Gaspard,
Vous ne le savez peut-être pas, mais en dessous de Paris, il y a un autre Paris. Une ville sous la ville, des kilomètres et des kilomètres de tunnels. Les catacombes de Paris racontent quelque chose de l'histoire de Paris, et même de l'histoire de France. Mais la plupart de ces tunnels sont interdits. La première fois que je suis entré dans les catacombes interdites, j'ai découvert un monde complètement différent, comme un univers parallèle.
Cette découverte a changé ma vie. J'ai aimé le calme, le silence et le noir. Et j'en suis tombé amoureux. Cette visite, ce sera un voyage dans le temps à travers l'histoire des catacombes. Ce voyage sera parfois sombre parce que nous serons confrontés à la mort.
Mais pendant ce voyage, vous allez surtout découvrir la beauté de ce lieu unique.
Bienvenue
Une fois qu'on a passé la porte, il y a un très long escalier et on commence à descendre. L'ambiance est tout de suite très spéciale En descendant les escaliers, on sent la température changer. Sous terre, c'est très humide et l'air est frais. En bas, on arrive devant une porte en pierre avec une inscription. Arrête, c'est ici l'empire de la mort.
World's a bobby
Quand on entre dans les catacombes, cela donne une sensation très particulière. On arrive dans un couloir éclairé et de chaque côté, il y a des os. Cela inspire une forme de respect. Souvent, les gens commencent à parler à voix basse. Je connais ces tunnels interdits par cœur.
Je les explore depuis presque quinze ans. C'est interdit, mais pour moi, c'est la seule façon de protéger la mémoire de ce lieu. Sans photo, que restera-t-il quand tout sera dégradé et détruit Rien. Ma mission, c'est de protéger et de partager ce trésor parisien à travers la photographie.
Le val de grâce
Je finis par arriver dans un très grand espace. Un peu partout, il y a de gros blocs de pierre.
Les carrières de calcaire.
L'histoire des catacombes de Paris commence au Moyen Âge il y a environ huit cents ans. À l'époque, c'était juste de grandes carrières pour extraire du calcaire. Et avec ce calcaire, on a construit des monuments de Paris comme la cathédrale Notre-Dame. Sous l'hôpital du Val-de-Grâce, ce ne sont pas des tunnels étroits et droits, ce sont de grands espaces avec de gros blocs de pierre un peu partout au milieu. Ces piliers tournés sont très impressionnants.
Parfois, ils mesurent jusqu'à 6 mètres de diamètre.
Anjou de Val-de-Grâce,
depuis Ce qui est incroyable, c'est qu'ici, on peut voir l'endroit où on a creusé il y a huit cents ans et la taille des blocs qui ont été retirés. Ensuite, on peut imaginer qu'il a fallu sortir les pierres à la surface à travers les puits. C'était tout un système. Ici, le son et l'espace sont totalement différents. Cet endroit-là est plus calme que d'autres zones parce qu'on n'entend pas le métro.
Alors c'est très paisible, comme si le temps s'était arrêté et que rien ne pouvait le déranger. Très souvent, on voit des noms de rues gravés dans la pierre. Il y a aussi des plaques bleues avec le nom de la rue écrit en blanc exactement comme dans les rues de Paris. Et ce qui est intéressant, c'est que les noms de rues de l'époque ne sont pas toujours les mêmes qu'aujourd'hui. Donc on retrouve vraiment un vieux plan de Paris sous terre.
C'est une trace formidable de l'histoire de Paris. Il fallait sauver Paris de l'effondrement en consolidant tous les endroits souterrains fragiles. Alors des ouvriers ont construit des murs partout sous terre en suivant les rues qui étaient au-dessus. La ville de Paris était de plus en plus peuplée et il n'y avait plus de place dans les cimetières. Alors, on a eu l'idée de régler ce problème en vidant tous les cimetières et en transférant les eaux sous terre dans les anciennes carrières.
C'est à ce moment qu'on a commencé à appeler cet endroit les catacombes. Pendant plusieurs années, quand les cimetières parisiens ont été vidées, il y avait toute une cérémonie avec un prêtre et une procession. Et les os s'étaient rangés et organisées. En marchant dans un tunnel, d'un coup, on voit un tas d'os. Ils sont par terre en désordre.
À certains endroits, il y a des eaux jusqu'au plafond. La première fois que j'ai vu ça, j'ai hésité à continuer. Ces eaux, ce sont les restes de personnes qui ont vécu ici à Paris des siècles avant nous. Penser à ça m'a inspiré une forme de respect. Quand j'arrive dans cet endroit, je fais
très
attention. Généralement, je m'arrête quelques minutes et je m'assois. J'éteins ma lampe, je ferme les yeux. Il faut quelques secondes à mes oreilles pour s'habituer au silence. Là, je me retrouve avec moi-même et je me concentre sur l'essentiel.
Je réalise que j'ai la chance d'être vivant et finalement mes soucis du quotidien sont sans importance dans les catacombes j'ai aussi appris qu'il était important d'apprécier la vie
Le dédale de Montsouris, Montsouris Maze,
Sous le parc où on sourit, c'est vraiment compliqué. Il y a des tunnels de tous les côtés et qui ne vont jamais en ligne droite. C'est un vrai dédale. Pour moi, c'est l'un des plus beaux endroits des catacombes. Sous le parc Montsouris, on trouve quelque chose d'unique, de magnifiques sculptures créées par la nature elle-même.
Elles sont formées par l'eau de pluie qui traverse la terre du parc, puis la pierre et arrivent dans les catacombes. Alors l'eau crée des formes dans la pierre que l'on appelle des concrétions. Ce sont de petites sculptures jaunes vraiment très belles. La plupart du temps, ça ressemble à des stalactites, ces cônes longs, fins et extrêmement fragiles qui tombent du plafond. À certains endroits, il y a des forêts de stalactites.
Et quand on allume une bougie juste à côté, c'est magique. C'est fou de penser que la nature est capable de créer des choses aussi belles juste avec de l'eau, du calcaire et du temps. Ce sont de véritables oeuvres d'art.
Des cataphiles.
Sous le parc Montsouris, il y a aussi des oeuvres créées par des cataphiles comme des peintures, des inscriptions ou des sculptures dans la pierre. Il y a une sculpture que j'aime beaucoup et qui est très drôle. On l'appelle le passe muraille, parce que ça représente un homme qui sort d'un mur comme s'il venait de le traverser. La première fois que je l'ai vue, je me suis dit, il y a quelqu'un qui est là. Ah non, c'est une sculpture.
Depuis, je passe lui dire bonjour quand je suis là. Maintenant, elle fait partie de l'histoire des catacombes.
Les inscriptions gravées.
Dans les catacombes, on trouve des inscriptions gravées il y a des centaines d'années lors des consolidations. Tout ça est un héritage historique très précieux. Ces inscriptions font partie d'une période de l'histoire de France. Et parfois, il y a des personnes qui taguent par-dessus. C'est vraiment dommage parce que ces inscriptions risquent de disparaître.
Ça me met très en colère. Les autorités ne font rien pour préserver les catacombes. Pour eux, c'est beaucoup trop grand et ça demande beaucoup trop de travail et moi non plus, je ne peux rien faire. Mais je me suis dit, si je ne peux pas protéger les catacombes, je peux au moins protéger leur mémoire. Alors j'ai commencé à tout prendre en photo pour garder une trace, un souvenir.
C'est une mémoire que je protège. Je veux qu'on puisse se souvenir de comment c'était avant que ça avant que ça se dégrade. Alors, avec mon appareil photo, j'essaie de montrer la beauté de ce lieu, son atmosphère particulière et son histoire.
Gaspard Duval Paris sous Paris, la ville interdite.
Bonjour mon nom est madame Asselin et je suis un professeur à et je voulais dire que nous adorons les podcasts de ça lui ouvre un univers incroyable aux étudiants C'est fantastique, au revoir.