Aujourd'hui, on va parler d'un sujet, tu vas voir, assez intéressant, assez palpitant, mais je te rappelle que Café avec Johan, ce sont des contenus souvent un peu plus longs que ce que je fais d'habitude, un peu plus spontanés puisque là, j'ai quelques notes, j'ai préparé des faits, mais je parle d'une façon plus spontanée. On parle de l'actualité française en général aujourd'hui, on va parler un peu de politique et l'objectif, c'est de t'aider à améliorer ta compréhension, ton écoute en français avec un sujet de société, ce qui me semble être intéressant pour toi et tu peux écouter sans stress, il n'y a pas de montage, donc, tu peux écouter comme un podcast sans pression une fois ou plusieurs fois si tu veux vraiment aller en profondeur. Je t'invite à donner ton avis comme d'habitude et tes propositions de sujet en commentaire et tu peux aussi télécharger ta fiche PDF gratuite. C'est une fiche de synthèse qui reprend tout ce qu'on va voir ensemble aujourd'hui avec les chiffres. Aujourd'hui, on va parler d'un sujet qui est central en France, c'est l'évolution du paysage politique et la montée en puissance de nouveaux blocs et notamment ce qu'on appelle les populistes.
Les populistes, en fait, on définit des personnes, des hommes ou femmes politiques comme étant populistes s'ils se placent toujours du côté du peuple et ils affirment qu'en fait, il y a un combat entre le peuple, les gens et les élites qui sont soit incompétentes, soit déconnectées de la réalité, voire corrompues. C'est ce que les populistes disent ils opposent vraiment le peuple à leurs dirigeants. Et les populistes ont de plus en plus de voix de portée en France, mais pas seulement en Europe et dans le monde entier en fait. Donc, on va voir exactement ce que ça signifie pour la France et on va essayer de répondre à une grande question, on va essayer d'étudier la question suivante c'est est-ce que la France va connaître un basculement politique inédit en 2027 avec un parti populiste qui arriverait au pouvoir. Deux-mille-vingt-sept, je te rappelle, ce sont les élections présidentielles en France, les prochaines élections.
Emmanuel Macron a été élu en deux-mille-vingt-deux il avait été élu en deux-mille-dix-sept, le président de la république en France est élu tous les 5 ans, donc, Emmanuel Macron sera président jusqu'en deux-mille-vingt-sept sauf s'il démissionne, il a dit qu'il ne le ferait pas, mais la situation politique est quand même critique je pense qu'il ne démissionnera pas, mais c'est possible il peut démissionner, mais quoi qu'il arrive, il ne pourra pas se représenter en 2027 parce qu'il a fait 2 mandats successifs, donc, il ne peut pas faire de troisième mandat à moins de changer la constitution parce que c'est la constitution française de la cinquième république qui l'empêche de faire un nouveau mandat. Évidemment, s'il change la constitution, c'est différent. Donc, on va essayer de répondre à cette question et en particulier en fait est-ce que le rassemblement national, le parti populiste dirigé par Marine Le Pen ou en tout cas dont la candidate naturelle est Marine Le Pen peut arriver au pouvoir en deux-mille-vingt-sept. Il n'y a aucune certitude évidemment on est début deux-mille-vingt-cinq, donc, c'est très difficile de prévoir, d'anticiper et ces sujets ne sont jamais blancs ou tout noirs. On ne peut pas dire avec certitude ce qui va se passer, d'autant plus ici que ça dépend beaucoup du contexte international, des guerres qu'il peut y avoir, de l'économie, des événements type Covid, type crise énergétique, donc, il y a plein de choses qui peuvent faire évoluer ce qu'on va dire et certains éléments peuvent nous faire penser oui, il peut y avoir un grand basculement en deux-mille-vingt-sept et d'autres peuvent nous faire penser que non, finalement, il n'y aura pas de basculement.
Et on va essayer de voir tout ça en détail ensemble aujourd'hui. Je trouve que c'est un sujet passionnant je sais que ce n'est pas facile à maîtriser dans une langue étrangère, mais pas de stress. Prends ton temps, tu peux réduire la vitesse si ça va trop vite, tu peux revoir certains passages. Moi, c'est comme ça que j'apprends des langues. Je te dirai bientôt la nouvelle langue que j'apprends, mais c'est comme ça que j'apprends.
J'écoute plusieurs fois, je découpe la vidéo, je vais regarder plusieurs fois chaque partie et on t'a même mis les chapitres pour que tu t'y retrouves. Donc, on va voir 4 parties ensemble aujourd'hui. La première, ça va être la recomposition politique en France. On va revoir quelques petites choses qu'on avait déjà vues dans la première vidéo de Café avec Johan, mais on va aller un peu plus loin. On va voir pourquoi les partis populistes gagnent du terrain parce qu'il y a des raisons.
Si les partis populistes gagnent du terrain en France et dans le reste du monde, c'est qu'il y a des raisons. Pourquoi le rassemblement national en particulier séduit de plus en plus d'électeurs et ensuite, on verra quels sont les freins finalement au basculement en 2027 parce qu'il y a des freins, c'est compliqué pour les partis populistes d'arriver au pouvoir. Et ensuite, tu me donneras ton avis dans les commentaires et moi, je te donnerai mon avis, je te dirai ce qui me semble être le plus probable. On commence par parler de la recomposition politique parce que la France est actuellement dans une impasse politique et on l'a vu dans l'épisode 1 de Café avec Johan que je t'invite à revoir il a rencontré un grand succès cet épisode. C'était sur Que se passe-t-il avec la politique en France On a vu que le pays il n'est pas à l'arrêt les fonctionnaires sont payés, les écoles et les hôpitaux sont ouverts, mais la situation est tellement instable qu'il n'y a aucune avancée sur des sujets long terme, il n'y a aucune vision long terme, il n'y a pas de travaux sur des sujets majeurs.
Et sur les grands sujets, sur les grandes réformes, notamment la réforme des retraites, on avance et on recule. On prend une décision, ensuite, on dit Ah, finalement, on ne sait pas, on attend et on recule. Et on a, au sein des grands blocs qui composent le le le parlement actuellement, des gens complètement opposés. Certains disent, il faut partir en retraite plus tard. Actuellement, c'est soixante-quatre ans.
On est en train de basculer de soixante-deux à soixante-quatre. Certains disent Il faut aller à 65 ou à 67, d'autres disent Il faut revenir à 62 ou à 60. Donc, on a des avis opposés au sein même de ceux qui sont censés voter les lois. Ce qui s'est passé en France, on est passé de la bipolarisation au tripartisme. En fait, pendant des décennies, la France était gouvernée soit par ce qu'on appelait la droite c'était le RPR, il y a eu l'UMP ensuite, les républicains tout ça, c'est des changements de nom, mais on avait la droite ou la gauche, le parti socialiste qui souvent s'alliait aux communistes, aux écologistes, etc.
C'étaient ces 2 grands partis. Depuis deux-mille-dix-sept, ça a complètement changé puisque Macron, il a réussi, en prenant des talents à droite et à gauche, à faire exploser littéralement la droite et la gauche et le premier opposant à Macron qui est plutôt du centre on a un bloc au centre le plus grand opposant, c'est le rassemblement national. La gauche, elle a complètement éclaté, certains membres du parti socialiste ont rejoint Emmanuel Macron au centre, d'autres se sont radicalisés, c'est ce qu'on appelait les radicaux et du coup, on a une gauche qui a éclaté entre l'extrême gauche, les insoumis et des gens de gauche du parti socialiste qui sont restés au parti socialiste et qui fait très très peu de résultats ou qui a des mauvais résultats aux élections et ceux qui ont rejoint Emmanuel Macron. Et à côté de ça, on a le parti reconquête d'Éric Zemmour qui concurrence le rassemblement national et ça existait un peu avant, mais disons que c'est un parti supplémentaire puissant qui freine le rassemblement national. Et donc, on a de plus en plus de Français qui commencent à voter pour des alternatives.
On n'a plus ces 2 gros blocs droite-gauche où les gens disaient Toi, tu es de droite ou de gauche. C'était littéralement comme ça que ça se passait il y a 20, vingt-cinq ans. Aujourd'hui, ce n'est plus ça. On a 3 gros blocs qui sont le centre, plutôt macroniste, le centre, on a la gauche radicale et les écologistes et le parti communiste donc, on a la CLFI, les écologistes, une partie du parti socialiste, mais encore une fois, le parti socialiste ne sait pas trop où se mettre entre Macron et l'extrême gauche et on a à droite le Rassemblement national et reconquête. Le problème, c'est qu'ils se détestent et notamment de détroit les radicaux de gauche et le rassemblement national se détestent, donc, on a 3 grands blocs qui essaient de gouverner ensemble alors qu'ils se détestent et donc, un tel éclatement rend le pays quasiment impossible à gouverner, il n'y a pas de majorité claire et ils utilisent beaucoup ce qu'on a vu dans la vidéo une de Café avec Johan, le 49.3 qui est un article de la constitution qui permet au gouvernement de passer un texte sans vote à l'assemblée.
Donc, voilà ce qu'on pouvait dire en résumé sur cette partie recomposition du paysage politique français, on est dans une situation qui est assez compliquée. Et dans cette situation compliquée, bien, les partis dits populistes gagnent du terrain. Une des raisons j'en ai noté 3 des raisons la première, c'est ce qu'on vient de dire c'est qu'il y a une saturation du système actuel. Beaucoup de citoyens, ils ont l'impression que tous les gouvernements qui se succèdent ne tiennent pas leurs promesses et je dois dire que c'est de plus en plus vrai. Et autant je peux imaginer qu'un homme politique, pour se faire élire, doive présenter un beau programme et qu'il ne peut pas tout réussir, il y a des choses qui échappent à son contrôle, j'ai quand même l'impression qu'on revient sur des promesses qu'on aurait dû tenir.
Donc, ça donne un souci d'agacement aux gens, on ne les écoute pas. On sent qu'il y a en France et là, je pense que ça concerne beaucoup de pays d'Europe un problème de souveraineté on n'est pas toujours sûr de savoir qui décide en fait. Nous, en France je ne vis plus en France depuis quelques années, mais en tout cas, les Français élisent un président, la République et personne d'autre, ils donnent leur voix au président de la République. Et on voit que la commission européenne a un pouvoir énorme et parfois, on se demande OK, qui a le pouvoir Le président que j'ai élu ou la commission européenne Et en France, il y a eu un grand exemple ou un grand fait qui a montré que cette question est légitime, c'était le Mercosur qui est en fait un traité entre des pays de l'Amérique du Sud et l'Union européenne, un traité de libre-échange. En France, les gens n'en veulent pas vraiment parce que la France est un pays d'agriculture et l'Amérique du Sud, c'est une grande puissance d'agriculture, donc, les Français ont peur que des produits d'agriculture sud-américains viennent sur le marché français, européen et français, mais en fait ici, le point, c'est qu'Emmanuel Macron a dit nous, on est contre le Mercosur.
Et pourtant, la commission est allée en Amérique du Sud et a dit nous allons signer le traité. Donc, on se demande si la France est encore souveraine et si la personne qu'on a élue a encore le pouvoir. Et ça, ça joue beaucoup dans la montée des partis dits populistes puisque je le rappelle, les populistes disent Attendez, vous avez une élite là-bas qui ne fait pas ce qu'elle a dit qu'elle ferait, qui ne vous comprend pas et qui vous ment. Et c'est un petit peu ce qui se passe dans certaines situations. Il y a une grande défiance également qui est apparue suite au traité de Lisbonne.
Le traité de Lisbonne, c'est un traité européen c'est un traité de la constitution de l'Union européenne. Ça avait été proposé au peuple français en deux-mille-cinq il y a eu un référendum, on avait organisé un référendum voulez-vous que la France adopte le traité de Lisbonne Oui ou non Les Français ont dit non et pourtant, les politiques ont dit On va le faire quand même, on vous a demandé, mais on va le faire quand même. Et en 2000, je crois que c'est en 2008, le traité a été ratifié. Et je prends cet exemple, je pense que je l'avais pris dans Café avec Johan volume 1, c'est comme si je rentre à la maison, je dis à mes enfants Qu'est-ce que vous voulez manger qu'ils me disent de la pizza et que je leur dise OK, vous aurez des légumes. On ne peut pas te poser une question et ne pas tenir compte de la réponse et tout ça, ça s'ajoute dans la saturation du système politique actuel.
En plus de tout ça, on a des crises du pouvoir d'achat liées à l'inflation qui est apparue suite au Covid. La hausse des prix de l'énergie, pour moi, ce sont 2 sujets différents. La hausse des prix de l'énergie, c'est venu plutôt au moment de la guerre en Ukraine puisqu'on a dit on n'achète plus de gaz russe, donc les prix ont monté, mais l'inflation générale, elle est venue surtout venue parce qu'on a mis beaucoup d'argent et on a créé de la monnaie lors du Covid. Au moment de la crise du Covid, on a créé de la monnaie alors qu'il n'y avait pas de croissance et à partir du moment où on crée de la monnaie, où on crée plus de monnaie qu'il n'y a de croissance, bien, il y a de l'inflation. C'est mathématique, c'est une des bases de l'économie et je suis loin d'être un spécialiste en économie, mais c'est clairement comme ça que ça fonctionne.
Et là encore, les politiques n'ont pas joué franc jeu, ils ne nous ont pas dit pendant le covid, il y avait la phrase de Macron, le quoi qu'il en coûte, ça veut dire on va donner de l'argent à tous les secteurs qui seront touchés par la crise on va arrêter l'économie, mais on va vous aider quoi qu'il en coûte, quel qu'en soit le prix et on ne nous a pas dit après que ce quoi qu'il en coûte, qui était nécessaire ou pas ce n'est même pas un débat en fait, bien, on allait le payer d'une manière ou d'une autre et on le paye via l'inflation. Mais on nous a dit encore une fois puisque les politiques ne sont pas honnêtes on nous a dit que toute l'inflation venait de la guerre en Ukraine, mais on le voit tout est plus cher et on n'était plus habitué à l'inflation. L'inflation, elle est apparue, elle est revenue après le Covid, mais on n'était plus habitué à avoir de l'inflation surtout en Europe, en France et en Europe. En plus de ça, on a des problèmes de dette j'en parlais dans la première vidéo qu'a fait avec Johan la France est surendettée et du coup, elle demande toujours plus d'efforts.
Donc, elle dit Il va falloir travailler plus, il va falloir travailler plus longtemps, il va falloir que ceux qui paient des impôts en paient plus. Donc, on demande des efforts qui sont légitimes parce que forcément, vu qu'on est surendetté, on a besoin de faire rentrer de l'argent, mais on se demande surtout pourquoi on en est là en fait Pourquoi on est dans cet état de budget complètement déséquilibré, de budget d'état surendetté On ne se pose pas vraiment la question où les responsables, ceux qui ont créé ça, bien, n'ont pas de compte à rendre, mais par contre, c'est la population qui doit faire les efforts. Et ça, ça alimente aussi ce clash entre les élites et le peuple et ça fait monter les partis populistes. Et bien sûr, il y a des problèmes fondamentaux de base et super importants pour les Français, de grands problèmes d'insécurité. Il n'y a qu'à lire la presse pour voir que la France n'est plus un pays sûr.
On n'est pas sûr, on pas en sécurité quand on se promène dans les rues des grandes villes le soir en France. C'est dur à dire, mais c'est une réalité. Et pour moi, la sécurité, c'est la liberté numéro un en fait. Si je ne peux pas me promener dans la rue en étant en sécurité, bien, je ne suis pas libre. Et la France, en ce qui concerne la sécurité, ce n'est plus un pays libre.
Je pense encore une fois dans cet épisode et dans tous les épisodes de Café avec Johan, je partage une opinion personnelle qui ne sera pas l'opinion de toutes les France, de tous les Français. Toujours est-il que c'est mon opinion. Le système de santé souffre on a des médecins, des infirmières qui ne sont pas assez payés, qui sont enfermés dans une bureaucratie très difficile à vivre et les patients sont très maltraités. Je l'ai vu puisque mon père a été gravement malade et a été suivi à l'hôpital. Ce qui se passe, c'est une catastrophe.
On ne cesse de louer le système social français en disant on a une super couverture sociale et médicale, mais l'hôpital français ne fonctionne littéralement plus. J'exagère en disant ça fonctionne, mais il ne fonctionne pas bien et pas à la hauteur des dépenses qui sont engrangées en fait. Il y a des problèmes à l'école, il y a des problèmes de bureaucratie, de normes, il y a des problèmes d'immigration dans toute l'Europe des grandes populations viennent en Europe pour des raisons légitimes. Là encore, moi, je ne juge pas du tout ces personnes qui viennent, mais c'est très difficile d'accueillir un grand nombre de personnes qui a une culture différente bien souvent, de les accueillir alors qu'on n'est pas capable de les accueillir dans de bonnes conditions. Je l'ai dit, il y a des problèmes à l'hôpital, à l'école, on a des problèmes partout, on a des dettes énormes et on accueille énormément de gens qui s'attendent à trouver quelque chose de génial et qui trouvent un pays qui ne fonctionne pas super super bien.
Et donc, tous ces problèmes fondamentaux, les Français les vivent au quotidien et comme ils ne voient pas d'amélioration sur tous ces sujets, bien, ils se tournent vers les partis populistes. Et comme je le disais tout à l'heure, ce n'est pas un phénomène qui est seulement français. On a vu ça en Italie puisque Georgia Melloni avec Fratelli d'Italia est au pouvoir depuis deux-mille-vingt-deux. Aux Pays-Bas, c'est Gert-Wilders qui a remporté les législatives en deux-mille-vingt-trois. En Allemagne, l'AFD a eu plus de 20 pour 100 aux élections législatives, un record, donc, ils vont peser sur la politique allemande.
En Hongrie, en Pologne, en Espagne, en Suède, on voit les partis populistes qui montent et aux États-Unis ça a été le cas avec l'élection de Donald Trump. Le fait que les partis populistes aient de plus en plus de voix, ce n'est pas seulement un phénomène français, c'est européen, voire mondial et ça s'explique par les raisons que je viens de donner. Je ne dis pas que les partis populistes sont la solution, j'explique juste pourquoi les gens se tournent vers eux et ça me paraît tout à fait clair en fait. On a vu pourquoi les gens se tournaient vers les partis populistes et on va maintenant parler du rassemblement national et pourquoi parmi les partis populistes qui existent en France, le RN est celui qui a le plus de succès. Je vais boire du café tiède maintenant.
Au début, il était chaud, maintenant il est tiède et à la fin de cette vidéo, il sera peut-être froid. Il y a une expression que mes amis autrichiens m'ont enseignée je crois que c'est calter café marchen donc qui voudrait dire, je ne sais pas si calter café, je crois, en gros le café froid rend beau. Quand on boit du café froid, on devient beau et j'ai un ami autrichien qui m'avait expliqué que ça venait de l'époque des Habsbourg et des gens qui étaient maquillés et forcément, quand on buvait du café chaud et qu'on était maquillés, bien, le maquillage coulait, donc, on était plus beau. Si on voulait être beau, il fallait boire du café froid pour garder son maquillage. Donc, le café froid rend beau.
Revenons-en à des sujets plus sérieux et on va se poser la question de savoir pourquoi le rassemblement national séduit de plus en plus d'électeurs en France et là aussi, j'ai 3 points qui peuvent expliquer ça. Le premier point, c'est qu'il y a eu une stratégie qu'on appelle la dédiabolisation. Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire Tu connais le diable. Le diable, c'est l'être le plus méchant qui existe et quand on diabolise quelqu'un, bien, on le fait passer pour quelqu'un de diabolique et quelqu'un de très très méchant. Ça, c'est la diabolisation.
La dédiabolisation, c'est faire passer quelqu'un qui semblait méchant, qui semblait être quelqu'un de diabolique en quelqu'un de fréquentable. Et qui était le diable bien, le diable, c'était Jean-Marie Le Pen. Auparavant, le rassemblement national s'appelait le Front national et il était dirigé par Jean-Marie Le Pen et ce parti était jugé comme étant infréquentable à juste titre en fait parce que Jean-Marie Le Pen a dit des choses terribles on ne va pas rentrer dans le détail, mais il était diabolisé parce qu'il a dit des choses qu'il n'aurait jamais dû dire et il pensait des choses qui ne sont pas conformes à la morale. Donc, le parti Front national était diabolisé. Personne n'osait dire Je vote Front national, les médias le présentaient comme un parti très dangereux, etc.
Marine Le Pen, la fille de Jean-Marie Le Pen, le fondateur du parti, a commencé par changer le nom. En 2018, elle est arrivée au parti, elle a changé le nom en 2018, le Front national est devenu le rassemblement national. Elle a un discours beaucoup plus modéré sur des sujets qui font peur, notamment à certains sujets économiques et sociaux elle ne veut pas sortir de l'Europe alors que c'était la position de son père qui n'est pas voulue par l'ensemble des Français ou par une majorité de Français elle ne veut pas sortir de l'euro alors qu'avant, c'était le cas où le Front national demandait la sortie de l'euro et comme la majorité des gens ne le veulent pas, le rassemblement national ne le veut plus. Donc, tu vois, il y a cet aspect on va se donner une meilleure image. Marine Le Pen, c'est une femme, elle est beaucoup plus douce quand tu regardes Marine Le Pen que son père qui était très dur, un visage très fermé, et caetera.
Et il y a une grande stratégie aussi de normalisation dans les médias. Le Front national, on voyait souvent des scandales, des gens, des membres du Front national qui disaient des choses terribles, bien là, ils ont soigné leur image. Et ça continue avec Jordan Bardella qui est un jeune homme talentueux vraiment et qui est je crois qu'il est président maintenant du rassemblement national et il donne une image de jeune dynamique, beau gosse qui est très intelligent, qui peut finalement avoir une image non diabolique. Donc ça, tu vois, cette dédiabolisation, elle a été réussie, ce qui fait qu'aujourd'hui, les gens ont moins de honte à dire je vote pour le Front national. Le Front national, ce n'est plus le diable.
Deuxièmement, le rassemblement national, ce n'est plus le diable comme l'était le Front national. Deuxièmement, il parle des sujets qui intéressent les gens et il parle des sujets que j'ai cités tout à l'heure. Il parle constamment d'insécurité, d'immigration, d'école, de chômage, de pouvoir d'achat. C'est vraiment des sujets dont il parle en permanence et c'est les sujets qui intéressent les Français. Et au final, ça produit des résultats puisque le rassemblement national, c'est devenu le premier parti ouvrier de France.
Auparavant, c'était la gauche à l'époque de François Mitterrand, les ouvriers votaient plutôt à gauche. Aujourd'hui, les ouvriers votent plutôt rassemblement national. Bien sûr, ce sont des tendances, il y a des ouvriers qui votent ailleurs, on est d'accord, mais c'est le premier parti ouvrier de France. Il y a de plus en plus de femmes qui votent pour le rassemblement national, il y a de plus en plus de jeunes auparavant, c'était plutôt le prototype de ceux qui votaient pour le front national, c'était des personnes âgées plutôt masculines. Aujourd'hui, on a de tout littéralement.
Et le troisième point qui est un point super important qui fait que le rassemblement national a le vent en poupe, comme on dit en français, c'est-à-dire rencontre de plus en plus de succès et sur une bonne dynamique, bien, c'est qu'ils n'ont jamais été au pouvoir et donc, on ne peut rien leur reprocher et on ne peut pas leur reprocher le chaos actuel dans lequel nous sommes. Donc, aujourd'hui, la gauche a été au pouvoir, la droite a été au pouvoir, le centre a été au pouvoir, donc, ils partagent tous finalement la responsabilité du chaos politique et budgétaire dans lequel la France se trouve. Par contre, le rassemblement national n'a pas été au pouvoir, donc, on ne peut pas leur reprocher d'être responsable de ça et beaucoup de gens se disent On a essayé la droite, ils nous ont promis que tout changerait, ça n'a pas marché. On a essayé la gauche, ils nous ont promis que tout serait meilleur, ça n'a pas changé. On a essayé le centre, ils nous ont dit que tout serait magnifique, ça n'a pas changé.
Bien, on va essayer le rassemblement national. C'est vraiment Détroit, je pense que c'est la raison la plus forte qui fait que le rassemblement national a de plus en plus d'électeurs. Au second tour de l'élection deux-mille-vingt-deux, ils ont eu 13000000 de voix au second tour, un record c'était un peu moins de dix-neuf 1000000 pour Macron donc, dix-neuf contre 13 effectivement, il y a un gros écart, mais on voit qu'il y a de plus en plus de monde qui votent pour eux alors que, on va le voir, toute la classe politique et la presse mettaient pression pour que les gens votent pour Emmanuel Macron. Et pourtant, ils ont fait un score tout à fait acceptable. Ça a été le parti en tête lors des élections législatives de deux-mille-vingt-quatre et si la tendance se confirme, bien, Marine Le Pen pourrait ou un autre candidat à Rassemblement National pourrait vraiment faire des scores encore plus élevés en deux-mille-vingt-sept.
Donc, on a vu pourquoi la situation politique actuelle était chaotique, on a vu pourquoi finalement, ça donnait des arguments aux gens pour voter pour des partis populistes et on a vu pourquoi parmi tous les partis populistes, le rassemblement national était le parti qui pouvait faire basculer les choses. Maintenant, on va voir au frein qu'est-ce qui fait que finalement, ça pourrait ne pas basculer et ça pourrait rester comme ça a toujours été, c'est-à-dire avec un parti traditionnel au pouvoir. Et il y a en fait 2 grandes raisons. 2 grandes raisons. La première raison, c'est qu'on ne connaît pas le plafond électoral, c'est incertain.
Le plafond électoral, ce serait de se dire Marine Le Pen, elle ne peut pas avoir plus que je ne sais pas, je dis n'importe quoi, elle a eu 13000000, on va dire peut-être que le plafond est à 15000000 et que ce plafond, le nombre de personnes qui potentiellement pourraient voter pour elle, il est trop bas pour qu'elle puisse remporter l'élection parce que ses scores ont toujours progressé, on va le voir, mais on ne sait pas si ça peut aller assez loin pour qu'elle soit élue. En 2022, elle a obtenu 415 des voix au second tour, c'était un record, mais certains électeurs hésitent encore malgré la dédiabolisation à voter pour elle parce que là, ce serait clairement incertain. Donc, des gens parfois se disent Il vaut mieux quelque chose qui ne fonctionne pas, mais qu'on connaît que quelque chose qu'on n'a jamais essayé et qui nous fait peur. Donc, elle souffre de ça et on ne sait pas quel impact ça a sur son plafond électoral. Mais la raison majeure en fait des difficultés posées pour le rassemblement national, c'est le mode de scrutin français qui est majoritaire.
Ça ne favorise pas l'alternance rapide et ça ne favorise pas les partis comme celui-là populistes parce que contrairement à l'Italie ou aux Pays-Bas, en France, il faut une majorité absolue pour gouverner. Donc, il faut, en fait, c'est le gagnant qui prend tout contrairement à d'autres pays où on a une proportionnelle et on va dire Ah, toi, tu as eu un tiers des voix, bien, tu auras un tiers du pouvoir. En France, ce n'est pas ça, c'est il faut avoir plus de 50 pour 100 et celui qui a cinquante-et-un pour 100, il a tout le pouvoir. C'est comme ça que ça marche en France. Donc, si le rassemblement national n'arrive pas à avoir plus de 50 pour 100, bien, il ne sera pas au pouvoir et c'est très difficile parce qu'ici, jusqu'ici, il y a eu ce qu'on a appelé un front républicain.
Un front républicain, c'était de dire que tout le monde votera pour le candidat qui sera contre le candidat du rassemblement national. Ça a commencé en deux-mille-deux quand Jacques Chirac est arrivé au deuxième tour contre Jean-Marie Le Pen, tout le monde, toute la droite, la gauche, le centre, tout le monde disait Il faut voter pour chaque Chirac, non pas pour lui, mais contre Jean-Marie Le Pen. Et ils ont appelé ça le front républicain. Ça a été la même chose en deux-mille-dix-sept et en deux-mille-vingt-deux quand Marine Le Pen est arrivée au second tour. La presse met une grande pression et tous les partis, tous les perdants au soir du premier tour disent J'invite à voter contre Marine Le Pen.
Et ça, ça a toujours empêché finalement le rassemblement national ou le front national d'avoir un bon score au deuxième tour parce qu'ils ont tout le monde contre eux. Moi, je n'ai jamais compris le mot Front républicain finalement parce que je ne pense pas que le rassemblement national souhaite sortir de la république, ce n'est pas, ils ne veulent pas revenir à la monarchie. Donc le front républicain, je ne comprends pas vraiment ce que ça veut dire et je trouve un peu bizarre finalement de dire ce parti, on l'autorise, il a le droit d'exercer, donc, il n'est pas dangereux, mais par contre, dès qu'il est en passe de gagner, on dit Ah non, non, non, il ne faut pas voter pour lui, il est trop dangereux. Je me dis soit il est dangereux et on l'interdit parce qu'il dépasse les limites acceptables de la morale, soit on le laisse, mais si on le laisse, laissons-le complètement. Et je ne dis pas ça parce que je suis pro-rassemblement national moi, encore une fois, ça ne me concerne pas, je ne vis plus en France, mais j'ai du mal à comprendre la logique.
Toujours est-il que ce barrage républicain a fait qu'en deux-mille-deux, Jean-Marie Le Pen a eu dix-huit pour 100 de voix au deuxième tour, en deux-mille-dix-sept, Marine Le Pen trente-quatre et en deux-mille-vingt-deux 40. Donc, on voit que le front républicain, il faiblit, on passe de dix-huit pour 100 à trente-quatre pour 100 à 40 pour 100, donc, on est passé de dix-huit pour 100 à 40 pour 100, mais il a fallu 20 ans pour ça. Mais on voit qu'il existe toujours ce front républicain où finalement tout le monde se met contre un candidat, que ce soit les politiques, les journalistes, etc. Donc, moi, je me dis que si en deux-mille-vingt-sept, il y avait un candidat du centre ou de gauche qui est contre le rassemblement national, bien, le front républicain pourrait de nouveau faire du tort au rassemblement national et comme en France, il faut avoir la majorité absolue pour pouvoir gouverner, ça risque de ne pas être suffisant. Donc, un basculement est possible, mais on voit que c'est loin d'être sûr.
Donc, quels sont les scénarios finalement Quels sont les scénarios possibles On peut avoir premièrement un candidat connu ou inconnu qui vient et qui s'impose ça peut être on parle beaucoup d'Édouard Philippe ou de Gabriel Attal qui semble avoir une cote de popularité élevée même si les 2 ont été premier ministre et c'est des candidats finalement du système qu'on connaît, mais en tout cas, ils peuvent très bien prendre le pouvoir comme Macron en deux-mille-dix-sept. Ensuite, tu peux avoir le rassemblement national qui effectivement gagne la présidentielle et gouverne avec majorité absolue au parlement ou pas ça, c'est encore une autre question parce que le rassemblement national peut très bien gagner, mais ne pas avoir la majorité au parlement et donc ne pas pouvoir gouverner et on se retrouverait dans la même situation qu'on est actuellement en France et j'aimerais savoir ce que toi, tu en penses. Est-ce que tu penses qu'en 2027, on aura un candidat du rassemblement national au pouvoir, vraisemblablement Marine Le Pen ou alors on aura quelqu'un d'autre J'aimerais que tu me dises en commentaire personnellement, je pense que c'est trop dur, le système politique français c'est ce que je pense depuis longtemps me semble être incompatible avec l'arrivée d'un parti populiste au pouvoir parce qu'on aura toujours toujours toujours au deuxième tour toute la presse, tous les politiques, toutes les personnes d'influence, tous les écrivains, tous les footballeurs, toutes les personnalités publiques qui diront C'est trop dangereux, la France va tomber dans le fascisme, il faut voter pour le candidat qui est contre le rassemblement national et je pense que ça sera toujours un obstacle trop important pour que le Rassemblement National gagne.
Mais encore une fois, rien n'est sûr, ce n'est que mon avis. On verra en deux-mille-vingt-sept et j'espère que tu me diras en commentaire ce que tu en penses puisqu'encore une fois, je lis tous les commentaires. Télécharge ta fiche de synthèse avec tous les chiffres, c'est dans la description. Si ce format café avec Johan te plaît toujours, dis-le aussi en commentaire, laisse un pouce, partage la vidéo. Ce n'est vraiment que si je vois que ce format plaît et rencontre du succès que je continuerai, sinon j'arrêterai.
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