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Bonjour Pierre Askie. Bonjour. La géopolitique, c'est aujourd'hui la réunion sur l'Ukraine qui se tenait hier à Paris. Emmanuel Macron a employé hier une formule audacieuse pour décrire la période actuelle en Europe. Il a parlé d'une sortie de l'état de minorité géopolitique.

Il s'exprimait à l'issue de la Réunion à Paris d'un nouveau au format comme on dit dans le jargon diplomatique, la coalition des volontaires, trente-et-un pays désireux d'accompagner l'Ukraine dans ce moment délicat qui n'est pas encore la paix, pas même la fin de la guerre, mais dont on ressent bien qu'il est plein de dangers. Le plus remarquable dans cette réunion, c'est évidemment le grand absent, les États-Unis. Tous les pays présents sont des alliés des États-Unis et se demandent s'il ne faut pas conjuguer cette phrase au passé. D'où cette formule paraphrasa en Kant sur la sortie de l'état de minorité géopolitique, une sorte d'émancipation de passage à l'âge adulte. Il y avait à côté reconstitution d'un occident sans les Américains hier, étaient présents la plupart des pays de l'Union européenne sans la Hongrie évidemment, les pays de l'OTAN non membres de l'UE comme le Royaume-Uni, la Norvège, le Canada ou la Turquie et même l'Australie venue du lointain Pacifique.

L'absence des Américains n'en était que plus criante et marque le changement d'époque. Et qu'est-ce qui unit ces trente-et-un pays La prise de conscience douloureuse Marion que le leader du monde libre comme on disait au temps de la guerre froide est devenu soudainement une puissance impériale égoïste qui ne connaît plus ni alliés ni amis et que tous ceux qui se sont endormis trop longtemps en se pensant protégés par l'oncle Sam se sentent aujourd'hui fragilisés dans un monde périlleux cette coalition qui est encore pleine de contradictions s'est néanmoins organisée en quelques semaines lorsqu'il est apparu que l'Ukraine pourrait faire les frais de ce revirement la scène d'humiliation de Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale a sans doute été le déclic final de la prise de conscience. Et dans ce désarroi, la coalition des volontaires, une sorte d'OTAN soft s'est trouvé 2 co leaders, la France et le Royaume-Uni, 2 puissances nucléaires aux armées plus aguerries que d'autres, Emmanuel Macron et Kirstarmer en première ligne avec leurs 2 chefs d'état major dans une entente dans une entente plus que cordiale. C'est une nouvelle alliance qui voit le jour Alors il ne faut pas aller trop vite car cet ensemble cherche encore sa cohérence.

On le voit sur la question de la force européenne de réassurance dont on parle depuis des semaines qui serait déployé en Ukraine après un cessez-le-feu. Seule une poignée de pays sont prêts à y participer en plus des Français et des Britanniques et il n'est même pas sûr qu'elle voit le jour en l'absence de garantie américaine. Il y a aussi les voix dissonantes comme Georgia Meloni qui a espéré hier que les États-Unis seraient invités à la prochaine réunion des volontaires. La chef du gouvernement italien n'a visiblement pas renoncé à jouer les ponts sur l'atlantique. De fait, personne ne veut la rupture avec les États-Unis, mais la plupart des participants ne peuvent que constater que c'est Washington qui leur tourne le dos.

Malgré ces flottements, il se passe quand même quelque chose d'inédit à voir ses alliés dociles des États-Unis s'organiser sans eux, c'est un moment historique même s'il faut rester prudent sur sa capacité à changer réellement la donne.

Podcast: Géopolitique
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