. Et donc on montre, on expose les choses qui sont les plus belles, les plus intéressantes. Donc c'est une vitrine pour un événement. Très bien. Et donc, en termes.., tu as dit c'est tous les deux ans, donc c'est une biennale et qui a lieu à quelle période de l'année?

Simon:
Qui a lieu en septembre, sur la deuxième partie du mois de septembre. Au début, ce n'était pas aussi régulier. En fait, ça a été créé en 1961. La première édition. Et c'est devenu plus régulier à partir de 1976. Le festival s'est instauré comme vraiment rendez-vous régulier tous les trois ans. Et depuis maintenant 2009, c'est tous les deux ans.

Gaelle:
D'accord, donc j'imagine que ça montre que ce festival devient de plus en plus important. S'il peut se faire tous les deux ans et pas tous les trois ans. Très bien. Donc on a dit en septembre, la deuxième moitié de septembre. Ça dure combien de temps?

Simon:
Ça dure dix jours.

Gaelle:
Très bien, dix jours. Et en termes de visiteurs, combien? Comment ça marche? Est-ce que les billets sont pour un spectacle ou est-ce que c'est une entrée pour le festival? Explique nous.

Simon:
Alors, moi, l'association pour laquelle je travaille, on organise le festival, la programmation officielle. C'est principalement des spectacles qui ont lieu dans des salles de spectacles. Donc on a environ 80 compagnies qui viennent présenter des spectacles dans des salles dans tout Charleville. Et donc ces spectacles là sont sur billetterie. Les spectateurs sont amenés à réserver leur place auprès de notre billetterie. Et à côté de cela, on a aussi quelques spectacles que nous programmons dans la rue. Et vu que c'est vraiment l'événement qu'il faut vivre pour les marionnettistes, il y a aussi ce qu'on appelle le festival off, qui est coordonné par la ville de Charleville. Et là, ce sont des compagnies qui viennent jouer dans la rue gratuitement. Ils ne sont pas rémunérés pour ça.

Gaelle:
"Rémunéré", ça veut dire "payé". Donc ils ne sont pas payés pour leurs spectacles.

Simon:
Mais du coup, ils veulent se montrer et montrer au public et aux professionnels potentiellement leurs spectacles.

Gaelle:
Parce que donc vraiment, ce festival, c'est l'endroit où il faut être si on est un marionnettiste pour montrer son travail et peut-être après avoir des contrats avec des, j'imagine, des salles de spectacles, des villes. D'accord. Donc il y a un festival officiel et il y a le festival off dans la rue gratuit. Mais pour le festival officiel, le public, les spectateurs, achètent leurs billets et leurs places pour chaque spectacle. Et en terme de prix, on est sur quel genre de prix alors?

Simon:
En terme de prix, on a en fait des places de spectacle qui vont de 6 € à 19 €.

Gaelle:
D'accord, donc c'est très raisonnable. Ce ne sont pas des spectacles à 40-50 €. On est quand même sur des prix très abordables.

Simon:
Et du coup, en fait, on fonctionne avec une sorte de carte d'abonnement qui, du coup, donne accès après à un tarif réduit pour l'ensemble des spectacles. Et comme ça les gens peuvent réserver dix spectacles ou 20 spectacles et aller voir ces spectacles à tarif réduit.

Gaelle:
D'accord, très bien. Donc on disait que ce festival, c'est le plus gros du monde. Est-ce que tu sais pourquoi à Charleville-Mézières? Est-ce qu'il y a une culture de la marionnette ancienne dans cette région de France?

Simon:
Alors, pas plus qu'ailleurs. En fait, l'histoire c'est Jacques Félix, un Ardennais.

Gaelle:
Alors "Ardennais", c'est une personne qui habite dans les Ardennes, la région, cette région de Charleville-Mézières.

Simon:
Qui habitait à Charleville et qui était passionné de marionnettes, qui en avait créé une compagnie où il créait avec d'autres personnes passionnées des spectacles et qui les jouait. Et en 1961, il décide d'inviter d'autres compagnies pour former le premier Festival mondial des théâtres de marionnettes. Les premières éditions, c'était plutôt des pays frontaliers. Les spectacles étaient plutôt à destination de public scolaire. C'était pas mal d'écoles qui venaient avec leur classe voir les spectacles.

Gaelle:
Quand tu as dit les premières éditions avec les compagnies venaient des pays frontaliers. Donc j'imagine la Belgique, peut-être le Luxembourg, l'Allemagne, c'est ça?

Simon:
Oui. Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Suisse aussi. Quelques compagnies du Royaume-Uni. C'était plus des volontés personnelles de personnes passionnées par cet art là. C'est pas une vieille tradition avec des marionnettes spécifiques de cette région là.

Gaelle:
Et ce n'est pas non plus une volonté politique de la mairie ou de l'État français de faire un événement culturel. Ça vient de la base, ça vient des artistes, des passionnés. C'est eux qui ont commencé.

Simon:
Au départ, c'est ça. Et vu l'ampleur que ça a pris, effectivement, il y a eu bien sûr le soutien très actif de la mairie. Et puis après également aussi du ministère de la Culture.

Gaelle:
Mais au début, c'était quelque chose par les passionnés et les artistes. Très bien. À l'heure actuelle, à notre époque, donc en 2024, ce festival, ça représente quoi? On a dit c'est une biennale, donc c'est devenu de plus en plus populaire. C'est l'événement mondial vraiment, donc international pour le monde. En termes de nombre de spectateurs, de nombre de compagnies, qu'est-ce que ça représente?

Simon:
Alors, en termes de nombre de compagnies dans la programmation officielle, lors de la dernière édition en 2023, on avait 86 compagnies. La moitié venant de France et l'autre moitié venant d'autres pays. Ce qui représente 476 artistes qui sont venus pour jouer leurs spectacles dans la programmation officielle. Ils venaient de 24 pays différents. Chaque spectacle est amené à jouer plusieurs fois, donc ça faisait plus de 450 représentations sur dix jours. Et c'est vraiment un festival qui est aussi dédié à la création. Donc c'est beaucoup de spectacles qui jouent pour la première fois au monde ou pour la première fois en France. Ça, c'était pour le côté programmation, vraiment de l'événement. Et en termes de fréquentation et de spectateurs, on parle de 150 000 festivaliers sur les dix jours de festival. On a un taux de fréquentation en salle à plus de 90 %. Donc les salles sont pleines à plus de 90 %.

Gaelle:
Oui donc, ça veut dire que vraiment, il n'y a pas des spectacles où il y a seulement dix personnes qui viennent regarder le spectacle. C'est vraiment des salles qui sont pleines. Ok, donc ça c'est impressionnant.

Simon:
Donc ça fait plus de 50 000 billets vendus. Et quand on rajoute tous les gens qui viennent voir des spectacles dans la rue, qui se baladent dans Charleville - Charleville, qui est complètement transformée pour l'événement- on parle de 150 000 festivaliers.

Gaelle:
Donc des gros, gros chiffres. Très bonne transition. Donc parlons maintenant un peu de Charleville. Quelle est l'importance de ce festival pour cette ville et est-ce que tu pourrais nous.. oui, nous présenter un peu la ville? Quel genre de ville on a?

Simon:
Alors c'est une petite ville. Il y a environ 50 000 habitants. C'est vraiment au Nord-Est de la France, entre Lille (qui est vraiment au nord) et Strasbourg (qui est à l'est). C'est vraiment à peu près au milieu de ces deux villes. C'est une ville industrielle qui, comme beaucoup de villes a partir de la désindustrialisation, a perdu un peu en activité ou en économie aussi. Mais qui reste quand même active je trouve pour une petite ville de 50 000 habitants. On accueille les deux plus gros festivals de la région qui sont "le Festival mondial des théâtres de marionnettes" et "le Cabaret Vert" qui est un festival de musiques actuelles. Et il y a pas mal d'associations culturelles qui animent la ville tout au long de l'année.

Gaelle:
Mais oui, parce que pour moi qui ne viens pas de cette région, on a une image d'une région donc post-industrielle, plutôt pauvre, avec du chômage. Donc ce n'est pas une image très positive que l'on a de cette région. Mais donc avec ces deux festivals qui sont très dynamiques et j'imagine qu'ils ont une importance économique pour la ville et pour la région. Ça donne une image vraiment très différente, une image culturelle et active. Est-ce que, en terme d'économie justement, tu sais ce que concrètement ça représente pour la ville?

Simon:
Il y avait eu une étude qui avait été menée en 2015 sur les retombées économiques du festival, et les chercheurs qui avaient été amenés à travailler là dessus avaient estimé à 4,7 millions d'euros de retombées économiques sur le territoire.

Gaelle:
Sur cette période des dix jours de festival? Tu peux répéter 4 virgule...

Simon:
... 7 Millions d'euros.

Gaelle:
Millions d'euros. Donc c'est énorme en fait! Le .. l'argent qui est généré.

Simon:
Et c'est principalement des retombées pour les hôteliers, les restaurateurs.

Gaelle:
Pour les hôtels, les restaurants.

Simon:
Mais aussi forcément, quand il y a un afflux de festivaliers et d'artistes qui viennent au même endroit, ça va aussi, j'imagine, dans les supermarchés, dans tout, tout le quotidien des personnes qui viennent à Charleville.

Gaelle:
Oui, donc c'est un point vraiment clé, phare, de la saison économique pour Charleville. Très bien. Donc maintenant qu'on a bien vu le festival, donc comment ça fonctionne, qu'est-ce que c'est,...etc Est-ce que tu pourrais nous parler un petit peu de toi, ton travail pour ce festival?

Simon:
Alors moi, mon poste, c'est administrateur de production. En France, quand on parle de production dans le spectacle vivant, c'est l'organisation globale, c'est sur l'accueil des artistes. Il y a mon directeur Pierre-Yves Charlois, qui s'occupe de la programmation, qui fait des choix, qui veut inviter telle ou telle compagnie et qui fait la programmation de tout l'événement. Et moi, une fois qu'il a fait ces choix là, je prends le relais pour continuer les discussions avec les compagnies et négocier et organiser leur venue à Charleville pour l'événement. Donc ça va de leur hébergement, de leur repas. D'organiser aussi avec eux leur transport jusqu'à Charleville. Mais aussi de faire le lien avec toutes nos équipes sur le territoire pour les mettre en lien aussi avec notre équipe technique qui s'occupe de.. qui va s'occuper après de les accueillir dans la salle de spectacle en prévoyant le bon matériel son et lumières dont ils ont besoin. Faire le lien aussi avec la communication pour qu'on ait les bonnes infos à transmettre après, dans notre programme et au public. Donc c'est vraiment un poste central. C'est vraiment être au cœur des relations avec les compagnies pour après retransmettre aux différents services qui pourront répondre à leurs besoins, à leurs attentes et inversement.

Gaelle:
Très bien. Et donc ça, un festival, donc on a dit c'est une biennale, donc c'est un travail à temps plein? (So a full-time job) pour.. pendant deux ans pour préparer la prochaine édition?

Simon:
L'équipe, on est sept permanents. Sept personnes qui travaillons à l'année dans nos bureaux. Et alors, au delà du festival, on a d'autres activités pour permettre une présence plus régulière de marionnettistes sur le territoire. Donc on accueille des artistes en résidence. Donc ils viennent, on les accueille dans un studio de répétition pour qu'ils puissent répéter leur futur spectacle et créer leur futur spectacle. On a une saison de spectacles de marionnettes dans les bars de Charleville où du coup, ce sont des petits spectacles d'une vingtaine de minutes qui jouent régulièrement dans différents bars de Charleville tout au long de l'année. Et on a... On accueille aussi beaucoup d'artistes pour mener des actions artistiques et culturelles auprès de différents publics. Ils viennent faire des ateliers ou des spectacles dans des écoles, à la prison de Charleville-Mézières aussi, dans différentes structures sociales, à la crèche, ... etc

Gaelle:
Donc avec les petits enfants, les tout petits. Oui, donc votre travail ne se limite pas seulement au festival. J'imagine le festival, c'est le moment vraiment clé, le moment phare. Mais en fait, toute l'année, pendant ces deux ans, entre les festivals, vous faites beaucoup de choses sur le territoire, donc dans cette région du nord est, sur Charleville-Mézières en particulier.

Simon:
Et du coup, on commence à préparer quand même l'événement bien en amont. La programmation se fait, les choix des spectacles que nous souhaitons accueillir, se fait plus d'un an à l'avance. Et après toute la partie d'organiser la programmation, quels spectacles jouent, dans quelle salle, à quel moment? Toute la préparation globale se fait plus d'un an avant. Et après encore plus activement à partir de janvier qui précède le festival.

Gaelle:
Très bien. Et une fois, (on n'a plus beaucoup de temps, donc je vais être courte), mais quand le festival vraiment commence, donc pendant ces dix jours, en septembre, j'imagine que vous avez besoin de beaucoup de personnes pour travailler. Et donc est-ce que ce sont des personnes qui sont payées ou ce sont beaucoup des bénévoles?

Simon:
Alors je parlais tout à l'heure de sept personnes dans l'équipe permanente et en plus de ça, on a .. On fait appel à d'autres personnes rémunérées, mais pas de manière permanente. On a toute notre équipe technique, la direction technique qui travaille dès le mois de.. dès l'année qui précède, pour étudier les différents besoins des compagnies et voir comment organiser ça. On embauche aussi des personnes pour travailler en renfort avec l'équipe permanente sur la communication, la production, sur le transport, sur la billetterie par exemple. Et on peut compter aussi sur les bénévoles. Où forcément, cet événement ne pourrait pas avoir lieu sans les bénévoles. Et on compte environ 500 bénévoles qui nous aident sur différentes missions, qui vont de tenir les permanences de billetterie, à accueillir les personnes, le public dans les différentes salles en contrôlant les billets, tenir le bar de l'espace Festival, aller chercher les artistes aux aéroports, les ramener à Charleville, héberger les artistes, ... Il y a une vraie tradition à Charleville où il y a une bonne partie des artistes accueillis qui sont hébergés chez les.. chez l'habitant.

Gaelle:
Donc localement, par des locaux qui ouvrent leur maison, qui prêtent une chambre. Très bien.

Simon:
Et c'est sûr que sans ces personnes là, l'événement ne pourrait pas avoir lieu. Que ce soit d'un point de vue bien sûr humain. On ne pourrait pas, on n'aurait pas les capacités financières pour maintenir cet événement. Mais aussi, on sent que les habitants se sont emparés de cet événement et veulent prendre part à cet événement.

Gaelle:
Oui, donc c'est vraiment devenu quelque chose de clé dans leur identité aussi de personnes qui habitent à Charleville. Ce festival de marionnettes est vraiment très important dans la vie culturelle. Très bien. Dernière question: en termes d'argent, tu nous disais sans les bénévoles, les ressources financières, on ne pourrait pas faire un festival comme ça. Avec quel argent vous fonctionnez? Est-ce que c'est seulement la billetterie? Donc quand le public achète un billet, c'est ça qui donne votre budget pour l'année suivante ou comment vous faites?

Simon:
Alors, on est une association qui est subventionnée par différents financeurs, alors principalement l'État français via le ministère de la Culture. Ils nous donnent les sous car on est missionné pour organiser cet événement et promouvoir la marionnette comme un acteur central de cette discipline en France.

Gaelle:
Et ça, la part des subventions de l'État, donc l'argent que l'Etat, le gouvernement français vous donne, ça représente quel pourcentage de votre budget?

Simon:
En termes de subventions, alors, c'est principalement l'Etat. Mais après, il y a aussi bien sûr, la région, le département, la ville qui soutiennent l'événement et ça représente 54 % de notre budget.

Gaelle:
Très bien.

Simon:
On a un budget global de 2,4 millions d'euros et donc il y a un peu plus de 50 % qui sont des subventions. Et après on a plus de 20 % de recettes de billetterie et après on a aussi des recettes de bars, et d'autres financements plus spécifiques.

Gaelle:
"Recettes" ça ne veut pas juste dire "recipe". Ça veut aussi dire l'argent qu'on gagne. Donc quand ils vendent une bière ou un soda, ou quand on vend un billet pour le spectacle, tout ça, et bien c'est de l'argent que le festival gagne. Et ça, on appelle ça les recettes. D'accord, donc 50 % à peu près de financement public, 20 % de billetterie, donc, quand on vend les billets. Et 20 %, c'est ça, à peu près de bars et autres choses qu'on peut vendre.

Simon:
Oui, c'est ça. Et un petit peu de.. on fait, on est en train de développer un petit peu de mécénat. Donc là c'est des entreprises et des structures locales ou nationales qui décident de soutenir l'événement.

Gaelle:
Donc un peu comme un sponsor, c'est le principe d'un sponsor.

Simon:
Oui, c'est plus ou moins le principe du sponsoring. Oui.

Gaelle:
Très bien Simon. Je vois que le temps tourne. On a déjà bien parlé, donc est-ce que tu pourrais nous faire un petit mot de conclusion pour terminer cette interview?

Simon:
Alors je vous invite tous à venir du coup découvrir Charleville et son Festival mondial des théâtres de marionnettes qui est un événement qui transforme toute une ville et qui permet d'aller voir des spectacles pour tous, que ça soit enfants mais également adultes. La prochaine édition, elle a lieu en 2025, du 19 au 28 septembre 2025.

Gaelle:
Très bien. Donc, vous avez le temps, chers auditeurs, de préparer votre voyage en France et de venir donc dans le Nord-Est de la France. Vous pouvez visiter Lille et ensuite Charleville-Mézières peut-être. Et la Belgique! Tout ça en même temps.

Simon:
Et si vous ne voulez pas attendre jusqu'en 2025, on organise quand même d'autres événements et en particulier en septembre 2024, du 18 au 22 septembre, un événement qui s'appelle "Tandem", qui est un petit festival dédié à la marionnette également.

Gaelle:
Mais plus petit.

Simon:
Mais plus petit.

Gaelle:
Très bien. Merci beaucoup Simon pour cette interview.

Simon:
Avec plaisir.

Gaelle:
C'était un plaisir pour moi. Et moi, j'ai très envie maintenant de venir à Charleville en septembre 2025, si je peux organiser ça. J'espère que vous les auditeurs, ça vous a fait découvrir donc un art, la marionnette, avec ce festival mondial qui est donc à Charleville-Mézières. Merci beaucoup à vous, les auditeurs de nous avoir écoutés, à toi Simon d'avoir été mon invité. Je vous souhaite une très bonne journée à tous. Au revoir.

Simon:
Au revoir.

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Learning tips:

1. Follow the interactive transcript to read as you listen. You can replay a sentence by clicking on it.

2. To work on your speaking skills and pronunciation, try copying what Gaëlle says from time to time.

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Look out for these words, and learn them:

  • Une marionnette = a puppet
  • Une marionnette à fils = a string puppet
  • Une marionnette à gaine = a girdle puppet
  • Un/une marionnettiste = a puppeteer
  • Un rendez-vous phare = a major/key event
  • Etre une vitrine = to be a showcase
  • Une salle de spectacle = a performance hall, an auditorium
  • Un billet/une place, la billetterie = a ticket, the box office
  • Etre rémunéré = to be paid
  • La région des Ardennes
  • Un pays frontalier = a border country
  • Accueillir = to welcome, to host
  • Les retombées économiques = the economic benefits
  • Un travail à temps plein = a full time job
  • Répéter un spectacle = to rehearse a show
  • Un artiste en résidence = an artist in residence
  • Un/Une bénévole = a volunteer
  • Héberger  = to host in your house
  • Subventionné = subsidized
  • Les sous = the money
  • Les recettes = the revenue
  • Le mécénat = patronage, sponsorship





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