Pendant les vacances aussi, ça me prenait énormément de temps. Je faisais même des petits boulots à côté pour économiser de l'argent. Ce projet, c'était ma vie. Je devais choisir entre créer mon projet et rester à l'université, c'était une décision difficile. J'avais très envie de réaliser mon rêve d'ouvrir une école, mais j'avais seulement dix-neuf ans.
Et puis arrêter l'université, c'était prendre un grand risque. Pourtant, je devais faire un choix. Bienvenue Mon père est médecin et ma mère est consultante en informatique. Pour eux, l'école, c'était très important. Ils voulaient m'offrir la meilleure éducation possible et j'adorais apprendre.
Alors mes parents m'ont envoyé dans une école privée, c'était une grande chance. Les parents de mes amis étaient professeurs, ambassadeurs ou entrepreneurs. Je ne voyais pas trop ce qui se passait à l'extérieur de ce cercle de gens. J'ai demandé à ma mère, pourquoi ces enfants ne sont-ils pas habillés comme moi Et pourquoi ne sont-ils pas à l'école Ma mère m'a répondu, leurs parents sont pauvres. Ils ne peuvent pas les envoyer à l'école.
Alors, les enfants demandent un peu d'argent aux gens dans la rue. Ça me rendait très triste pour eux parce que moi j'adorais l'école alors ce jour-là je me suis demandé pourquoi ces enfants ne peuvent-ils pas avoir la même chose que moi comment est-ce que je pourrais les aider À Madagascar, beaucoup d'enfants ne vont pas à l'école parce que les écoles privées sont trop chères, les écoles publiques sont payantes aussi. Pour la première fois de ma vie, j'ai découvert l'école publique et gratuite. Dans ma classe, il y avait des élèves de tous les milieux sociaux et pas seulement des enfants de familles riches les cours et les professeurs étaient super et à la fin du lycée tout le monde pouvait avoir un diplôme j'ai trouvé ça incroyable Quand j'étais enfant, j'avais vu la pauvreté, mais je ne comprenais pas vraiment ce que ça signifiait. Pendant mon premier jour dans un lycée public en France, j'ai compris que ce n'était pas normal.
Éduquer les enfants, c'est un droit. Je me suis demandé, mais pourquoi à Madagascar, l'école n'est-elle pas gratuite Je suis allé voir ma mère et je lui ai dit, maman, je veux créer une école à Madagascar, une école ouverte à tous qui offre aux jeunes la possibilité de recevoir une formation et de trouver du travail plus facilement. Comme ça, les jeunes malgaches ne seront plus dans la rue. Ils pourront sortir de la pauvreté. Ma mère m'a dit, ma chérie, c'est une bonne idée, mais tu dois d'abord finir tes études.
Après, tu pourras t'occuper de ton projet. Je n'avais pas envie d'attendre, donc j'étais un peu déçu, mais j'ai écouté ma mère. Pendant ma première année à l'université de la Sorbonne à Paris, je pensais tout le temps à mon projet, mais je ne savais pas par où commencer. Cette jeune suédoise avait eu une idée incroyable et beaucoup de courage. En deux-mille-seize, pendant la crise migratoire, il y avait beaucoup de migrants en Suède.
Alors, les institutions suédoises n'arrivaient pas à s'occuper de tout le monde. Donc cette jeune femme avait créé une application qui avait permis à des milliers de migrants de trouver un travail et des amis. Partir de zéro. J'allais avoir beaucoup de travail parce que je partais de zéro, mais une chose était certaine, j'étais déterminé. Je devais trouver une idée qui marche et m'occuper de tout.
Même si j'avais mes cours à côté, il fallait que je trouve du temps pour travailler sur mon projet. Je suis retourné voir ma mère et je lui ai dit je sais que je n'ai pas encore terminé mes études mais je veux vraiment créer une école à madagascar c'est le moment ma mère a vu que j'étais déterminé et elle a accepté de m'aider Pendant quarante-huit heures, je l'ai rencontré les représentants d'entreprises de Madagascar, mais aussi d'autres malgaches qui voulaient créer des start-up comme moi. Ensemble, on allait parler d'innovation et de solutions pour aider notre pays. Je devais commencer à travailler et à faire avancer mon projet. Quand j'ai entendu ça, j'ai pensé, voilà, j'ai trouvé ce que mon école doit proposer, des formations de développeurs web.
J'aimais beaucoup cette idée. Beaucoup d'entreprises ont besoin de développeurs web parce qu'il n'y en a pas assez à Madagascar et sur le continent africain. En plus, c'est un métier d'avenir. Si les jeunes malgaches apprenaient le développement web, ils pourraient trouver du travail facilement et sortir de la pauvreté. Je voulais que l'école soit taxée simple et je voulais vraiment offrir un avenir aux jeunes étudiants alors j'ai trouvé un concept qui permettrait les deux pour chaque étudiant il faudrait trouver une entreprise qui lui donnerait un travail et qui rembourserait la formation Quand ce chef d'entreprise m'a dit ça, mon projet est devenu réel.
Je me suis dit, c'est possible. Sa réponse m'a vraiment motivée et j'ai compris que j'étais capable d'y arriver. Une campagne de financement participatif. La campagne de financement participatif a duré quatre semaines. Environ quatre-vingt-dix personnes ont donné de l'argent.
C'était énorme. Tous les jours, je mettais des vidéos sur Instagram pour les remercier. C'était surtout des amis et de la famille, mais pas seulement. Même le chef d'entreprise que j'avais rencontré à la conférence m'a donné cinq cents euros. Mon projet avançait, mais j'avais encore beaucoup de choses à faire pour ouvrir mon école.
J'ai compris qu'il fallait que je retourne à madagascar Créer mon entreprise, c'était mon plus grand rêve. Alors j'ai décidé d'arrêter l'université et de me concentrer à cent pour cent sur mon entreprise, Saint-Henard. J'avais encore beaucoup de travail devant moi si je voulais ouvrir mon école. Je me suis dit, je suis jeune, je ne suis pas mariée et je n'ai pas d'enfant. Je prends un risque mais c'est maintenant ou jamais un professeur de codage informatique.
Un jeune homme d'une vingtaine d'années a postulé pour le poste de professeur. Il n'avait pas beaucoup d'expérience, mais il connaissait le codage informatique et surtout il était très motivé. J'ai aimé son enthousiasme, alors je lui ai donné le poste. J'attendais dans la salle de classe que les étudiants arrivent. J'avais organisé tout un programme et payé un photographe pour prendre des photos, mais j'avais peur que personne ne vienne.
Tout le monde était très intéressé par la formation et voulait s'inscrire. L'un d'eux m'a même fait un grand sourire, il avait l'air très enthousiaste. Alors, je me suis détendu et je me suis dit que tout allait bien se passer. Il y avait ce jeune homme d'une vingtaine d'années qui s'appelait Fetch. Il venait d'une famille très pauvre qui vivait à la campagne.
Pour faire la formation, cet étudiant devait dormir chez un ami à lui, dans la banlieue dont Quand Fetch est arrivé, il avait seulement un euro cinquante sur lui. Il vivait dans une maison en terracotta et n'avaient pas l'électricité. Quand ils voulaient utiliser un ordinateur, il devait marcher pendant une heure pour aller chez un ami Je me suis dit ça y est, c'est devenu réalité. Ces étudiants vont recevoir leur formation et ils pourront trouver un emploi. Mais c'était très stressant pour moi, parce qu'à la fin du programme, c'était ma responsabilité de leur trouver du travail.
Et je voulais vraiment que tout se passe bien dans leur future entreprise. Je suis très fière de Fetch. Pour moi, c'est important de célébrer cette réussite. Maintenant, il a un appartement, des projets, une stabilité financière et il peut préparer son avenir. C'était ça mon rêve, changer la vie des gens.
Je veux participer au progrès de l'éducation à Madagascar. Et si je peux changer la vie d'une seule personne, alors j'ai tout gagné. Bonjour cher auditeur, c'est Matina, je suis ravie de vous retrouver dans le cette saison. Aujourd'hui, Saïna est devenue la première start-up malgache à lever des fonds avec des peintures capitalistes internationaux avec un monde. Matina Les retours des apprenants sont absolument incroyablement positifs.
Nous avons hâte de pouvoir changer la vie de centaines de milliers de personnes en Afrique. Je vous souhaite à tous une très belle journée. À la prochaine.