Alors, on va parler de ça, mais avant, on va écouter le témoignage d'un auditeur du podcast. Vous savez que c'est notre petit Salut
Salut Hugo, je m'appelle Noah et j'habite aux États-Unis plus précisément à New York. C'est un plaisir de te rencontrer même si ce n'est pas face à face. J'espère que tu vas bien et je voudrais que tu saches que tes podcasts et plus récemment tes vidéos m'ont beaucoup aidé à améliorer mes compétences de compréhension en français. Mais de plus, ils m'ont vraiment motivé. Il est évident que tu comprends bien l'expérience d'un apprenant des langues et que tu es plutôt motivé de rendre l'apprentissage plus vivant, plus agréable et plus efficace.
J'apprends le français depuis environ un an et tes matériels sont parmi mes préférés. Tu as bien trouvé ton niche. Il me semble que toi et moi avons des intérêts assez similaires et tant que je suis aussi intéressé par les langues, le développement personnel, la psychologie et je suis aussi végan. Je trouvais étonnant le fait que tu n'as pas mentionné les raisons d'être végan qui concernent la santé pendant l'épisode étant donné qu'ils sont très très très très convaincants et selon moi ils sont les raisons les plus motivantes mais peut-être ça me fait sembler plutôt égoïste mais désolé j'ai peur de mourir je te conseille de lire le livre how not a die de l'auteur michael gregger je suis complément sûr que tu l'aimerais bref c'est tout pour l'instant Mon message est déjà un peu long. Merci pour tout ce que tu fais et ciao.
Merci Noah pour ton enregistrement. Bon, je dois dire que vous m'impressionnez beaucoup, vous les auditeurs et les auditrices du podcast, parce que vous êtes capables de parler français en très peu de temps. Noah, tu nous dis que ça fait seulement un an que tu apprends le français et tu es déjà capable d'exprimer tes idées de manière très claire. On te comprend très facilement, même si ce sont des idées un peu complexes. Et en plus, tu utilises de très bonnes expressions qui sont vraiment naturelles.
Donc je dois dire que je suis assez impressionné. Moi, après avoir appris le polonais pendant un an, je n'étais pas du tout capable de parler aussi bien que toi. Bon maintenant, ça fait cinq ans, j'ai un peu plus d'expérience donc je peux parler de manière plus plus fluide mais c'est vraiment impressionnant. Bon, si vous, vous n'avez pas un niveau aussi bon que Noah alors que vous apprenez le français depuis un an ou plus, ne vous inquiétez pas, c'est normal, chacun évolue à une vitesse différente. Chacun fait des progrès à son propre rythme.
Ça ne veut pas dire que vous êtes nuls ou que vous n'allez jamais être capable d'apprendre le français, ça veut simplement dire que vous avez besoin d'un peu plus de temps. Et comme vous le savez, apprendre une langue, c'est un marathon Donc on a besoin d'être patient si on veut voir des progrès. Mais ça, c'est pas grave parce que vous faites des choses que vous aimez, des choses qui vous plaisent, vous n'allez pas voir le temps passer et vous allez prendre du plaisir dans votre apprentissage. Noah, dans ton message, tu nous parles aussi de véganisme. Tu nous dis que tu es végan comme moi.
Et c'est vrai que dans le, dans l'épisode que j'ai consacré à ce sujet, je n'ai pas vraiment abordé les questions de santé. Toi, tu dis que ce sont les raisons qui t'ont poussé à adopter un régime végétalien et que peut-être c'est quelque chose d'un peu égoïste. Alors non, personnellement, je pense pas que ce soit quelque chose d'égoïste. Chacun peut décider d'adopter ce régime pour différentes raisons. Ça peut être pour la santé comme toi ou pour des raisons éthiques comme moi, également pour l'environnement parce qu'il y a beaucoup d'études qui montrent que le régime végétalien est meilleur pour l'environnement parce que la production de fruits et de légumes consomme moins de ressources que l'élevage d'animaux.
Donc voilà, comme vous le voyez, il y a plein de bonnes raisons d'adopter un régime végétalien. Mais la santé, c'est quelque chose d'assez polémique parce qu'il y a plein d'études sur ce sujet, des études qui parfois se contredisent. J'avais pas vraiment envie d'entrer dans les détails et d'en parler dans cet épisode. Personnellement, quand je suis passé à un régime cent pour cent végétal, c'est vrai que j'ai vu certains effets sur ma santé, des effets qui étaient assez inattendus parce que ce n'était pas du tout pour ça que j'avais décidé de changer mon alimentation. Mais après quelques mois, je me suis rendu compte que globalement j'avais plus d'énergie.
Par exemple, le matin, j'ai plus besoin de boire de café. Quand je me réveille, je suis déjà plein d'énergie et ça, c'est assez différent de comment je me sentais avant parce que avant, j'avais systématiquement besoin de boire un café pour me réveiller. Et maintenant, c'est plus le cas À mon avis, c'est lié à des questions de digestion Je digère mieux parce que je mange des choses qui sont moins lourdes et tout ça, ça me permet également de faire du sport, j'ai plein d'énergie pour faire du sport, je m'entraîne quatre fois par semaine à la salle donc voilà, c'est vrai qu'il y a beaucoup de bénéfices. Je sais pas dans quelle mesure ce sont des choses qui sont liées plutôt à des effets placebo ou alors à des vrais bénéfices sur la santé. Mais voilà, en tout cas, pour moi, ça marche, donc j'en suis très content.
Merci Noah de m'avoir rappelé ça. Ça m'a permis de faire encore un peu de prosélytisme pro végan. Voilà, maintenant, je vais fermer la parenthèse et on va pouvoir attaquer notre sujet du jour. Comme vous le savez peut-être si vous suivez un peu l'actualité politique, ce week-end, ça va être un moment assez important pour les citoyens européens parce qu'ils vont aller élire les membres du Parlement européen. Ils vont aller élire leurs représentants.
Mais c'est vrai que depuis quelques années, il y a de plus en plus de défiance vis-à-vis de l'Union européenne. Il y a de plus en plus de citoyens qui se demandent si l'Union européenne est bien utile, qui fait que l'abstention à ces élections est de plus en plus élevée. Les premières élections européennes ont eu lieu en mille-neuf-cent-soixante-dix-neuf et à ce moment-là, il y avait trente-neuf pour cent d'abstention en France. Par contre, aux dernières élections, en deux-mille-quatorze, l'abstention était de cinquante-huit pour cent. Autrement dit, la majorité des Français en âge de voter ne s'est pas déplacée pour voter à ces élections.
Il y a eu une abstention assez énorme et les sondages prévoient que cette année, ça va être plus ou moins la même chose. Et depuis quelques années, il y a de plus en plus de signes qui illustrent cette défiance vis-à-vis de l'Union européenne, notamment le Brexit. Alors on peut se demander pourquoi il y a un tel désamour de l'Union européenne Pourquoi une partie des citoyens ne se reconnaît plus dans cette union politique et monétaire Alors dans cet épisode, on va s'intéresser un peu à cette question. Je vais pas vous faire toute l'histoire détaillée de la construction européenne parce que ça serait assez technique et peut-être ennuyeux pour une partie d'entre vous. En plus, ce sont des informations que vous pouvez trouver très facilement en ligne.
Moi, je vais plutôt vous parler de mon histoire personnelle avec l'Union européenne Je vais vous décrire l'Union européenne à travers mes propres yeux comment je l'ai découverte et ce qu'elle m'a permis de faire concrètement tout au long de ma vie. Parce que c'est vrai que quand on fait partie d'un État membre de l'Union européenne, on a un peu cette double citoyenneté. D'un côté, on est citoyen de notre pays, donc moi je suis citoyen français, mais de l'autre, on est aussi citoyen de l'Union européenne. Et ce que je vais essayer de vous montrer dans cet épisode, c'est à quel moment je me sens plutôt français et à quel moment je me sens européen. Alors avant de commencer, je vais faire une petite remarque.
Quand je dis européen, évidemment, c'est un raccourci pour dire citoyen de l'Union européenne. Ici, je ne fais pas référence à la définition géographique de l'Europe, mais plutôt à l'Union européenne. Voilà, je préfère faire cette petite précision parce que parfois, ce n'est pas vraiment clair pour certaines personnes. Donc voilà, quand je dis européen, je fais référence à l'Union européenne et pas au continent européen. Quand j'étais petit, l'Union européenne, pour moi, c'était quelque chose d'assez abstrait.
J'en entendais parler aux informations à la télé et puis à l'école. Et pendant les cours d'histoire, bon, je ne sais pas comment c'est dans les autres pays, sur les autres continents, mais en France, on passe beaucoup de temps à étudier les différentes guerres. Parce que c'est vrai que la France a passé une grande partie de son histoire à faire la guerre à ses voisins. À l'Angleterre, notamment avec la célèbre guerre de cent ans aux quatorzième et quinzième siècles. Et puis plus tard avec les guerres napoléoniennes dans toute l'Europe.
Et enfin, au vingtième siècle, les deux guerres mondiales qui opposaient au départ la France et l'Allemagne. Après le massacre de Après le massacre de la Seconde Guerre mondiale et ses soixante millions de victimes, Tout ça, c'est arrêté un peu par magie Enfin pas vraiment par magie mais plutôt grâce à la création d'une communauté européenne L'idée ici, c'était de reprendre cette phrase de Montesquieu qui dit le commerce adoucit les moeurs. C'est vrai que pendant longtemps, les guerres étaient motivées par une stratégie de conquête des territoires des adversaires parce que les pays pensaient que en prenant ces territoires, ils allaient pouvoir s'enrichir et avoir plus de ressources. Mais malheureusement, ça n'a pas très bien marché et surtout, ça coûtait énormément de vies et de ressources de faire la guerre. Alors les dirigeants européens, à partir des années cinquante, ont décidé de changer un peu de stratégie et de créer une communauté qui serait plutôt fondée sur une union économique.
Cette union économique a vu le jour en mille-neuf-cent-cinquante-et-un, en partie grâce à l'initiative du ministre français des Affaires étrangères Robert Schuman et du commissaire Jean Money. Leur idée, c'était de créer une communauté européenne du charbon et de l'acier parce que à l'époque, c'était deux ressources stratégiques pour l'industrie. Cette première union économique, elle a été faite entre la France, l'Allemagne de l'Ouest, l'Italie et le Benelux. Quand on dit le Benelux, c'est un groupe de trois pays, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. Ça, cette première communauté européenne du charbon et de l'acier, elle a permis de poser les bases d'une coopération entre pays européens.
Comme ces pays européens avaient des intérêts économiques communs, ils ont décidé de coopérer au lieu de se faire la guerre. Et puis, quelques années plus tard, en mille-neuf-cent-cinquante-sept, ils ont signé le traité de Rome. Et ce traité de Rome, ça a permis de créer la communauté économique européenne avec quatre institutions Ces institutions ont permis d'approfondir les compétences de cette communauté économique Et ensuite, la stratégie, ça a été d'accepter plus de pays pour élargir cette communauté avec un premier élargissement en mille-neuf-cent-soixante-treize qui a permis au Royaume-Uni, à l'Irlande et au Danemark de rejoindre cette communauté économique européenne. Ensuite, les dirigeants européens ont décidé de donner une dimension plus politique à cette communauté en organisant en mille-neuf-cent-soixante-dix-neuf les premières élections du Parlement européen au suffrage universel direct Autrement dit, les citoyens des États membres ont pu voter pour élire directement leurs représentants Un peu plus tard, en mille-neuf-cent-quatre-vingt-cinq, il y a eu les célèbres accords de Schengen qui ont permis de créer un espace de libre circulation à l'intérieur des frontières européennes. Autrement dit, il n'y avait plus besoin de passeport pour aller d'un État membre à l'autre.
Ça, ça s'est mis en place un peu plus tard, dix ans plus tard parce qu'évidemment, il y avait beaucoup de contraintes techniques et beaucoup de choses à tester avant de pouvoir implémenter ces accords. Et puis, en mille-neuf-cent-quatre-vingt-douze, il y a eu le traité de Maastricht qui a permis de créer véritablement l'Union européenne. C'est à ce moment-là que l'Union européenne a adopté son nom actuel. Et le traité a également annoncé le passage à une monnaie unique, l'euro. Ça aussi, ça a pris un peu de temps et le délai qui a été fixé à cette époque, c'était un délai de dix ans.
Ça, ce sont les grandes étapes de la création de l'Union européenne dont je me rappelle grâce à mes cours d'histoire. Bon, pour être totalement honnête, j'ai dû réviser un petit peu avant de faire cet épisode parce que je me rappelais pas forcément des dates exactes. Mais on peut dire que de ce point de vue, l'Union européenne, ça a été une belle réussite, ça a vraiment permis de remplir cet objectif et d'assurer la paix dans cette zone de l'Europe Par contre, l'autre chose à côté de ça qui m'a marqué pendant mes cours d'histoire c'est la complexité de ce processus Aujourd'hui, il existe sept institutions dans l'Union européenne, les, en tout cas celles qui sont les plus importantes. On a la Commission européenne, le Parlement européen, le Conseil de l'Union européenne, le Conseil européen, la Cour de justice de l'Union européenne, la Cour des comptes européennes et la Banque centrale européenne. Avec tout ça, c'est parfois un peu difficile de s'y retrouver pour les citoyens.
Ah oui, ça, c'est une expression. Quand on dit c'est difficile de s'y retrouver donc si c'est s apostrophe y, ça veut dire qu'il y a beaucoup d'éléments, c'est un peu le bazar donc c'est difficile à comprendre. C'est difficile de s'y retrouver. C'est difficile pour les citoyens de s'y retrouver parce qu'il y a énormément d'institutions différentes, des institutions qui ont changé de nom au cours de leur histoire et globalement, le fonctionnement de l'Union européenne est assez opaque pour beaucoup de citoyens. En tout cas, je sais que pour beaucoup de Français, c'est assez opaque.
Ah oui, opaque, c'est un adjectif, c'est le contraire de transparent. Peut-être que je vous en ai déjà parlé dans un épisode. Opaque, ça veut dire que quelque chose n'est pas clair, quelque chose n'est pas transparent. Par exemple, on accuse souvent l'Union européenne d'être une union de technocrates, des personnes qui sont des experts qui prennent des décisions très techniques mais qui ne sont pas forcément là pour servir les intérêts des citoyens de l'Union européenne. On entend aux informations que des décisions ont été prises à Bruxelles, donc cette capitale de l'Union européenne en Belgique.
Et les citoyens ont l'impression de ne pas vraiment avoir d'influence sur ces décisions. Ils ont l'impression que tout ça est fait sans leur accord. Et d'ailleurs, certains pensent que la France perd sa souveraineté à cause de l'Union européenne et que qu'aujourd'hui, elle n'est plus capable de prendre ses propres décisions parce que tout est décidé à Bruxelles. Alors tout ça, ça peut sembler assez abstrait. En tout cas, moi, quand j'étais plus jeune, ça me semblait abstrait.
Mais en deux-mille-deux, ça a vraiment changé et l'Union européenne, soudainement, est devenue à mes yeux quelque chose de très concret. En mille-neuf-cent-quatre-vingt-dix-neuf, onze pays ont officiellement adopté une monnaie unique l'euro. Et un peu plus tard, la Grèce a elle aussi rejoint cette nouvelle zone euro Alors moi, en 1999, j'avais dix ans donc ça, ça m'intéressait pas trop. Par contre, le premier janvier deux-mille-deux, c'est devenu très concret parce que à cette date, la transition a été officielle en France et les premières pièces et les premiers billets en euros ont commencé à circuler. Donc moi, j'avais treize ans à cette époque et j'ai reçu, je me rappelle très bien, j'ai reçu mes premiers euros en pièces et en billets.
C'est mon grand-père qui me les a offerts. Donc à ce moment-là, je me suis rendu compte qu'il y avait quelque chose qui était en train de changer Parce que par exemple sur ces pièces, on pouvait voir les différents, les symboles de différents pays de la zone euro, les autres pays européens. Donc je me rappelle que j'ai eu ce sentiment pour la première fois d'appartenir à une communauté qui dépassait les frontières de la France. C'est devenu quelque chose de très concret à mes yeux. Je me rappelle aussi les prix ont changé dans les magasins donc on a arrêté d'afficher les prix en francs et on les a affichés en euros.
Au moment de cette transition, le taux de change, c'était un euro pour 6 virgule 6 francs. Donc pour acheter un euro, il fallait donner environ 6 virgule 6 francs Vous imaginez bien que c'était pas facile de calculer tout ça Donc une façon plus simple de le faire, je me rappelle, c'était de se dire que pour avoir quinze euros, il fallait donner cent francs que cent francs équivalait à quinze euros. Je garde d'assez bons souvenirs de cette époque, il y avait des choses un peu bizarres. Par exemple, pendant quelques mois, quand on payait dans un commerce avec des francs, le commerçant nous rendait la monnaie en euros. Ah oui, ça, rendre la monnaie, c'est par exemple quand quelque chose coûte huit euros, vous donnez un billet de dix euros et la, le commerçant vous rend deux euros.
Ça, ça s'appelle rendre la monnaie. Donc pour assurer cette transition, pour remplacer les francs par des euros, dans les commerces, il a été possible pendant quelques semaines de payer en francs et en échange, les commerçants nous rendaient la monnaie en euros. Tout ça, pour moi, en tant qu'enfant, c'était assez cool, c'était nouveau, il y avait des choses qui changeaient. Donc à ce moment-là, je me suis rendu compte de la dimension économique de l'Union européenne. Je me suis rendu compte que l'Union européenne avait une véritable influence sur ma vie quotidienne en France.
Ensuite, quelques années plus tard, en deux-mille-cinq, quand j'étais au lycée, il y a un autre événement qui m'a fait prendre conscience de l'importance de l'Union européenne. À cette époque, l'Union européenne voulait adopter une constitution pour améliorer son fonctionnement parce qu'il y avait vingt-cinq États membres donc ça devenait difficile de gouverner avec les institutions qui étaient en place à l'époque. Donc pour faciliter tout ça, l'Union européenne a voulu se doter d'une Constitution. Pour la valider, chaque État membre devait accepter cette Constitution soit par vote parlementaire, donc à l'Assemblée, soit par référendum. Et en France, le président de l'époque Jacques Chirac a choisi le référendum.
Tous les grands partis de l'époque, le Parti socialiste, l'UMP, et caetera, ont appelé à voter oui. Ils ont fait campagne pour que les Français acceptent cette constitution européenne. Moi, j'étais pas en âge de voter parce que j'avais seulement quinze ans mais avec ce que j'entendais aux informations et avec ce que j'avais appris pendant mes cours d'histoire ça me semblait être plutôt une bonne idée d'adopter une constitution européenne Par contre, j'avais un ami qui était plus âgé que moi il avait deux ans de plus que moi et cet ami, il était très engagé dans la campagne pour le non Lui, il voulait absolument que la France refuse d'adopter cette nouvelle Constitution. Son principal argument, c'était de dire que cette Constitution avait une vision trop libérale de l'Union européenne. Et c'est vrai que quand on regardait dans le texte, on voyait souvent apparaître les termes marché libre, concurrence libre et d'ailleurs, on parlait plus souvent de consommateurs que de citoyens.
Donc c'était clair avec cette constitution que la priorité, c'était vraiment l'économie et la concurrence entre les pays et pas forcément une véritable union politique avec des objectifs communs. Moi, j'étais assez crédule, crédule, ça veut dire qu'on croit facilement ce qu'on nous dit. Et j'ai fait confiance à mon ami parce que je trouvais qu'il avait des arguments vraiment convaincants donc si j'avais été en âge de voter j'aurais certainement voté non mais heureusement, ce n'était pas le cas donc j'ai pas voté à ces élections. Simplement, je me suis rendu compte à ce moment-là que l'Union européenne avait aussi une véritable dimension politique parce que ça impliquait que les citoyens votent et fassent des choix assez concrets quant à leur avenir Plus tard, j'ai eu la chance de voter à deux élections européennes J'ai voté en deux-mille-neuf et en deux-mille-quatorze pour élire les membres du Parlement européen. Et ce week-end, je vais participer à ma troisième élection européenne.
Mais c'est un peu plus tard, à dix-neuf ans, que je me suis rendu compte de tous les avantages de l'Union européenne. À dix-neuf ans, j'ai fait mon premier voyage à l'étranger parce que je voulais améliorer mon anglais avec un ami. Au départ, on avait pour idée de partir à Londres, mais quand on a regardé les prix de la vie sur place, on s'est dit que c'était peut-être pas raisonnable. On a cherché la deuxième ville la plus dynamique au Royaume-Uni après Londres et on a vu que c'était Glasgow. Donc c'est là qu'on a décidé de partir pour trois semaines.
Et une fois qu'on a pris cette décision, ça a été très facile à faire, notamment parce qu'on n'avait pas besoin de passeport grâce justement à cet espace Schengen dans lequel on peut voyager librement Et puis parce que depuis quelques années, il existait des compagnies aériennes low cost donc oui, on utilise le terme anglais, on dit low cost et je me rappelle qu'on a acheté des billets chez Ryanair qui n'étaient vraiment pas chers parce qu'on a payé, il me semble, soixante euros pour l'aller-retour. Donc voilà, on a acheté tout ça sur Internet, on a réservé une auberge de jeunesse et on est parti à Glasgow en été. A été une expérience géniale. On a rencontré beaucoup de personnes de pays différents. Ça m'a permis d'apprendre des mots d'anglais que j'avais jamais vu à l'école mais qui sont très utiles Bref, ça a été un peu comme dans ce film l'auberge espagnole ce film culte dont je vous ai déjà parlé parce que j'ai fait une vidéo sur ce sujet.
C'était vraiment un mélange de culture et ça a changé ma vision du monde. Ça m'a donné envie de voyager et de découvrir les autres pays de mes voisins européens. Évidemment, ça aurait pu être le cas si j'avais voyagé dans un pays à l'extérieur de l'Union européenne. Simplement, en tant qu'étudiant, c'était plus facile pour moi de rester dans l'Union européenne parce que c'était moins cher, ça demandait pas de démarche administrative particulière. Et ça, c'est une vraie chance à mon avis qu'ont les jeunes Européens.
Il y a beaucoup de programmes et d'initiatives, notamment le programme Erasmus qui permettent de faire ses études dans d'autres pays de l'Union européenne et de découvrir des cultures différentes. Ça, c'est vraiment génial et c'est une grande chance qu'on a en Europe à mon avis. D'ailleurs, j'en ai profité parce que j'ai passé pendant mes études j'ai passé un an à Londres et là aussi, ça m'a permis de beaucoup apprendre Bon, c'était pas dans le cadre du programme Erasmus mais c'était vraiment une expérience très enrichissante. À ce moment-là, avec ce premier voyage et ensuite mes études à Londres, j'ai vraiment pris conscience de cette dimension sociale et culturelle de l'Union européenne, de notre histoire commune et de certaines valeurs qu'on partage. Aujourd'hui, je dois dire que j'ai vraiment l'impression d'être un citoyen européen.
J'ai visité plus de la moitié des pays de l'Union européenne, quatorze. Et quand je vais dans ces pays, il n'y a pas de dépaysement comme quand j'étais aux États-Unis ou en Asie. Je trouve que toutes les villes européennes ont certains points communs, que ce soit au niveau architectural, au niveau de leur organisation, au niveau de l'urbanisme ce qui fait que quand je suis en Europe, je me sens toujours un peu chez moi. Alors certes, les langues sont différentes mais c'est vrai que grâce à l'anglais, ça reste assez facile de communiquer et de vivre dans ces différents pays. Comme vous le savez aujourd'hui, je vis en Pologne, ça va faire bientôt cinq ans que j'y habite, donc dans un autre pays de l'Union européenne.
J'y ai créé une entreprise Mes meilleurs amis sont dans trois pays différents la France, l'Allemagne et la Pologne Grâce à l'Union européenne, c'est très facile pour nous de se, d'aller se voir, de passer du temps chez les uns et chez les autres. Bref, j'ai vraiment un attachement profond pour l'Union européenne et je me sens européen. C'est pour ça que je suis assez triste depuis quelques années de voir cette division qui est en train de se dessiner en Europe avec les pro-européens d'un côté et les anti-européens de l'autre C'est ça qui explique en partie la décision du Brexit qui m'attriste beaucoup et puis aussi la montée de certains partis populistes. D'un côté, je comprends que certaines personnes se sentent exclues de cette Union européenne, des personnes qui n'ont peut-être pas eu la chance de voyager dans ces autres pays, qui sont dans une situation économique précaire et qui ont l'impression que la concurrence des autres pays européens leur est défavorable. Il y a aussi beaucoup de partis politiques qui agitent la menace de l'immigration, qui disent que avec l'Union européenne, c'est très facile pour les migrants d'autres pays d'entrer et de venir leur voler leur travail, voler entre guillemets.
Je comprends tous ces arguments mais je trouve que c'est dommage qu'à mes yeux, l'Union européenne a déjà fait ses preuves. Elle a déjà prouvé qu'elle était capable d'assurer la paix entre les pays membres de cette communauté. Et ça, quand on regarde l'histoire, ce n'était pas gagné. Donc j'espère que cette tendance va s'inverser et que les citoyens européens vont continuer de soutenir la construction de l'Union européenne. Certes, il y a sûrement beaucoup de choses à changer par exemple au niveau des décisions économiques Mais l'idée initiale, l'idée de construire une communauté qui permette d'assurer la paix, Je pense qu'elle est toujours aussi vitale aujourd'hui Voilà, on verra ce week-end ce que les citoyens européens auront décidé, on verra les résultats des différentes élections.
Je pense aller faire une petite vidéo à l'ambassade française à Varsovie parce que je vais aller voter là bas et je vais essayer de faire quelques interviews des Français que je vais rencontrer. Je posterai la vidéo mardi prochain sur YouTube. Bon, je suis pas sûr d'en être capable mais je le dis publiquement pour m'engager à le faire comme ça, ce sera une source de motivation supplémentaire. Avant de terminer cet épisode, je voulais vous rappeler que les inscriptions pour mon programme Build a Strong Core seront ouvertes la semaine prochaine à partir de lundi prochain Vous pourrez rejoindre le programme Ce programme, il est plus complet que le podcast parce qu'il y a une trentaine de leçons en vidéo qui sont très structurées avec de la grammaire, de la phonétique, des exercices pour s'entraîner. Et à côté de ça, il y a également une communauté privée comme l'Union européenne avec les membres du programme pour me poser vos questions directement et puis surtout pour se soutenir mutuellement pour faire des progrès et aller au bout de ce programme.
Si ça vous intéresse, je vous encourage à visiter mon site pour voir tous les détails ou à m'envoyer un email si vous avez des questions. Et sinon, bien entendu, vous pouvez continuer d'écouter le podcast et de lire les transcriptions gratuitement. Pour terminer et pour respecter la parité, cette fois, on va écouter le témoignage d'une auditrice du podcast.
Bonjour Hugo, je m'appelle Holly, je viens de l'Angleterre et je suis en train de faire mes au lycée. En fait, j'ai commencé à apprendre le français quand j'avais environ cinq ans et bien que j'ai été élevée en Angleterre, j'ai aussi des membres de ma famille qui vivent au luxembourg et à genève et qui parlent le français Je n'ai pas toujours été inspirée par la langue en fait. Au début de l'école secondaire, j'avais des notes très basses en français et je pense que si je n'avais pas eu l'obligation de continuer avec une langue pour mes GCSE, Les GCSE, ils sont l'équivalent du privé. En fait, je je pense que j'aurais arrêté d'apprendre le français complètement. Mais c'est grâce à ça que j'ai trouvé ma passion.
J'ai travaillé dur et ça m'a donné la confiance de continuer avec le français au lycée. Cependant, j'ai redécouvert sa difficulté pendant ma première année au lycée. À la fin de l'année mes résultats n'ont pas été assez bons pour poursuivre avec la deuxième année donc j'ai choisi de persévérer et de redoubler. Maintenant, je suis très proche de passer mes examens de et j'ai postulé pour étudier le français à l'université en septembre. L'été dernier, je suis allée à Montpellier et j'ai passé trois semaines dans une école de langues pour améliorer mon français c'était une expérience incroyable dans laquelle j'ai rencontré beaucoup de nouveaux amis qui venaient de beaucoup de différents pays comme l'Italie, la Suisse, l'Allemagne, les États-Unis, et caetera.
Et je suis restée en contact avec eux sur les réseaux sociaux. J'ai aussi une correspondante qui habite en normandie et après avoir passé mes trois semaines à montpellier j'ai rendu visite à elle et sa famille ça que je trouve malheureux c'est que en angleterre la popularité des langues y compris du français, est en déclin. Je pense que c'est parce que choisir une langue au niveau du GCSE, ce n'est pas encore obligatoire et les étudiants de de treize à quatorze ans ne choisissent pas les langues à cause de la perception de leurs difficultés Et ça, je pense que ça décourage les étudiants en fait. C'est aussi, je pense que c'est aussi que presque tous les membres peuvent parler en anglais et malheureusement les anglais ne pensent pas qu'il soit nécessaire d'apprendre d'autres langues, mais je pense qu'il y a un besoin croissant de personnes bilingues dans le mode du travail et je crois qu'il faut rester unis, certes avec la situation très précaire de l'Angleterre en ce moment. Apprendre une langue n'est pas facile.
Il faut être déterminé et persévérant bien sûr on fait des erreurs mais c'est très naturel et ça va prendre son temps surtout si on ne vit pas dans un pays francophone il est nécessaire d'être patient et de faire des progrès peu à peu mais le résultat est très gratifiant et en y réfléchissant, je suis très heureuse d'avoir trouvé ma passion dans les langues et je suis prête à faire encore plus de progrès avant que je finisse ton enregistrement je veux te remercier. J'ai j'ai écouté quotidiennement tes podcasts depuis plus de une année quand je me maquille le matin. Tes podcasts n'ont pas seulement amélioré ma compréhension orale, mais aussi ils m'ont aidé avec ma confiance pour parler des sujets très intéressants et captivants. Merci beaucoup, au revoir.
Merci Holly pour ton témoignage. Je trouve que toi aussi, tu as un très très bon niveau de français. À mon avis, tu vas avoir aucun problème pour réussir ton et je vois aussi que tu es vraiment motivé et que tu as une bonne discipline, une bonne stratégie parce que tu as noué des liens, autrement dit, tu as créé différents contacts en te faisant des amis à l'école de langue de Montpellier et également ta correspondante. Ça, Ça, je pense que c'est quelque chose d'essentiel quand on apprend une langue d'avoir des liens avec cette langue et en particulier de connaître des gens qui la parlent et avec lesquels on peut communiquer régulièrement. Je partage complètement ton avis sur l'apprentissage des langues, il faut être patient et c'est vrai qu'ensuite les résultats sont très gratifiants.
Merci encore une fois d'avoir pris le temps de faire cet enregistrement et merci plus généralement à tous les auditeurs et toutes les auditrices du podcast. Merci pour vos commentaires sur Facebook, sur iTunes. Je les lis tous et ça me fait énormément plaisir de voir comment ce podcast vous aide dans votre apprentissage du français. Donc continuez de m'écrire, pour moi, c'est une grosse source de motivation. On se retrouve dans deux semaines pour un nouvel épisode et en attendant, n'oubliez pas de faire un peu de français tous les jours.
À bientôt, ciao