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Salut à toutes et à tous, bienvenue, je suis très content de vous retrouver après cette longue pause, vous m'avez manqué. De votre côté, j'espère que vous avez bien profité de vos vacances si vous avez eu la chance d'en avoir. Moi, comme vous le savez, j'en ai pas eu parce que cet été, je me suis consacré à la création de mon deuxième cours Malheureusement, il est toujours pas prêt c'est plus long que prévu J'ai besoin d'encore un peu de temps pour terminer tout ça J'espère que le cours sera prêt au mois de novembre donc voilà, il va falloir être encore un peu patient pour celles et ceux qui l'attendent. Mais malgré ça, j'ai décidé de reprendre le podcast parce que je pouvais pas vous laisser tout seul plus longtemps. En parlant de ce programme, je voulais aussi vous dire que lundi prochain, le 16 septembre, je vais réouvrir les inscriptions pour mon premier cours Builderstrong Core.

Comme d'habitude, les inscriptions seront ouvertes pour une semaine, vous aurez une semaine pour rejoindre le programme. Et sachez que ça sera la dernière possibilité de le faire cette année. Ensuite, les prochaines inscriptions seront en deux-mille-vingt. Si vous avez besoin de plus d'informations pour savoir exactement en quoi ce cours consiste, vous pouvez tout simplement aller sur mon site internet Alors cet été, j'ai reçu beaucoup d'emails de votre part, ça m'a fait très plaisir. Mais en même temps, ça devient un peu difficile à gérer pour moi, ça prend beaucoup de temps de répondre à tout le monde, ce qui fait que j'ai pris du retard donc peut-être que vous m'avez envoyé un e-mail il y a quelques semaines et que vous n'avez toujours pas reçu de réponse de ma part.

aussi, il va falloir être un peu patient. Je suis en train de me rattraper et d'essayer de répondre à tous ces emails en retard mais ça va prendre un peu de temps. Et vous m'avez aussi envoyé beaucoup de témoignages Maintenant, j'ai un stock énorme de témoignages Je pense que j'en ai suffisamment pour les dix prochains épisodes. Donc si vous aviez prévu de m'envoyer un témoignage, je vous conseille de d'attendre un peu parce que voilà, si vous me l'envoyez maintenant, vous n'allez pas pouvoir l'entendre avant plusieurs mois. Donc c'est peut-être pas la peine de le faire.

Mais merci à toutes celles et ceux qui l'ont déjà fait. J'ai vos témoignages dans mon stock et je vais les passer au fur et à mesure dans vont trois témoignages dans cet épisode. On va en écouter deux qui sont assez courts pour commencer et puis un autre à la fin.

Bonjour Hugo j'espère que vous allez bien moi je m'appelle Chesne et j'ai dix-huit ans j'habite à Dublin en Irlande j'apprends le français depuis quelques années à l'école et je vais passer mes grands examens de living-soerts dans quelques semaines. C'est un peu similaire de le système du bac. Je dirais que vous et votre podcast m'a beaucoup aidé avec mes notes à l'école et aussi avec mon intérêt dans la langue et la culture français surtout par exemple dans les épisodes de le petit prince et l'école en france en outre je me sens que je puisse passer du temps dans l'exagon pendant mes heures dans le fac tout ce que je peux dire c'est que vous faites un travail merveilleux. Merci beaucoup. À bientôt Shane.

Merci Shane pour ton message. Je crois que c'est la première fois qu'un Irlandais passe dans le podcast. Si mes souvenirs sont bons, je ne suis pas sûr parce qu'il y a déjà eu pas mal de témoignages. En tout cas, tu parles beaucoup mieux français que moi je parlais anglais à ton âge, donc bravo. Je pense que tu as bien travaillé et que tu n'as pas peur de t'exprimer.

C'est vraiment super, beau travail. Je suis content d'avoir pu t'aider avec mon podcast. Comme j'ai reçu ton témoignage en juin, c'était avant que tu passes ton examen, mais je suis curieux de savoir si tu l'as réussi. Donc envoie-moi un email pour me dire comment ça s'est passé et ce que tu vas faire ensuite pour tes études.

Bonjour Hugo, je m'appelle Selena et j'habite à Brasilia, la capitale du Brésil. J'ai étudié l'économie et l'université et j'ai étudié français pendant plus de dix années à l'Alliance Française quand j'étais jeune. Maintenant, je suis retraité et j'ai du temps pour me dédier la langue française que j'aime. Même quand tes podcasts et vidéos ne me posent pas de challenge au niveau des compréhensions, je les écoute jusqu'au bout quand je trouve les sujets que tu choisis, très intéressants, actuels et toujours présentés d'une manière équilibrée en montrant les différentes visions possibles. Merci beaucoup, tu es un excellent prof.

Merci Selina pour ton message. On a beaucoup de brésiliens dans le podcast. Je vois dans les statistiques que le podcast fonctionne très bien, qu'il est très populaire au Brésil, donc ça me fait vraiment plaisir. Célina, tu profites de ta retraite pour continuer ton

apprentissage du français et ça, je trouve que c'est génial.

D'ailleurs, il y a est un excellent exercice pour retarder le vieillissement du cerveau. Donc je pense que c'est une super idée d'apprendre des langues quand on est à la retraite. Et puis je suis content que ma manière de présenter les sujets te plaise. J'essaye de vous présenter différents arguments mais en général, c'est assez facile de connaître mon point de vue sur le sujet. Pour cet épisode de la rentrée, j'ai décidé de vous proposer quelque chose d'un peu différent, d'un peu spécial.

J'ai eu la chance de pouvoir interviewer Steve Kaufman qui est l'un des polyglottes les plus influents sur internet. Ça fait des années qu'il partage ses expériences et ses conseils sur sa chaîne YouTube. Il a aussi créé une plateforme pour aider les apprenants, une plateforme qui s'appelle Link. Il va en parler dans cette interview. Les vidéos de Steve m'ont beaucoup influencé personnellement, elles ont beaucoup influencé ma manière d'enseigner et mes idées sur l'apprentissage des langues.

Dans cette interview, Steve va nous raconter comment il a appris le français dans sa jeunesse, les expériences qu'il a vécues en France quand il était étudiant à Sciences Po et surtout, il va nous donner plein de conseils très utiles pour apprendre les langues. Comme Steve parle parfaitement français, vous allez voir que j'ai pas adapté ma façon de parler. Donc c'est une interview à vitesse réelle, à vitesse normale. Avant de commencer, je vous rappelle que vous pouvez lire la transcription de l'épisode sur mon site et retrouver toutes les ressources qui seront mentionnées dans l'interview dans la description de l'épisode. Voilà, maintenant je vous laisse en compagnie de Steve Kaufmann.

Alors aujourd'hui, j'ai l'honneur Steve Kaufman pour une petite interview il va être question d'apprentissage des langues et en particulier d'apprentissage du français. Alors pour commencer Steve est-ce que tu pourrais te présenter

Je suis un vieux retraité là, j'habite à Vancouver mais j'aime bien les langues et pendant ma carrière j'étais plutôt dans le commerce du bois et j'ai, et avant ça j'étais brièvement diplomate canadien. J'ai eu à apprendre des langues, le chinois, le japonais parce que je vivais au Japon et par la suite on a j'ai fait pas mal de business en Europe, en Allemagne, en Suède et caetera. Le français j'ai appris parce que bon j'ai grandi à Montréal, mais Montréal à l'époque c'était une ville divisée, divisé anglais français, mais je me suis intéressé. Donc je n'ai pas appris le français à l'école, mais je me suis intéressé au français. Et pour ça, je suis allé en France, j'ai fait mes études universitaires, un an à Grenoble, deux ans à Sciences Po à Paris et puis j'ai maintenu mon français parce que je l'aime, j'aime lire en français, j'aime écouter des livres sonores, des audio livres en français.

Et puis depuis l'âge de soixante, je me suis intéressé russe, coréen maintenant, enfin beaucoup de langues. Et tout récemment j'ai commencé disons un défi j'essaie d'apprendre trois langues du Moyen-Orient c'est-à-dire le persan, l'arabe et le turc.

Et je me

suis dit ah je dois ajouter qu'avec mon fils on a fondé, créé un site web pour l'apprentissage des langues qui s'appelle Link, LINGQ et j'ai d'ailleurs un canal YouTube qui s'appelle Lingoteed.

Ok.

Et je parle de l'apprentissage des langues. Tu veux

dire une chaîne sur YouTube

Chaîne, oui une chaîne.

Chaîne sur YouTube. Et combien de langues tu parles

C'est toujours la question c'est-à-dire j'ai à peu près une douzaine de langues je peux facilement m'exprimer, je comprends, je fais des fautes, mais enfin ça va. Et puis un autre disons dix langues que je parle de différents niveaux, je comprends mais j'ai de la difficulté surtout si je n'ai pas utilisé et puis finalement il y a les trois langues que je suis en train d'apprendre maintenant ou bon je je suis débutant disons. Donc ça fait vingt-et-un, vingt-deux langues.

Et pourquoi tu t'es lancé ce défi d'apprendre ces trois langues en même temps

bien parce que je suis un peu, voilà ça ça dépend de, ce n'était pas l'intention au début. J'ai décidé d'apprendre l'arabe. J'habite Vancouver, il n'y a pas beaucoup de gens qui parlent arabe ici à Vancouver, par contre il y a pas mal d'Iraniens. Donc je me suis dit j'ai appris l'écriture arabe donc je vais en profiter pour apprendre le persan pour pouvoir parler à l'épicier iranien au koala. Et par la suite ma femme regardait des des séries là, des drames sur Netflix en turc.

Je lui dis pourquoi pas Ça fait trois langues qui sont liées historiquement, culturellement, etc. Bien que ça soit des langues de familles de langues très différentes, il y a quand même quinze pour cent de vocabulaire qui est commun. Donc c'est très intéressant. Et puis c'est une expérience aussi parce que normalement je me suis toujours concentré sur une langue à la fois qu'il faut une certaine intensité justement pour se convertir en personne qui parle bien une autre langue. Mais j'essaye de voir, je me concentre pendant trois mois dans l'arabe, par la suite le persan, par la suite le turc et puis bien sûr je perds un peu, j'oublie un peu mais par contre parce que dans l'apprentissage des langues c'est toujours une question de répétition et de nouveauté.

Parce que des fois on compte, on a j'apprends le français puis j'y arrive pas et puis je ne fais pas de progrès. Des fois si on étudie une autre langue, on a envie de retourner à la première langue et ça devient nouveau. Donc c'est un peu l'expérience que je fais.

C'est vrai. Oui, moi j'apprends le polonais depuis quelques années et du coup par rapport au polonais, l'anglais et l'espagnol maintenant ça me semble vraiment être un jeu d'enfant.

Oui. Ça

permet de mettre les choses un peu en perspective.

Et puis c'est très intéressant parce que je, bon j'ai en faisant ces trois langues, quand j'écoute par exemple le persan après trois mois de turc, et bien qui est les mots que j'ai oublié, je l'entends mieux, c'est plus clair. Donc je crois que plus on apprend de langues mieux notre capacité d'apprendre, notre capacité de se rendre compte des sons et des structures s'améliore. Donc il y a une espèce de perte du du point de vue certains vocabulaires, certaines structures, mais point de vue de notre capacité d'apprendre, je crois que c'est positif.

J'aimerais qu'on revienne un peu justement sur ton histoire avec le français parce que tu dis souvent que le français c'est ton premier amour. Alors à quel âge tu as commencé à apprendre le français et comment ça se passait au début

Bon, on avait le français à l'école. Il faut comprendre que Montréal dans les années cinquante, c'était deux villes, villes anglophones, villes francophones. Donc tout se passait en anglais autour de moi et les professeurs qu'on avait, c'était les anglophones et c'était un sujet comme les maths, comme n'importe quoi et on n'était pas très intéressé mais les bons élèves avaient des bonnes notes mais ne savaient pas parler tout simplement. Et une fois rendu à l'université McGill à Montréal, j'avais un professeur de français donc qui était français, non seulement francophone il était français, il a il a il nous a stimulés, il nous a présenté la civilisation et histoire culture française d'une façon très attrayante, très c'était stimulant, intéressant. Alors à Montréal on a les moyens parce qu'il y a des journaux en français, il y a l'arabio en français et tout.

Alors je me suis intéressé donc aux français et c'est ça finalement il faut faire l'effort soi-même, c'est pas dans la classe que tu vas apprendre une langue, il faut que tu te plonges là-dedans. Et ça m'a rendu, il y avait les films de la nouvelle PAC, il y avait tout ce genre de choses à l'époque. Je me suis dit il faut aller en France pour moi c'était un rêve. Je me souviens quand je suis allé à Paris et je voyais l'Arc de Triomphe, c'était comme c'est pas rien parce que j'avais vu ça dans des films et pour être être en réalité c'était sensationnel.

J'avais la même impression la première fois que j'ai mis les pieds à New York, j'avais vraiment l'impression d'être dans un film et d'entendre des acteurs autour de moi, c'était, je comprends, je connais bien ça. Donc tu as fait un échange en France à Sciences il me semble

C'est-à-dire j'ai j'ai j'ai j'avais fait deux ans d'études à ma girl et puis j'en avais assez, ça m'intéressait plus donc je suis allé, enfin j'ai fait de l'auto-stop sur sur les bateaux parce que je suis allé au port de Montréal et pendant trois jours j'allais sur des bateaux, je demandais, je voulais rencontrer le capitaine puis dire voilà je vais travailler gratuitement ainsi que vous m'emmenez en Europe et j'ai trouvé un bateau après trois jours et puis j'ai décidé de, enfin pour la première année d'étudier à Grenoble, J'ai fait un tas de jobs, je vendais France soir sur les cafés, enfin j'enseignais l'anglais, je faisais plein de choses. Par la suite, j'ai eu la chance d'obtenir une bourse du gouvernement français, donc c'est les contribuables français qui m'ont payé mes études, merci beaucoup.

Donc voilà.

Et c'est toute une expérience parce que l'enseignement en France c'est c'est en sciences politiques surtout c'est très basé sur les faits. Il faut savoir, il ne suffit pas de raconter un tas de choses je crois ceci, je crois cela comme en Amérique du Nord, il fallait avoir l'effet et donc c'est très intéressant. Et la deuxième chose, il fallait pouvoir s'exprimer. Sciences Po, je me souviens qu'il y avait un professeur qui a dit la forme est plus importante que le contenu. Donc il fallait donc maîtriser ce genre d'exposition première partie, deuxième partie etc.

Il y avait un tas d'exposition examens oraux et je crois que c'était aussi, c'était un défi parce que pour moi j'étais enfant pendant ces trois ans-là, il a fallu que je devienne étudiant français comme n'importe qui.

Donc ce n'était pas seulement la barrière de la langue ou les difficultés liées à la langue, mais aussi à un étudiant qui simplement découvre Sciences Po, la méthode Sciences Po, le plan en deux parties, et caetera.

Oui, oui, oui. Enfin finalement, c'est un peu comme quand on apprend une langue, évidemment on doit imiter certains aspects de la culture de la langue qu'on est en train d'apprendre. On imite les sons par exemple, on imite les façons de s'exprimer et finalement on devient un peu, il faut qu'on ait la volonté de vouloir faire partie de cette culture. Je ne vais pas devenir musulman parce que j'apprends l'arabe, mais c'est-à-dire c'est important pour réussir il faut vouloir sortir de cet espace confortable de sa langue, sa culture, il faut justement se baigner dans l'autre.

Est-ce que tu te rappelles un peu de tes premiers contacts avec les Français Parce qu'en français, c'est vrai qu'il y a une vraie différence entre la langue formelle qu'on apprend à l'école et la langue informelle qu'on entend dans la rue

Oui mais oui mais ça c'est c'est à la marge finalement quatre-vingt-dix pour cent c'est la même langue. Donc ces quelques mots de sling enfin de dark goes on les entend, on les apprend, on les assimile Je crois que c'est plus important d'avoir la base, la langue qui peut venir de films, de livres, de n'importe quoi et puis les autres, les les même les jurons n'importe quoi, on les apprend au fur et à mesure. Pour moi ce n'était pas, ce n'était pas, je n'étais pas conscient d'une espèce de besoin d'apprendre un vocabulaire que je n'avais pas. Mes premières contacts avec les Français, c'était tout était très très positif. Je faisais de l'auto-stop donc le bateau sur lequel je travaillais allait de Montréal à Londres, j'ai fait de l'auto-stop donc de l'Angleterre en Belgique, ensuite je suis arrivé donc en France ayant traversé la frontière avec la Belgique, il y avait deux personnes, d'ailleurs deux instituteurs une école à Lille qui m'ont pris dans leur voiture, mais ils ont dit mais qu'est-ce que tu vas rester ce soir J'ai dit j'ai pas d'idée de rester à l'école parce que c'est fermé, c'était l'été.

J'ai dormi donc dans une salle de classe et puis on s'est rencontré pour pour ce dîner et ils m'ont dit Jean-Jacques qui va à Paris, il peut t'amener avec lui à Paris. Très bien. Mais arrivé à Paris, ils m'ont invité à rester deux semaines avec eux. Ils habitaient le vingtième arrondissement. Donc c'est un quartier plutôt ouvrier et ils m'ont même, j'ai travaillé parce que je parlais anglais et français, je les ai aidés dans une espèce d'agence de voyage si je me rappelle bien donc ils me payaient et et et tout en faisant de l'auto-stop à l'époque en France, souvent les gens étaient invités chez eux, étaient invités à manger.

Tout le contact que j'avais avec les Français était très très très positif. Je ne

sais pas si les Français sont aussi hospitaliers maintenant Je

crois qu'ils le sont et il suffit de ne pas trop enfin se concentrer sur les quelques mauvaises rencontres qu'on peut avoir. Bien sûr les marchands souvent ils sont en train ils t'engueulent pour n'être aucune raison, ils vivent comme ça, c'est leur culture, ça, il ne faut pas s'énerver pour ces choses-là parce qu'il y a tellement de personnes et même récemment avec ma femme on a voyagé en Bretagne, il y a des gens de toutes toutes les personnes, si on fait le moindre effort, bien sûr ça aide si on parle la langue, les gens sont très abordables, très intéressants, ils aiment discuter de tout et de rien des français. Mais c'est bien, j'aime bien.

Oui, je pense que souvent le problème est plus dans notre attitude à nous parce que voilà si on est très stressé en arrivant pour parler à quelqu'un, c'est sûr que cette personne ne va pas être à l'aise non plus parce qu'elle voit qu'on a peur, on a peur de parler, on est en difficulté et c'est sûr que l'échange ne va pas ne va pas être super.

Oui et puis ça dépend aussi de son niveau. Alors si on ne parle pas très bien la langue et ce n'est pas uniquement en France et si l'autre personne parle mieux l'anglais par exemple, l'autre personne va commencer à parler en anglais et ce n'est pas une insulte parce que finalement cette personne-là qu'on aborde, qu'on rencontre, il n'est pas notre professeur de langue, c'est une personne qui veut communiquer. Donc si elle ou lui sent qu'il parle mieux l'anglais que toi tu parles français ou allemand n'importe quoi, il y a des fortes possibilités qui va te répondre dans dans ta langue et c'est c'est pas un insulte, mais il y a beaucoup de gens qui sont très sensibles à cela. Mais c'est c'est une question de communication, c'est pas une question de pourquoi toi tu as le droit de parler français même mauvais français alors que lui il n'a pas le droit de parler anglais. Donc ça il faut il faut tout prendre avec comme ça vient bon même s'il parle mal l'anglais mais il veut imposer son anglais alors que ton français est mieux meilleur pas grave Alors je crois la France est un pays très accueillant et ça a toujours été mon expérience et même pour ma femme qui parle pas très bien le français, il ne faut pas y aller avec des idées préconçues.

Oui, j'entends souvent que c'est un problème pour les anglophones et les Américains qui déménagent au Canada, surtout dans les parties francophones, qui à chaque fois qu'ils commencent à essayer de parler français, on leur répond systématiquement en anglais et au final c'est très difficile pour elles

de

pratiquer le français.

Oui, le cas du Québec c'est un peu différent. Il suffit d'aller au lac Saint-Jean à Saguenay il parle peu l'anglais, mais à Montréal c'est c'est une ville très très bilingue et et les gens passent même les anglophones passent aux français, les francophones passent à l'anglais et puis voilà c'est probable que que que à Montréal ils vont passer à l'anglais. Si tu ne parles pas très très bien le français, ce n'est pas pour t'insulter. Les gens pensent que c'est plus commode, ils veulent être aimables, ils fassent à l'anglais.

Donc pour

l'étudiant du français, ce n'est pas très bon.

Effectivement, mais c'est simplement de la politesse finalement.

Oui.

Et une fois que tu es rentré au Canada, est-ce que ça a été facile pour toi de maintenir ton français

Pas tellement, mais j'ai eu l'occasion de voyager en France. D'ailleurs il y a eu des moments j'ai été mal reçu par les québécois à cause de mon accent plutôt français. On n'aime pas les français de leur bol. On m'a dit. Mais c'était un moment disons le mouvement nationaliste était plus enfin c'était plus changé que maintenant oui mais maintenant il y a ça n'existe plus.

Mais je dois dire que je crois que je parle mieux français maintenant qu'il y a même quand j'étais en France parce que j'ai beaucoup écouté des livres sonores. Et quand tu écoutes et je comprends donc je comprends les mots, il ne me manque pas de vocabulaire mais il me manque cet entraînement. Et je me rappelle quand j'ai écouté des livres même des livres de dix-huitième siècle ou de Balzac dix-neuvième siècle et tout ça. C'est une façon et je recommande pour les gens qui ont un certain disons après le niveau de tes podcasts, il vaut la peine d'étudier donc des livres libres sonores et surtout dix-neuvième siècle parce que les textes sont disponibles. Parce que tu peux lire les textes, il y a des mots que tu ne comprends pas.

Et je crois que ça m'a beaucoup aidé. Je me rappelle je travaillais dans le, travailler dans le jardin et j'écoutais et je ne sais plus quoi ce que c'était et ça c'est très bon pour son niveau de de d'expression dans n'importe quelle langue.

Est-ce qu'il y a des auteurs que tu affectionnes particulièrement

J'aime Balzac parce qu'ils parlent.

Longue description. Longue description

et même des mots, des livres qui sont pour moi inlisables parce que trop ennuyant comme Proust par exemple. Si tu les écoutes, ça devient digérable. Et puis c'est joli, c'est joli quand on l'écoute et c'est très admirable quand on le lit pour moi.

Donc dans ton, en tout cas pour maintenir le français maintenant, les livres audio jouent vraiment un rôle important pour ça.

Oui, mais il faut dire que j'ai moins de temps maintenant parce que bon, me concentre sur d'autres langues, donc je n'ai pas eu tellement l'occasion, mais s'il fallait rafraîchir mon français, je prendrai des audio livres.

Ok. Et il me semble que cette entreprise que tu as, Link, au départ, c'était un outil que tu avais développé pour tes besoins à toi, c'est ça

C'est ça oui. Deux choses d'abord on avait un employé chinois qui parlait mal l'anglais, on faisait des des logiciels pour les scieries, on était dans le bois et on a créé quelque chose pour l'aider lui, ça n'a, lui il est rentré en Chine. Donc ça, ça c'était un point de départ, mais un autre point de départ, c'est que j'avais un tas de livres ici par exemple en espagnol. En français enfin à peu près il y a très peu de mots que je ne connais pas mais en espagnol il y en avait chaque page il y avait dix mots que je ne connaissais pas Et c'est c'est très fatigant de chercher dans le dictionnaire, on oublie tout de suite, on fait des listes, on lit jamais ces listes. Alors c'est un peu ces deux choses, je me suis dit voilà comment il faut faire maintenant avec avec tous les textes numériques digital et puis les les les dictionnaires en ligne, ça serait génial de pouvoir lire et puis de pouvoir par la suite voir quels étaient quels étaient les mots qu'on a sauvegardés, les un peu travaillés et caetera.

Donc ces ces deux besoins là, le besoin de cet employé et le besoin pour moi de de lire en allemand, en espagnol et voilà d'avoir le sentiment que je pouvais faire croître mon vocabulaire en lisant.

Et est-ce que tu pourrais décrire un peu comment ça fonctionne pour quelqu'un qui n'a jamais vu link

Ok. Link, il y a disons trente, je crois trente-cinq langues de disponibles. Le principe c'est que l'apprentissage des langues ça passe par l'écoute et la lecture. On ne peut pas apprendre une langue en parlant parce qu'on n'a pas les mots et on ne comprend pas ce que dit l'autre. Il faut d'abord atteindre un niveau de compréhension et un niveau de vocabulaire qui nous permettent d'avoir des discussions réelles, significatives avec d'autres.

Donc dans chaque langue il y a une bibliothèque, bibliothèque avec toujours audio et texte. Il faut qu'il y ait les deux. Et pour les débutants, il y a par exemple des histoires comme Piottre, avec

beaucoup

de répétitions et que j'écoute enfin pour l'arabe le personnage écoute trente quarante fois parce que pour que la langue il faut il faut que la langue entre dans sa tête parce que avant que l'apprenant ait eu une vraie expérience avec la langue, toutes les explications ne servent à rien. On peut seulement expliquer une chose qui est un point de référence avec quelque chose que tu connais déjà. Donc chez nous on a donc des choses pour débutants et par la suite il y a des choses plus difficiles, même des livres et puis aussi on permet à nos membres d'accéder à n'importe quoi qu'on peut trouver sur internet. Donc des articles, des journaux, des livres, même maintenant avec ce qu'on appelle une extension de du Browser, je ne sais pas comment ça se dit.

Une extension du navigateur.

Une extension du navigateur, n'importe quel article de n'importe quel journal et caetera, on peut l'importer tout de suite pour devenir leçon. Vidéo sur YouTube, on peut l'importer, ça devient une leçon. On a l'idiot, l'audio, le texte pour qu'on puisse travailler les mots, les expressions et même Netflix on peut importer des épisodes, des céréales sauf que avec Netflix il nous empêche de prendre le son. L'avantage avec les choses qu'on trouve sur YouTube c'est qu'on a le son et c'est d'ailleurs estomper temps, donc timestamp. Ça veut dire que quand on lit, parce qu'à Link on a aussi ce qu'on appelle sensemo donc phrase par phrase on lit la leçon et on a le son qui correspond à cette phrase puisqu'il y a le time state.

C'est un must. Marqueur

temporel, je crois.

Voilà et donc c'est très bien. Mais l'idée avec Link, c'est de de, on est axé sur l'idée qu'il faut surtout apprendre la langue à travers le input, donc la lecture et l'écoute. On a un tas de matériel dans chaque langue pour te lancer et disons te pousser à un niveau tu peux commencer à accéder à des choses plus intéressantes, plus authentiques et il y a toute une gamme et tu peux chercher à travers internet et tout ce que tu trouves, tu peux l'importer à Link et toutes les fonctions des statistiques sur les mots su, sur les mots appris, heure d'écoute, enfin il y a un tas de statistiques parce que souvent on a l'impression qu'on ne fait pas de, qu'on n'avance pas et puis finalement l'important dans l'apprentissage des langues, c'est l'activité, il faut y mettre le temps. Donc quand on voit ce que avant effectivement j'ai écouté tant d'heures, j'ai lu lu tant de mots, j'ai appris tant de mots, c'est un peu, disons encourageant et puis finalement si on continue, on va éventuellement y arriver. Mais le fait est que dans l'apprentissage des langues au début on fait des progrès, on est très excité, on arrive à comprendre quelque chose, à dire quelque chose, mais de à vraiment pouvoir maîtriser la langue, c'est une longue longue longue journée.

Voyage et pour ça qu'on a un tas de statistiques pour encourager encourager les gens. Donc c'était disons que c'est un c'est une c'est une société, c'est une ambiance, c'est une plateforme tout est et c'est commode, ça te ça te, il ne faut pas gaspiller son temps à chercher partout pour des des des contenus les différentes astuces pour apprendre, tout est à Link voilà.

Maintenant pour finir j'aimerais te poser une ou deux questions qui sont propres au français à l'apprentissage. Tu dis souvent que pour toi, c'est pas nécessaire et là-dessus tu es d'accord avec Stephen Krashen, n'est pas nécessaire de parler dès le début ou d'essayer de parler dès le début. Est-ce que c'est quelque chose que tu soutiens toujours et à ce moment-là, à ton avis, combien de temps est nécessaire avant de de commencer à parler

Moi ce que je dis, c'est qu'il faut commencer à parler quand on en a envie. Voilà, donc il n'est pas nuisible de commencer à parler au début. Quand je vivais au Japon, japonais moi-même, pas moi-même là, mais quand j'avais la possibilité d'utiliser mon mon japonais je l'utilisais. Donc Mais on doit pas forcer les gens à parler. Et au début on a très peu de choses à dire et on comprend pas.

Donc si j'habite au pays la langue est parlée, je vais parler au début chaque fois que j'ai l'occasion. Mais s'il faut que je m'arrange avec un tuteur à travers l'internet trente minutes et je ne comprends pas ce qu'elle dit et j'ai pas de mots. Moi je préfère passer mon temps à développer ma compréhension et mon vocabulaire. Et puis arriver à un moment donné, j'aurais envie de parler parce qu'il y a un tas d'expressions dans ma tête, un tas de mots je veux, je veux me lancer dans dans, je veux m'exprimer et bien sûr au début c'est difficile, c'est difficile mais ça sera difficile à n'importe quel moment parce qu'une fois quand il faut activer, activer, activer tout ce qu'on a appris, ça sera difficile. Mais plus on a de, plus haut est son niveau de compréhension, plus on a de mots, d'outils mieux ça sera.

Donc plus on sera confiant et la confiance est très importante. Donc je dis ce n'est pas une question d'interdire les gens à parler au début mais ce n'est pas nécessaire et je crois qu'il faut parler quand on en a envie.

Dernière question, moi j'ai souvent parmi mes élèves surtout les élèves anglophones des personnes qui me disent que c'est assez difficile pour elles de comprendre quand il faut utiliser le passé composé ou l'imparfait. Mais j'ai entendu dans une interview que tu disais que pour toi, les temps en anglais, les temps en français ne sont pas si différents, je suis assez d'accord avec toi. Mais comment tu expliquerais ça à un anglophone

Je dirais il faut se faire des habitudes. Les habitudes se font à travers bon l'écoute et la lecture et il faut savoir se rendre compte de ce qui se passe. Donc souvent par exemple pour des langues comme le russe etc je vais souligner certaines expressions, certaines structures pour aider mon cerveau à se rendre compte de ce qui se passe dans la langue. Et il y a certaines disons modèles qu'il faut essayer d'assimiler. Mais jamais pour le français ni pour l'anglais, je ne pense jamais je ne pense au terme passé composé, je ne sais pas il y a un tas de termes pour les temps en anglais que je ne connais même pas.

Si on s'efforce de penser est-ce que je dois utiliser ceci ou cela On n'arrive plus à s'exprimer. Donc ça prend du temps, ça prend beaucoup beaucoup d'écoute, de lecture et même il faut beaucoup parler parce que quand on parle, on se rend compte souvent de ses propres difficultés et peut-être, c'est mon expérience après une discussion, je me rends compte, je me rends compte de j'avais de la difficulté. La prochaine fois que j'écoute et que je lis, je vais essayer de faire davantage attention à ce genre de structure mais il faut et même si on même si on fait des fautes de temps et même en subjonctif n'importe quoi c'est pas grave finalement l'important c'est de prendre du plaisir et dans l'écoute et la lecture et aussi dans l'expression. Et si on prend du plaisir on va continuer et si on continue on va s'améliorer petit à petit. Voilà c'est tout et sans trop se compliquer la tâche avec des règles et caetera.

Je ne crois pas que ça aide, je ne crois pas que ça aide.

Super. Bon je suis complètement d'accord avec toi, je pense qu'on va finir sur cette note très positive. Bien

sûr. Ok.

Merci pour tous tes conseils, merci pour ton temps Steve.

Et félicitations pour ce que tu fais, je crois que c'est très important pour l'apprentissage non seulement du français mais pour toutes les langues. Ce genre de contenu, c'est ce qu'il nous faut absolument.

Merci merci beaucoup à bientôt. À bientôt. Voilà, j'espère que cette interview avec Steve Kaufman vous a plu. Si vous voulez en apprendre un peu plus sur Steve et sur sa méthode d'apprentissage des langues, vous pourrez retrouver sa chaîne YouTube, son podcast, et caetera dans la description de cet épisode. En tout cas, je pense qu'il y avait plein de choses passionnantes dans ce que Steve a raconté et j'espère que ça vous a motivé pour continuer votre apprentissage du français.

Avant de finir cet épisode, comme promis, on va écouter un dernier témoignage, celui de Victor.

Bonjour Hugo, je suis Victor, je vous salue depuis la péninsule de mexique j'ai quarante-neuf ans et je suis tombé amoureux de votre podcast je l'écoute régulièrement dans ma voiture cela a beaucoup amélioré ma compréhension orale et je crois que c'est un exercice magnifique pour mon cerveau Je vais vous dire si on va en salle de sport pour exercer nos muscles pourquoi ne pas faire la même chose pour notre cerveau À deux buts, j'écoutais les posts en lisant les circonscriptions. Mais maintenant, j'ai seulement l'écoute et je suis heureux de voir que près des quatre-vingt-dix personnes de tout que que c'est j'attende et je les comprends j'étudie à l'alliance français de ma ville je dirai à tous mes copains d'écouter le podcast bien votre femme mexicain vous dit au revoir, merci.

Merci beaucoup Victor pour ton message. Je suis complètement d'accord avec toi. Je pense qu'on peut entraîner son cerveau de la même façon qu'on entraîne ses muscles à la salle de sport. Victor, tu as fait beaucoup de progrès parce que maintenant, tu n'as plus besoin des transcriptions pour comprendre les épisodes. Donc bravo, tu peux être fier de toi.

Je sais que cette méthode fonctionne parce que je l'utilise moi-même pour apprendre le polonais. Mais quand même, chaque fois que j'entends ce genre de témoignages, je trouve ça extraordinaire. C'est super de voir tous les progrès que vous faites grâce au podcast. D'ailleurs, merci d'en faire la promotion auprès de tes camarades de l'Alliance Française ça m'aide beaucoup et ça permet d'agrandir la communauté InnerFrench. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, on va s'arrêter et comme d'habitude, on se retrouve dans deux semaines pour un nouvel épisode.

À bientôt, ciao

Podcast: InnerFrench
Episode: E71 Les conseils d’un polyglotte pour apprendre le français