Quelque chose qui cloche.
Je voulais faire de la compétition, alors je m'entraînais beaucoup. Je faisais mes séquences. D'abord, le coup de poing, ensuite le coup de pied, mais les entraîneurs me disaient que je n'étais pas assez bonne.
Faire des combats, des tolders et hobbit to hard,
Je voulais faire des combats, mais mes professeurs me disaient, Valérie, fais du karaté juste pour le plaisir. Ne fais pas de compétition. Ce sera plus facile pour toi. Je voulais que mes professeurs m'encouragent et qu'ils m'aident à progresser. Mais ils m'ont abandonné.
Je suis une personne très déterminée et très têtue. J'adore les challenges. Je veux toujours montrer ce que je suis capable de faire. Ça vient de ma personnalité et aussi de tout ce que j'ai vécu. J'ai appris à persévérer, même si personne ne croyait en moi, même si j'étais différente.
Bienvenue
Je sortais dans la cour de récréation avec un dictionnaire. Je l'ouvrais et j'apprenais une page par coeur. Il y avait aussi des pages entières sur des personnages historiques. Je me souviens encore de la page sur Benito Mussolini. Cette petite fille était très gentille.
J'étais contente de jouer avec elle. On était au bord de la piscine, elle et moi. À un moment, elle m'a dit que sa grand-mère était morte. Et moi, j'ai commencé à rire. C'est un épisode que je n'ai jamais oublié.
Ce n'était pas facile pour moi de communiquer avec les autres. J'avais l'impression que je ne comprenais jamais les gens autour de moi. Et eux non plus, ils ne me comprenaient pas. Le karaté est un sport individuel. Chacun se concentre sur son propre kata.
Ça m'intéressait. Je me suis dit, je veux essayer ça. Pour moi, le karaté, c'était difficile, mais j'aimais beaucoup ça. Quand quelque chose m'intéresse, je le fais avec beaucoup de détermination.
J'allais
aux entraînements le plus souvent possible. À treize ans, j'ai eu une première belle réussite. Mon club m'a donné le trophée de l'année. Je n'étais pas la meilleure du club, mais c'était une récompense pour ma détermination. Après ça, j'ai eu plus confiance en moi.
La prof m'a dit Valérie, c'est trop pour toi de venir t'entraîner quatre fois par semaine. Viens juste deux fois par semaine. La prof ne m'a donné aucune explication. C'était comme ça. Je ne savais pas pourquoi.
Peut-être qu'elle ne m'aimait pas ou que pour elle, je n'étais pas assez bonne. Elle ne m'a rien dit, mais j'ai perdu toute ma motivation. Un jour, à l'entraînement, Ce n'était pas la première fois. Mais ce jour-là, le prof s'est énervé devant toute la classe. Il a crié.
C'était trop. Je me suis dit, je ne veux pas faire du karaté si on me crie déçu comme ça. Donc j'ai arrêté. Je sentais que les autres ne me comprenaient pas et je ne comprenais pas les autres. Je souffrais beaucoup de ça et j'étais vraiment très triste.
Mon médecin pensait que j'étais trop timide. Il disait que je devais essayer d'aller vers les autres pour me sentir mieux. J'ai essayé, mais ça n'a pas marché. La vidéo montrait plusieurs personnes avec le syndrome d'Asperger. Quand je l'ai vu, j'ai eu un choc.
Je me suis vraiment reconnue dans ces gens-là. Les expériences qu'il décrivait, c'était mes expériences. La sensibilité au bruit, les malaises, l'incompréhension,
Tout s'expliquait.
Il y avait d'autres personnes comme moi. Quand j'ai compris ça, je me suis sentie mieux. Je n'étais pas la seule à être différente. Connaître mon diagnostic m'a aussi forcé à affronter
mes difficultés.
J'ai rencontré un prof qui enseignait le karaté au père J'ai rencontré un prof qui enseignait le karaté aux personnes qui sont autistes. Il était très clair très compréhensif. Ça se passait très bien avec lui. J'étais très déçu et en colère. Pour moi, c'était une double discrimination.
Toute ma vie, les professeurs m'avaient dit, tu n'es pas assez bonne pour le combat d'élite. Et maintenant, on me disait, tu ne peux pas faire de la compétition en para-caraté. Je ne trouvais pas ma place. Je me suis dit, j'aime vraiment le karaté. Je veux continuer à faire du combat.
Donc, je vais travailler vraiment vraiment beaucoup pour pouvoir faire du combat au niveau élite.
Valérie Want Back World Crody Club. Chewana to improve améliorer et technique.
Les entraîneurs m'ont dit que le niveau élite était trop difficile pour moi, mais ils ne m'aidaient pas du tout à m'améliorer. Pendant les combats, il coachait les autres élèves. Mais il ne me disait rien. Il m'ignorait.
J'ai
pris des cours privés pour améliorer ma technique et ma coordination. J'ai fait de la musculation pour me préparer physiquement. Je perdais beaucoup de mes combats, mais je savais que j'étais capable de gagner. Alors je n'ai pas arrêté. J'ai continué à m'entraîner et j'ai continué à participer aux compétitions.
C'était important pour moi. Il s'appelait François Persicot. Il était entraîneur. Il avait vu que je n'avais pas de coach. Il m'a dit que j'étais persévérante et il a proposé de me coacher pour mon prochain combat.
J'ai accepté. J'étais si
heureuse.
J'aimais comment il me parlait. Il était clair et direct. Pour moi, c'était quelqu'un de vrai et de sincère. C'était vraiment l'opposé de mes professeurs précédents. Eux, ils ne croyaient pas en moi.
Lui, il était différent. Ils croyaient en moi. Je m'entraînais 6 jours par semaine entre deux et quatre heures par jour. J'ai tout de suite aimé le style d'entraînement de monsieur Persicot. Il enseigne étape par étape.
C'est très organisé. Ça m'aide à apprendre. Je peux vraiment me concentrer. Le matin de la coupe Québec, je me sentais un peu différente. Je me suis dit, aujourd'hui je vais faire confiance à mon corps.
Je vais faire confiance à toutes ces heures d'entraînement. Je sais que je suis capable de réussir. Je ne peux pas rester trop longtemps à regarder les autres combats, surtout si la salle est bruyante, c'est fatigant pour moi. Alors à la coupe Québec, j'ai trouvé un endroit très tranquille et j'ai attendu mon tour en silence. J'étais vraiment concentrée, vraiment consciente de mon corps et de tous les détails du combat.
À la fin du deuxième combat, j'ai regardé les points. Je n'étais pas sûr du résultat. Je me suis tourné vers mon coach et je lui ai demandé, est-ce que je dois faire un autre combat Il m'a dit, mais non Valérie, vous gagnez la médaille d'or. Enfin, j'avais réussi. C'était la première fois que je gagnais une médaille d'or dans l'élite.
J'étais très heureuse. Je voulais prendre des photos avec tout le monde. Quand quelqu'un a pris une photo de moi sur le podium avec ma médaille d'or, c'était incroyable. J'ai eu besoin de temps pour comprendre. Aujourd'hui, je vois que leur attitude était discriminatoire.
La discrimination n'est pas facile à voir. Souvent, les personnes trouvent des excuses pour discriminer les gens. Pour eux, l'excuse c'était ce n'est pas à ton niveau. Je raconte mon histoire à mes élèves pour leur parler de la persévérance. Je leur dis, tu vas toujours rencontrer des gens qui ne croient pas en toi.
Mais il faut continuer. Reste toi-même, même si ça ne plaît pas à tout le monde.
Valérie Desroches