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Sur France Inter. Bonjour Pierre Haski. Bonjour. Pierre, vous revenez ce matin sur la réponse russe à la proposition de cessez-le-feu en Ukraine. La règle du jeu, c'est comment dire non sans en avoir l'air.

À ce jeu aux implications existentielles dont les règles sont fixées par Donald Trump, Volodymyr Zelensky a mal commencé mais a mieux terminé que Vladimir Poutine. Il y a 2 jours le président ukrainien a répondu un oui sans condition à la proposition américaine d'un cessez-le-feu de 30 jours. La balle était donc du côté russe et hier Poutine a répondu avec tant de conditions que sa réponse équivaut pour le moment à un refus poli. Sans doute le président russe a-t-il le sentiment d'être en position de force sur le terrain militaire et assuré du soutien de ses amis chinois nord coréens et iraniens de pouvoir prendre ce risque. Zelensky lui avait la pression sur les épaules de la suspension de l'aide américaine et du partage du renseignement américain à un moment l'armée russe continue d'avancer il avait moins de choix.

C'est maintenant à Donald Trump d'en tirer les conséquences et il est imprévisible. Il pourrait choisir comme il en a agité la menace d'accentuer les pressions sur la partie récalcitrante à sa volonté impériale, la Russie. Mais son tempérament et son entourage pro Poutine pourraient aussi l'amener à pousser l'Ukraine, à courber l'échine. Pour l'heure, il s'est contenté de décrire la réponse de Poutine comme prometteuse, mais pas complète, c'est un peu court. Alors quelles sont-elles ces conditions Pierre et sont-elles acceptables par Kiev Alors le point principal point d'achoppement porte sur l'armée ukrainienne.

Poutine a souligné hier et hier qu'il était exclu que pendant le cessez-le-feu, l'armée ukrainienne puisse recevoir du matériel militaire et recruter. C'est un point non négociable pour Kiev. Les Ukrainiens savent d'expérience que la Russie n'a jamais respecté de cessez-le-feu conclue par le passé dans le cadre des accords de Minsk et qu'ils doivent être prêts. Ils sont soutenus sur ce point par les Européens considèrent que la solidité de l'armée ukrainienne constitue la première garantie de sécurité. Poutine n'a pas renoncé non plus à ces demandes maximalistes sur ce qu'il appelle les causes profondes du conflit, sur l'acceptation par l'Ukraine des districts annexés, sur l'interdiction à Kiev de rejoindre l'OTAN.

encore inacceptable pour l'Ukraine, même si l'adhésion à l'OTAN n'est pas d'actualité, c'est la l'UE, oui. Et que va-t-il se passer maintenant Les discussions russo-américaines, Marion, vont se poursuivre avec l'émissaire américain Steve Wittkov qui se trouve à Moscou et peut-être directement entre Donald Trump et Vladimir Poutine et c'est que la situation peut déraper Donald Trump voit sa victoire diplomatique facile s'évaporer souvenez-vous il avait promis que ça serait réglé en vingt-quatre heures et il pourrait être tenté de trop céder à Poutine pour la sauver au détriment donc de l'Ukraine. Volodymyr Zelensky a assurément bien rétabli sa situation avec l'aide des britanniques et des français après la débâcle du bureau ovale mais sur le terrain il est en train de perdre ses dernières positions occupées depuis des mois dans la région russe de koursk et vit toujours sous la menace d'un lâchage américain c'est une drôle de guerre dans laquelle l'un des paramètres échappe à tous les protagonistes l'humeur changeante d'un président américain qui cherche avant tout son avantage personnel. Pierre Haski.

Podcast: Géopolitique
Episode: Poutine : un « non » en forme de « oui mais » au cessez-le-feu en Ukraine