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Il m'a dit, tu es noir, mais tu n'es pas africaine, tu n'es pas là-bas, tu n'as jamais habité là-bas, tu n'as pas d'accent. En fait, j'ai un accent camerounais, mais je ne l'utilise jamais. C'est drôle, les gens ne me comprennent pas. Ils voient seulement l'extérieur et ils ne comprennent pas qu'il y a autre chose. Chaque dimanche, je faisais un pique-nique avec mes amis au bord de la scène.

Tout le monde apportait quelque chose, à boire ou à manger, une bouteille de vin, une baguette, des chips, des fruits et on riait, on buvait et on mangeait ensemble. Ma mère venait en France chaque année, elle passait deux semaines avec moi. Et puis tous les deux ans, j'allais en vacances là-bas pour fêter Noël au Cameroun. Ces deux moments étaient ma seule relation avec le Cameroun. Il faisait encore jour, mais il était vingt heures.

Il faisait chaud à Paris. Les fenêtres étaient ouvertes. Mon mari et moi avions fini de manger mais notre fille camille était toujours à table elle avait deux ans elle jouait chantait parlait Camille, tu sais, toi et moi, nous sommes camerounais. Maman, elle est française. Ils ont commencé à rire et moi aussi, mais tout de suite après, je pleurais.

Moi, j'avais quitté le Cameroun en mille-neuf-cent-quatre-vingt-dix-neuf quand j'avais quinze ans. J'y retournais pour les vacances, mais pas pour y habiter. Alors maintenant, je commençais à me demander si une partie de moi n'était pas perdue, la partie camerounaise. J'étais triste pour ma fille. Elle était métisse, alors elle était aussi noire et africaine.

Je voulais l'aider à comprendre cette partie de son identité. J'ai pensé, les gens vont lui poser des questions sur son identité camerounaise qu'est-ce qu'elle va leur répondre je pleurais parce que je devais lui apprendre des choses que je ne connaissais pas ou que je ne connaissais plus. C'était un choc, le bruit, le chaos, la chaleur. Douala était une ville bruyante, chaotique. Nous habitions chez ma grand-mère dans une concession familiale.

Il y avait plusieurs maisons avec une grande cour au milieu. Toute la famille habitait là, des oncles, des tantes, des cousins et des cousines, je ne connaissais personne. Au Cameroun, j'avais une grande famille bruyante et différente. Tout le monde me parlait et me regardait tout le temps. Il me semblait que pour eux, j'étais une petite blanche qui ne savait rien faire.

Une petite blanche J'adorais la culture française et cette culture est devenue la mienne. Alexia sexy de, 50 news later, j'ai fait des études de commerce, ensuite j'ai travaillé dans la finance. C'était intéressant et bien payé. J'habitais avec mon mari Alex, nous attendions un bébé. J'avais beaucoup d'amis que j'avais rencontrés au lycée ou à l'université.

Je ne parlais pas souvent avec des gens du Cameroun. Je n'avais pas d'amis de la diaspora africaine en France. C'était ma vie et j'étais heureuse. Alex était amoureux du Cameroun. Avant, il connaissait l'Afrique seulement grâce au football.

Maintenant, il chantait l'hymne national en regardant les matchs. Quand on allait au Cameroun, il apprenait les expressions locales. Il goûtait tous les plats, il achetait de la nourriture dans la rue et il n'avait pas peur d'être malade. Sa famille, ma famille, nos amis, tout le monde disait, il est noir, tu es blanche. Il est camerounais, tu es parisienne.

Et on riait, on riait beaucoup. Après ce jour-là, tout a changé. Quand Alex a dit à notre fille, maman, elle est française. Bien, j'ai arrêté de rire. Je me suis dit, maintenant je suis maire.

Alors cette histoire n'est plus seulement la mienne. Ma fille ne parlera jamais pas coco. Je me suis demandée, qu'est-ce que je vais pouvoir donner à cet enfant et comment je vais pouvoir lui donner ce que moi j'ai perdu. Alors Alex et moi, nous avons décidé de partir vivre au Cameroun pendant un an. Une nouvelle vie commençait.

Je cherchais une réponse à cette question, qui suis-je Je voulais comprendre mon identité camerounaise pour pouvoir la partager avec mes enfants. Au début, les Camerounais voyaient que j'étais noir. Ils pensaient que j'étais camerounaise. Mais quand je commençais à parler, ils entendaient que je ne parlais pas comme eux, que je ne les comprenais pas et que je ne venais pas vraiment du Cameroun. Je n'étais pas comme eux, j'étais différente et c'était difficile.

Je faisais des erreurs, mes questions étaient toujours trop directes. Je riais trop fort, je n'étais pas habillé correctement. J'ai écrit un texte qui s'appelle, pourquoi les Camerounais ne disent jamais bonjour Je l'ai enregistré en audio sur mon téléphone. Le jour d'après, j'étais chroniqueuse dans une émission radio. L'animateur s'appelait Didier.

Il était très professionnel, très sérieux. Tous les soirs, je lui envoyais mon article et tous les matins, je le lisais à la radio.

C'est l'afro-mixte qui porte ce matin.

Sur l'afro-basket, mais à ma façon basket. Oui, chers amis sportifs bonjour, oui c'est quoi Moi aussi j'ai le droit À la radio, je parlais de plein de choses. Par exemple, leurs idées sur le mariage. Pour les Camerounais, être mariés, c'est très important. Les choses commencent à changer, mais au Cameroun, ils disent souvent que les femmes cherchent le mariage.

Les hommes sauvent les femmes. En se mariant, les hommes donnent aux femmes un statut et de l'honneur. Pour ma part, c'était surtout trois de se régaler devant les cuisses musclées de benoît balla les bras de adala moto les abdos je me sentais toujours entre deux mondes en général j'étais assez camerounaise pour comprendre les mots que les gens me disaient mais je n'étais pas assez camerounaise pour comprendre les mots qu'ils ne disaient pas. C'était un endroit très populaire. Tout le monde pouvait venir manger des beignets avec de la bouillie de maïs et des haricots rouges à l'huile.

Un jour, avant de partir, j'ai mis mon argent sur la table, comme si j'étais en France. J'ai senti immédiatement quelque chose de bizarre. Il y avait un problème. Ludo regardait par terre, didier me regardait moi rien d'autre juste ce regard sérieux Puis Didier m'a dit, tu es vraiment une blanche hein Tu es une blanche Tu n'es toujours pas d'ici. Il a continué.

Tu viens manger des beignets avec moi et tu paies Tu paies pour un vieil homme comme moi Ludo me regardait, il disait non de la tête. Je n'étais jamais sûr de moi. Mes actions, mes mots, tout pouvait être un problème. Quand je suis entré, elle chantait joyeusement. Ma fille m'a dit, maman pourquoi tu pleures Amina, c'est une chanson que tous les enfants camerounais chantent depuis des générations personne ne comprend vraiment les paroles de la chanson mais c'est une chanson importante dans la culture camerounaise et ma fille la petite parisienne métisse était en train de la chanter aussi avec joie en riant je ne pouvais plus m'arrêter de pleurer et je riais aussi Camille m'a dit qu'elle voulait apprendre la chanson à son père.

Tous les matins, ma fille montait sur sa moto-taxi. Elle connaissait toutes les chansons, Camerounaises et nigérianes, et elle pouvait changer son accent. Camille portait vraiment le Cameroun en elle. Pour moi, c'était mieux à Paris, mais le Cameroun me manquait. Pour la première fois de ma vie peut-être, je me sentais française et camerounaise.

Je suis de deux mondes, je suis les deux en même temps, une fusion.

Podcast: Duolingo French Podcast
Episode: Entre deux mondes (Between Two Worlds)