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Géopolitique, bonjour Pierre Ask.

Bonjour Marion.

Aujourd'hui vous nous parlez de la rivalité entre la Chine et les États-Unis dans le domaine de l'intelligence artificielle.

Dans la foulée de la sensation de l'apparition de Chat GPT, un journal officiel chinois avait tenté l'an dernier de rassurer ses électeurs impressionnés par la percée américaine en intelligence artificielle. Les gens ne doivent pas s'inquiéter exagérément car nous travaillons à rattraper les américains, avait promis le Global Times. La semaine dernière, une start-up de Hangzhou a mis sur le marché la réponse chinoise à chat JPT, elle s'appelle Deep Sick trois, qui affiche des performances comparables, voire supérieures son rival américain, a coûté seulement 6 millions de dollars contre des centaines de millions pour chat JPT, utilise des semi conducteurs moins sophistiqués et consomment beaucoup moins d'énergie. Mais surtout, l'entreprise chinoise a frappé fort, c'est qu'elle a mis son innovation en open source, ce qui signifie que n'importe qui dans le monde peut en copier le code et l'utiliser gratuitement à son profit. De quoi saper le modèle de chat GPT qui devient payant pour ses applications les plus performantes.

Ce que cet épisode révèle, c'est à quel point l'intelligence artificielle est devenue un terrain de rivalité économique, mais aussi géopolitique pour les deux super puissances du vingt-et-unième siècle.

La Chine a-t-elle rattrapé les États-Unis

Alors depuis le premier mandat de Donald Trump suivi et amplifié par Joe Biden, les États-Unis imposent des sanctions technologiques à la Chine. Elle est privée d'accès aux semi-conducteurs les plus sophistiqués, au financement et à la technologie américaine, les entreprises de la tech chinoise sont blacklistées aux États-Unis. Ces obstacles ont assurément créé des problèmes, mais ils ont aussi poussé la Chine à développer ses propres technologies. Xi Jinping en a fait une priorité absolue en investissant des sommes colossales dans la recherche de solutions nationales pour réduire ses dépendances, c'est paradoxalement le pendant chinois du dérisking, la politique des européens et des américains pour ne plus dépendre de la Chine. Rivalité s'applique à tous les domaines technologiques comme on l'a vu dans avec l'équipementier télécom Huawei par exemple, mais l'intelligence artificielle à une dimension particulière.

Et pourquoi

C'est aujourd'hui le coeur de la transformation technologique de tous les secteurs Marion, y compris la défense, les armes de demain seront truffées d'IA, un enjeu stratégique donc. Le mois dernier Alex Carpe PDG de l'entreprise de technologie américaine palantir, très active dans le secteur du renseignement, Déclarer que la révolution de l'IA est américaine, elle est à nous, les entreprises sont américaines, l'argent est américain, il n'y a pas un autre endroit au monde pour nous concurrencer, pas l'Europe qui est anémique et ne pense qu'à réguler, pas la Chine ou la Russie, voudrait créer une entreprise dans ces pays S'exclamait-il avec une bonne dose d'arrogance. Deep Stick trois montrent que la Chine n'a pas dit son dernier mot et si la Silicon Valley demain dopée au trumpisme est plus puissante que jamais, elle a au moins une concurrente de l'autre côté du monde, cette rivalité va structurer le vingt-et-unième siècle pour le meilleur ou pour le pire.

Podcast: Géopolitique
Episode: « Deepseek 3 », la réponse chinoise à Chat GPT relance la rivalité sino-américaine