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France Inter. Aujourd'hui dans affaires sensibles, le Mossad torpille le programme nucléaire iranien. En 2002, le monde découvre que l'Iran conduit à un programme nucléaire clandestin. Officiellement dans un but civil et pacifique, mais beaucoup d'éléments laissent penser aux nations unies que le régime de Téhéran cherche à se doter en vérité de la bombe. Un véritable cauchemar pour Israël, pour qui un Iran nucléarisé constituerait une vraie menace.

Alors que sur le terrain d'une guerre conventionnelle, l'état hébreu ne ferait qu'une bouchée de l'Iran, ce dont les dirigeants de Téhéran sont parfaitement conscients. Mais mieux vaut prévenir. Alors, à partir de la moitié des années deux-mille, le Mossad, en coopération avec les services américains, se lance dans des opérations de surveillance, de sabotage et de cyberattaques contre les activités nucléaires iraniennes. Et au moins 6 ingénieurs sont assassinés. Mais les intentions d'Israël restent inébranlables.

En décembre 2021, le chef du Mossad, David Bardia déclare, l'Iran n'obtiendra pas l'arme nucléaire, ni dans les prochaines années, ni jamais. C'est la promesse que je vous fais, c'est la promesse faite par le Mossad. Comme ça, c'est clair. Notre invité aujourd'hui, Frédéric Ancel, docteur en géopolitique, enseignant Sciences Po Paris, auteur de la guerre mondiale n'aura pas lieu, les raisons géopolitiques d'espérer, livre apparaître la semaine prochaine aux éditions Odile Jacob. Affaires sensibles, une émission de France Inter, diffusée en direct, récit documentaire, Eloïse Rambert, rédaction en chef Franck Cognard, chargé programme Rebecca Denante, réalisation Frédéric Milano.

Fabrice Drouelle, affaires sensibles sur France Inter. En 2009, il y a vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond à l'usine de la tendance en Iran. C'est que le pays des mollahs mène ses activités d'enrichissement de l'uranium. Il se trouve que les centrifugeuses ne fonctionnent pas normalement, mais alors pas du tout. Et les ingénieurs n'arrivent pas à mettre le doigt sur le problème.

Et bien on le sait aujourd'hui, le coupable est un virus informatique du nom de Statenect.

Imaginez une toupie

que vous faites tourner et qui en ralentissant se met à osciller. C'est ce qui arrivait à ces centrifugeuses. Elles commençaient à osciller, à s'entrechoquer, à se désagréger.

Et au lieu de renvoyer

à l'ordinateur de contrôle ce qui se passait réellement, stuxnet renvoyait d'anciennes données qu'il avait enregistrées. L'ordinateur se disait alors oui 1000 hertz tout va bien, 1000 hertz tout va bien. Mais ces centrifugeuses étaient potentiellement en train de tourner à plein régime. Il y avait un bruit énorme. Un peu comme vous savez un moteur à réaction, les opérateurs entendaient que quelque chose de grave se passait.

Vous venez d'entendre un extrait de There Days, documentaire américain de deux-mille-seize. Ce film raconte la conception secrète et le pouvoir de nuisance de Stacknet. La voix est celle d'un informaticien et chercheur chez Cimentech. Avec un collègue, il a passé des mois à déchiffrer le fonctionnement de ce virus informatique ultra perfectionné. Derrière cette opération, ce virus donc, il y a les services secrets américains et israéliens.

Les cyberattaques constituent l'un des moyens employés par le Mossad pour empêcher à tout prix l'Iran de fabriquer la bombe. Et dans cette guerre de l'ombre déclarée, il y a une vingtaine d'années, tous les coups sont permis. Le vingt-huit novembre deux-mille-vingt-quatre, Benyamin Netanyahou, le premier ministre israélien ne dit pas autre chose en direct à la télé. Je suis déterminé à empêcher le régime des ayatollahs de se doter d'armes nucléaires. Je mobiliserai toutes les forces qu'il est possible de mobiliser.

Aujourd'hui, les rapports entre l'Iran et l'état hébreu sont exécrables. Ces 2 pays du Moyen-Orient se vivent comme des ennemis jurés alors qu'ils auraient pu constituer un pôle d'équilibre dans la région. Oui, difficile à croire, mais c'est suite un temps entre les 2 l'entente était cordiale. C'est vrai que tout commence bien. En mille-neuf-cent-cinquante, l'Iran est le deuxième pays musulman après la Turquie à reconnaître le nouvel état d'Israël.

Mais touchant en soixante-dix-neuf, lorsque le chat d'Iran allié ses villes des États-Unis au Moyen-Orient est renversé par la révolution islamique de Roménie. Une des tatures en remplace une autre. Le rejet de l'impérialisme américain et la négation de l'état d'Israël sont des piliers dogmatiques du nouveau régime des mollahs qui se mettent en place. Le 14 juillet mille-neuf-cent-soixante-dix-neuf, arrivé au pouvoir depuis à peine quelques jours, l'acteur Romenni exprime toute son animosité envers l'état hébreu devant les caméras américaines de l'émission face the nation et laisse planer la menace d'une

attaque. Vous avez pris la parole contre Israël. Que se passerait-il en guerre de nouvelles guerres au Moyen-Orient Est-ce que vous mobiliseriez l'armée iranienne l'une des plus grandes du monde contre Israël Nous sommes contre Israël et nous n'aiderons jamais Israël. Nous couperons toutes les relations diplomatiques. Cependant, l'envoi de notre armée contre Israël dans toute future guerre probable nécessite une étude approfondie et pour le moment, je n'ai rien à dire à ce sujet.

Au début des années quatre-vingt, les gardiens de la révolution, armés idéologiques de la République islamique iranienne aident à la création du Hezbollah. Le mouvement chiite s'implante dans le sud du Liban et entre en lutte armée contre Israël. De quoi inquiéter déjà l'état hébreu fondé par les survivants de la Shoah, notamment sur des valeurs de sécurité. Mais c'est en 2002 que la menace se fait très concrète. Au cours d'une conférence de presse à Washington, Ali Hedza Shafar Sadeh, réfugié aux États-Unis et porte-parole du Conseil national de la résistance iranienne, révèle au monde l'existence de 2 sites nucléaires iraniens secrets.

Une usine d'enrichissement de l'Iradium à la tendance dans le centre du pays et un réacteur à au sud-ouest de Téhéran. Pourtant en mille-neuf-cent-soixante-dix, l'Iran a signé un traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, C'est-à-dire qu'il peut poursuivre un programme nucléaire civil, mais il ne peut pas développer l'arme atomique. Dans un monde reconfiguré par les attentats du 11 septembre, l'Iran était rangé dans l'axe du mal par le président américain George Bush fils. Sur la base d'images satellites, les américains accusent les autorités iraniennes de mettre au point secrètement des armes de destruction massive. Une obsession à la maison blanche en ces temps-là, les irakiens en savent quelque chose.

Mais revenons à l'Iran. En février deux-mille-trois, Téhéran n'a pas d'autre choix que d'ouvrir les portes de l'usine de latence aux inspecteurs de l'agence internationale de l'énergie atomique, l'AIEA. Sur place, ces derniers en croient à peine leurs yeux dans un gigantesque sous-sol très protégé, ils découvrent des centaines de centrifugeuses dont le rôle est de produire les combustibles pour les centrales nucléaires, mais aussi possiblement la matière première de la bombe. Tous ces équipements n'ont pas pu sortir de terre en nuit et les iraniens ne peuvent nier l'évidence, oui, ils mènent un programme nucléaire en secret depuis des années. Complètement inacceptable pour les nations unies dont on connaît l'influence que Washington exerce sur elle l'Iran est sous pression et donne d'abord des gages François Nicoulot ambassadeur de France Interrant à l'époque l'explique dans le documentaire Iran, la course à la bombe en 2013.

Les iraniens donc font un certain nombre de gestes, arrêtent leur programme clandestin parce qu'ils ont le sentiment qu'ils vont pouvoir se mettre d'accord avec l'Occident, disons, et ils sont déçus. Ça ne marche pas. Ça ne marche pas parce qu'en fait, l'Occident et les Européens activés par les Américains veulent plus que cela. Ils veulent l'arrêt complet de ce programme. Et là, au fur et à mesure que les iraniens prennent conscience du fait qu'ils n'obtiendront pas ce qu'ils espéraient de la négociation, la négociation s'étiole, la négociation meurt et ils annoncent qu'ils vont reprendre leurs activités d'enrichissement qu'ils ont suspendu pendant près de 2 ans.

Après deux-mille-cinq, l'Iran continue en effet ses activités clandestines. Un centre de recherche nucléaire se crée et crée pour former les scientifiques dans toutes les disciplines de la technologie atomique. La même année, le pays élit son nouveau président Mahmoun Ahmedidajad, un exalté qui adopte immédiatement une position très ferme sur la question et malgré les pressions internationales. Commence alors un jeu de poker menteur tout en revendiquant leur droit à développer un programme nucléaire pacifique et uniquement pacifique. Les autorités iraniennes entretiennent l'opacité sur leurs projets et dissimulent des informations aux inspecteurs de l'ONU qui eux pensent que d'autres sites stratégiques sont en activité et qu'on les dupe.

En décembre deux-mille-six, les nations il y imposent une première série de sanctions à l'Iran. Elles visent notamment les scientifiques et les entreprises associées au programme nucléaire et balistique du pays. Les voyages leur sont interdits, leurs comptes bancaires en dehors de l'Iran sont gelés, le monde entier cesse de commercer avec eux. En parallèle, l'agressivité iranienne à l'encontre d'Israël est de plus en plus manifeste. Depuis son arrivée au pouvoir, Mahmoud Ahmadinejad multiplie les déclarations antisionistes, antisémites et négationnistes.

Discours qui s'adresse aussi aux ayatollahs, histoire de leur donner des gages de loyauté.

Mahmo d'Armadi Nejad persiste et signe dans sa haine l'Israël. Cette fois, le discours du président iranien était retransmis en direct ce matin à la télévision.

Si vous essayez de me dire que

6000000 de juifs sont morts pendant la seconde guerre mondiale, si vous me dites qu'il y

a pendant la seconde guerre

mondiale, si

vous me

dites qu'ils ont été brûlés dans des chambres à gaz, est-ce que vous dites la vérité en insistant sur ce sujet

Ces propos négationnistes du président iranien ne sont pas vraiment nouveaux. Il y a moins d'une semaine, lors d'une réunion de l'organisation de la conférence islamique à la Mecque, il parlait d'Israël comme d'une tumeur qu'il proposait de transférer en Allemagne, en Autriche, aux États-Unis ou même en Alaska. En octobre dernier déjà, Mahmoud Ahmadinejad avait fait scandale en affirmant que l'état hébreu devait être rayé de la carte.

Face à la menace de Téhéran, Israël est le pays qui se sent le plus en danger. L'idée d'un Iran nucléarisé lui est intolérable. Pour une raison existentielle d'abord, mais aussi parce que la bombe iranienne donnerait un sentiment de puissance aux Hezbollahs et aux Hamas. Et puis Israël veut rester la seule puissance nucléaire de la région. Ce pays n'a jamais confirmé qu'il possédait la bombe, mais c'est un secret de polichinelle.

Tous les experts savent que c'est le cas. Pour l'état hébreu, les sanctions de la communauté internationale sont bien trop douces. Alors comme on n'est jamais mieux servi que par soi-même, mettre les bâtons dans les roues du programme devient la mission numéro un des agents des services secrets. Sous la houlette du nouveau patron du Mossad, Meiard Dagan, il se lance dans des actions de sabotage tous azimuts.

En

vérité, depuis 2003 déjà, le Mossad et la CIA collaborent pour faire capoter les plans iraniens. Ils endommagent les lignes qui alimentent les installations nucléaires. Ils créent des sociétés écrans qui leur fournissent des pièces défectueuses. Tant et si bien que l'Iran a du mal à garder le contrôle sur les équipements qu'il achète à l'étranger. Voilà, pour Israël, tout cela est nécessaire, mais pas suffisant.

Il apparaît bientôt que ces efforts peuvent ralentir le travail des scientifiques iraniens, certes, mais qu'ils ne vont pas y mettre un coup d'arrêt. Donc, il faut passer au niveau supérieur. Pour cela le Mossal peut miser sur les moyens de guerre électronique dont dispose la manne les renseignements militaires israéliens et sur l'expertise technique de la commission israélienne à l'énergie atomique et il lui faut aussi réactiver son réseau de planque pour entre poser explosifs, armes, véhicules et étoffer son réseau de sources à l'intérieur des frontières iraniennes en s'appuyant notamment sur les opposants au régime et les minorités discriminées par Téhéran. Dans le documentaire l'Iran la course à la bombe, l'ancien député Barzowar proche du président israélien de l'époque évoque la pluralité des profils au service de Mossad.

Écoutez, il y a il y a il y a plusieurs versions là, je ne peux pas vous donner la version officielle, il n'y a pas une version officielle. Mais certainement il y a des agents israéliens qui opèrent, israéliens qui opèrent en Iran sous une couverture différente bien sûr. Il y a aussi des agents du moudjahidine qui selon Jésus cela quelque part, ont été entraînés par les israéliens qui opèrent de des bases venant de la périphérie de l'Iran. Il y a aussi des agents qui viennent du Kurdistan, qui sont des Kurdes. Mais des Kurdes parlant le perse, ils sont capables de se planter dans leur population.

Alors des gens de toutes ces, de toutes ces ojis israéliennes, iraniennes, kurdes, sont en train d'opérer dans des diverses dans diverses domaines dans diverses catégories.

La guerre secrète contre le nucléaire iranien se fait protéiforme. Le Mossad continue méthodiquement ses efforts de détérioration des équipements ennemis. Le sommet de ce travail de sape va être atteint en deux-mille-dix avec le mis au point d'un virus informatique dévastateur, le fameux. Pendant 3 ans, le Mossad, conjointement à la CIA et l'unité technologique d'Haman élabore un logiciel malveillant spécialement pensé pour perturber un système de contrôle informatisé qui fait fonctionner les centrifugeuses de latence. Le projet est évidemment complexe.

Il nécessite d'étudier le fonctionnement précis de ce système. Pour cela, les espions peuvent compter sur Siemas, la société allemande qui a rendu le système à l'Iran. C'est le, les services extérieurs allemands très proches d'Israël qui permet ce rapprochement. Concrètement, le développement de Stuxnet, alliant entre Israël et les États-Unis, une équipe de scientifiques travaillent dans la base secrète de Dimona dans le désert du Neguef sur des centrifugeuses de même modèle que celles utilisées par les iraniens pour enrichir l'uranium dans leur usine de latence. Une autre partie des tests est menée dans un labo du gouvernement américain dans l'Idaho.

Ainsi, le virus aurait été introduit dans le système de contrôle de l'installation de latence au cours de l'année deux-mille-neuf par l'intermédiaire de sociétés sous-traitantes de la centrale, le bon vieux principe des cheval de Troie. Pendant un an, il passe inaperçu des experts iraniens en cyberguerre et à tout loisir de semer la zizanie. En pratique, il donne des instructions erronées aux centrifugeuses, ce qui perturbe leur synchronisation et comme elle ne tourne plus de concert, les reports qui assurent la rotation sont gravement endommagés. Alors les ingénieurs deviennent fous, ils ne comprennent pas est le problème. C'est bien le coup de maître des espions.

L'objectif étant bien que les iraniens attribuent la responsabilité de tous ces dysfonctionnements à des pièces défectueuses, des erreurs d'ingénierie ou simplement à leur en condense. Le pot aux roses n'est pas censé être détecté bien sûr et encore moins sortir des frontières iraniennes. Mais à la suite d'une erreur de manipulation chez l'un des sous-traitants, Stuctnet échappe à sa créateur. En septembre deux-mille-dix, la nouvelle de cette cyber attaque spectaculaire est rendue publique.

Depuis quelques mois, un virus informatique appelé Stuxnet par les experts a été détecté dans plusieurs endroits du monde. Mais on le trouve avant tout en Iran. 30000 ordinateurs touchés dans ce seul pays. Selon les spécialistes, la centrale nucléaire de Bushir qui doit ouvrir prochainement est également infecté. Le virus serait en fait capable de perturber toutes les installations vitales d'un pays.

Les centrales nucléaires, mais aussi les oléoducs, les plateformes de pétrole, les systèmes d'alimentation en eau. Pour le moment, l'Iran affirme que le virus n'a pas occasionné de gros dégâts, ce que confirment les experts.

Les autorités iraniennes minimisent les dégâts sur ces installations. 2 mois après, le président Armaline Admettra tout de même que le virus a posé des problèmes à un nombre limité de centrifugeuses. En réalité, ce sont près de 1000, soit environ un cinquième de celles qui fonctionnent à l'intense, qui ne sont plus opérationnelles. Mais des hommes, des scientifiques en l'occurrence, sont également mis hors service par le Mossad. Vous écoutez affaires sensibles sur France Inter.

Aujourd'hui le contre le programme nucléaire iranien. Affaire sensible, Fabrice Drouel. Qu'ils soient israéliens ou américains, les services secrets n'admettront jamais leur implication dans le coup porté aux installations nucléaires iranienne par Stacknet, décrit à l'époque comme l'arbre, l'arme cybernétique la plus sophistiquée jamais déployée. Mais de force ou son pèse sur eux bien sûr, qui d'autre. Certains, l'acte est signé en craquant le code de stocknet.

Les experts pensent y trouver une référence à l'ancien testament, un fichier et même baptisé Myrthus, un nom interprété comme une allusion au mot d'Ester en hébreu. Une référence peut-être au livre d'Esther, récit biblique dans lequel les juifs déjouent un complot perse visant à le détruire. À plusieurs millénaires d'écart, l'histoire passe les plats. Et puis en février 2011, la langue de Gabby Askkenazy, ancien chef de l'état major de l'armée israélienne se serait déliée. Pas en public, mais à l'occasion d'une petite fête donnée pour son départ à la retraite.

Il aurait reconnu que l'état hébreu avait pris part à l'élaboration de Stacknet. C'est en tout cas ce que rapporte quotidien de vient de centre gauche à Aresa. Mais les machines ne sont pas les seules à souffrir de la détermination israélienne. Comme pour les 10 plaies d'Égypte, les iraniens sont frappés simultanément par d'autres coups mortels cette fois. Le 11 janvier deux-mille-douze, Mustapha Ahmady Roshan, directeur adjoint pour les affaires commerciales de la centrale nucléaire de latence est victime d'un attentat mortel à Téhéran.

L'attentat s'est produit dans cette rue du nord de Téhéran vers 8 heures 30, heure locale. Roshan s'est trouvé avec 2 autres personnes dans la voiture dont son chauffeur qui est également décédé.

Nous avons été effrayés par le bruit et toutes les fenêtres voisines ont été brisées.

J'ai vu une moto lui portait des cagoules noirs. Il y avait 2 personnes que j'ai vu passer à toute vitesse et qui

semblaient avoir quelque chose dans

les mains.

Le quelque chose en question, c'est une bombe magnétique fixée à la voiture en mouvement par les motards. Au cours de la même matinée, à environ 15 minutes de route, un physicien spécialiste des lasers, Ferré Bon Abassi est la cible d'une attaque similaire. Mais peut-être grâce à son instinct de gardien de la révolution, il sent tout de suite le danger et il a le réflexe de sauter de sa voiture. Il est juste blessé ainsi que sa femme. En tout cas, ni l'événement, ni la méthode ne sont inédits.

En l'espace de 2 ans, est le quatrième ingénieur impliqué dans le programme nucléaire qu'on assassine. 2 des meurtres ont été commis à l'aide de ces aimants puissants qui dirigent toute leur énergie mortelle dans une seule direction lorsqu'ils sont collés à une portière de voiture. Cette vague d'attentat à laquelle s'ajoutent des disparitions inexpliquées de plusieurs scientifiques ou responsables militaires fait encore monter l'attention d'un cran à Téhéran. Pour les autorités, l'identité des commanditaires ne fait guère de doute. Le ministre de l'intérieur Mustapha Mahamad Eljar y voit comme d'habitude la Manu Mossad et celle de la CIA.

Mais les États-Unis nient catégoriquement toute implication. Les responsables américains vont même jusqu'à truquer publiquement les tueurs. Oui, ils les accusent de ruiner un peu plus les espoirs diplomatiques avec chaque attentat. Et puis les assaillants rapides à moto sont la marque de fabrique des assassins du Mossad. François Nicolo ambassadeur de France en Iran à l'époque lui non plus n'a pas tellement de doute.

Les américains ont dit ce n'est pas nous, ils l'ont dit avec grande vigueur. On n'est pas forcé de les croire, mais ils l'ont dit on ne fait pas ce genre de choses-là et d'ailleurs on ne l'approuve pas. Ce ne sont pas les services secrets européens donc il reste un ultime suspect mais je suis pour la présomption d'innocence que les gens ne sont pas déclarés coupables c'est Israël effectivement donc qui lui n'a jamais rien dit selon sa méthode habituelle il ne dément pas et ne révèle pas.

Difficile de dire si ces effusions de sang atteignent leur but, qu'elles visent à savoir freiner le programme nucléaire. L'année suivant sa tentative d'assassinat, Veridow Nabassi, le miraculeux qui a bondi hors de sa voiture piégée, est nommé vice-président et responsable de l'OEEA, l'administration iranienne en charge du nucléaire. Avec une certaine envie de revanche, on peut l'imaginer. En tout cas, les avancées iraniennes semblent galopantes. En août deux-mille-treize, Abbassi affirme que le pays ne compte plus désormais cinq-mille, mais dix-huit-mille centrifugeuses, dont dix-mille en activité.

Un chiffre peu ou prou confirmé par l'AIEOA. Le taux d'enrichissement de l'uranium déclaré fait un bon. Il oscille désormais entre 5 et 20 pour 100. L'uranium à 20 pour 100 est destiné à produire du combustible pour la recherche médicale de Téhéran, enfin c'est la ligne iranienne, balivernes, Israël et les pays occidentaux. Israël appelle à nouveau durcissement des sanctions contre Téhéran et menace d'intervenir militairement sur ses installations.

Mais l'Iran vient d'élire son nouveau président plus modéré Hassan Rohani. Lui poursuit un objectif à l'opposé. Il veut la levée des sanctions économiques pour redonner de l'oxygène à son pays. S'engage alors une longue période de négociations entre l'Iran et le groupe baptisé P 5 plus un, composé des 5 membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU et de l'Allemagne. Le 15 juillet 2015 est un jour historique.

L'accord sur le nucléaire iranien est signé à Vienne, siège de de l'AIEA. Il prévoit une levée progressive des sanctions économiques. En contrepartie, l'Iran s'engage notamment à se séparer de la quasi-totalité de son stock d'uranium enrichi, à limiter son taux d'enrichissement à 100 pendant 10 ans, à limiter le nombre de ces centrifugeuses et à accepter les inspections de l'AIOA. L'accord est salué, sauf par Israël qui lui est farouchement opposé.

À l'image du chef du gouvernement israélien, le ministre de l'énergie de l'État hébreu, en charge du dossier iranien, a dénoncé un accord contre-productif pour le monde et même dangereux pour Israël.

Nous pensons que c'est un mauvais accord. C'est comme mettre de l'huile sur un Moyen-Orient en feu. Je ne dirais qu'une chose, le droit d'Israël à se défendre est non négociable et ne sera pas limité par un accord international.

L'accord sur le nucléaire iranien fait l'unanimité contre lui dans la classe politique israélienne, un consensus rare a souligné Jouvel Steinitz.

Parce que Jérusalem trouve l'accord trop laxiste. Pourtant, même s'il est sans doute imparfait, il semble remplir son objectif. Dans les années qui suivent sa signature à 10 reprises, le gendarme mondial du nucléaire l'ayo a effectué les contrôles et certifie que l'Iran respecte bien ses engagements. Mais l'état hébreu n'en démord pas, Téhéran continue de fomenter un programme nucléaire militaire et il entre bien prouvé. Alors, dans la nuit du trente-et-un janvier deux-mille-dix-huit, le Mossad frappe un grand coup.

Une équipe d'environ 20 agents s'introduit dans un entrepôt d'une zone industrielle au sud de Téhéran. Le lieu est mal surveillé et utilisé comme cache secrète pour des archives du programme nucléaire. Le temps des agents est compté, ils savent qu'ils n'ont qu'un peu plus de 6 heures pour désactiver les alarmes, forcer le porte et trente-deux coffres forts géants avant le retour des gardes. Ils volent ainsi cinquante-cinq 1000 pages de documents et cent-soixante-trois CDOM contenant des mémos, des vidéos et des plans. Le tout est immédiatement exfiltré d'Iran, la République islamique ne réalise le vol que plusieurs heures après.

Le 30 avril 2000 dix-huit, dans l'après-midi, un communiqué du bureau de Benyaminetanyahou tombe. Le suspense a été savamment orchestré. Le premier ministre israélien va prendre la parole dans la soirée pour révéler un important développement dans le dossier du nucléaire iranien. Bien, devant un parterre de journalistes accrédités, Netanyahou tient une conférence de presse retransmise en direct à la télé. Et c'est un show à l'américaine.

Micro à la main, il fait des allers-retours sur la scène comme un acteur de One man show en faisant défiler à Powerpoint qu'il commente. Les messages sont limpides, concocté pour le grand public. Sur la scène est aussi exhibé la prise de Mossade, des quantités de classeurs noirs et de CD. Objectif de l'opération de ce coup de com, vendre la formidable réussite des services de renseignement israélien et la duplicité des dirigeants iraniens.

L'Iran a menti

beaucoup. Après

avoir signé l'accord nucléaire en deux-mille-quinze, l'Iran a intensifié ses efforts pour cacher ses documents nucléaires secrets. En deux-mille-dix-sept, l'Iran a déplacé ses dossiers sur les armes nucléaires vers un endroit hautement secret à Téhéran. C'est le quartier Chourabad à Téhéran. Et c'est ils gardent leurs archives sur l'arme atomique, juste là.

Netanyahou affirme que la République islamique juste passée sous les radars, qu'elle continue d'accumuler du savoir-faire et qu'elle poursuit le développement de son programme militaire par le biais d'une organisation modifiée, mais qui s'appuie toujours sur le même personnel. Elle se donnerait le choix de passer à l'action après l'expiration de la validité de l'accord en 2000 vingt-cinq. Sur l'étranger, derrière Netanyahou, apparaît alors un visage celui d'un scientifique qui désigne comme le cerveau nucléaire Motion Tarusade. Mais les observateurs restaient perplexes devant ce qu'ils considèrent comme des gesticulations, car finalement, il n'y a rien de nouveau dans ce grand déballage médiatique. Netanyahou fait référence à des faits anciens qui remontent avant 2003 et qui sont déjà connus.

Et de surcroît, il n'apporte pas d'éléments nouveaux prouvant que l'Iran a effectivement violé l'accord. En revanche, l'agenda lui est stratégique et non plus personne d'étude. Moins de 2 semaines après le 12 mai au plus tard, le président américain Donald Trump doit décider du maintien ou non du retrait des États-Unis de l'accord. Décider du maintien ou non du retrait des États-Unis de l'accord. Trump y est ouvertement hostile à cet accord et avec le sens de la nuance qu'on lui connaît, il ne cesse de fustiger ce qu'il appelle un accord abominable.

Mais il manque un peu d'arguments pour quitter le navire. Autant dire que les pseudos révélations israéliennes tombent à pic pour légitimer sa décision. Sans surprise, le 8 mai 2000 dix-huit, président américain se désengage officiellement de l'accord. Et de ce fait, il le fragilise considérablement. Hassan Rohani assure vouloir coopérer avec les autres signataires, mais averti que son pays pourrait relancer ses activités nucléaires.

Dans la foulée des annonces américaines, il déclare.

J'ai donné pour consigne au ministère des affaires étrangères de négocier avec les pays européens, la Chine et la Russie dans les semaines à venir. Si au bout de cette courte période, nous concluons que nous pouvons pleinement bénéficier de l'accord avec la coopération de tous les pays, l'accord restera en vigueur. J'ai ordonné à l'organisation iranienne de l'énergie atomique de prendre les mesures nécessaires pour qu'en cas de nécessité, nous reprenions l'enrichissement industriel sans limite. Nous attendrons quelques semaines avant d'appliquer cette décision.

Le retrait des États-Unis et le retour de leurs sanctions économiques marquent le début de la fin pour l'accord. Les mois, les années passent et les iraniens ne se sentant plus tenus de le respecter, reviennent progressivement sur leurs engagements et relancent certaines de leurs activités. Alors Israël renforce ses opérations violentes. En tout cas, le laisse penser. Au début des années 2020, la centrale de Nathan s'est frappée 2 fois.

Une explosion détruit un bâtiment clé d'abord, puis c'est le réseau électrique qui est attaqué. En novembre 2020, Moshéan Farizade, le scientifique à qui Benyamin Netanyahou a mis une cible dans le dos en le nommant devant les caméras du monde entier, est assassiné.

L'attaque s'est produite à quatre-vingt kilomètres à l'est de Téhéran. Sur le pare-brise les impacts des balles qui ont tué le chauffeur de la voiture. Mais c'est son passager qui était la cible du commando. Un homme considéré comme l'un des plus hauts responsables du programme nucléaire militaire iranien Morsehn Farkrizade. Grièvement blessé, il est mort à l'hôpital.

Sur la route, les restes d'une voiture soufflée par une explosion, peut-être celle de ses gardes du corps.

À chaque coup porté par le Mossad dans cette véritable guerre de nerfs, l'Iran répond en intensifiant ses activités nucléaires avec sa traditionnelle opacité ce qui semble une escalade sans fin. En février dernier, un rapport confidentiel de l'AIEA apporte que le régime de Téhéran a augmenté de manière très préoccupante ses réserves d'uranium enrichi à 60 pour 100, s'approchant toujours plus du seuil fatidique des quatre-vingt-dix pour 100, la barre à franchir pour fabriquer l'arme nucléaire. France inter. Affaires sensibles, Fabrice Drouelle. Aujourd'hui, le dossier mondialement hypersensible du nucléaire iranien dont nous parlons avec notre invité Frédéric Ancel, bonjour.

Bonjour.

Docteur en géopolitique, enseignant à Sciences Po Paris, vous êtes l'auteur de la guerre mondiale n'aura pas lieu les raisons géopolitiques d'espérer, livre apparaître la semaine prochaine aux éditions Odile Jacob. Alors Stuxnet a marqué les esprits, c'est moins qu'on puisse dire en deux-mille-dix, qu'est-ce que ça dit des capacités déjà de cyberattaque d'Israël

Ah ben ça dit des capacités phénoménales qui sont vraisemblablement parmi les 3 plus importantes au monde. Vous avez cité avec raison bien évidemment les Américains qui sont capables, qui ont été et qui restent capables de faire beaucoup de choses dans le dans le cyber espace. Les Allemands, il ne faut pas les oublier effectivement vous avez rappelé que Siemens a été a été très directement impliqué. Aujourd'hui, je pense que les Russes et les Chinois sont bien placés aussi, mais franchement sur le podium mondial des capacités technologiques et plus précisément informatiques, on on trouve incontestablement Israël.

D'ailleurs le fameux Waze dont tout le monde se sert. Et israélien.

C'est un c'est un système israélien, celui-là.

Alors pourquoi Israël a-t-il opté pour cette guerre à bas bruit On n'a pas opté pour des frappes militaires directes sur les installations nucléaires iraniennes, sachant que l'Iran n'est pas taillé à attaquer Israël et encore moins les États-Unis.

Alors il y a il y a 2 2 raisons, une raison technico géographique et une raison politique. D'abord c'est plus compliqué qu'avec l'Irak en quatre-vingt-un ou la fameuse centrale de l'Irak absolument avait été frappée mais alors elle se trouvait vraiment dans le désert d'abord c'était moins loin pour pour les f 15 israéliens et puis c'était c'était en plein air en quelque sorte or les iraniens c'est malin qu'est-ce qu'ils ont fait fort de cette expérience douloureuse pour l'Irak et bien ils ont tout durci et ils ont créé des souterrains extrêmement important, considérable établi à plusieurs dizaines de mètres de profondeur sous des montagnes rocheuses a priori très difficilement accessibles en tout cas par l'aviation et par la balistique alors ça c'est le premier point c'est plus difficile à atteindre le deuxième point ça c'est le côté technico géographique et le deuxième point il est politique les Israéliens ne voulaient pas gêner les Américains quant à une possible riposte iranienne sur leurs alliés arabes dans la région. Parce qu'en fait les grands alliés arabes américains que sont l'Arabie saoudite bien évidemment, mais aussi le Koweit, le Qatar et bien évidemment les Émirats arabes unis auraient de toute façon pâti et souffert.

Les Iraniens rappellent systématiquement un peu à la manière de de de celui qui dispose d'otages en quelque sorte dans la région que s'ils sont frappés alors massivement par Israël de toute façon, ils riposteront évidemment sur Israël, mais ils riposteront sur les alliés des États-Unis. Pourquoi Parce que les États-Unis auront laissé faire Israël. Et donc de ce point de vue là, les Américains d'ailleurs aussi vous l'avez très bien rappelé jusque alors au moins jusqu'à la réélection de Trump il y a quelques mois de cela, ne voulaient pas entendre parler d'une déstabilisation de la région. J'ajoute un point très important, si les Iraniens ripostent, ils peuvent riposter en touchant le détroit d'Ormu. Alors le détroit d'Ormuz, c'est quand même

encore Un milieu de passage stratégique immense.

Et bien c'est ça notamment pétrostratégique. Alors avant c'était environ un tiers du pétrole européen, maintenant c'est plus qu'un cas, mais c'est très important quand même.

Alors que sait-on vraiment aujourd'hui, c'est le cas de le dire, c'est le cas de le révéler du programme nucléaire iranien. Aujourd'hui en mars deux-mille-vingt-cinq.

Alors on sait que depuis effectivement deux-mille-deux, deux-mille-trois, ça a été de de très bien rappeler aussi, on sait qu'ils font du nucléaire pas nécessairement et exclusivement contrairement à ce qu'ils avaient prétendu à usage civil ça ils en ont le droit sauf que ils le font effectivement potentiellement à usage militaire mais l'adverbe potentiellement est de plus en plus ridicule pourquoi parce qu'en fait c'est un véritable château d'eau l'Iran qui dispose des troisième ou quatrième réserve de pétrole au monde et des deuxième aux troisième réserves de gaz naturel au monde et avec ça ils ont besoin de nettoyage nucléaire non il faut il faut être sérieux donc en réalité ils font effectivement de quoi potentiellement faire la bombe et c'est d'autant plus explicite et vrai que parallèlement, ils n'ont jamais cessé de développer de quoi projeter la bombe atomique. Parce que si vous voulez, il y a ce qu'on appelle la triade, évidemment, c'est-à-dire des lanceurs balistiques. Et aujourd'hui, l'Iran est devenu aujourd'hui parmi les pays les plus performants en termes de lanceurs.

Est-ce qu'on sait la proportion d'enrichissement du royaume Il faut aller jusqu'à quatre-vingt-dix pour 100 pour faire une bombe nucléaire. On disait tout à l'heure soixante-cinq pour 100. Si c'est vrai, effectivement on n'est pas loin. Non seulement

on n'est pas loin, mais en réalité, c'est plus difficile de passer de 0 à 20 pour 100

que deux-cent-quatre-vingt-dix. Ah oui.

En fait 60, on est potentiellement à quelques mois, alors certains disent quelques semaines de la capacité de fabriquer une bombe. Alors faut-il encore mettre l'ogive sur un missile, c'est c'est quand même une technique qui est assez difficile, mais tout cela, c'est quelques mois et quelques mois dans la géopolitique moderne

C'est rien, c'est

demain, mais non, mais c'est c'est du très court terme.

C'est demain, oui, seulement. Alors donc est-ce que ça veut dire que les agents du Mossad continuent cette guerre de l'ombre

Non seulement, il la continue, mais ces derniers mois, plus précisément l'automne deux-mille-vingt-quatre, lorsque le Hisbollah a pris des coups extrêmement durs de la part de l'armée israélienne, mais également l'Iran, puisque je je je rappelle vos auditeurs, vous vous le savez que l'Iran avait frappé Israël puis Israël avait frappé le sol iranien, démontrant que l'espace aérien iranien était nu et qu'est-ce que les f trente-cinq israéliens avaient frappé, notamment une usine de mélangeur, c'est-à-dire que pour créer une ogive, il faut pouvoir mélanger un certain nombre de produits chimiques, enfin on n'entre pas trop dans les dans les détails, mais ça fait perdre encore plusieurs mois à priori à l'Iran si elle disposait déjà d'une ogive pour pouvoir la fixer je le dis de manière extrêmement courte sur un missile et ça ça ne peut venir que du que du Mossad je précise que le Mossad ne se balade pas dans les rues de Téhéran tranquillement avec une casquette Mossad

mais ils ont voilà on

l'imagine bien, mais alors sans aucun doute comme ça a été très bien dit, y a-t-il des agents du Mossad en Iran, mais il ne faut pas oublier qu'un bon service de renseignement compte beaucoup sur des locaux. Il est inimaginable que tout ce que vous avez rappelé en termes de coups de force y compris d'élimination ciblée ait été exclusivement le fait d'équipes israélienne uniques. Il est vraisemblable que des commandos anti régime, mais iraniens locaux Iraniens. Oui iraniens parfois perses, parfois kurde, parfois Azérie. N'oublions pas la proximité de l'Azabaya et marcher avec les avec le Mossal.

Alors on va faire de l'uchronie, mais si l'accord n'avait pas été dénoncé par par Trump, l'accord iranien avec nucléaire, avec l'Iran. Est-ce qu'on peut, on peut imaginer que l'Iran serait resté dans les clous pour le coup Il n'aurait pas cherché à mettre en place l'arme nucléaire. Alors pour le coup, peut-être que les ultras, ça les arrange, les ultras iraniens que l'accord soit cassé.

Bien je je crois qu'on aurait peut-être pu effectivement trouver un statu quo. Je vais vous dire pourquoi. Parce que le régime iranien, il est menacé certainement pas par Israël et encore moins par l'Arabie Saoudite et et et moins que moins par la France. Le régime iranien, il est menacé par sa propre population. Et pourquoi Parce qu'elle souffre de la faim, elle souffre d'un manque de soins, d'un manque de scolarisation pour les gamins, et caetera, d'un manque d'habitat, et caetera.

Pourquoi Parce que parce que le le régime est complètement corrompu jusqu'à la moelle et puis il subit les pressions internationales et les sanctions qui ont été mises en place progressivement à partir de deux-mille-deux, deux-mille-trois et notamment deux-mille-sept. Et qui n'arrange pas

la situation sociale évidemment.

C'est le moins qu'on puisse dire. Et donc du coup à plusieurs reprises, vous avez eu des manifestations très importantes à caractère social avec des grèves et caetera. Et le régime islamique, alors tout fanatique soit-il, il n'est pas idiot et il sait que si un jour il chute, ce sera de l'intérieur. Alors pourquoi je vous dis ça Parce que la bombe, ça ne se mange pas. Ça coûte très cher et ça ne se mange pas.

Et j'ajoute qu'aux yeux des responsables iraniens, en tout cas les plus pragmatiques, aller jusqu'à la bombe c'est risquer de se la faire de toute façon finalement détruire par Israël donc je pense qu'en deux-mille-dix-huit on aurait peut-être pu trouver effectivement un accord en vertu duquel donc Téhéran se promettait de ne pas aller jusqu'à la bombe moyennant quoi bien évidemment il y avait une levée massive des sanctions qui étouffent l'économie iranienne.

Il ne reste pas tombé dans un nouvel aux Irak pour l'Iran voilà ça les protéger d'un d'un aux Irak. Absolument. France

Inter,

affaires sensibles. Frédéric Rancelle, vous vous-même, il a un plus à l'oreille avec l'Iran, la faiblesse réelle supposée de du régime iranien. Alors il y a eu des soulèvements, des révolutions vertes, mais vous me disiez, j'ai cru comprendre que c'était des révolutions essentiellement sociales. Elles n'étaient pas politiques, elles n'étaient pas contre la nature du régime.

Elle est contre la nature d'un régime prévaricateur, menteur, parjure, corrompu et violent, mais elle reste de nature sociale et vous avez raison d'insister là-dessus, j'ai j'ai beaucoup travaillé sur le sur le printemps arabe, l'Iran n'étant évidemment pas un pays arabe, mais on retrouve des similitudes, c'est-à-dire qu'en réalité l'un des moteurs principaux sinon le moteur principal du du du printemps arabe de deux-mille-dix, deux-mille-onze, deux-mille-douze, ça a été le social et d'ailleurs sur des temps très longs et pour quitter le cette cette zone moyenne orientale, au fond, la majorité des révolutions qu'ont connu le monde de toute façon avait pour moteur le social. C'est

vrai. Alors en quoi le retour de Trump à la maison blanche rebâtit-le ou non

Ah moi je pense que on est on on arrive à une une véritable rupture enfin j'allais dire que c'est c'est l'heure de vérité pourquoi parce que pendant les 2 prochaines années sauf accident j'allais presque dire physiologique chez monsieur Trump ou chez monsieur Netanyahou on a 2 ans de conjonction de Netanyahou et et et Trump et aucun des 2 ne veut voir l'Iran disposer de la bombe quel que soit les moyens à employer. J'ajoute d'ailleurs que l'Arabie saoudite est littéralement terrorisée par une bombe iranienne et ne parlons même pas des Émirats arabiniques qui aujourd'hui sont carrément alliés d'Israël. Bon j'ai j'ai envie de vous d'ajouter que au fond personne n'en veut, tout à l'heure vous avez mentionné le traité de non-prolifération de mille-neuf-cent-soixante-huit protocole additionnel soixante-dix et depuis je vais peut-être surprendre vos auditeurs, mais c'est je ne fais pas saut d'optimisme, c'est réel, il n'a jamais été transgressé. Le le traité de non-proditeur n'a jamais été transgressé. Y compris

par les pays. Y compris par les pays.

Y compris par les pays. Alors l'Iran le transgresserait le jour il procéderait à un essai officiel devant l'AIEA, devant l'agence internationale et l'Algérie du Nord.

Et la

Corée du Nord ne l'a jamais fait. Ils ont procédé des essais sans présence de l'AIEA. Alors bien sûr, vous allez dire, c'est un secret de polichinelle et la Corée du Nord. Là, oui, mais officiellement, elle n'a et la Corée du Nord s'était retirée en deux-mille-trois de sa promesse, de de sa signature, autre alors que l'Iran jamais. Autrement dit, on est vraiment à un verrou dont personne au monde ne veut la la fin du traité de non-prolifération qui verrait pour le coup un risque de prolifération avec une dizaine de pays dont plusieurs d'ailleurs au Moyen-Orient et ça c'est le cauchemar universel et pas seulement celui d'Israël.

C'est la raison pour laquelle je pense que dans les 2 années à venir peut-être un petit peu moins, la décision sera faite soit l'Iran accepte de renoncer officiellement à la bombe, alors moyennant sans doute la levée des sanctions et ce qui sera d'ailleurs tout à fait logique, soit il y aura la guerre.

Soit il

y a je pense que,

soit soit je pense que les Américains et les Israéliens iront jusqu'au bout.

Donald Trump a envoyé mercredi 5 mars, on est combien aujourd'hui On est, ah oui c'est la semaine dernière, une lettre au guide suprême iranien Ali Khamani, l'invitant à commencer des négociations et laissant surtout planer la menace d'une intervention militaire.

Oui, non, mais c'est ça ça je pense que Trump de ce point de vue là, phrase ce qu'il a dit et je reviens à l'Arabie saoudite, il faut, on aurait tort de croire que le prisme absolu de monsieur Trump au moyen, c'est Israël, ça intéresse pour différentes raisons, notamment le poids des évangéliques, très bien. Mais en réalité, il a toujours investi en Arabie Saoudite

Ah depuis le début

avant 2

États-Unis ont investi Et la compagnie pétrolière.

Non seulement les États-Unis, mais Trump l'homme d'affaires avant qu'il ne devint politicien lui-même et j'ajoute que il a abandonné certes l'Ukraine en revanche il n'abandonne absolument pas des États qui sont solvables et qui vont investir plusieurs centaines de 1000000000 de dollars sur la prochaine décennie. J'ai nommé l'Arabie Saoudite, tiens donc et par exemple un pays comme le Japon. Et vous voyez que vis-à-vis de ces pays-là, il n'exerce pas de pression. Et donc le nord de la boussole de monsieur Trump étant le mercantilisme, il veut protéger l'Arabie Saoudite et l'Arabie Saoudite demande instamment à Washington, mais aussi à Israël d'empêcher l'Iran d'avoir la bombe.

J'allais vous poser la question, mais pourquoi Israël se met à faire copain copain avec les Émirats arabes unis, avec l'Arabie Saoudite, je ne vous la pose plus. Est-ce que vous avez donné la réponse Mais moi vous avez quelque chose à ajouter

Oui, ah

non, mais de toute façon les Émirats arabes unis, c'est c'est un c'est un régime très très particulier qui se considère d'abord comme tribal et clanique, il considère ce n'est pas une nation, il considère que la tribu des Israéliens n'a jamais posé de problème à la tribu ou au clan au pouvoir en aux Émirats, ce qui d'ailleurs est vrai et par conséquent on peut très bien fonctionner avec eux sachant que les Émirats ne mettent jamais tous leurs oeufs dans le même panier. Donc ils ne veulent pas être uniquement tributaires de l'alliance française qui est très importante, de l'alliance américaine, ils veulent bien aussi fonctionner avec Israël notamment en termes de renseignements. Bien et

toute dernière semaine, quelques secondes, que de de la Syrie, de l'Irak, de la Jordanie dans ce concert-là.

Mais mais justement, l'Iran ayant perdu son proxy que j'évoquais à savoir le le Hisbollah, l'Iran ayant perdu un autre proxy important à savoir Bachar el-Assad, l'Iran aujourd'hui se retrouve pratiquement nu et c'est la raison pour laquelle je crois que la décision donc sera faite dans les toutes prochaines années.

Ça sera le mot de la fin. Merci infiniment. Merci à vous Frédéric Ancel. C'était affaires sensibles aujourd'hui quand le mot a torpille le programme nucléaire iranien, une émission que vous pouvez réécouter en podcast bien sûr. À la technique aujourd'hui, il y avait Florian Dorymindi.

Podcast: Affaires sensibles
Episode: Israël contre le nucléaire iranien