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Salut à tous et à toutes, c'est Hugo et je vous souhaite la bienvenue pour ce nouvel épisode. Si c'est la première fois que vous m'écoutez, sachez que ce podcast est fait pour les personnes qui apprennent le français et qui ont un niveau intermédiaire. Dans ce podcast, j'essaye de vous parler de différents sujets que je trouve intéressants et je vous parle seulement en français pour vous aider à améliorer votre compréhension orale du français. Et pour commencer cet épisode, je vais vous faire écouter un enregistrement que j'ai reçu de la part d'une auditrice du podcast qui s'appelle Massoumé. Massoumé, c'est une fidèle auditrice parce qu'elle m'avait déjà envoyé un email en janvier.

Donc voilà, ça veut dire qu'elle écoute le podcast depuis un certain temps. Massoumé a une vie très intéressante parce qu'elle est née en Iran, mais elle a la nationalité américaine et actuellement elle vit en Australie.

Cher Hugo, merci beaucoup d'être si généreux avec ton temps et ton effort. Ton podcast sont un cadeau que j'apprécie beaucoup et j'apprends un peu le français chaque fois que je les écoute. Je souhaite vraiment que tout le français parle plus comme toi. Ton accent est très clair et je comprends tout ce que tu dis. J'apprécie aussi tes sujets choisis et apprendre quelque chose de nouveau chaque fois que je t'écoute.

Puis-je suggérer un sujet d'entrée t'écoute. Puis-je suggérer un sujet d'intérêt J'admire l'un de ton compatriote depuis quelques années maintenant. Connais-tu Matthew Record Il a un célèbre livre que j'adore, l'art du bonheur. Je pense que c'est un sujet fascinant qui pourrait intéresser tout le monde. Merci encore pour tout ce que tu fais et j'espère que tu vas passer d'excellence Macron.

Massume.

Merci beaucoup Massume pour ton enregistrement. Ça me fait très plaisir d'entendre que tu apprécies le podcast et que tu le trouves utile. Je sais qu'il y a beaucoup d'auditeurs qui aimeraient que tous les Français parlent comme moi parce que ça rendrait leur apprentissage du français plus facile. Mais malheureusement, comme vous le savez, ça n'est pas le cas. Et d'ailleurs, si c'était le cas, moi je serais peut-être au chômage.

C'est vrai que j'adapte un peu ma façon de parler pour que ce soit plus facile à comprendre. Mais progressivement, au fur et à mesure des épisodes, vous avez peut-être remarqué que j'essaye de parler un peu plus vite parce que je sais que vous faites des progrès en écoutant ce podcast. Donc moi, je vais essayer d'adapter mon niveau et de progresser avec vous. Bref, je sais que c'est difficile de comprendre les Français. Il y a plusieurs raisons pour ça et c'est d'ailleurs une des leçons qu'il va y avoir dans mon programme Vous savez peut-être que je travaille actuellement sur un programme que je vais vendre sur mon site normalement au mois de septembre si tout va bien.

Et dans la première semaine de ce programme, il y a une leçon qui explique pourquoi ça semble si difficile de comprendre les Français quand ils parlent Et comment faire pour dépasser, pour surmonter cette difficulté Comme vous l'imaginez, il n'y a pas de solution magique. Moi, en général, je ne crois pas aux solutions magiques. Il faut, comme je le répète souvent, passer beaucoup de temps avec la langue et essayer de tolérer l'ambiguïté. Tolérer l'ambiguïté, ça veut dire accepter de ne pas tout comprendre. Quand on apprend une langue, c'est normal de ne pas comprendre cent pour cent de ce qu'on entend et il ne faut pas paniquer.

Il faut essayer de se concentrer sur les mots qu'on comprend pour donner du sens à la phrase. Et en général, notre cerveau est très bon pour ça. Notre cerveau a cette capacité à interpréter les éléments pour leur donner du sens. Donc ne paniquez pas, faites confiance à votre cerveau. Concentrez-vous sur le message de la personne qui parle.

Et petit à petit, en progressant, ça va devenir de plus en plus facile pour vous de comprendre les Français. Ma Soumet, dans son enregistrement, elle parle d'un de mes compatriotes, c'est-à-dire d'un autre français qui s'appelle Matthieu Ricard. Je vous ai déjà parlé de Matthieu Ricard dans l'épisode vingt-six du podcast. C'était l'épisode sur les huit choses que font les gens heureux. Et Matthieu Ricard, c'est quelqu'un de vraiment très intéressant.

C'est un docteur en génétique cellulaire, mais il s'intéresse surtout beaucoup à la spiritualité. Et d'ailleurs, il s'est installé dans l'Himalaya quand il avait vingt-six ans et il est devenu un moine bouddhiste quelques années plus tard. C'est quelqu'un qui s'intéresse beaucoup aux questions sur l'altruisme, la compassion, le bonheur, la méditation, Et sur internet, vous pouvez trouver beaucoup d'articles, de vidéos, d'interviews avec lui dans lesquels vous allez pouvoir découvrir sa pensée. Et si ce sont des sujets qui vous intéressent, je vous encourage vraiment à le faire. Tapez Matthieu Ricard dans Google et voilà, vous allez trouver plein de choses très intéressantes.

À part ces sujets que j'ai mentionnés, il y a un autre thème qui est très important pour Matthieu Ricard, c'est la défense des animaux et le véganisme. Donc ça, c'est un sujet qui m'intéresse beaucoup moi aussi et dont j'ai décidé de vous parler aujourd'hui. J'ai longtemps hésité avant de faire cet épisode parce que pour moi, c'est quelque chose d'assez personnel car je suis devenu végan il y a deux ans C'est quelque chose qui est très important à mes yeux et j'avais envie de partager ça avec vous de vous expliquer pourquoi et comment je suis devenu végan. Mon but, ça n'est pas de vous convaincre de faire la même chose même si ça me ferait très plaisir de savoir que vous avez décidé d'essayer le véganisme Mon but ici, c'est simplement de partager une histoire personnelle avec vous et j'espère qu'elle va vous intéresser. Quand j'étais petit, j'ai reçu une éducation à la française, une éducation cent pour cent française.

Ça veut dire que pendant les repas, il y avait presque toujours de la viande. En fait, je dirais même qu'il y avait toujours de la viande. À un moment, j'ai arrêté de manger du poisson quand j'avais pourquoi, mais ça a été une réaction vraiment très radicale. Et du jour au lendemain, j'ai décidé d'arrêter complètement le poisson. Je détestais le goût, je trouvais que c'était dégoûtant.

Donc au repas, que ce soit au déjeuner ou au dîner, j'avais toujours de la viande et des légumes. Il faut savoir que la viande a une place très importante dans la cuisine française c'est souvent le plat principal d'un repas Et les Français ont tendance à associer la viande au plaisir et au partage. Par exemple, on organise souvent des barbecues l'été comme aux États-Unis et dans d'autres pays occidentaux. Et le barbecue, c'est l'exemple typique du partage. On cuit la viande tous ensemble sur le barbecue et on la partage entre les différents invités.

Bref, les Français pensent que la viande a une dimension conviviale et qu'un repas festif, un bon repas avec des amis, ça doit être un repas avec de la viande. D'ailleurs, moi, mon plat préféré avant, c'était le steak tartare. Le steak tartare, peut-être que vous connaissez, c'est un steak avec de la viande crue. On dit que la viande est crue quand elle n'est pas cuite. Ça veut dire quand on la mange directement sans la cuire ni au barbecue, ni au 4, ni à la poêle.

Donc le steak tartare, c'est vraiment un plat pour les carnivores. Et à cette époque, j'avais parfois quelques amis végétariens et ma réaction, c'était souvent de me moquer d'eux. C'est quelque chose Bref, on a tendance à ne pas vraiment les prendre au sérieux. Bref, on a tendance à ne pas vraiment les prendre au sérieux Et moi, c'était aussi l'attitude que j'avais à cette époque Plus tard, j'ai compris que me moquer de mes amis végétariens, c'était une façon pour moi de les discréditer pour ne pas les prendre au sérieux et surtout pour ne pas me remettre en cause, pour ne pas questionner la façon dont je mangeais. C'est assez facile pour nous d'accepter que certaines personnes aiment ou n'aiment pas certains goûts, par exemple comme moi qui n'aimais pas le poisson.

Mais c'est plus difficile d'accepter quand quelqu'un questionne la valeur morale de nos choix parce que quand on est face à un végétarien ou un végan, le simple fait qu'il soit présent, sa simple présence peut constituer une forme d'attaque vis-à-vis de nous et vis-à-vis de nos décisions. Et manger, c'est un plaisir donc ce n'est pas quelque chose qu'on a envie de remettre en question. On considère qu'il n'y a pas vraiment de valeur morale là-dedans, que c'est juste une habitude comme conduire une voiture, aller à l'école, sortir avec ses amis, et caetera. Et moi, jusqu'à il y a deux ans, c'était exactement l'attitude que j'avais. J'adorais la viande, j'adorais le goût de la viande J'étais très content d'en manger autant que je voulais et j'avais pas envie que quelqu'un critique ma consommation de viande Mais vous savez peut-être que la meilleure façon de détruire un système c'est de le faire exploser de l'intérieur.

C'est exactement ce qui m'est arrivé. Il y a une végétarienne qui s'est infiltrée dans ma vie. Cette végétarienne, c'était ma copine. Au départ, elle n'avait pas l'air très dangereuse donc je ne me suis pas méfié, je n'ai pas fait attention. À vrai dire, elle ne faisait pas vraiment de commentaires sur mes choix, elle me laissait manger de la viande quand je voulais et elle ne me faisait pas de critiques directes.

Autrement dit, elle avait une très bonne stratégie. Pour moi, c'était assez facile de ne pas faire attention au choix de ma copine parce que elle avait grandi en étant végétarienne. Elle avait été végétarienne toute sa vie parce que ses parents l'avaient élevée comme ça. Donc pour moi, c'était simplement une question d'éducation, une sorte de différence culturelle. Donc j'y faisais pas vraiment attention.

Mais progressivement, les ennuis ont commencé à arriver. On s'est mis à parler un peu plus souvent de ce sujet de la consommation de viande. Et c'est vrai qu'au fur et à mesure des discussions, je me suis rendu compte que ma copine avait des arguments plutôt convaincants, elle avait des bons arguments. Par exemple, parfois, elle me demandait pourquoi j'adorais tellement les chiens et les chats mais je mangeais des cochons, c'est-à-dire du porc. Parce que les études montrent que les cochons sont plus intelligents que les chiens.

Donc c'est un peu bizarre de considérer certains animaux comme des animaux domestiques et de les traiter comme des membres de la famille. Et d'un autre côté de considérer d'autres espèces animales comme de la nourriture. C'est vrai que ça ne nous viendrait pas à l'esprit de manger des membres de notre famille En plus, il faut savoir que je suis quelqu'un qui adore les animaux J'ai toujours eu des chiens et des chats à la maison. Donc pour moi, c'était horrible d'imaginer que dans certains pays, les gens mangeaient des chiens et des chats. Mais c'est vrai que quand on y pense, c'est tout aussi bizarre de manger des cochons, des lapins, des poulets ou des boeufs que de manger des chiens ou des chats.

C'est simplement une différence qui est culturelle. Objectivement, ça n'est pas plus bizarre de manger un chien que de manger un cochon. Donc pourquoi dans un cas, c'était une chose que je trouvais horrible et dans l'autre une chose qui me semblait tout à fait normale Avec ce genre de questions, ma copine a commencé à semer le doute en moi. Semer le doute, c'est une très jolie expression. Semer, c'est un verbe qu'on utilise par exemple quand vous prenez des graines pour faire pousser quelque chose.

Vous C'est la même chose avec semer le doute. Quelqu C'est la même chose avec semer le doute. Quelqu'un commence à vous poser quelques questions et il y a le doute qui naît dans votre tête. Et avec le temps, ce doute devient de plus en plus grand. C'est ça l'expression semer le doute.

J'ai commencé à me poser pas mal de questions et une autre chose qui m'a vraiment convaincu à cette époque c'est quand ma copine m'a encouragé à regarder des vidéos de ce qui se passe dans les abattoirs. Les abattoirs, ce sont ces endroits à l'extérieur des villes dans lesquelles les animaux sont tués pour fabriquer de la viande. Ça vient du verbe abattre qui veut dire tuer. Et il faut savoir qu'en France, il y a une association qui s'est spécialisée dans la diffusion de vidéos filmées dans des abattoirs. C'est une association qui s'appelle L214.

Donc c'était très facile pour moi de trouver ces vidéos et de voir exactement ce qui se passait dans les abattoirs. Là, avec ces vidéos, je les ai regardées très attentivement, je les ai regardées en détail et ça a fait l'effet d'un électrochoc. Ça a été un vrai électrochoc pour moi parce que sur ces images, j'ai vu des créatures sensibles qui avaient peur et qui souffraient, qui souffraient énormément. Donc avec ces discussions et après avoir vu ces vidéos, j'ai commencé à me poser de plus en plus de questions. On peut dire que le doute a vraiment grandi en moi.

C'est devenu de plus en plus difficile de manger de la viande. Ma première décision, ça a été d'arrêter d'acheter de la viande quand je faisais mes courses donc de ne plus acheter de viande au supermarché. Mais ça ne veut pas dire que je me privais complètement de manger de la viande. Ah oui, ça, se priver de, c'est un verbe qui veut dire s'interdire de faire quelque chose. Donc moi, je ne me privais pas de manger de la viande, je ne m'interdisais pas de manger de la viande quand j'allais au restaurant par exemple.

Si je voyais un plat à base de viande qui me plaisait, je m'autorisais encore à le commander. J'arrivais encore, on peut dire, à faire la distinction dans ma tête entre les animaux que j'avais vus sur ces vidéos dans les abattoirs et la viande qui était dans mon assiette. En fait, c'est très facile de faire cette distinction parce que tout est organisé dans nos sociétés pour qu'on ne fasse pas le lien, qu'on ne fasse pas la connexion entre les animaux d'un côté et la viande de l'autre. D'ailleurs, vous voyez qu'il y a deux mots différents. On ne dit pas je mange des animaux mais je mange de la viande.

Et quand on voit ces produits au supermarché, dans les emballages, ça ne ressemble pas du tout à un animal. Donc c'est très facile pour nous d'oublier que quand on mange de la viande, en fait, on est en train de manger un animal. À cette époque, même si je commençais à avoir des doutes, on peut dire que j'étais dans une phase de déni. Je refusais d'accepter la réalité et je me disais que ma copine était trop sensible, que les animaux étaient faits de toute façon pour qu'on les utilise, pour qu'on les mange et que les conditions de production de la viande n'étaient pas si terribles. Et en parallèle, j'ai commencé à lire beaucoup d'articles et de livres sur ce sujet pour essayer de trouver des arguments pour contredire ma copine.

Mais ce qui s'est passé, c'est que plus je lisais, plus je me rendais compte que c'était moi qui avais tort, c'était moi qui me trompais et ma copine avait raison. J'ai découvert beaucoup d'auteurs, dont Matthieu Ricard justement, que j'avais ignoré ou discrédité jusqu'ici parce que c'étaient des personnes qui questionnaient une chose très intime chez moi, c'est-à-dire la nourriture. Car oui, la nourriture, on ne s'en rend pas forcément compte, mais c'est une question qui est très intime pour chacun d'entre nous. Et ce n'est pas quelque chose qu'on a envie de remettre en cause. Au fur et à mesure de ces lectures et des discussions avec ma copine, il y a un conflit intérieur qui a commencé à grandir en moi.

D'un côté, j'avais les souvenirs des repas de famille, des barbecues avec mes amis, de tous ces bons moments manger de la viande. Et de l'autre, j'avais ces images des abattoirs de la souffrance des animaux, Ces textes de philosophes qui me montraient que j'avais tort et que tuer des animaux était quelque chose d'immoral. Donc voilà, j'étais de plus en plus déchiré par un conflit intérieur, une sorte de contradiction que je n'arrivais pas à résoudre. Ça m'a pris un certain temps de comprendre que toute ma vie, j'avais été conditionné pour accepter ce système, pour accepter la consommation de viande comme quelque chose de parfaitement normal et aussi de souhaitable. À l'école et dans ma famille j'ai toujours entendu que la viande était bonne pour la santé qu'il fallait manger de la viande pour être fort et surtout que la viande et les animaux n'avaient aucun rapport que c'étaient deux choses complètement différentes Mais finalement, après un certain temps, après toutes ces lectures et ces conversations, cette incohérence m'est apparue au grand jour.

Elle est devenue évidente à mes yeux. Quand j'allais au supermarché et que je voyais la viande, je commençais à voir les cadavres. Et moins je mangeais de viande, moins j'avais envie d'en manger. Pour moi, ça devenait même impossible au restaurant d'imaginer manger de la viande. C'était quelque chose qui me dégoûtait parce que à chaque fois que je voyais du poulet ou du porc, je pensais à l'animal qui avait été tué pour finir dans mon assiette Et puis il y avait aussi ces nombres terribles que j'avais vus dans les articles, par exemple que soixante milliards d'animaux terrestres c'est quelque chose qui est même impossible à imaginer et qui vraiment donne le vertige.

Surtout, je me demandais comment c'était possible qu'un tel massacre ait lieu dans nos sociétés chaque année dans la plus grande tranquillité et que tout le monde trouve ça parfaitement normal Face à toutes ces contradictions, pour moi, la solution évidente, ça a été de devenir végétarien. Mais un peu plus tard, ma copine, encore elle, a voulu me montrer une vidéo de production de lait D'abord, j'ai refusé parce que je savais très bien quelles seraient les conséquences de regarder cette vidéo Et moi, je n'avais pas envie d'arrêter de boire du lait ou d'arrêter de manger du fromage J'adore le fromage c'était quelque chose qui, aussi, me donnait du plaisir et je n'avais pas envie de renoncer à ce plaisir. En plus, j'étais persuadé, j'étais sûr que quand on prenait du lait de vache, ça ne leur faisait pas de mal J'imaginais la scène dans une ferme un gentil fermier trait la vache, ça veut dire prend le lait de sa vache. Mais la réalité est très différente de cette situation que j'imaginais. Pour produire du lait, une vache a besoin d'être enceinte, elle a besoin d'attendre un bébé.

Ce qui veut dire que systématiquement les éleveurs mettent la vache enceinte autrement dit, ils la violent pour qu'elle attende un bébé et qu'elle soit capable de produire du lait Et une fois que le bébé est né, on le sépare presque immédiatement de sa mère et on le fait manger pour qu'il devienne à son tour de la viande. Après quatre ou cinq années de cette vie horrible, la vache est tuée parce qu'elle n'a plus de force pour continuer à produire du lait. Mais le plus choquant et le plus émouvant pour moi de ce que j'ai vu dans ces vidéos, c'est le moment les vaches sont séparées de leur bébé. On voit les vaches hurler, pleurer et essayer de courir après le bébé que l'agriculteur est en train de kidnapper littéralement. C'est vraiment la preuve de l'instinct maternel très fort qui existe chez les autres animaux, chez les mammifères.

C'est quelque chose qu'on a en commun avec eux et en voyant ces images, c'est vraiment difficile de rester insensible. Évidemment, après avoir vu toutes ces conditions de production et toute cette souffrance, j'ai décidé d'arrêter complètement les produits laitiers. Plus de fromage, plus de yaourt et bien évidemment plus de lait. Mais il ne faut pas croire que ça a été une décision facile pour moi. Rappelez-vous que j'adorais manger de la viande et du fromage.

Donc en abandonnant tout ça, j'avais l'impression de renoncer à tous mes plaisirs. Mais en fait, ce n'est pas parce que quelque chose nous donne du plaisir que c'est moral. Par exemple, on peut imaginer un cleptomane, quelqu'un qui adore voler des choses dans les magasins. Voler lui donne beaucoup de plaisir mais ça n'est pas pour ça qu'il doit continuer de le faire. Et d'ailleurs, s'il se fait arrêter et que sa réponse, c'est de dire oui mais j'adore voler parce que ça me donne du plaisir, je ne pense pas que ça pourra convaincre la police.

Donc c'est un peu la même chose avec la viande et le fromage, même si on adore en manger, on adore le goût, ça n'est pas un argument pour en justifier la consommation. À ce moment-là, on peut dire que je suis devenu végétalien. Ça veut dire que je ne mangeais plus de produits d'origine animale parce que j'ai aussi arrêté de manger des œufs. Mais comme j'ai continué à lire beaucoup de livres sur ce sujet, Après quelque temps, je suis devenu végan. La différence entre le végétalisme et le véganisme, Ça veut dire que, en plus de ne pas manger de produits d'origine animale, on ne consomme pas non plus de vêtements qui sont faits à partir d'animaux, donc pas de cuir, par exemple pour les chaussures ou les sacs, pas de laine, et caetera.

Et puis on évite aussi d'acheter des produits cosmétiques par exemple ou des médicaments qui sont testés sur des animaux. Et enfin, on boycotte toute forme de divertissement basé aussi sur l'exploitation des animaux comme les zoos, les cirques, les parcs aquatiques, et caetera. Donc c'est plus qu'un mode de consommation, c'est plus qu'un style de vie, c'est un engagement total en faveur des animaux Et depuis que je suis devenu végan, on me pose toujours les mêmes questions Donc je vais profiter de cet épisode pour y répondre. D'abord, on me dit que l'homme a toujours exploité les animaux, ça a toujours été comme ça depuis la nuit des temps donc pourquoi est-ce qu'on devrait changer Ça, c'est un peu le même type d'arguments qu'on entendait au moment de l'esclavage. Les personnes qui profitaient de l'esclavage disaient que ça avait toujours existé depuis la Grèce antique et qu'elles ne comprenaient pas pourquoi maintenant il fallait l'abolir Donc là, vous voyez un peu l'absurdité de cet argument.

Ce n'est pas parce que quelque chose a toujours été d'une certaine manière qu'il doit rester de cette manière. Le deuxième argument que j'entends, c'est que les animaux ne sont pas comme nous. C'est vrai que le philosophe français René Descartes considérait les animaux comme des machines que l'homme avait le droit d'exploiter Mais toutes les recherches scientifiques récentes vont dans le sens inverse En fait, les chercheurs montrent que nous sommes construits d'une manière très proche des animaux. Nous avons un système nerveux et des émotions, en tout cas quand on parle des mammifères et des poissons. Ensuite, il y a toujours l'argument de la chaîne alimentaire.

L'homme est au sommet de la chaîne alimentaire donc il a le droit de manger tous les animaux qui sont en dessous de lui. En fait, c'est la loi de la nature. Mais les progrès que nous avons faits grâce à la civilisation nous ont permis de ne plus être dépendants de cette chaîne alimentaire. On est capable de produire suffisamment de nourriture pour nourrir l'ensemble de la population sans avoir besoin de manger des animaux. Au contraire, on gaspille énormément de ressources de céréales et d'eau pour produire de la viande qu'on va manger alors que si on utilisait directement ses ressources pour notre consommation, pour la consommation humaine il n'y aurait plus de problèmes de faim dans le monde.

Tout le monde aurait suffisamment à manger. Et puis, en général, le progrès de la civilisation, c'est d'aller vers plus d'altruisme. Et que les hommes étaient supérieurs aux femmes. Mais grâce au progrès de la civilisation, on s'est rendu compte que ces distinctions étaient ridicules et que tous les membres de l'espèce humaine, peu importe leur sexe, leur couleur de peau ou leur religion, devaient bénéficier des mêmes droits. Et maintenant, on considère que cet altruisme doit s'étendre aux autres espèces, pas seulement à l'espèce humaine mais à toutes les autres espèces qui cohabitent avec nous sur Terre parce que malgré ce qu'on essaye de croire l'homme n'est pas le centre de l'univers et les autres espèces qui sont sur terre ont le droit d'y vivre paisiblement sans se faire exploiter, massacrer par les hommes.

Évidemment, ce que je vous ai présenté là, c'est seulement mon point de vue personnel. Donc vous n'êtes pas obligés de le partager mais j'espère simplement que ça vous aura poussé à vous poser certaines questions si vous n'avez jamais réfléchi à ce sujet et peut-être que vous aurez envie d'en savoir plus. Donc si c'est le cas, je vous invite à m'envoyer un email et je pourrais vous recommander différents textes en français ou en anglais qui, personnellement, m'ont beaucoup inspiré. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. On va s'arrêter là.

Merci de m'avoir écouté et merci à toutes les personnes qui ont laissé des évaluations. Merci aussi à ceux qui partagent mon podcast avec leurs amis ou leurs familles. On est de plus en plus nombreux, il y a de plus en plus d'auditeurs. Donc c'est vraiment génial. Ça me motive à continuer de nouveaux épisodes pour vous aider à apprendre le français de manière naturelle.

Profitez bien de vos vacances si vous êtes en vacances. Si vous êtes au travail, bon courage et on se retrouve dans deux semaines pour un nouvel épisode. À bientôt, ciao

Podcast: InnerFrench
Episode: E48 Pourquoi je suis devenu végan