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France Inter. Aujourd'hui dans affaires sensibles, la mort du Matma Gandhi. Le 30 janvier mille-neuf-cent-quarante-huit, à New Delhi, 3 coups de feu retentissent dans l'air sec de l'hiver indien Gandhi s'effondre. À soixante-dix-huit ans, le père de la nation indienne meurt sous les balles d'un nationaliste hindou, lui qui prêchait la non-violence, la tolérance et l'unité, paie le service en engagement pour une Inde réconciliée. Mais derrière cet assassinat, il y a bien plus qu'un acte isolé.

C'est le point culminant d'une idéologie qui dans l'ombre de l'indépendance s'est lentement déployée celle des suprémacistes hindous fervents opposants à la vision Gandhi. Le nationalisme, c'est la guerre, principe bien connu et vérifié maintes fois et c'est le cas du nationalisme hindous. Rejetant le rêve d'une Inde plurielle, son leader Minayak Sabarkar voit en Gandhi un traître trop conciliant avec les musulmans. Au fil des années, la tension monte jusqu'à cette fatale journée de janvier quarante-huit. Notre invité aujourd'hui Christophe Jaffreux, politologue, spécialiste du sous-continent indien, directeur de recherche au CNRS.

Affaire sensible, une émission de France inter, récit documentaire Gaspard Value, rédaction en chef Franck Cognard, chargé de programme, Rebecca Denante, réalisation, Guillaume Géraud. Fabrice Drouel, affaires sensibles sur France Inter. Vendredi 30 janvier mille-neuf-cent-quarante-huit New Daily. La nuit tombe tout juste, quand une foule immense se rassemble spontanément dans les rues poussiéreuses de la capitale indienne. Hommes, femmes, enfants, ils sont des dizaines, peut-être même des centaines de milliers à marcher ensemble, en direction de l'imposante maison de la famille Bjurla, qui accueille depuis plusieurs semaines le père de la nation indienne, le Mahatma Gandhi.

La mort quelques heures plus tôt de celui que tout un peuple appelle encore Bakou le père s'est répandu comme une traînée de poudre. À soixante-dix-huit ans, Gandhi est tombé sous les balles d'un nationaliste hindou. Ils sont déjà plusieurs milliers à être là. L'air est lourd, saturé d'encens. Malgré l'impressionnant rassemblement devant les grilles, le silence est tout juste perturbé par les prières collectives et les cris de tristesse.

Les heures passent et les cortèges de véhicules officiels défilent. Puis, alors que la nuit est déjà bien avancée, le premier ministre Jawar Lalla Nero se présente devant le micro grésillant. D'une voix tremblante, brisée par l'émotion, il s'adresse à la foule compacte, à la nation tout entière, au monde même. Il prononce un discours entré dans l'histoire du pays.

La lumière s'est éteinte dans nos vies et l'obscurité est partout. Je ne sais pas vraiment quoi vous dire, mais comment vous le dire. Mais notre vie bien-aimée, Babou, comme nous l'appelons tous, le père de notre nation n'est plus. Peut-être que j'ai tort de le dire, mais nous ne le verrons plus comme durant toutes ces années. Nous ne pourrons plus lui demander conseil ni chercher du réconfort auprès de lui.

C'est terrible, pas uniquement pour moi, mais pour des 1000000 de personnes dans ce pays.

Ces jours-là, l'Inde tout entière semble pleurer la disparition de celui qui a incarné presque à lui seul le combat pour l'indépendance. en mille-huit-cent-soixante-neuf dans l'état du Gujarat, au nord-ouest du sous-continent indien, Morandas Gandhi est issu d'une famille aisée de la caste des commerçants et artisans indiens. Finis d'un responsable politique local, il part pour Londres en 1800 quatre-vingt-huit pour suivre des études de droit, puis s'installe quelques années plus tard en Afrique du Sud avec femme et enfants. Dans cet autre territoire du puissant empire colonial britannique, le jeune avocat Kilé entend défendre les intérêts des de l'importante diaspora indienne. Mais Gandhi est encore un jeune homme timide au physique frêle et ne brille pas particulièrement dans les prétoires.

Non, c'est en dehors de tribunaux qu'il va se révéler. À la tête du journal Indian Opinion et en tant que représentant local du congrès national indien, le grand parti politique de New Delhi, il s'impose peu à peu comme un leader, rien porte-voix incontournable de sa communauté. Il est aussi en première ligne face à l'oppression coloniale britannique. Quand en mille-neuf-cent-six, les autorités de tutelle décident d'imposer le black Act ou le fichage systématique de tous les indiens du territoire, il s'inspire du théoricien de la désobéissance civile, l'américain Henry l'américain Henry Thoreau, pour lancer un grand mouvement de résistance passive et surtout pacifiste. Il multiplie les pétitions, incite les indiens d'Afrique du Sud à brûler les documents administratifs et les appellent à manifester.

Mais il impose surtout une ligne de conduite, la non-violence, quitte à y laisser sa vie. Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux sous la tyrannie, en style. En mille-neuf-cent-huit, il organise une marche dans une région interdite aux noirs et aux indiens, prélude à l'apartheid que les dirigeants de l'Afrique du Sud indépendante mettront en place, choquant le monde entier. En tout cas, au premier rang du cortège, Gandhi ne réplique pas aux coups de bâton des soldats anglais. Il ne résiste pas non plus quand il est arrêté jeté en prison.

Mais à force de patience, sa stratégie finit par payer. En mille-neuf-cent-quatorze, les autorités britanniques abolisent Black Act, annulent des taxes visant la communauté indienne et reviennent sur un projet de loi d'immigration. Des premiers succès qui permettent à Gandhi de poser les bases de son combat, comme il le racontera plus tard dans l'un de ses écrits.

L'Afrique du Sud a été le champ d'expérimentation nous avons découvert que la véritable force réside dans la patience et la souffrance volontaire. En restant ferme, mais pacifiste face à l'injustice, nous avons montré que la vérité peut triompher sans violence.

Le timide avocat indien est devenu un véritable leader. Retiré dans un ashram près du Durban, il s'astreint un ascétisme rigoureux. Entouré de disciples, il théorise sa propre vision de la résistance pacifiste donc et toujours la sachyagra, un savant syncrétisme entre les visions de et les préceptes hindous. 20 ans après son arrivée en Afrique du Sud, ces importants succès ont traversé les frontières des colonies britanniques. En Inde, les responsables de son parti l'incite à prendre part à la lutte pour l'indépendance qui prend forme.

En mille-neuf-cent-quinze, Gandhi prend la mer et rentre dans le Gujarat. Il explique sa décision.

Après avoir combattu l'injustice en Afrique du Sud, j'ai compris que mon véritable devoir est en Inde. Je dois retourner à la source, comprendre mon peuple, partager ses souffrances et chercher avec lui le chemin de la vérité et de la non-violence. L'expérience acquise ailleurs ne peut être pleinement utile que si elle sert la terre qui m'avait vu naître.

De retour en Inde, Gandhi prend rapidement la tête du parti du Congrès national. Il le transforme en un mouvement capable de soulever les masses. Dans ce pays de 300000000 d'habitants, il s'impose comme une figure reconnue par la foule. Il ne tarde pas à mettre la satiagra en application. Dès le début des années 20, il lance un appel au boycott des produits anglais.

L'initiative est un succès. Suivi par des 1000000 de personnes, elle parvient à déstabiliser sérieusement l'économie coloniale. Gandhi dérange le pouvoir, il est régulièrement arrêté et multiplie les passages en prison. Porteur d'un projet de société basé sur la simplicité et l'autosuffisance, il tente aussi de convaincre les indiens de produire eux-mêmes ce qu'ils consomment, vêtements compris. Lui qui ne porte désormais plus que le dotty, le pin blanc traditionnel, s'affiche régulièrement travaillant sur son rouet pour tisser ses propres habits.

Désormais, Mouhamba Gandhi est le, la grande âme. Et puis les journalistes occidentaux présents sur place s'intéressent cette figure qui parvient à malmener le puissant empire britannique. Les agences de presse américaines envoient leurs reporters couvrir les actions de celui que Winston Churchill qualifie de fakir à demi-nue. En mars mille-neuf-cent-trente, ils sont plusieurs reporters à le suivre lorsqu'ils lancent lancent marche du sel. Ce grand mouvement populaire réunit des dizaines de milliers d'indiens qui marchent aux côtés du Mahatumas sur les trois-cent-quatre-vingt-six kilomètres qui séparent son ashram du Gujarat, des côtes de l'océan Indien.

La foule grandit au passage de chaque village. Une fois au bord de la mer, Gandhi récolte un peu d'eau et décante son propre sel. Un geste hautement symbolique, mais un pied à l'empire qui détient toujours le monopole sans la production et la commercialisation de cette denrée essentielle. Oui, une action importante parce qu'elle intervient quelques semaines seulement après la première revendication publique d'indépendance de l'inde par le Mahatma Gandhi.

Nous croyons que c'est le droit inaliénable du peuple indien comme de tout autre peuple de vivre

en

liberté. Nous croyons aussi que si un gouvernement prive un peuple de ses droits et le maintient dans l'oppression ce peuple a le droit d'en changer ou même de le révoquer le gouvernement britannique de l'inde n'a pas seulement privé le peuple indien de sa liberté mais il s'est fondé sur l'exploitation l'exploitation des masses et a ruiné l'Inde économiquement, politiquement, culturellement et spirituellement. En conséquence, nous croyons que l'Inde doit rompre ses liens avec la Grande-Bretagne et obtenir une complète indépendance.

Une fois encore, Gandhi est arrêté par les soldats anglais, mais trop tard pour mettre fin au mouvement. Alors que le leader du congrès national est derrière les barreaux, ses disciples entretiennent son action. Quelques semaines plus tard, la femme du Mahatma réunit des milliers de sympathisants devant des marais salants. Et elle leur dit, vous serez battues et vous ne résisterez pas. Sous les yeux du journaliste américain Web Miller, les britanniques chargent la foule.

Les coups de trick et le bâton pleuvent. Des centaines de personnes sont blessées, emprisonnées et même plusieurs meurent. Dans son reportage, le journaliste décrit dans le détail la violence des soldats face à du midi indien pacifistes. Et il se trouve que le reportage traverse ses frontières. Alors partout à travers le monde, on parle de cet homme frêle et de son mouvement de masse qui parviennent à ébranler l'empire colonial de sa majesté le roi George 5.

Quelques semaines plus tard, le magazine time consacre le Mattma Gandhi, personnalité de l'année mille-neuf-cent-trente. Libéré après 9 mois de prison, il est convié à Londres pour participer avec d'autres leaders indiens à la conférence de la Table ronde, une série de réunions pour discuter de réformes constitutionnelles concernant le Rage britannique. Avant d'embarquer sur le navire qui doit le mener en Europe, le chef du parti du congrès accorde sa toute première interview filmée au journaliste Owen Miller.

Si l'Angleterre n'accède pas à vos demandes, quelle action envisagez-vous

La désobéissance civile bien sûr, mais aussi tous les outils de la satiagra qui sont à notre disposition.

Si l'Angleterre rejette votre demande, êtes-vous prêt à retourner en prison

Je suis toujours prêt à retourner en prison.

Pour la conférence de Londres, comptez-vous vous y rendre avec la tenue traditionnelle indienne ou préférez-vous porter un costume occidental

Je ne serai certainement pas habillé en européen et si la météo le permet, je serai habillé exactement comme je le suis aujourd'hui.

Vous écoutez affaires sensibles sur France Inter, aujourd'hui l'assassinat du Matma Gandhi. Affaire sensible, Fabrice Drouelle.

Nous voilà à Falkstone, dans ce que Gandhi décrit lui-même comme un temps typiquement anglais, pluie inverse et un froid mordant. Puis arrive ce petit homme avec un panier extrêmement humide autour de sa frêle silhouette. Je suis sûr qu'il devait être frigorifié. Nous l'étions avec nos vestes épaisses.

Arrivé à Londres en septembre mille-neuf-cent-trente-et-un, le Matma Gandhi est accueilli en héros. À descente du bateau, ils sont des milliers à se bousculer pour l'apercevoir. Les journalistes, eux, se ruent sur lui. Devant son hôtel de la capitale britannique, la police est obligée de contenir les foules qui se pressent, ses fenêtres. En bon communiquant, le leader indépendantiste indien multiplie les entretiens.

Il affiche ses soutiens au premier rang desquels, la fille d'un amiral britannique. Il parcourt également le pays, il se rend ainsi dans le nord ouvrier à la rencontre des travailleurs durement impactés par le boycott qu'il a lui-même initié. Il a la sympathie de tous les sujets du roi. L'opération est un succès. Mais à Londres, la conférence est un échec.

Jamais l'idée même de l'indépendance de l'Inde n'est évoquée. En opposition totale avec le gouvernement britannique, Gandhi doit également faire face aux dissensions dans son propre camp. Plusieurs voix s'élèvent en effet contre ce leader tout puissant. Parmi ceux qui se font entendre, le représentant des Intouchables, il critique vivement le magma qui, même s'il défend les plus démunis, reste un hindou fervent défenseur du système ancestral des castes. À la suite de ces semaines de réunion, Gandhi entame une tournée en Europe.

Sa première destination, c'est Paris. Si les journaux français lui réservent un accueil glacial, les curieux, les intellectuels, eux, se pressent pour

l'écouter. Moi, je me considère comme un soldat, quand même un soldat de la paix. Je sais très bien la valeur de la discipline et de la vérité. Je sais très bien la valeur de la discipline et de la vérité. En attendant laissez-moi vous dire que je n'ai jamais dit que les masses de l'air si c'était nécessaire recourraient à la violence.

En Suisse, Gambie échange avec le prix Nobel de littérature Romain Roland. En Italie, à défaut d'obtenir un entretien avec le pape, il répond à l'invitation de Mussolini. Alors que la menace fasciste monte, ces images font un peu tâche. Un séjour en Europe contrasté et un retour en Inde qui l'est tout autant. Au sommet de sa gloire, Gandhi a certes réussi à faire parler de sa lutte pour l'indépendance et dans le monde entier.

Mais au sein même de son parti, le maintenant est contesté. La raison, l'échec cuisant de la conférence de Londres. En désaccord avec la ligne politique de parti, il annonce en mille-neuf-cent-trente-quatre son intention de quitter le Congrès national indien et se retire dans son ashram. Et même s'il continue d'être consulté par les leaders du mouvement, il est pour l'heure en retrait du combat politique. Alors que les départs de Gandhi plongent le congrès national dans une période de doute, c'est un autre parti politique qui connaît lui une montée en puissance, le Hindouma Saba, le parti nationaliste hindou.

Si cette information revendique également l'indépendance de l'Inde, elle fait du primat de la religion majoritaire indienne un combat central. Sa cible principale, les près de quatre-vingt-dix 1000000 d'indiens musulmans sur le territoire du Reich britannique. Le Mahasaba ne s'en cache pas, une fois l'indépendance acquise, il faudra chasser les musulmans. Le leader de ce mouvement à la popularité grandissante s'appelle Vinayak Damodar Savarkar. Un révolutionnaire lui aussi passé par la case prison, il centre depuis plusieurs années son discours politique sur la défense de la nation hindoue.

Alors qu'il n'est pourtant pas un religieux aussi fervent que le Mahatma Gandhi, il est le théoricien de l'Intuva, l'Indouité ou suprématisme hindou. Une théorie qu'explique un professeur d'histoire de l'université Nero dans le documentaire, Qui a tué grandi

Il a publié un petit livret appelé l'Intutua, qui pose les principes fondateurs du communautarisme hindou. Le principe essentiel de cette idéologie est que les populations qui vivent en Inde, mais dont la religion se pratique en dehors de l'Inde et dont les lieux saints se trouvent en dehors de l'Inde ne pourront jamais être considérés comme de véritables citoyens indiens. Les indiens se divisent donc en 2 catégories, les citoyens de première classe et ceux de deuxième classe. Il est très important de comprendre ce principe énoncé par Savarkar, car c'est l'équivalent de la théorie des races. C'est exactement la même chose.

À la différence du Mahatma qui s'est toujours efforcé de ne jamais différencier les indiens entre eux, le Hindouma Saba se fait le promoteur de la nation hindoue. Un discours qui parle à une partie de la population alors que les confrontations intercommunautaires sont de plus en plus fréquentes. Longtemps

dans l'ombre

de Gandhi, savoir car constate que son idéologie prend corps dans une partie de la société indienne. La croissance importante d'URSS, une milice paramilitaire composée de centaines de milliers de volontaires à travers le pays, constituait un vivier de partisans déjà tout acquis à sa cause. C'est le cas de Natouram Godsey. Brièvement emprisonné après avoir participé à la Satiagra de Gandhi, le jeune homme membre des RSS se tourne vers Sabarkar qu'il rencontre à la fin des années 20. Outre leur vision commune et leur aversion partagée pour Gandhi, tous 2 appartiennent à la haute caste des.

Maîtres et disciples sont également originaires de la même région du, berceau historique des dirigeants hindous. Dès lors, voir Gandhi issu du et d'une caste inférieure, incarner la lutte pour l'indépendance relève à leurs yeux de l'hérésie. Natoram Godze devient rapidement un proche du chef de file du nationalisme hindou. Il le côtoie quotidiennement, l'accompagne dans la plupart de ses déplacements. Il dit aussi son plus fervent porte-voix.

Avec les financières de Savardar, il monte un journal qui relaie largement l'idéologie nationaliste dans la population. Dans les pages de son quotidien, caricatures et les critiques à l'encontre de Gandhi et des dirigeants du parti de congrès sans légion. Si pour l'heure, le mouvement de savoir car reste minoritaire, ses adeptes vont avoir une influence déterminante dans l'histoire que l'Inde est en train d'écrire. Une histoire qui connaît un tournant décisif en mille-neuf-cent-trente-neuf, alors que l'Europe sombre dans la guerre.

Le comte Ciallo, ministre des affaires étrangères italiens, est arrivé dans la capitale pour y signer le pacte de Berlin qui réunit l'Allemagne, l'Italie et le Japon en un bloc décisif. Le Japon reconnaît à l'Allemagne et à l'Italie le droit de réorganiser l'Europe alors que ces 2 pays reconnaissent au Japon le droit de direction dans les régions asiatiques de l'extrême orient. Ce pacte constitue un bloc de deux-cent-cinquante 1000000 d'armes qui est destiné au rétablissement de la paix mondiale. Monsieur Henry Vandrop ministre du Reich a contact le compte Tiano et l'ambassadeur du Japon Kurosu jusqu'à l'acte de réception de la nouvelle chancellerie brèche à Berlin. C'est que sera signé le pacte et qu'il recevra les sceaux des 3 étapes.

Le début de la seconde guerre mondiale marque une bascule Gandhi le sait. Alors que Londres mobilise des milliers de soldats indiens pour soutenir les alliés sur le front, le magma impose une condition pour rejoindre le camp des alliés, le retrait définitif du Royaume-Uni de son pays. Durant des mois, il négocie avec les dirigeants du parti pour faire adopter sa ligne qu'il a baptisé. D'abord opposés, les responsables du congrès national finissent par accepter. Même s'il est trop tard et que le britannique réponde par l'arrestation de la quasi-totalité des dirigeants du grand parti politique, tous savent que la guerre accélère en marche vers l'indépendance.

Libéré en mille-neuf-cent-quarante-quatre, le Mahatma Gandhi ne relâche pas la pression. Lorsque la guerre prend fin, un an plus tard, il sait que l'économie britannique est à genoux et que Londres ne va pas pouvoir conserver son empire. Il sait également que les États-Unis et l'URSS, les 2 grands vainqueurs du conflit, pressent les puissances coloniales à libérer les territoires qu'ils occupent. L'indépendance n'est plus qu'une question de temps. Mais alors que le parti du Congrès reste la principale force dans le pays, les nationalistes de Sarbarqar n'entendent pas laisser le champ libre agrandi.

Non, hors de question de voir une Inde multiconfessionnelle émerger, et il s'insurge aussi contre

la volonté affichée par certains de séparer l'Inde en 2,

oui, pour créer un Pakistan musulman. Il rencontre les représentants des différentes Il rencontre les représentants des différentes communautés et plaide pour une Inde unie. En septembre quarante-quatre, plusieurs militants de l'Hindou Mahash Saba viennent perturber un rassemblement organisé par le Mahatmaf et un représentant musulman. Parmi les agitateurs, armé d'un couteau. En juin mille-neuf-cent-quarante-six, il est encore quand un groupe de nationalistes tente de faire des rails à un train à bord duquel se trouve Gandhi.

En juin quarante-sept, alors que l'indépendance est imminente, le parti du congrès et la ligue musulmane parviennent à un accord sur la partition du pays. Si Gandhi s'est longtemps battu contre ce plan, les violences qui troublent l'Inde depuis des mois le poussent finalement à se ranger du côté des responsables de son parti. Le 15 août mille-neuf-cent-quarante-sept, le chef du congrès national indien et nouveau premier ministre du pays Jawaharl Nehru proclament officiellement l'indépendance de l'Inde.

Aux Indes, voici le tournant historique. À la nouvelle délit, Lord Mombaton et le ont donné lecture des messages qui rendent aux Indes leur indépendance. Une foule immense a acclamé cette heure magnétique. L'enthousiasme était tel qu'il a fallu au cortège se frayer un passage au milieu des vagues humaines pour aller saluer le lever des nouvelles couleurs indiennes. L'Angleterre rend l'Inde à l'Inde.

Elle se contente désormais d'une présence, un nouveau chapitre dans l'histoire du monde britannique.

N'est pas un New Delhi pour les immenses célébrations de l'indépendance. Alors que le pays est en fête, lui est à Calcutta les violences interconfessionnelles embrassent la ville. L'homme de soixante-dix-sept ans semble faire le deuil de l'un du nid pour laquelle il se bat depuis des années. Il se lamente aussi de voir les 14000000 de réfugiés passer de part et d'autre de la frontière avec le Nouveau Pakistan. Un drame humanitaire qui provoque la mort de près d'un 1000000 de personnes.

À l'écart du jeu politique, Gandhi décide désormais de concentrer toute son énergie sur la réconciliation des indiens. Mais pour savoir car, Godze et les nationalistes déjà échauffés par la partition de la grande Inde, impossible de le laisser mettre en danger la primauté de la nation hindoue. Donc, il faut éliminer Gandhi. Tout s'accélère en janvier quarante-huit. Le père de la nation est à New Belli.

Alors que les violences continuent de secouer le pays, il est accueilli dans la maison de la famille Birla. Il entame une grève de la faim pour que le Pakistan puisse lui aussi recevoir sa part de l'héritage du Rajjah. Gandhi reçoit quotidiennement journalistes, militants et politiques. La maison est ouverte à tous. C'est donc ici qu'il faut frapper.

Alors que le Mahatma a pris devant des fidèles, une bombe artisanale l'explose dans le jardin. La déflagration ne fait que quelques blessés légers. Une fois sur place, la police découvre qu'un homme est caché derrière une grille d'aération. Armé d'un revolver enrayé et d'une grenade, il n'a pas réussi à profiter de la couille pour abattre Gandhi. Interrogé, il livre le nom de ses complices, dont Natouram Godsey.

Il affirme aussi que les autres membres du commando ne vont pas rester là. Malgré la menace qui pèse sur lui, Gandhi refuse toute protection policière. Après avoir fui les lieux, Godzilla lui est de retour à New Delhi moins de 10 jours plus tard. Déterminé, il décide de mener lui-même l'opération. Il est environ dix-sept heures ce vendredi 30 janvier quarante-huit, quand il se présente aux portes de la maison Birla.

Au garde qui le contrôle à l'entrée, il dit vouloir participer à la prière du soir. Son arme dissimulée sous sa veste, il se fond dans un groupe de fidèles. Tout suivent Gandhi qui se tient au bras de 2 de ses nièces. Le groupe marche en direction d'un promontoire. Soudain, Natoram Godze se saisit de son pistolet et se rapproche du bathma.

Il tire 3 balles à bout portant, Gandhi s'effondre.

Sous les avalanches de pétales de roses, le corps placé sur un immense chariot funéraire a suivi la route qui menait au bûcher. Gandhi ayant voulu être incinéré conformément aux usages immémoriaux de son peuple. Sur les bords de la Joomna, le principal influent du Gange, d'autres milliers d'hommes se pressaient sans douceur en dépit des efforts de la police. Ainsi dans le feu d'un bûcher a disparu sans effumé le corps d'un vieillard de soixante-dix-neuf ans dont les privations, les prisons, les jeunes et la flamme de sa passion humaine n'avaient pas eu raison et que seuls les balles d'un assassin ont réussi à abattre. Le lendemain, dans les cendres arrosées d'eau du Gange, les prêtres sont venus recueillir les ossements calcinés.

De celui que son peuple appelait la grande arme, rien ne reste. Ces cendres de main descendront vers le fleuve sacré, rien ne reste sinon cette chose toute puissante, l'esprit.

Les funérailles nationales

resservaient au père de la nation, les 8 places à l'enquête. La Dram Gotsey et son complice présent au moment de l'attentat se rendent sans résistance. Le nationaliste proche du souhaite la tenue d'un procès pour expliquer son geste dit-il. Dont acte. Lors des endurances, il revendique fièrement son acte.

S'il affirme avoir de l'admiration pour Gandhi, il l'accuse pourtant d'affaiblir l'Inde. Il rejette violemment sa volonté d'apaisement avec la communauté musulmane. Devant une salle comble, il déroule longuement son discours, n'exprime jamais aucun remords, se posant en martyr d'une cause juste. Un temps inquiété, Damodar Sabarkar, l'idéologue de l'Intouba comparait lui aussi. Comme lors de l'enquête, il affirme ne rien savoir du projet d'assassinat de Gandhi.

Pire encore, il réunit son ancien disciple qu'il dit n'avoir jamais véritablement côtoyé. Un des aveux sévères pour Natora Maudezeki comme son complice est condamné à mort et pendu en novembre quarante-neuf.

À la

suite de l'assassinat, le premier ministre Néron procède à de grandes purges dans les milieux nationalistes. Mais les centaines d'arrestations ne referment pas les plaies de la partition et ne mettent pas fin aux violences qui continuent de sévir entre les communautés. Longtemps restés les parias de l'histoire de l'indépendance, les nationalistes n'ont pourtant jamais disparu. Avec le temps, ils sont même devenus une force politique majeure. Depuis l'arrivée au pouvoir de Narendla Modi, ancien membre de la désormais très puissante RSS, ils sont même devenus majoritaires aujourd'hui.

Et si le premier ministre nationaliste continue de rendre hommage chaque année au père de la nation indienne, c'est bien lui qui a réhabilité la mémoire du plus farouche ennemi du Madma, Damodar Savarkar. Comme quoi, l'Inde également semble s'inscrire dans le vent réactionnaire qui sévit aujourd'hui un peu partout sur la planète. France Inter. Affaires sensibles, Fabrice Drouel. Aujourd'hui l'assassinat du magma Gandhi dont nous parlons avec notre invité Christophe Jaffreux l'eau, bonjour.

Bonjour. Polytologue, spécialiste du sous-continent indien, vous êtes directeur de recherche au CNRS et prof à Sciences Po et auteur du livre, alors entre autres, l'Inde de Modi national populisme et démocratie ethnique paru chez Fayard en deux-mille-dix-neuf. Bien alors, on va parler de Gandhi d'abord, puis on parlera un peu de l'Inde aujourd'hui sur le parcours de Gandhi en Afrique du Sud. C'est une période fondatrice pour lui, pour quelle raison L'Afrique du Sud, bon ça appartient à l'Angleterre, mais encore.

Il y part par défaut, il n'arrive pas à percer, il n'arrive pas à faire carrière dans son âne natal il est revenu après ses études en Angleterre il a fait son droit comme dans d'autres et il est appelé par des marchands indiens qui sont très nombreux en Afrique du Sud effectivement, il est jeté au bas du train qui l'amène il doit officier et comme il le dira dans son autobiographie qui est un texte à lire et qui est d'ailleurs disponible en français, le fer entre dans mon âme, c'est le tournant, un déclic.

Ça veut dire quoi, ça veut dire j'entre dans le combat

Le combat, mais attention, un combat qu'il va mener sur le mode non violent dès le début et jusqu'au bout. C'est le combat sacrificiel en quelque sorte qui a vocation à culpabiliser l'autre de manière à ce que il cesse d'opprimer.

C'est la résistance civile justement un appel à la conscience.

Oui et puis alors c'est très syncrétique parce qu'il a beaucoup lu la Bible, tendre la joue droite quand on frappe sur la joue gauche, c'est quelque chose qui l'a marqué, il a découvert Tolstoï, il va d'ailleurs nommer sa ferme en Afrique du Sud Tolstoïform, c'est du coup un mélange de philosophie hindoue et Jane parce que les Jane sont très présents dans son goût de jaraat natal puis de valeur occidentale et surtout chrétienne.

Quelles sont les raisons maintenant selon vous qui ont permis à Gandhi de s'imposer quand même comme la figure centrale de la lutte pour l'indépendance indienne

C'est d'abord effectivement ce sens du sacrifice qui est très valorisé par les populations, les communautés indiennes quelles qu'elles soient, c'est une religion le sacrifice. Son ascèse renoncer, c'est ça le mot d'ordre, renoncer au plaisir renoncer à la fortune renoncer à ses vêtements occidentaux pour ne revêtir qu'un doti et puis avoir un discours moral c'est un très mauvais orateur, c'est-à-dire que le charisme tel qu'on le définit en général passe par la parole

Mais le physique et les comportements en sortie.

Joue beaucoup donc. Il a il a un langage du corps qui est très très parlant bien sûr pour tout le monde, ce sacrifice-là est omniprésent, mais sa parole est une parole surtout de de gourou, de mentor, une parole morale. Spirituale aussi. Et et qui tout ça conduit, tout ça doit conduire à la au salut avec un grand s. Mais ce qu'il ne faut surtout pas estimer, c'est sa capacité organisationnelle.

Son succès, il le doit aussi à cette capacité incroyable pour transformer le parti du congrès en partie de masse alors que c'était un parti totalement élitaire, ça veut dire écrire tous les jours des lettres à travers l'Inde. Gandhi est l'homme politique qui a le plus écrit au monde, il a plus écrit que tous les hommes politiques réunis, mais par contre il envoie des missives toute la journée, il restructure le parti du congrès, il en fait une machine de guerre. Alors plus concrètement,

quel impact a eu la visite de Gandhi à Londres lors de la conférence de la table ronde Alors pour lui et pour la cause indienne, parce qu'on l'a on l'a dit côté légal, ce n'est pas cette réunion n'est pas un succès, mais alors sur le pays réel, l'Angleterre pour le coup, c'est un succès incroyable.

Oui parce qu'effectivement ça marque les esprits. À l'époque ça y est, on a quand même un mouvement anti colonial qui se développe au sein des parties de gauche principalement et du coup il y a un accueil, il y a une caisse de résonance. Il ne faut pas oublier que la Russie soviétique aide en sous-main de nombreux mouvements anticoloniaux et le parti du congrès est un modèle à ce moment-là. Il ne faut pas d'ailleurs négliger le fait que le parti du congrès a essaimé l'ANC en Afrique du Sud Mandela, c'est imiter le congrès de Gandhi. Sous Carano en Indonésie, le congrès national indonésien, c'est imiter le congrès de Gandhi.

Donc les mouvements qui vont oeuvrer pour la décolonisation à travers le monde, bien ils sont tous nés en exil, Londres étant l'un des grands lieux, Bruxelles, Paris, Hôchimine, sous Carnot, ils sont tous là, les partis de gauche européens en accord avec ou en relation avec ces ces intellectuels en fait anticoloniaux, oui font qu'il y a un écosystème dans lequel Gandhi peut s'inscrire.

Durant cette tournée européenne qui suit Londres, on l'a dit, Gandhi va en Italie et rencontre Mussolini. Déjà que dit cette rencontre de la perception que le leader indépendantiste a des figures fascistes On rappelle aussi qu'il est l'auteur d'une lettre, vous disiez qu'il y avait beaucoup de lettres controversée, on dirait l'adresse d'Hitler.

Il y a d'une part de la curiosité, mais une curiosité qu'il va vite assouvir et il est comme il le dira en anglais, parce qu'il voit les mouvements balilas, les mouvements fascistes pour lui, c'est l'enregimantement, c'est bon. Mais il y a d'autre part et ça c'est plus pour la lettre à Hitler, la force de conviction qu'il croit détenir. Il est persuadé qu'il peut convaincre, qu'il peut dissuader. il écrit à Hitler pour lui dire il ne faut pas faire la guerre. Et la conviction un peu démesurée de ce qu'il appelle la force de l'âme de tout ça est sur un mode spirituel.

C'est vrai qu'avec Hitler et Mussolini ça marche pas la force de l'âme.

Et c'est bien le problème de cette technique le satiagra. Ça a marché pour Mandela parce qu'il avait en face de lui quand même une population issue de l'occident chrétien. Le dalaï-lama n'a jamais réussi à persuader les dirigeants chinois de respecter sa culture et son peuple. C'est pas les mêmes types d'interlocuteurs. Donc ça ne marche pas toujours loin de là, il faut bien vérifier qu'en face il y a une oreille qui n'est pas totalement hermétique.

Que peut-on dire sur Gandhi dans les mois qui précèdent l'indépendance de l'Inde parce que c'est étonnant quand même, il semblait en retrait du processus. Pour quelle raison

Il traverse d'abord une véritable dépression. Ce qui se passe à partir des années quarante-cinq, quarante-six, quarante-six surtout le le, août quarante-six, quatre-mille morts entre hindous et musulmans, on sait à partir de ce moment-là que la marche à la partition est presque inévitable. Il voit que la marche à la partition finalement va va détruire son rêve, va détruire totalement Le

rêve du nain du nid.

Oui. La mission de sa vie.

Oui. Cela dit, c'est une décision pertinente quand même cette cette partition avec les musulmans qui ont leur pays, le Pakistan, ça arrive un jour avant l'indépendance de l'homme, le 4 août ou non

Le 14 août quarante-sept Vous

n'avez pas l'air

trop d'accord avec pertinent

Non, je trouve que on aurait pu enfin je trouve, je suis vraiment pas le seul à le dire. Si on avait réussi à neutraliser des entrepreneurs politiques, des entrepreneurs en identité politique, on sait combien ces gens-là peuvent faire de mal. On aurait certainement réussi à faire autrement. Vous savez le parallèle entre l'assassinat de Gandhi et l'assassinat de Rabin, on y pense tout le temps quand des hommes comme ça sont remplacés par des vendeurs de haine évidemment.

C'est vrai qu'Israël a basculé à partir du premier novembre 1900 quatre-vingt-quinze avec l'assassinat

Tsina

de plusieurs années on assiste à une montée en puissance de la pensée héritière de Savardard donc nationaliste, un mouvement incarné par le premier ministre actuel maudit, comment expliquer ce renouveau de la pensée nationaliste.

Il y a plusieurs explications, plusieurs facteurs en fait. L'un c'est je dirais par défaut. Ce nationalisme profite de l'implosion du parti du congrès qui a dominé la scène politique pendant des décennies. Et le parti du congrès, c'est l'héritier effectivement de la façon dont Gandhi voyait la nation indienne, une collection de communautés sur un pied d'égalité, ce n'est pas la laïcité, c'est le contraire, mais contraire revient au même. Toutes les religions ont droit de cité.

Donc c'est neutralité, un peu comme la laïcité. On rappelle que la laïcité n'est pas anti religieuse.

C'est vrai, mais elle sépare l'État du religieux. Oui. Alors que là, l'État reconnaît toutes les religions sur un pied d'égalité et subventionne toutes les écoles confessionnelles et caetera et caetera. L'envers c'est quoi L'envers c'est le nationalisme hindou qui dit les hindous sont les fils de ce sol, sont la majorité et les communautés minoritaires musulmanes chrétiennes pour rester sur place, pour rester des citoyens de première zone doit prêter allégeance à cette identité dominante qu'est l'hindouisme. Et quand des musulmans, alors c'est le deuxième facteur ça, quand des musulmans se sont mobilisés avec une cause islamiste, avec le soutien du Pakistan, ont multiplié les attentats.

Deux-mille-huit, on se rappelle l'attentat de Bombay, de Mumbai, qui fait soixante-dix morts. Et bien là, on a eu un un accident de particules parce que non seulement le congrès avait perdu beaucoup de lustres, mais il y avait une bonne raison de pousser l'agenda nationaliste hindou. Et ces 2 facteurs sont à combiner à un troisième, non seulement le congrès a déserté la scène largement, mais le mouvement nationaliste hindou, le RSS. Ce sont des initiales, l'organisation porte un nom tout à fait intéressant, l'association des volontaires nationaux, c'est l'indo-européen revisité, c'est l'idée d'une nation dont les peuples, dont le peuple est en fait racisé ou racialisé. Comment ça

rappelle, ça rappelle des choses. On est d'accord.

Et ce sont des gens qui sont beaucoup inspirés dans les années 20. Savard écrit en mille-neuf-cent-vingt-trois, Indud Wahru is in do, il codifie cette idéologie et Golval Car son successeur en termes de pensée qui véritablement structure le RSS à travers l'Inde, et bien s'inspire de ce que font les nazis. Et ce mouvement est devenu très important, 3000000 de personnes, un syndicat étudiant, un syndicat ouvrier, un syndicat paysan, ils ont essaimé à travers toute l'Inde. Donc l'organisation à nouveau, je reviens sur cette idée que bien sûr il y a des pensées, bien sûr il y a des idéologies, mais il y a aussi des vecteurs qui portent ces pensées, ces idéologies et ça c'est un mouvement très important.

Alors effectivement il y a essentiellement des raisons endogènes à l'Inde, vous venez de les développer, mais est-ce qu'on n'est pas aussi dans un effet supplémentaire, énième effet de cette balancier réactionnaire que nous connaissons aujourd'hui à travers le monde

Si, ça fait partie effectivement de ce qu'on appelle le c'est l'esprit du temps qui finit par jouer aux dominos en quelque sorte faire tomber des dominos. Il y a un effet domino. On l'a vu dans le passé, il y a eu une vague populiste de gauche dans les années soixante-dix de Péronne jusqu'à Indira Gandhi Un balancier révolutionnaire en gros. Et on a effectivement des mouvements de balancier et les hommes qu'on peut qualifier aujourd'hui de national populiste, c'est un un populisme de droite, c'est un populisme nationaliste se tiennent aussi au courant les uns des autres des meilleures façons de rester au pouvoir et de le conquérir avec le soutien de compagnies de marketing politique qui ont parfois d'ailleurs pignon sur rue à Washington.

Dernière question, moi je me pose des questions sur notre comportement diplomatique avec l'Inde. Moi j'ai l'impression qu'on qu'on aborde l'Inde avant tout et presque exclusivement comme un

partenaire économique, c'est quand même le

cinquième PIB mondial. Nous parlons là. L'Inde se place cinquième derrière l'Allemagne et devant le Royaume-Uni. Par ici la bonne affaire. Est-ce qu'il ne serait pas nécessaire de d'aborder nos relations avec l'Inde d'un côté plutôt géostratégique, militaire.

Je rappelle que l'Inde n'a pas Je rappelle que l'Inde n'a pas condamné l'invasion de l'Ukraine par Poutine. Il ne s'agirait pas de laisser l'Inde aller dans le mauvais camp.

Les tentatives pour éviter ça sont innombrables et elles sont venues de toutes parts des États-Unis Obama bien sûr de l'Europe le mois dernier Ursula von der Leyen a amené les vingt-sept commissaires à délit pour dire nous voulons relancer le partenariat stratégique.

Ah quand même. L'Inde

ne s'engage pas. L'Inde reste équidistante de la Russie, des États-Unis, de l'Europe, voire de la Chine avec laquelle elle se rapproche aujourd'hui de façon très très je dirais économique mais aussi peut-être technologique. Donc on est face à un pays qui par tradition et non aligné, par intérêt et non aligné, on ne parle plus de non alignement parce que ce serait rendre hommage à Nérou ce que Nadia Modi refuse bien sûr, on parle de plurilatéralisme, c'est un mot qui veut dire la même chose.

C'est commode.

Une façon d'être toujours dans une relation transactionnelle avec différents acteurs dans un monde multipolaire que l'on veut multipolaire pour avoir le maximum de marge de manoeuvre d'ailleurs. Mais parler de valeur, parler justement de souveraineté nationale, parler de droit international, Des choses qu'on a beaucoup de mal à faire avec les indiens et le fait qu'il n'ait toujours pas voulu effectivement condamner l'invasion de la Russie, l'Ukraine pardon par la Russie finira sans doute par poser des problèmes aux Européens pour lesquels les russes sont maintenant bien sûr l'ennemi numéro un.

Merci infiniment, merci infiniment Christophe Jaffreux pour tous ces tous ces détails et votre expertise sur la la région. Merci.

Merci à vous.

C'était affaires sensibles aujourd'hui l'assassinat du Matt MacGandhi, une émission que vous pouvez réécouter en podcast bien sûr. À la technique aujourd'hui, il y avait Adèle Kardar.

Podcast: Affaires sensibles
Episode: La mort du Mahatma Gandhi