Aujourd'hui dans affaires sensibles, le meurtre de Mireille Knoll. Le vingt-trois mars deux-mille-dix-huit, cette dame juive de quatre-vingt-cinq ans est retrouvée morte dans son appartement du onzième arrondissement de Paris. Son corps a été poignardé de 11 coups de couteau puis brûlé. En quelques heures,
on retrouve le coupable Yassine Youb, vingt-huit
ans, son voisin. Le coupable Yassine Houb, vingt-huit ans, son voisin. Ce drame frappe en plein coeur la communauté des juifs françaises déjà meurtri par une succession de crimes antisémites. D'autant que cette affaire rappelle le meurtre un an plus tôt de Sarah Halimi, une femme juive de soixante-cinq ans, défenestrée par un islamiste. Ce meurtre, à l'époque peu médiatisé et dont la motivation antisémite a tardé à être évoquée, avait alors provoqué la sidération des juifs de France et au-delà d'ailleurs.
Mais cette fois, c'est différent. En quelques jours, Mireille Knoll devient le symbole de la lutte contre l'antisémitisme et mobilise toute la classe politique. Notre invité aujourd'hui Thomas Legrand, journaliste éditorialiste pour le journal et producteur de l'émission Enquête de politique tous les dimanches dix-huit heures 10 sur France inter. Affaire sensible, une émission de France inter, récit documentaire Lysiane Larbani rédaction en chef Franc Cognard, chargé de programme Rebecca Denante, réalisation Charles de Sylvia.
Fabrice Drouelle,
affaires sensibles
sur France Inter.
Vendredi
vingt-trois mars deux-mille-dix-huit, dix-huit heures 30. Une résidant de l'immeuble du 30 avenue Philippe Auguste, Paris onzième, appelle les pompiers, de la fumée s'échappe de l'appartement de sa voisine de palier, Mireille Knoll. Cette dame de quatre-vingt-cinq ans habite l'immeuble depuis plus d'un demi siècle, une éternité. Chaque jour, elle reçoit les visites de ses fils, Alan et Daniel, de son kiné ou des auxiliaires de vie, alors sa voisine est très inquiète. Sur place, les pompiers forcent la porte d'entrée.
À l'intérieur, ils découvrent l'appartement en partie ravagée par les flammes, les murs et les meubles du salon noircis par la fumée. Puis dans la chambre, le corps sans vie de Mireille Knoll, en partie brûlée. La vieille dame en chemise et pantalon noir, basket blanche au pied, les jambes hors du lit comme si elle avait tenté de s'échapper. La police scientifique découvre qu'en réalité, elle a été poignardée de 11 coups de couteau sur le torse et le ventre. Dans le même temps, les pompiers identifient plusieurs départs de feu.
Dans la cuisine, les cartons robinets de la gazinière sont ouverts, mais heureusement, l'arrivée générale est fermée. Les premiers résultats de l'autopsie tombent, la victime n'a pas inhalé de fumer, elle est morte avant l'incendie. Mireille Knoll a été tuée et quelqu'un a voulu éliminer les preuves de crime en mettant le feu. Au 30 avenue Philippe Auguste, les résidents sont sidérés.
Mireille Knoll, quatre-vingt-cinq ans, se déplaçait avec difficulté, mais tenait à faire sa promenade quotidienne où elle croisait souvent Philippe, dont la famille a aussi emménagé ici dans les années 60.
C'est quelqu'un qui était plutôt enjoué, très très gentil et qui me paraissait ne pas avoir d'activité qui puisse la mettre en danger de quelqu'un d'extrêmement discret.
Mireille Knoll ne parlait presque jamais de son enfance où elle échappa de justesse à la rafle du Vel d'Hiv, mais elle retrouvait parfois son voisin du huitième Félix qui préside l'association des enfants juifs rescapés du onzième.
C'était une rescapée de la rafle du Vel d'Hiv et ça ça m'a touché énormément puisque mes parents sont morts en déportation quand même elle a vécu la guerre elle a vécu mourir dans les conditions comme ça être brûlé c'est quelque chose de terrible.
Qui a tué Mireille Knoll et pourquoi Pour en savoir plus, les enquêteurs toquent à toutes les portes et les voisins sont unanimes, la vieille dame s'entend bien avec tout le monde. Parmi les habitants de l'immeuble, Zulka Kellerf, septième étage depuis 20 ans. Elle connaît bien Mireille Knoll. Son fils de vingt-huit ans, Yassine Mihroub s'entendait particulièrement bien avec la victime. D'ailleurs, il a passé une partie de l'après-midi chez elle, ce que la fille Mihroub confirme.
Ce n'est pas la première fois que le jeune homme rend visite à leur mère. Il lui arrive de passer à l'improviste pour boire un café et lui fait aussi quelques courses. Ensemble, ils discutent de tout, d'histoire, de politique. Mireille Knoll a quatre-vingt-cinq ans, mais elle est loin d'être déconnectée du monde qui l'entoure. Alors les enquêteurs veulent entendre ce Yassine Mihroub, mais il est parti, dit sa mère.
Elle ne sait pas quand il reviendra, s'il reviendra d'ailleurs, plutôt du genre instable fiston. Mais les soupçons des policiers se confirment. Yassine Mihrough fait l'objet de multiples plaintes et d'une quarantaine de mains courantes. Sa liste de condamnations judiciaires est longue, comportements violents sur la voie publique, menaces de mort, vol avec armes, fausse alerte à la bombe, mais aussi viol et agression sexuelle. Et bien évidemment, tout ça, les voisins l'ignorent.
Sur France inter, le ministre de l'intérieur de l'époque, Gérard Collomb, revient sur le profil du suspect. Lui, Colomb revient sur le profil du suspect.
Lui c'était le profil petit voyou de quartier qui allait faire des rapines, je rappelle qu'il devait avoir otage vingt-deux, vingt-quatre tâches donc inscription au fichier donc on voit bien qu'il avait commis toute une série de larcins avant de tuer cette personne.
Et dans ce cas-là est-ce que vous voyez un dysfonctionnement vu qu'il était connu des services de police et
Le président de la République a dit encore je crois ces jours-ci qu'il fallait que les peines soient effectuées, je pense que quand vous avez vingt-quatre faits inscrits aux tâches, à un moment donné, il faut que la justice soit radicale.
Cela faisait un moment que Yassili MiGoug n'avait pas mis les pieds dans l'immeuble. Et pour cause, entre février et septembre deux-mille-dix-sept, il était incarcéré à Fleury-Mérogis où il purgeait une peine pour agression sexuelle sur mineur. Condamné à vingt-quatre mois, il sort au bout de 6 et les termes de son contrôle judiciaire sont clairs. Il a interdiction de se rendre au 30 avenue Philippe Augusta, car la victime est la fille de l'auxiliaire de vie de Miracle. Les faits ont été commis dans son appartement.
Depuis sa sortie de prison, Mehobbs squat à droite et à gauche, chez son frère, sa mère et chez Mehrecknol. Qui considère que Yassine est un bon garçon qui mérite comme tout le monde une seconde chance Elle a même témoigné en sa faveur auprès du juge. Oui, elle lui fait confiance, elle qui le connaît depuis ses 8 ans. Elle est comme ça, ami Regnol, elle a foi en l'humanité. Alors qu'au cours de sa vie, elle en a côtoyé le pire, l'horreur du nazisme.
Juillet Elle est née en mille-neuf-cent-trente-deux. Ses parents venus de Pologne et d'Ukraine fuient les programmes du début du vingtième siècle et s'installent à Paris. Mireille grandit dans le quartier du Marais. À l'âge de 10 ans, en juillet quarante-deux, avec sa mère et son frère, elle sa mère et son frère, elle échappe de peu, on le dit, à la rafle du Vel'Hiv et parvient à fuir au Portugal, puis au Canada. La famille rentre en France après la libération et à l'âge de 16 ans, Mireille rencontre Kurt Cunol, un rescapé d'Auschwitz avec qui elle va fonder sa famille croisant l'histoire de nombreuses familles juives hantées par le spectre de la guerre et de la Shoah qu'on évoque le moins possible.
Son fils Daniel témoigne au micro de France Inter.
C'était une femme extrêmement ouverte sur le monde qui aimait tout le monde qui était d'une bonté incroyable et qui ne méritait pas ce sort. On est complètement dévasté et je me demande maintenant dans mon futur comment je vais vivre avec ça. J'imagine ce que ma mère a dû souffrir et c'est insupportable. Nous avions déjà souffert avec mon père qui était un ancien déporté et là on se retrouve avec une mère assassinée. Ça veut dire que toujours toujours les gens ne comprennent pas les gens ne comprennent pas ce que c'est qu'être juif, ils peuvent pas savoir, on ressouffre de nouveau mais d'une façon insupportable insupportable et nous aimons la France, nous l'aimons profondément.
Le lendemain du crime, les enquêteurs retournent sur les lieux du drame. Dans les escaliers, ils tournaient un un sac de sport à la main. Placé immédiatement en garde à vue, il admet avoir passé une partie de la journée chez Mireille Knoll. Puis il précise, oui c'est vrai, il était là lorsque la victime est morte, mais il n'a rien fait, non, c'est le marseillais qui a tué madame Knoll, affirmait-t-il. Le marseillais, c'est avec sa rime Bacchus, à un sans-abri de vingt-deux ans que Mehoub a rencontré dans la cour de promenade Fleury Mérogis.
Un jeune homme en errance, connu de la justice pour des vols, mais lui raconte une toute autre version de l'histoire. Il assure avoir reçu le vendredi vingt-trois mars, en début d'après-midi, un appel de Yassine Mihroub. Rendez-vous est pris dans le quartier de nation, Mihroub lui vend un plan pour se faire de la thune, je le cite, ou chez Mereitnol. Pourtant, l'appartement d'Aiefa ne fait pas rêver, tout est dans son jus, elle vit plutôt modestement. Oh, il y a bien quelques petites horloges, des boîtes à bijoux dans le buffet du salon que Karim Bacchus s'empresse de dérober d'ailleurs, Des manteaux de fourrure dans la chambre d'amis également.
Yassine Egoum est convaincu que les juifs ont selon son complice des moyens financiers une bonne situation. Il leur reproche même d'être blindé, fricé. Son antisémitisme commence là, un antisémitisme forgé par l'ignorance. Tout comme son complice Karim Bacchus, persuadé lui aussi que mes Reinoles avaient bien précieux. C'est bien connu, ils sont tous friqués ces juifs.
Doit bien y avoir de l'or et des bijoux à voler. Mais lui, c'est un voleur, pas un tueur, rassure-t-il. Non, non, non, c'est Miou qui a tué madame Knoll. Il raconte que ce dernier portait la vieille dame jusque dans son lit médical et la poignardé en criant Alohaq Bar. Les 2 hommes sont mis en examen pour meurtre à caractère antisémite sur personnes vulnérables.
Pour le parquet c'est clair, Mireille Knoll a été tuée parce qu'elle est juive.
Dans le quartier, les voisins sont encore sous le choc.
Monsieur comment elle était madame Knoll en bas Madame Knoll était handicapée dans la fauteuil roulant elle avait quatre-vingt-cinq ans c'est une rescaperie de
la Shoah c'est
tout ce que je peux vous dire.
Les obsèques de Mireille Knoll auront lieu demain matin.
La mort de Mireille Knoll plonge les juifs de France dans l'effroi. Encore une fois, elles sont une cible. 11 meurtres en 12 ans. Il a analimi en deux-mille-six, climattrophe et sadique. Myriam au Sénégal, Jonathan Gabriel et Ariane Sandler en deux-mille-douze et puis Johann Cohen, Philippe Ram, François Michel Saada, Yoa Abattab, tous, tu as l'hyper cacher, porte de la Seine en deux-mille-quinze.
Ces actes ignobles poussent de plus en plus de juifs à partir. Oui, aujourd'hui ils ont peur, affirme le ministre de l'intérieur Gérard Collomb au lendemain de la mort de Mireille Knoll. Ils quittent la France parce qu'ils ont peur en France. Les chiffres de la Lyah, autrement dit, l'immigration en Israël des juifs venus du monde entier le montrent. En 2015, selon une agence israélienne semi gouvernementale, 8000 juifs quittent le territoire français.
Une année record qui s'expliquerait par un sentiment d'insécurité en hausse. Sentiment sur lequel s'appuie le gouvernement israélien pour accueillir toujours plus de nouveaux citoyens. Et à Chalgram, le premier ministre Benyamin Netanyahou appelle les juifs d'Europe à émigrer en Israël. D'ailleurs, très vite, il téléphone aux enfants du Mireille Knoll, un entretien retransmis en direct sur une chaîne de télévision israélienne. La mort de l'octogénaire terrorise d'autant plus qu'elle a été tuée chez elle dans son lit.
Parce que ce meurtre rappelle près d'un an plus tôt celui de Sarah Limi, une dame juive de soixante-cinq ans battue et défenestrée par l'un de ses voisins, Kobili Traoré, vingt-sept ans. Tellement de similitudes entre les 2 affaires. Le plus jamais ça qui recommence dans le même immeuble, terrible. 2 femmes retraitées tuées chez elles par leurs voisins, des individus en rapport conflictuel avec l'altérité, surtout si elle est juive. Et au lendemain du meurtre de Myrechnol, un autre crime va bouleverser la France.
Le gendarme Arnaud Beltrame meurt à Trèbes, tué par un terroriste islamiste lors d'une crise d'otage.
Fruit Saint-Aires.
Son nom, son visage s'affiche partout depuis 3 jours depuis qu'il a donné sa vie pour en sauver une autre. Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame qui a pris la place de la dernière otage du supermarché de Trèbes vendredi face aux terroristes aura donc les honneurs d'un hommage national dans les jours qui viennent cérémonie aux invalides à Paris d'après le Figaro en présence d'Emmanuel Macron qui devrait aussi prononcer l'éloge funèbre du gendarme.
Le camp de la liberté, celui de la France est confronté aujourd'hui à un obscurantisme barbare qui n'a pour programme que l'élimination de nos libertés et de nos solidarités. Valeur niée par le meurtrier de Mireille Knoll qui a assassiné une femme innocente et vulnérable parce qu'elle était juive et qui ainsi a profané nos valeurs sacrées et notre mémoire.
Un obscurantisme barbare Mireille Knoll a été tuée parce qu'elle était juive ce qui est parfaitement exact. Mais le profil des 2 assassins est différent. Le tueur d'Arnaud Belcram était fiché s depuis deux-mille-quatorze et suivi par les services de renseignement pour sa radicalisation. Un profil différent, oui, de celui de Yassine N'youb. Néanmoins, de nombreux éléments montrent l'intérêt de ces derniers pour les préceptes haineux de l'État islamique.
D'ailleurs, il ne cache pas son admiration pour les terroristes des attentats de janvier et de novembre deux-mille-quinze. Sur les murs de sa cellule en prison, il a écrit des messages comme les frères Kouachi ne sont pas morts pour rien ou Coulibaly, RIP, autrement dit qu'il repose en paix. On découvre aussi qu'il s'est constitué une liste de livres, reportages et documentaires sur le djihad, Oussama Ben Laden, Médine Moshou Mohamed Merah. Une analyse de son ordinateur permet aussi de découvrir les recherches qu'il a entreprises sur la charte islamiste, la charia. Il regarde aussi des vidéos qui évoquent la présence de trop de juifs à la télé.
Puis il consulte des sites internet sur les frères musulmans, l'islam, salafistes et les sourates du coran qui évoquent les juifs. Ainsi que des articles sur la haine des chrétiens et des juifs dans le livre saint. Pourtant, on ne peut pas dire que Yasset Mioubs soit un pieux musulman. Sinon sa soeur, il ne parle pas arabe, il boit de l'alcool, il ne fait ni le ramadan ni la prière. À son procès sa mère dira quand il sort de prison le coran, il n'en a rien à foutre.
Étranger dérangé pour ce qu'il est pour foncer. Odyssée mystifié, Colisée réparé au fond de ceux qui sont-ils quand ils l'ont
jamais vraiment été Personne n'a jamais rêvé de naître. Perdu dans le berceau, je n'ai pas cessé de naître. J'ai couru dans mon cerveau jusqu'au fond
de mon être. J'ai trouvé dans la réalité Toujours paniquer car toujours paniquer croire en nous me sens le un car qui sommes-nous vraiment quand on n'est pas vraiment personne n'a déjà rêvé de naître perdu dans le berceau je n'ai pas cessé de naître j'ai couru dans mon cerveau jusqu'au fond de mon être j'ai trouvé moins de mes
Vous Vous écoutez affaires sensibles sur France inter, aujourd'hui le meurtre de Mireille Knoll.
Affaire sensible sur France inter.
Tandis que l'enquête policière continue, le visage de Mireille Knoll s'affiche par à la télé, dans les journaux, la grand-mère, aux yeux rieurs, le sourire aux lèvres bouleversent le pays. Sa mort fait aussi largement réagir la classe politique. À peine l'enquête débutait, Mireille Knoll devient symbole de la lutte contre l'antisémitisme. Des personnalités de gauche et de droite sont nombreuses à réagir, notamment sur Twitter, où il publie en masse des messages de soutien. À l'Assemblée nationale, lors de son hommage à la victime, le premier ministre Edouard Philippe est applaudi par l'ensemble du Parlement, rassemblement national et France insoumise compris.
Fait suffisamment rare en politique, l'assemblée affiche la volonté claire d'unir la nation autour du meurtre barbare d'une personne fragile et juive ne cessons pas de le répéter. À l'initiative du Crif, le conseil représentatif des institutions juives de France, une marche blanche est organisée à Paris mercredi vingt-huit mars. Les principales forces politiques annoncent leur participation, mais le président du Crif, Francis Khalifa prend une décision radicale contre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, à qui il fait savoir qu'ils ne seront pas bienvenus.
Il est tout de
même heureux que tout le monde demande un prompt châtiment lorsqu'on est face à un crime d'une telle ampleur. Mais néanmoins, est-ce que pour autant, moi, organisateur d'une manifestation, j'ai envie d'avoir à mes côtés pour lutter contre l'antisémitisme, des gens qui de leur côté à eux ne luttent pas contre l'antisémitisme et parfois sont des vecteurs d'antisémitisme dans notre pays, n'ont et ni Marine Le Pen ni Jean-Luc Mélenchon ne seront les bienvenus dans cette manifestation, que les choses soient claires, tous les 2 sont pour nous des vecteurs de haine dans notre pays, la haine que nous connaissons de l'extrême droite d'un côté, la haine d'Israël de l'autre côté et qui est aussi la haine des juifs en réalité, de l'autre côté à l'extrême aussi.
La déclaration de Francis Khalifa sur BFM TV fait réagir. Certains politiques comme Rachida Dati, Benjamin Griveaux, Nicole Belloubet ou Raphaël Glucksmann reprochent au Crif de nuire aux messages de rassemblement pourtant souhaité par l'ensemble des partis. Interrogé à nouveau sur RTL, le président du Crif persiste et signe. Il cible particulièrement Jean-Luc Mélenchon. Selon lui, la position de sa formation à l'égard d'Israël doit être éclaircie.
Mais qu'importe la vie du Crif. Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen comptent bien se rendre au rassemblement, d'autant qu'ils sont soutenus par Daniel Knoll. En plus de vivre un drame, le fils de la victime devient malgré lui un argument politique.
Nous appelons tout le monde, je dis bien tout le monde, les gens qui ont une mère peuvent me comprendre, or tout le monde a une mère. Le griffe fait de la politique et moi j'ouvre mon coeur, j'ouvre mon coeur à tout le monde, à tous ceux qui ont une mère, c'est-à-dire tout le monde. Tous les gens sont concernés, c'est insupportable aujourd'hui en France de savoir que quelqu'un peut mourir comme ça de cette façon aussi affreuse. Donc toutes les mères, tout le monde est concerné, Il n'y a pas de limites. Moi je suis contre les limites.
Le soir du vingt-huit mars sur la place de la nation, plusieurs milliers de personnes se retrouvent. Des associations et représentants de la communauté juive bien sûr, mais également de nombreuses personnalités politiques de tous bords et une dizaine de ministres en tête du cortège. Le président de l'assemblée François de Rugy a même annoncé la fin des travaux à dix-sept heures 30 pour permettre à tous les députés d'être présents. Le mot d'ordre est l'unité nationale en mémoire de la disparue. De nombreux anonymes sont également présents, munis de pancartes, je suis Mireille, Mireille n'était qu'à rebours, je suis juif, l'antisémitisme tue.
Des femmes et des hommes, juifs, musulmans, chrétiens, laïques aux pratiquants.
C'est l'étoile juive que portait ma mère pendant la guerre, elle a soixante-quinze ans et je ne pensais pas qu'aujourd'hui
on tuerait des juifs en France.
C'est un peu notre grand-mère à tous donc c'est important pour nous d'être là.
On se sent intimement violé dans son identité. Enfin, ce Enfin ce n'est pas parce que certaines personnes veulent nous réduire à une religion que nous ne sommes que ces gens-là. Nous sommes français, nous sommes juifs et avant tout nous sommes humains.
Et très vite des e est par viennent aux abords du corsaires. Ces figures de la France insoumise sont très vite contraints de quitter la manifestation, escortée par des CRS sous les buscuardes et les insultes et genre collabo, enculé, je cite. Dans le même temps, Marine Le Pen est elle aussi huée, pas exactement de la part des mêmes personnes. Elle est d'ailleurs en partie escortée par des militants de la LDJ qui viennent de virer les insoumis. Mais sa présence choque de nombreux manifestants.
D'autant que la veille, Jean-Marie Le Pen a été condamné par la cour de cassation à 30000 euros d'amende pour avoir une nouvelle fois qualifié les chambres à gaz de détails de l'histoire. On n'en sort pas.
Depuis 40 ans le Front National devient que ça aide, je ne suis pas en bon détail, son père m'a parlé de bons détails, je parle encore de moi petit fils de déporté, je trouve insupportable qu'elle mette pas honte de partir elle est la cause du problème elle a dit ben elle contre juifs arabe nous juifs et l'arabe on mérite notre grand-parents on te dit c'est scandaleux ce qui se passe c'est la haine c'est la haine et on se couche devant et plus tard on sera avec eux, on se couche pour eux.
Le rassemblement s'achève après un recueillement devant le 30 avenue Philippe Auguste. Le soir même, Jean-Luc Mélenchon tente de relativiser. Il ne faut pas confondre avec des milliers de braves gens que compte ce pays. Bon, mais quelques jours plus tard, dans une note sur son blog, le chef des insoumis laisse éclater sa colère. Il qualifie Francis Khalifa de chef communautaire et le Crif de secte, voire même de groupuscules ethniques se réclamant des intérêts d'un état étranger, comprenez Israël.
Puis il déclare, Francis Crifate et la LDJ ont fait plus pour l'antisémitisme à cette occasion que de dizaines de basses besognes des vecteurs anti antisémites. Si leurs relations entre le Crif et la France insoumise était déjà inflammable, la marche blanche autour de la mort de Mireille Knoll a définitivement enterré toute possibilité de dialogue entre les 2 camps. 3 ans et demi plus tard, le vingt-six octobre deux-mille-vingt-et-un, le procès de Yassine Mihroub et d'Alex Karim Bacchus s'ouvre devant la cour d'assises de Paris.
Ce procès, la famille de Mireille Knoll l'attend depuis 3 ans et en premier lieu le fils de la victime. Il espère un verdict exemplaire contre les meurtriers de sa mère.
Là on attend un verdict très sévère. Vous imaginez votre mère assassinée de 11 coups de couteau brûlé et que ces gens pourraient sortir d'ici 10 ans, 15 ans et recommencer et peut-être tuer votre mère ou votre grand-mère, c'est insupportable.
Au premier jour du procès, la salle d'audience est remplie de journalistes et de nombreux policiers tandis que la fille Knoll et ses avocats s'installent sur les bancs des parties civiles. Dans le box, Yassine Mioube et Alex Grimbakus sont placés côte à côte. Physiquement, tous les opposent. Le premier est large, imposant, tout engueule. Le second est replié sur lui-même, les yeux baissés, silencieux.
Leur façon de s'adresser à la cour est très différente également. Yassini Houb est du genre provocateur à côté à la vitre du box co-brontoir. Alex Karim Bacchus lui fait plutôt bon élève, répond aux questions sans élever la voix. Et comme lors de la première audition, chacun se renvoie à la responsabilité du meurtre de Mireille Knoll, ce n'est pas moi, c'est lui. Alex, Karim Bacchus Martel, oui, j'ai volé l'obstrogénaire, mais je ne l'ai pas tué.
C'est vrai, il a prêté son briquet et il y a ses mi-houb qui a mis feu à l'appartement. D'ailleurs, l'intéressé reconnaît l'incendie, mais il nie le meurtre lui aussi. Il dit que c'est Karim Bacchus le tueur, que c'est un malade mental, un menteur. Face au président, il remonte le fil de ce vingt-trois mars deux-mille-dix-huit et dit, on a bu du Porto chez madame Knoll, je faisais des allers-retours entre le salon et le balcon pour fumer des cigarettes, je les ai perdus de vue, moins de 5 minutes, ça suffit pour qu'elles soient poignardées. Version bien peu crédible, d'autant que sa longue audition est remplie de nombreuses provocations.
Par exemple, il dit à propos de la victime, je pense que si ça avait été une Géraldine ou une Fatima qui aurait été tuée, ça aurait fait moins de bruit. Kant il s'est mis jusqu'au bout des ongles. Puis interrogé sur le nombre de morts durant la Shoah, il commente désinvolte toujours avec son langage et ses fautes de français, un ou 2000000 de morts, on ne sait pas, on ne peut pas le prouver. On n'était pas là, ni vous ni moi. Et il répète que le même Amedi Coulibaly, le terroriste lui de percacher est un bref type.
Alors certes, il assume avoir fait de mauvais choix, mais il le dit, il n'avait aucune raison d'en vouloir à madame Knoll. Sur France Inter, Mathilde Pinceneux revient sur les parcours de vie des accusés.
Quand le président les interroge sur leur parcours, leurs multiples passages en prison, les 2 hommes racontent une vie marquée par
la
violence. Yassine Mioub se souvient d'un père absent qui mettait des patates d'un viol à 12 ans. Il raconte ses excès de colère et son alcoolisme. Alex Karim Bacchus lui décrit une enfance chaotique, il est placé à l'âge de 8 ans, interné plusieurs fois en hôpital psychiatrique. Les 2 hommes se sont connus en détention, ils se sont recroisés par hasard avant de se retrouver le jour du drame.
Mireille Knoll était mon ami, ma confidente assure Yassine Miou pour sa défense. Il est le fils d'une voisine. Alex Karim Bacchus, lui, s'est scarifié en prison pour écrire le mot innocent sur ses cuisses et sur ses bras.
Pour la cour, la tâche est complexe, car à part les 2 accusés, personne finalement ne sait ce qui s'est passé exactement dans le 8 clos de l'appartement de Mireille Knoll. Aucune preuve matérielle ne permet de savoir qui des 2 a commis le meurtre et l'arme du crime n'a jamais été retrouvée. Mais pour l'avocat général, seul Yassine Miou va tuer la vieille dame. Pendant plus de 2 heures de réquisitoire, le magistrat résonne par élimination entre les 2 versions. Il ne croit pas celle de Yassine Njoub, il ment, assure-t-il.
Quant à Alex Harrimbachus, il n'est selon lui ni le complice ni l'auteur du meurtre de Mireille Knoll, mais par contamination, l'antisémitisme comme un poison l'a atteint lui aussi, car l'appartenance à la religion juive de Mireille Knoll avait laissé croire à Karim Bacchus, rappelons-le, qu'il y aurait des choses de valeur à voler chez la victime. L'avocat général lui demande alors, vous avez vu que Mireille Knoll était morte et qu'est-ce que vous avez fait Vous l'avez volée morte quand le cadavre était encore chaud. Au terme de 2 semaines de procès, Yassine Mioub est reconnu coupable du meurtre antisémite de Merechnol. Il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec peine incompressible de vingt-deux ans. Alex Karim Bathus, lui, est reconnu coupable de vol à caractère antisémite.
Il est condamné à 15 ans de réclusion assorti d'une peine de sûreté des 2 tiers. À la sortie de l'audience, le soulagement se lit sur les visages de la famille Knoll.
J'attendais ce verdict depuis longtemps, il est à la hauteur de mes espérances et je vais peut-être pouvoir enfin faire un rond deuil. Merci.
Enfin, la page judiciaire se tourne pour les proches de Mireille Knoll. Mais rien au cours des débats n'a permis de désigner à coup sûr la hauteur des 11 coups de couteau. Qui a fait quoi ce vingt-trois mars deux-mille-dix-huit Seuls Yassine Mioubey Alex-Arimbatus le savent. Depuis, Alan et Daniel Knoll ont créé une association pour faire vivre la mémoire de leur mère. À Paris et à Marseille sont inaugurés les allées Miracnoll ainsi qu'un jardin en Israël.
Pendant les jeux olympiques de Paris deux-mille-vingt-quatre, une rue du village média lui rend hommage pour que surtout Mireille Knoll ne tombe pas dans l'oubli quand on sait à quel point concernant l'antisémitisme, l'ensablement des mémoires peut-être mortifères.
Bien sûr c'est très important de voir autant de de personnes qui honorent encore la mémoire de ma soeur. Sarah Halimi est rentrée dans le coeur, rentrée dans les foyers de combien de maisons, combien de maisons, combien de personnes
je ne souhaite qu'une chose c'est que bientôt nous n'ayons plus besoin de marche blanche que nous n'ayons plus besoin de commémoration comme celle-ci qui signifierait que l'intelligence l
En 2000 vingt-deux, les familles de Sarah Limi et du Mireille Knoll sont réunies à Nogent-sur-Marne pour l'inauguration d'un jardin au nom des 2 femmes. Dans ce jardin est apposée nos stèles sur laquelle il est écrit Sarah Halimi Emi Regnol, lâchement torturés et assassinés parce que juives, victimes parmi les victimes d'un islamisme radical, de la haine antisémite et de l'obscurantisme. En novembre 2000 vingt-quatre, Alan Knoll est invité sur Europe un. La voix encore brisée par l'émotion, il confie, je
ne
me remets pas de la façon dont ma mère est partie, on ne vit pas non, on ne vit pas comme on devrait vivre.
France inter, affaires sensibles,
Fabrice Drouel. Aujourd'hui le meurtre de Mireille Knoll, notre invité qui est chez lui aussi d'ailleurs
Thomas Lavande, bonjour. Bonjour Fabrice.
Vous êtes journaliste éditorialiste politique pour le journal Libération et surtout vous présentez et produisez l'émission Enquête de politique sur France Inter tous les dimanches à dix-huit heures. Rien de ce qui se finit en isme ne vous échappe. Donc l'antisémitisme évidemment sur lequel vous vous êtes penché. Il faut rappeler quand même qu'il est protéiforme concernant notre histoire. Mihoub, lui, montre un antisémitisme de l'ignorance, mais surtout politique, on l'a vu avec ses affiches radicalisées en prison.
Son complice, lui, participe plutôt de ce qu'on va appeler l'antisémitisme de l'ignorance, presque l'antisémitisme ordinaire si tant est que ce mot soit possible.
L'antisémitisme du stéréotype. Le stéréotype c'est la base du racisme en fait quand on catégorise tel type de population à tel type de comportement le stéréotype le plus classique pour les juifs c'est ils sont riches.
Pourquoi c'est pour conséquence dramatique qui renvoie aussi au meurtre de Ilan Halimi.
Bien sûr c'était la motivation et et c'est intéressant dans le récit que vous venez de faire à un moment vous vous faites le le comparatif avec il y a il y a c'est chronologique il y a il y a l'assassinat d'Arnaud Beltran qui apparemment n'a rien à voir avec l'antisémitisme et c'est vrai que ça n'a rien à voir avec l'antisémitisme en surface, mais Emmanuel Macron fait le lien parce que c'est dans l'actualité et en fait c'est intéressant parce que l'islamisme radical et l'islamisme terroriste base évidemment une partie de son action sur l'antisémitisme, l'antisémitisme et et l'antioxydant, mais l'antisémitisme est un des facteurs, un des éléments les plus importants de cet islamisme, l'un des moteurs, l'un des carburants en tout cas et dans l'antisémitisme classique chrétien tel que on l'a vécu jusqu'à la fin de la guerre de la deuxième guerre mondiale.
Ils ont ils ont assassiné Jésus. Voilà ils ont le le le côté
des ici évidemment jusqu'à à la fin de la guerre ou en tout cas en tout cas exprimé jusqu'à la fin de la guerre après il existait encore mais il ne pouvait pas être exprimé à l'extrême droite. Il y avait aussi l'antisémitisme théorisé par Drummond, par tout un tas de théoriciens, l'antisémitisme politique radical alors nazisme et puis pétainiste Et ça
commence à l'ennemi intérieur.
Voilà l'ennemi intérieur de Morasse parce qu'il faut toujours un ennemi intérieur un ennemi extérieur pour l'extrême droite et ça continue aujourd'hui mais il y avait aussi cet antisémitisme de culture vous avez rappelé que les accusés n'étaient pas du tout islamistes n'étaient pas du tout pratiquants n'étaient pas musulmans pratiquants ils buvaient de l'alcool ils ne faisaient pas le ramadan donc c'est pas un antisémitisme islamiste c'est un antisémitisme de stéréotype, un antisémitisme populaire exactement comme celui qui existait dans la population française même parmi les gens qui n'étaient pas chrétiens dans les années 40 et pendant la collaboration et bien avant d'ailleurs et peut-être même aussi après.
Et beaucoup dans les années 30.
Et dans les années 30 bien sûr.
Alors puisqu'on puisqu'on en parle, il y a eu un débat intéressant aussi sur l'antisémitisme, il y a d'un côté. Le rejet d'Israël présenté comme un antisionisme donc une idée politique donc on a le droit, on s'aperçoit malheureusement que la frontière avec l'antisémitisme est très floue.
Oui alors ça c'est une affaire très compliquée parce que évidemment après la guerre il y a un interdit bienvenu de l'antisémitisme après ce qu'on a vécu et donc des antisémites continuent à l'être sous couvert d'antisionisme. Mais il y a aussi parallèlement un antisionisme tout à fait vertueux et même juif, c'est les héritiers du boundisme, le bund et j'en parle aussi dans une de mes émissions, le bund c'est un mouvement social en fait presque syndical de travailleurs juifs et qui a produit toute une littérature intellectuelle antisioniste et vous savez que une grande partie des intellectuels juifs d'avant guerre étaient contre l'idée qu'il y ait une terre d'Israël parce que finalement pensait-il la place des juifs était parmi les peuples parmi lesquels ils étaient installés, ils faisaient commerce, ils avaient une vie, ils étaient ouvriers, ils étaient commerçants et bon.
Avec une grande volonté d'intégration.
Avec une énorme volonté d'intégration et la République française ne serait pas se caler sans l'apport des juifs, des intellectuels juifs évidemment sans l'apport aussi de l'affaire Dreyfus sur laquelle c'est sur cette affaire que la gauche républicaine et moderne s'est véritablement créée. Donc
Et que Théodore Herzol a eu cette idée de la Grèce ou d'Israël en disant si dans les pays des droits de l'homme, on arrache les galons d'un militaire parce qu'il est juif il faut une terre.
Voilà il
faut une terre et vous savez que quand Théodore Hertsel est venu en France
à la
fin du dix-neuvième siècle et bien il a rencontré des antisémites, il a rencontré Drumont tout simplement parce que finalement les antisémites français n'étaient pas pour qu'on tue tous des juifs, mais ils étaient pour qu'on leur trouve une terre et qu'ils s'en aillent. Vous voyez il y avait il y a donc c'est très compliqué, il y a quand même un antisionisme qui existe et qui n'est pas forcément antisémite. Alors aujourd'hui évidemment beaucoup d'antisionistes cachent leur antisémitisme derrière cette affiche mais il ne faudrait pas non plus diaboliser l'antisioniste c'est-à-dire l'idée que le principe même de la terre d'Israël soit quelque chose de de mauvais, il y en a qui le pensent même parmi
les les les
les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les les États-Unis sont une mauvaise idée parce qu'on a tué tous les indiens. Il faut trouver évidemment une autre forme et l'antisionisme certains qui se prétendent antisionistes sont antisémites mais certains qui se disent antisionistes ont un avis politique qu'il faut respecter aussi.
Bien alors ce crime-là est ouvertement antisémite doublé d'un féminicide n'oublions pas cet aspect. Mais enfin je reviens sur ce qui s'est passé lors du meurtre de Sarah Halimi en deux-mille-dix-sept, c'est la même configuration. Un crime qui a eu peu de réception dans la classe politique, de nombreux juifs de France ont témoigné de leurs grands sentiments de solitude à ce moment-là. Comment expliquer un tel manquement qu'on n'ait pas voulu dire tout de suite François Hamey si c'est un crime antisémite.
Et c'est comme après le le crime monstrueux de Zarotaram à l'école à Toulouse avec des enfants juifs tués à bout portant. Il n'y a pas eu de grandes manifestations et les juifs de France se sont sentis seuls, Ça, c'est terrible. Ça, c'est terrible. Et comment on explique ça Alors en réalité, je ne pense pas que ça puisse être par une sorte d'antisémitisme l'attend, une sorte de bienveillance pour antisémitisme. C'est un manque de réflexe parce qu'on manifeste, nous en France, on manifeste contre des pouvoirs qui sont puissants ou qui peuvent l'être donc quand après Carpentras, la profidation du cimetière juif de Carpentras, il y a eu des immenses manifestations, c'est parce que on manifestait contre un mouvement politique qui prenait de l'ampleur et qui pouvait arriver au pouvoir et qui était l'extrême droite et qui nous rappelait aussi un pouvoir notre le pouvoir pétainiste, on sait qu'on a dans notre ADN français une possibilité d'antisémitisme chrétien et puissant.
Donc on manifeste contre des puissants et là finalement il y a il faut dire les mots ce nouvel antisémitisme qu'on dit des banlieues je mets des guillemets parce qu'il est très utilisé par beaucoup de gens à l'extrême droite ou dans un milieu médiatique polarisé par exemple cet antisémitisme des banlieues il sert souvent à à stigmatiser les banlieues, mais en même temps, il y a tous ces stéréotypes qui existent et tous les profs qui travaillent en banlieue vous le diront, il y a, ils sont très préoccupés par ces stéréotypes antisémites qui existent et qui prospèrent. Et finalement une partie de la gauche et la gauche, c'est ce qui est le moteur dans toutes les manifestations de rue en France, c'est normal. Une partie de la gauche se dit si on manifeste après un crime antisémite commis par des jeunes issus de l'immigration et bien on manifeste contre d'autres victimes et ça leur paraît difficile et c'est une faute de ne pas le faire même si c'est difficile de le faire parce que on veut trouver des excuses la gauche veut toujours trouver des excuses aux victimes aller du côté des victimes mais là c'est qui les victimes tout le monde a l'air d'être des victimes sauf que au moment où il y a un crime antisémite il y a un crime antisémite et on se bat contre l'antisémitisme et c'est ça la grande solitude vécue par les juifs de France, c'est une terrible déchirure et et moi je trouve ça dramatique.
Et les juifs de France ont un autre problème aussi, on va dire les choses avec LFI, avec ce qu'il considère comme un clientélisme électoral à l'adresse des musulmans et qui va peut-être même certainement construire un antisémitisme. Les banlieues notamment. C'est très sensible.
Oui c'est très sensible. Moi je trouve qu'il y a il y a des gens qui jouent avec le feu LFI et le CRIF, je mets le CRIF dedans. Quand le CRIF, je viendrai à LFI, mais quand le CRIF, alors le CRIF a changé de patron par rapport au récit que vous venez de nous faire, celui d'aujourd'hui est plus modéré, mais quand même quand le crif aujourd'hui ne dit rien de ce qui se passe en Israël et à Gaza parce que Netanyahou et sa terrible répression et ses massacres, ses crimes de guerre Netanyahou dit qu'il le fait au nom de l'occident et au nom des juifs, il dit que ceux qui le critiquent sont des antisémites et donc peut-être que le Crive devrait dire, mais pas en notre nom. Évidemment le Crive doit se battre pour le retour des otages et doit mettre en avant l'image des otages et on doit tous être mobilisés pour que les otages soient rapatriés dans leur famille évidemment mais en même temps il faut aussi dénoncer ce que fait Israël en ce moment en Palestine dans les territoires occupés et à Gaza qui sont des massacres inouïs et ça le le Christ ne le met pas en avant.
Voilà pour le Christ maintenant pour LFI. Pour LFI alors ne pas
avoir
voulu caractériser le 7 octobre comme un acte terroriste, c'est vécu comme une faute existentielle pour le reste de la gauche. Rappelons que la gauche moderne et républicaine s'est créée avec l'affaire Dreyfus où il y a eu un combat entre une partie de la gauche Jules Gaid et une autre partie de la gauche je reste notamment sur cette histoire, est-ce que l'affaire Dreyfus était une histoire entre bourgeois et militaire, ça nous regarde pas nous la gauche ou c'était une histoire de liberté et de justice et bien sûr c'était ça et c'est finalement ce qui a prévalu à gauche et toute la gauche après cette affaire Dreyfus a convenu que c'était un acte fondateur la liberté, la justice, l'antiracisme c'était quelque chose de fondateur et d'essentiel pour la gauche et aujourd'hui
on a
l'impression que Jean-Luc Mélenchon, je parle de lui parce que je pense qu'il a un poids un peu très important sur LFI et même peut-être trop important s'agissant de ces questions-là où il y a en fait plus de débats de ce que je sais. Jean-Luc Mélenchon a peur que si on pointe les banlieues et l'antisémitisme de stéréotypes qui naît et croit en ce moment dans les banlieues et qui est souvent d'ailleurs instrumentalisée par des organisations islamistes, il a peur, il craint que finalement les banlieues soient stigmatisées. Moi je ne rentrerai pas dans le calcul dans la stratégie électorale. Ça je franchement je pense que c'est secondaire, je pense qu'il craint vraiment et il peut avoir de bonnes raisons que les banlieues soient stigmatisées par l'extrême droite et qu'en ce moment c'est l'extrême droite qui est le danger. Jean-Luc Mélenchon est sur une ligne de crête qui est très compliquée à suivre qui est très compliqué à tenir.
Je mets de côté l'affaire électorale, je n'y crois pas beaucoup. L'affaire stratégique dans ma longue carrière d'analyste politique, vous savez quand on essaye de savoir ce qui est sincère et ce qui est stratégique et de séparer ce bon grain de livret, on se trompe souvent. Moi je me contente d'observer que Jean-Luc Mélenchon, un homme de gauche, il voudrait essayer de faire en sorte que les banlieues ne soient pas stigmatisées par une extrême droite qui est le danger principal pour lui en ce moment et non pas les banlieues mais l'extrême droite qui a plus de chance d'arriver au pouvoir que que les banlieues évidemment Et que Mélenchon. Et que et que Mélenchon aussi et donc ne voulant pas que donner du grain à moudre pour que ces banlieues soient stigmatisées et bien il il a tendance un peu à nier et à sous-estimer cet antisémitisme qui naît donc sa ligne de crête est très compliquée sans doute trop compliquée à suivre et finalement il ne fait pas le boulot, le boulot de la gauche c'est de lutter contre le racisme et l'antisémitisme.
Et alors ça nous renvoie aussi à la présence du rassemblement national lors du rassemblement dommage. Khalifa dit non, mais beaucoup de de juifs de de l'organisation d'ailleurs de cette manifestation ne sont pas gênés que le rassemblement national soit là, c'est ce qu'on a raconté.
Oui alors c'est compliqué de dire là encore c'est un avis personnel, c'est compliqué de dire on ne veut pas qu'un tel ou un tel vienne. C'est une manifestation nationale, on était bien content à l'assemblée nationale que tout le monde se lève et tout le monde d'accord de l'extrême droite à l'extrême gauche, ça oblige l'extrême droite d'ailleurs peut-être à revisiter son passé qui n'est pas si lointain et qui est même peut-être encore un peu présent, vous avez rappelé que juste avant Jean-Marie Le Pen avait été encore condamné pour ses propos sur la Shoah et le détail. Donc là encore le crif a mal géré d'un côté et de l'autre, il y a des extrémistes dans ces mouvements-là, mais ce que je vois surtout dans ce que vous nous racontiez tout à l'heure Fabrice, c'est l'écho avec aujourd'hui et Jordan Bardella qui doit se rendre en Israël pour une conférence dans un acte finalement dans l'acmé de la banalisation et ça c'est vraiment alors ça c'est quelque chose d'extraordinaire parce que il faut rappeler que le rassemblement national qui vient du front national qui est l'émanation du front national et le front national a été créé par des antisémites en partie mais par des antisémites des anciens et par Jean-Marie Le Pen qui était antisémite qui était un véritable antisémite moi je peux le raconter personnellement j'ai rencontré j'ai eu des discussions avec lui là-dessus il était antisémite c'est clair et net et Marine Le Pen n'a jamais désavoué complètement son père.
Thomas Legrand dernière question la France est-elle plus mal placée que ses voisins européens sur le terrain de l'antisémitisme Fatalement,
la France étant le le pays qui a le plus de ressortissants juifs, juifs français et et un pays aussi qui a une immigration qui vient du Maghreb, musulmane et qui est largement qui vient du Maghreb musulmane et qui est largement ghettoïsé, c'est-à-dire qui vit dans un entre soi et ces 2 facteurs favorisent ce nouvel antisémitisme qui est bien alimenté par à la fois les islamistes et à la fois d'ailleurs tous les illibéraux. Vous savez que les interventions russes par exemple pour booster certains comptes, certains messages sur les réseaux sociaux, on a observé enfin les ceux qui sont chargés comme Viginum qui sont chargés d'observer ces interventions-là ont montré que tout ce qui était islamiste ou tout ce qui était polarisé dans sur cette question était boosté par ce qu'on appelle de la strotter film par les fermes à troll russes par tout ce qui peut tordre la société française tout ce qui peut alimenter ce que ce que Juliano dampoli appelait la théorie du fil de fer vous savez là pour couper la société française pour casser la société française c'est comme un fil de fer on le tord dans tous les sens on le tord dans tous les sens jusqu'à ce qui se coupe et ce qui se casse lui-même et l'antisémitisme est un vecteur pour casser la société française faut y faire très attention.
Bien ce sera le mot de la fin merci Thomas Legrand, vous parlez de de quel sujet dimanche dimanche qui vient
Du masculinisme retour du masculinisme. Bien merci à dimanche au revoir.
C'était affaires sensibles aujourd'hui, Le meurtre de Muret Knoll, une émission que vous pouvez réécouter en podcast bien sûr. À la technique aujourd'hui, il y avait Guillaume Chicheau.