Le festival de Cannes, c'est probablement le festival de films le plus connu au monde. Chaque année, des stars viennent de partout dans le monde pour y assister et des films formidables y sont présentés pour la première fois. Mais c'est aussi un endroit où les professionnels du cinéma se rencontrent pour travailler. Alors pour les professionnels du cinéma, c'est important d'aller au festival de Cannes. Être enceinte, c'était un rêve devenu réalité parce que mon mari et moi voulions un enfant depuis longtemps.
Mais en même temps, j'étais déçu de manquer le festival de Cannes pour la première fois en douze ans. Ça faisait vraiment bizarre de le voir à la télé sans y être.
Le festival de Cannes.
Je savais qu'avec la naissance de mon fils, ce serait compliqué de continuer à aller au festival de films et au festival de Cannes. Je savais que j'allais devoir faire des choix difficiles. Mais je ne voulais pas devoir choisir entre mon travail et ma famille.
Bienvenue Le grand écran.
Grâce à mes parents, je suis cinéphile depuis l'âge de quatre ans. J'étais encore petite, mais j'étais déjà fasciné par le grand écran. Pour moi, le cinéma était un monde incroyable. Je rêvais d'en faire partie, mais je ne savais pas comment. À Paris, on n'est jamais très loin d'une salle de cinéma.
Il y a presque cent cinémas, alors dès que j'en avais l'opportunité, j'allais au cinéma. J'adorais le moment où les lumières s'éteignaient et où on entrait dans un nouveau monde. Et surtout, j'aimais beaucoup voir la réaction des autres spectateurs. C'était magique.
A film maker, le réalisateur, a coffeund it french new wave cinéma.
J'adorais aller voir du cinéma d'auteur. Je me rappelle le jour où je suis allé voir le film Baisé volé au cinéma. J'avais été très impressionné. Ce film, c'était du bonheur à chaque minute, une vraie lettre d'amour au cinéma. J'ai sauté de joie tellement j'avais aimé le film et je n'étais pas la seule en sortant de la salle les gens autour de moi étaient euphoriques Pour moi, le cinéma, c'était un art merveilleux, mais la vie de réalisateur est très difficile.
Il faut prendre beaucoup de risques et travailler plusieurs années sur un film sans aucune garantie. Et après on espère que le film sera un succès. Alors je voulais aider les réalisateurs, tous ces magiciens du grand écran à faire connaître leurs films pour que le plus de monde possible puisse les apprécier. C'était la première fois que j'assistais au festival de Cannes. Comme la plupart des Français, j'avais souvent vu le festival à la télévision, mais je ne savais pas vraiment ce qui m'attendait.
Tout ce que je savais, c'était que le festival durait douze jours. Alors un de mes collègues m'a dit, Cannes, c'est Cannes. Tu comprendras quand tu y seras. Sur la croisette, la foule était partout. Il y avait les flashs des appareils photo, des voitures de luxe dans les embouteillages.
À tous les coins de rue, les touristes espéraient apercevoir des acteurs ou des réalisateurs connus. La ville de Cannes était bondée et c'est là que j'ai compris. Cannes, c'est Cannes.
La palme d'or.
Recevoir la palme d'or pour un film, c'est une réussite immense. Les festivals de cinéma prennent souvent de gros risques sur des films et c'est toujours un moment intense quand la liste des prix est annoncée.
La quinzaine de réalisateurs, le cinéma d'auteur.
Je me souviens du premier film que j'ai vu à la quinzaine. C'était un film que personne n'avait jamais vu. Le public le découvrait pour la première fois et le suspense était intense dans la salle. Tout à coup, je me suis senti proche des autres spectateurs autour de moi. Nous étions tous là pour vivre une expérience que personne n'avait vécu avant nous.
Chaque moment fort du film nous touchait en même temps, c'était un sentiment incroyable.
Aurélie winter 5 screenings a day. Le marché du film.
J'ai vite compris que le marché du film c'était très important pour les gens comme moi c'était la partie affaire du festival de cannes là je pouvais découvrir les nouveaux films intéressants qui pourraient être distribués à travers le monde ou choisis pour d'autres festivals aller au marché du film allait me permettre de rester au courant de ce qui se passait dans l'industrie du cinéma. Je n'ai presque pas dormi. Parfois, je n'avais pas le temps de manger. Si je devais choisir entre manger ou voir un film, je préférais voir un film. À la fin du festival, j'ai été épuisée, mais j'ai quitté Cannes heureuse en pensant à tous les films que j'avais vus et à tous les gens passionnés de cinéma que j'avais rencontrés.
Je suis devenue programmatrice pour des festivals de films. Je composais des programmes qui allaient permettre aux spectateurs des festivals de découvrir de nouveaux films et de nouveaux réalisateurs. C'était formidable. Mais pour bien faire mon travail, il était important que j'aille à d'autres festivals de cinéma. Donc j'ai commencé à beaucoup voyager.
En plus des voyages, être programmatrice, c'est beaucoup de travail, mais tous ces efforts sont nécessaires. Quand je propose un film pour un festival, je sais que ce sera la première fois qu'il sera vu par le public c'est comme si j'aidais un film à naître et ça c'est un sentiment extraordinaire J'étais inquiète. J'allais devenir maman au moment où ma carrière marchait très bien. Je voulais voir grandir mon enfant, mais je devais souvent voyager pour mon travail. Je ne me souvenais pas d'avoir vu d'autres personnes accompagnées d'enfants dans des festivals et encore moins de bébés.
Je me suis demandé, que je vais devoir quitter ce travail que j'adore c'était la première fois que la question se posait vraiment depuis la naissance d'orson comme j'allaitais mon fils il était très compliqué pour moi de partir sans lui plus de vingt-quatre heures. Alors j'ai décidé d'emmener Orson avec moi. Ça n'a pas été facile. Les organisateurs du festival m'ont aidé à trouver une nounou, mais j'ai vite compris que ce n'était pas idéal. La jeune fille avait peu d'expérience et m'appelait tout le temps pour me poser des questions.
C'était très stressant et j'ai pensé au festival de Cannes qui commençait bientôt. J'avais peur que ce soit un cauchemar. J'étais très nerveuse alors j'ai parlé à une amie qui était maman d'un bébé et travaillait aussi dans le cinéma et elle m'a dit tu devrais parler à Sarah Calderon. À ce moment-là, j'ai réalisé que je n'étais pas seul. Avec Sarah, Olympia et Michel, nous avons compris que c'était le bon moment pour parler de ce que ça voulait dire être parent dans un festival de films.
Alors nous avons décidé de prendre les choses en main.
Une couche.
Les parents qui allaient au festival de film avaient tous les mêmes difficultés. Certaines mères nous ont raconté qu'elles avaient dû allaiter leurs enfants dans la rue entre deux projections de films. Même quelque chose de rapide et simple comme changer une couche par exemple était difficile parce qu'il n'y avait aucun endroit tranquille pour le faire. Le directeur du marché du film a été formidable. Il nous a dit, je sais que ce problème existe, mais je ne sais pas ce qu'il faut faire.
Par contre, je suis prêt à vous aider. De quoi avez-vous besoin Et là, on a eu une très bonne surprise. Le directeur nous a dit, d'accord, je peux obtenir les permissions et le budget nécessaire pour créer une crèche au marché du film. Mais il nous a aussi demandé de l'aider. Il comptait sur nous pour trouver les services nécessaires, sélectionner les nounous et surtout informer les parents qui assistaient au festival.
Il fallait que les gens sachent que ces services allaient être disponibles j'étais très heureuse Le directeur était très enthousiaste puis il nous a dit d'accord est-ce qu'on pourrait essayer cette année Les autres parents et moi étions très surpris c'était le mois de mars et tout à coup nous devions organiser tout cela pour le mois de mai mais c'était une trop belle opportunité. Alors on a dit oui. Nous n'avions pas beaucoup de temps pour tout préparer, c'était un peu la panique, il fallait penser à tout. Nous voulions aussi que les parents puissent s'inscrire avant le début du festival. Alors il fallait faire connaître notre projet.
Nous avons décidé de nommer notre initiative le ballon rouge. C'était un nom très symbolique pour les gens du cinéma. Nous voulions permettre aux parents de poser des questions comme connaissez-vous un taxi qui a des sièges pour enfants Qui veut partager un minibus pour venir de l'aéroport Connaissez-vous une nounou qui parle anglais Tous ces détails de dernières minutes qui sont importants pour les parents. J'étais heureuse de voir cet endroit où les parents allaient pouvoir nourrir leurs enfants, changer les couches ou juste se détendre avec eux entre deux réunions. Ce n'était qu'un petit espace, mais ça faisait une grande différence.
Aurélie
Quand je suis arrivé à la crèche, j'ai vu que c'était un succès. Vingt-cinq enfants étaient inscrits. Moi aussi, j'ai laissé Orson au nounou du ballon rouge. Il s'y sentait bien, et moi je savais qu'il était entre de très bonnes mains et que j'allais pouvoir continuer à faire le travail que j'adorais. C'était très amusant.
J'étais tellement heureuse de savoir que les enfants aussi pouvaient connaître la magie du cinéma. Ce n'était pas juste une crèche. Pour eux, c'était aussi une façon de participer au festival de Cannes.
Le ballon rouge
C'est beau de voir que d'autres festivals veulent aussi aider les parents qui travaillent dur pour le cinéma. Ce n'est pas seulement l'amour du cinéma qui nous réunit, c'est aussi l'amour pour nos enfants.