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Bonjour une plantation de cacao j'adorais passer mes journées dans la plantation il y avait des arbres partout entre les feuilles je pouvais apercevoir les fruits du cacao ils étaient très gros un peu comme des noix de coco et surtout ils étaient très colorés oranges verts mauves un jeu de billes. Je pouvais passer des heures avec les fèves de cacao toute seule ou avec mes cousins. Par exemple, nous faisions des trous dans la terre et nous jouions à jeter les fèves dans le trou. C'est un peu comme un jeu de billes. Chaque fois que mon grand-père allait au marché avec les sacs de fèves je lui demandai qu'est-ce que tu vas faire avec mes jouets Je ne savais pas que vingt ans plus tard, sur un autre continent, j'allais passer ma vie à travailler avec ses fèves et le chocolat.

Bienvenue and welcome to the duel wingo french ma famille vivait de la culture des fèves de cacao mon grand-père travaillait très dur pour toute la famille c'était un bon vendeur mais il gagnait très peu je me souviens de mon arrivée en belgique c'était l'hiver il faisait très très froid mon premier jour à l'école il a neigé c'était la première fois que je voyais la neige les trottoirs étaient glacés les gens marchaient très vite ils portaient des vêtements chauds et ils regardaient le sol les gaufres en belgique j'ai découvert une cuisine que je ne connaissais pas du tout des plats comme les célèbres frites les moules mais aussi des desserts comme les gaufres belges avec des fruits et de la crème. Je me souviens encore du produit du papier en l'ouvrant. À l'intérieur du papier, la barre de chocolat était noire. Je l'ai cassée et je l'ai goûtée. Elle était sucrée et fondante.

Une gourmandise. J'ai adoré. J'ai pensé, c'est vraiment un goût différent, une vraie gourmandise. Le chocolat c'était très bon mais je ne comprenais pas vraiment d'où ça venait je ne me posais même pas la question je ne pensais pas à la matière première du chocolat et surtout je ne pensais pas aux fèves de cacao de mon enfance C'est à ce moment-là que j'ai compris que ce jouet de mon enfance était la matière première de ma gourmandise préférée, mais j'ai réfléchi. Mon grand-père avait travaillé dur pour cultiver les fèves de cacao.

Ensuite, les fèves étaient transformées en chocolat et ce produit se vendait très cher en Belgique. Alors pourquoi ma famille n'était-elle pas riche Pourquoi mon grand-père n'avait-il pas pu payer des études à tous ses enfants Pour moi, c'était une grande injustice. Elle a eu un déclic. Une chocolatière. À ce moment-là, j'ai eu un déclic.

Connaissais très bien les plantations et les fèves de cacao. Je connaissais l'origine de cette ressource précieuse et tout le travail que la culture du cacao représentait. Et maintenant, je découvrais la Belgique, ce pays connu pour son chocolat et un rêve est devenir chocolatière. Ma mère m'a dit réfléchis bien nous sommes des immigrés on doit être stratégique pour avoir un bon emploi et bien gagner notre vie. Tu dois choisir une carrière qui te permettra de trouver un boulot bien payé après tes études chocolatière c'est très difficile et très incertain Quand j'ai commencé à m'intéresser au monde de la chocolaterie, je n'ai vu aucune femme chocolatière et aucune personne noire.

Cela me faisait un peu peur, j'avais l'impression que c'était impossible pour une femme noire de devenir chocolatière Ma famille avait fait de grands sacrifices pour moi. J'ai compris que devenir chocolatière, c'était un rêve un peu faux. Alors j'ai essayé d'oublier ce rêve. La mort de mon grand-père a été très difficile. Je me suis sentie vide.

Le membre le plus important de ma famille était parti et j'étais triste parce que tous les efforts de mon grand-père mouraient avec lui. Les grands-parents, maisons, clés, tantes avaient été très fiers de leur plantation. Mais cette tradition très ancienne risquait de disparaître. Chaletain c'est un tout petit village en Wallonie mais c'est très beau il n'y a que quelques maisons un seul magasin et même pas de pharmacie. C'était une vie très différente de Bruxelles, mais ma famille et moi nous nous y sentions bien Être enceinte, ça m'a apporté quelque chose de nouveau.

C'est à expliquer, c'était comme une intuition. J'ai senti un courage et une confiance en moi que je n'avais jamais senti avant. Toutes ces années, j'avais essayé d'oublier mon rêve de devenir chocolatière, mais ce rêve est encore bien vivant. En plus, j'avais une nouvelle ambition. Je voulais donner une nouvelle vie aux plantations de ma famille.

Je voulais aussi changer la relation entre les producteurs de cacao et les chocolatiers des pastilles de chocolat. Quand on a commencé à faire des bonbons au chocolat, l'instructeur nous a donné un sac de pastilles de chocolat. Les fèves de cacao étaient déjà transformées. J'étais vraiment déçu parce que je rêvais d'apprendre à faire du chocolat avec les fèves de cacao de mon enfance je pensais au fruit du cacao de la plantation de mes grands-parents je voulais vraiment travailler la fève alors j'ai appris comment cette petite fève marron devenait une pâte de cacao au cameroun ce sont les femmes qui retirent la peau de la fève et ça demande beaucoup d'attention en belgique ce sont de grosses machines qui font le travail C'était un grand défi. Il y avait beaucoup de problèmes.

Nous voulions trouver des travailleurs et nous voulions les payer correctement alors nous devions réfléchir à une nouvelle façon de fabriquer un chocolat éthique et de qualité. Il fallait changer tout le modèle de production, d'exportation et de transformation, de la fève au sac de chocolat, de la fève au sac de chocolat from bean to bag J'ai commencé tout doucement à faire du chocolat. Mon mari a construit un petit atelier dans le jardin. Même mon fils Hugo participait. Quand il se réveillait la nuit, il venait nous voir dans l'atelier.

Lundi au mercredi, je faisais des tests avec des saveurs différentes et du jeudi au dimanche, mon petit atelier devenait le magasin je vendais mes chocolats. Ma première praline, je l'ai faite avec des baies de goji. Les gens me disaient que mes chocolats leur donnaient beaucoup de plaisir. Ils aimaient le mélange des saveurs et découvrir mon histoire et celle de plantation de cacao de mon enfance. Les chocolats cigouji ont commencé à voyager grâce à mes clients locaux.

Les gens voulaient plus de chocolat et notre atelier est vite devenu trop petit J'étais invité à une cérémonie et distribuer des Sigogi avait été nominé dans la catégorie du meilleur chocolatier de Wallonie et du Luxembourg. C'était tellement fou que j'ai refusé d'y croire. C'était un des organisateurs de la cérémonie. Il se demandait pourquoi je n'avais quand j'ai entendu mon nom je n'y ai pas cru j'étais très fier de recevoir cet honneur c'est un prix très prestigieux et les médias en parlaient beaucoup et puis l'année qui a suivi a été complètement folle. Ce prix m'a permis d'être connue comme la première femme noire à devenir chocolatière en belgique et ça, ça me donne de l'espoir.

Recevoir ce prix, c'était l'opportunité de parler de deux choses importantes du trajet du cacao dans des pays comme le cameroun et de la dignité des gens qui produisent la matière première du chocolat Mon grand-père m'accompagne toujours. Sa photo est sur toutes nos boîtes. Je crois qu'il serait très fier de moi, de SIGOJI du travail que nous faisons au Cameroun, mais je sais que nous avons encore beaucoup à faire. Ce que je veux, c'est que SIGOJI devienne un modèle pour les chocolatiers du monde entier. Je veux aussi que les travailleurs du cacao soient fiers de leur emploi.

Bonjour, je suis heureuse de vous retrouver sur Doilingo. J'ai le plaisir de vous annoncer que Siggoji a reçu trois médailles aux unités national chocolate awards pour le C'est le paradis du chocolat. Pour la petite fille qui sommeille encore en moi, c'est un émerveillement devant tant de décors et robes en chocolat et surtout pour le plaisir de goûter, partager et échanger. La porte de Versailles.

Podcast: Duolingo French Podcast
Episode: La chocolatière (The Chocolate Maker) - Revisited