Non Breitweaser est un esthète qui veut vivre entouré de beauté. Il n'a jamais revendu la moindre de ses oeuvres volées. Il les expose chez lui dans la petite chambre qu'il occupe chez sa mère sous les toits en banlieue de Mulhouse. D'ailleurs plutôt que voleur, il préfère se considérer comme un aux méthodes d'acquisition disons peu orthodoxes et en tout point. Vol des musées aux heures d'ouverture dont sans violence ni effraction avec une facilité déconcertante jusqu'au faux pas qui vire au carnage artistique.
Notre invité aujourd'hui Vincent Noces, journaliste et critique d'art, auteur du livre intitulé la collection égoïste, la folle aventure d'un voleur d'art en série et autres histoires édifiantes, livre publié en deux-mille-cinq chez Jean-Claude Latès. Affaire sensible, une émission de France Inter diffusée en direct, récit documentaire Margaux Pinel, rédaction en chef Franck-Cognard, chargée de programme Rebecca Denante, réalisation Étienne Bertin.
Fabrice Drouwell.
Affaires sensibles sur France inter. Mardi vingt-sept novembre deux-mille-un. À la tombée du jour, un retraité d'Einstein, une petite ville au sud de Strasbourg se promène le long du canal du Renaurain. Il remarque alors une lueur dans l'eau, un objet brillant. Intrigué, il revient en main et rapporte à terre un cavis apparemment en argent.
Il repêche ensuite 3 autres coupes et une dague. En honnête homme, le retraité prévient la gendarmerie de son incroyable découverte. La gendarmerie qui arpente à son tour les eaux troubles du gala Al, comme en témoigne le commandant de la compagnie fluviale du Rhin, interrogé par France 3 Alsace.
Au moment de la découverte des objets, ils étaient pour la certain et la même la pour la plupart visibles du banc. Et ensuite n'ayant que 3 mètres de profondeur et 3 mètres de visibilité pour ceux qui étaient émergés au au milieu du du canal, les plongeurs qui évoluaient les les voyaient de suite.
Au total, cent-sept objets sont retrouvés au fond du canal, des statuettes en bois, en ivoire ou en bronze, des armées médiévales, un casque de chevalier, des montres à mousser, une véritable caverne d'Ali Baba, un trésor entassé, faute de mieux, dans une cellule vide de la gendarmerie d'Einstein. On appelle alors un antiquaire de Strasbourg qui disons le tout net reste bouche bée devant cette collection d'une grande valeur et plutôt en bon état. Apparemment, les objets n'ont pas séjourné longtemps au fond de l'eau. L'antiquaire fait une première estimation quarante-cinq 1000000 d'euros. Bon la vérité se situe plutôt autour de 10, mais ça reste ce qu'on appelle une pêche miraculeuse.
Le tout est transféré dans les réserves du musée Hunter Linden de Colmar où chaque pièce y est examinée, photographiée, mise sous scellé. Sa conservatrice en chef en présente quelques-unes aux caméras de France 3.
Donc vous avez ici un groupe tout à fait exceptionnel qui représente Adam et Ève qui a été en fait exécuté en ivoire et qu'on peut dater très précisément de la première moitié du seizième siècle, c'est vraisemblablement une facture allemande. Alors autre autre pièce dont il faut attirer l'attention, c'est cette ce très belle oeuf d'autruche qui est monté donc en vermeil avec là aussi un très très beau travail d'orfèvre et que l'on date du dix-septième
siècle. Rapidement, l'office central de lutte contre le trafic des biens culturels est alerté et découvre que la plupart de ces objets ont été volés au cours des dernières années. Première victime des petits musées en France et en Suisse principalement. Des vols sans effraction durant les heures de visite. Plusieurs plaintes évoquent un couple homme et femme élégant plutôt jeune.
Stéphane Brédiseur a 30 ans pile et cela fait maintenant plus de 2 mois qu'il est détenu à Lucerne en Suisse à quelques 150 kilomètres de Mulhouse où il habite. Le 20 novembre 2000 un, l'alsacien, travailleur frontalier est arrêté pour le vol d'accord de chasse au musée Richard Wagner, un instrument du seizième siècle d'une grande valeur. Stéphane Bretviser reconnaît rapidement les faits et se confond en excuses. Il dit avoir agi seul sous le coup d'une impulsion et jure sur la Bible n'avoir jamais rien volé d'autre. Voilà, l'affaire aurait pu s'arrêter là.
Sauf que l'enquête révèle que Brédiseur a déjà été condamné ici même à Lucerne il y a 4 ans pour le vol d'un tableau dans une galerie. Prise en flagrant délit, il a écopé de 8 mois de prison avec sursis. Ce récidiviste est alors placé en détention provisoire. Quelques jours plus tard, le mystérieux trésor du canal est découvert en Alsace et en janvier deux-mille-deux, des photos de chaque objet repêché atterrissent sur le bureau du sergent suisse Roland Meyer chargé d'enquête. En salle d'interrogatoire face à Brett Wiser, Meyer sort une première photo, celle d'une médaille dix-septième siècle et en bon enquêteur, il bluffe.
Nous savons que vous avez volé ça, lui dit-il. Allez, dites-nous tout et on vous laissera sortir. Classique. Profondément éprouvé par 2 mois de détention, réviseur saisit la première perche qu'on lui tend, oui, c'est moi, avoue-t-il. La suite, il la raconte dans son livre, confession d'un voleur d'art, paru en deux-mille-six.
Il a replongé la main dans le tiroir et en a retiré un paquet d'une bonne cinquantaine de photos. J'ai blêmi. Sur un nouveau cliché, j'ai vu une flûte, une pièce d'orfèvrerie et le corps enroulée 8 fois. Je ne comprenais plus. Ces 3 pièces-là, vous les avez volées où Je ne sais pas ce qui m'a pris.
La lassitude, la forfanterie, le désir d'en finir et de dire la vérité J'ai répondu aux policiers suisses, pièces de gauche à Copenhague, celle du milieu à Bruxelles, celle de droite à Batszackingen en Allemagne. 3 pays sur la même photo, c'était le hasard. Je n'oublierai jamais le regard du policier à cet instant précis. Il s'attendait à tout sauf à ça. Et il s'est vraiment demandé à qui il avait affaire.
Lorsque le sergent Meyer montre la dernière photo de la pile, Stéphane Redeviser a déjà reconnu cent-sept vols, du jamais vu. Plus étonnant encore, il jure n'avoir jamais rien revendu. Non non, il gardait jalousement son butin pour lui, caché dans la qu'il occupe encore chez sa mère en banlieue de Mulhouse. En revanche, il ne sait pas comment tout ça finit au fond du canal. En attendant de lever ce mystère, réviseur est transféré dans la prison de Vevey.
C'est là qu'ils rencontrent l'inspecteur Alexandre Von dermule, spécialisé dans le trafic d'oeuvres d'art. Ensemble, 6 heures par jour, 5 jours par semaine pendant près d'un mois, l'inspecteur et le voleur remontent le cours de 7 années de pillage et de quelques traumas familiaux. Stéphane Breadweezer est né à Mulhouse en mille-neuf-cent-soixante-et-onze. Breadweiser est un nom connu dans la région et pour cause, c'est celui de Robert, peintre paysagiste réputé. Stéphane est son arrière petit neveu.
Il préféra dire plus tard qu'il est son petit-fils. Bon, la réalité, c'est une mère infirmière, un brin laxiste et un père de brun sévère, cadre commercial de son état. Stéphane grandit dans une belle demeure à Vikenheim en Alsace, dans une famille aisée qui roule en berlines, qui l'hiver navigue l'été sur le lac Léman. Fils unique, Stéphane est un enfant solitaire, un élève médiocre et un collectionneur précoce. Cainbre, carte postale ou pièce de bonnet, quand il peut, il écume les musées et les revues d'archéologie, je me réfugie dans le passé, dit-il.
Mais à l'âge de dix-neuf ans, ce fragile équilibre s'effondre.
Cette maison de Wittenheim que j'ai tellement aimée a été la maison du divorce. Mon père a quitté notre domicile en emportant avec lui les meubles d'époque, les ivoire africains et la plupart des tableaux de Robert Bretviser. Tout ce dont il avait hérité de sa famille. Ma mère a dû remplacer le mobilier ancien par des meubles IKEA. C'était minable.
C'est le début de la dégringolade sociale. Stéphane coupe les ponts avec son père et déménage avec sa mère dans un petit pavillon à Eischensviller en banlieue de Mulhouse. Il occupe le premier étage, 2 pièces sous les toits où s'installe aussi sa nouvelle copine Anne-Catherine aide-soignante. Stéphane lui alterne petit boulot et période de chômage. Il trouve l'ail mal faite, jure contre tous les ordres établis, les flics, la société, son père, et puis tout ce que l'argent passe en livres d'art.
Il s'abonne aussi à la gazette de l'hôtel Bruot, l'hebdo des ventes aux enchères, qu'il écume jusqu'à l'obsession. Il n'a pas les moyens d'acheter ce qu'il admire, alors il va s'y prendre autrement. Nous sommes au printemps mille-neuf-cent-quatre-vingt-quatorze. Stéphane Breitzer a vingt-deux ans. Avec Anne-Catherine, il visite le musée local de Tane, un village alsacien.
Dans l'une des salles, Bredweezer flash sur un pistolet à silex du dix-huitième siècle. Il lui rappelle celui qu'avait son père exposé jadis dans la maison familiale. Il regarde l'objet longtemps, très longtemps jusqu'à s'apercevoir que la vitrine n'a pas de verrou. Et puis autour, personne, ni visiteur, ni gardien. Alors,
c'était trop tentant. J'ai plongé la main et en un éclair, la plus belle pièce, un pistolet à silex s'est retrouvé dans mon sac à dos. J'ai refermé la vitrine, mon coeur battait fort. Anne-Catherine m'a souri. D'un pas que nous nous efforsions de ralentir, nous sommes sortis du musée.
Je l'ignorais encore, mais ce vol facile, trop facile, au dernier étage du petit musée municipal des Tanes en Alsace, était le premier d'une longue série.
Pendant quelques jours, Bridweezer n'a même pas large. Puis la peur se mit en soulagement avant l'euphorie. Il ne se lasse pas d'observer son pistolet à silex. Parfois, il dort avec. Le pistolet d'un côté, Anne Catherine de l'autre.
9 mois plus tard, en février quatre-vingt-quinze, l'apprenti voleur renaissa au château de Koniggsburg en Alsace toujours. Dans la salle d'armes, il repère accroché au mur, une arbalète tout droit sortie de ses rêves d'enfants. Là encore, pas de touristes, pas de gardien et hop, reine viseur grimpe sur une chaise et décroche l'arme, tout simplement, servez-vous. Le problème c'est que l'arme est trop grande pour entrer dans son sac. Alors il la jette par la fenêtre, il la récupérera en sortant.
Le vol est remarqué le soir même et personne ne comprend ce qui a pu se passer. Comme le raconte des années plus tard Monique Fux, conservatrice en chef du château, interrogée au JT de France 3.
3. Comment ça s'est passé, je n'en sais rien, on a simplement constaté un soir à la, peu avant la fermeture, qu'une arbalète manquait et c'était une arbalète qui était fixée à un endroit réputé inaccessible, donc on était très étonné, après le constat du vol, on a imaginé plusieurs scénarios de circulation de l'oeuvre, de de procédés du voleur, mais bien sûr personne n'est venu ne, ne se dénoncer ni ne nous a expliqué comment il avait réellement procédé.
L'arbalète du dix-septième siècle rejoint le pistolet à silex au premier étage du petit pavillon des Schanswiller. Braidiseur a truqué son lit Ikea contre un lit à balbacca tendu de velours rouge. Aux côtés d'Anne-Catherine, ils se mettent à rêver n'amuser rien que pour eux, une chambre aux allures de salle du Louvre. Mais pour l'heure, les murs sont vides. Quelques semaines plus tard, le couple visite le château de Gruyère en Suisse, là où on fait des fromages avec des trous.
Ici Stéphane Breitweiser sait prendre un petit portrait de femme daté du dix-huitième siècle. Il parle d'un véritable coup de foudre à en perdre la raison. Alors il décroche le tableau, détoure les clous du cadre et glisse la peinture sous sa veste. C'est son troisième vol, le premier tableau, le premier en Suisse, le début de l'engrenage. À partir de l'été quatre-vingt-quinze en effet, le rythme des vols s'accélère.
Toujours accompagné d'Anne-Catherine, Brédiseur alterne entre la France et la Suisse et s'empare en un tour de main d'une icône religieuse, d'une hallebarde, d'une machette et d'un plat en faïence comme on fait ses courses. Les affaires marchent bien et à force, le couple affine ces méthodes. Chacun s'est choisi par exemple une tenue de grande marque chinée en friperie censée les rendre moins suspects. Il privilégie les petits musées peu ou mal surveillés qu'il visite de préférence à l'heure du déjeuner ou en fin de journée. Pour le reste, ça paraît un jeu d'enfant si l'on en croit le juge d'instruction suisse Émile Gershwer en février 2003.
D'abord, il repérait les lieux, puis il entrait dans le musée, il sélectionnait l'objet qui l'intéressait et lorsque personne ne le regardait, il s'en empareait, il le cachait sous sa veste et puis il sortait comme si de rien n'était. Au
fil des vols, brediser redouble d'audace, évitant toutefois les tableaux de remettre trop risqué. Mais le jour de son vingt-quatrième anniversaire, le premier octobre mille-neuf-cent-quatre-vingt-quinze, il craque. Au château de Baden-Baden, il dérobe un petit portrait de la princesse de Clèves signée Lucas Krada, le jeune, l'un des plus grands peintres allemands de la renaissance carrément. Et viendront d'autres maîtres Bruegel, rendez-vous compte Bruegel, mais aussi boucher, bateau, duraire, on ne se refuse rien. Pour chaque oeuvre, rédige une fiche dans laquelle il recopie des tonnes de notes, discute les attributions ou les datations, cinq-cent livres d'art s'entassent ainsi dans sa chambre.
Les murs sont désormais recouverts de qui fait encadrer à son goût chez un spécialiste de Mulhouse Christian Meschler. Pour ne pas éveiller les soupçons, Bréviseur lui commande le plus souvent des cadres vides pour des oeuvres qu'il dit avoir achetées aux enchères. Et petit à petit, une amitié se noue entre les 2 hommes, comme le raconte l'encadreur en février 2003.
Il était relativement régulier, mais il arrivait que 2 3 mois je ne le voyais pas. Et le fait qu'il avait beaucoup de goût, je la ça me ça me mettait en confiance et j'appréciais beaucoup parce que les gens qui ont une forte sensibilité sont très rares aujourd'hui et c'est un garçon qui avait la faculté de pouvoir contempler et ça c'est c'est rare aujourd'hui à notre époque où on est davantage pris dans le matérialisme à outrance.
Printemps quatre-vingt-dix-sept, cela fait maintenant 5 ans que Brad Wiser et Anne-Catherine sont ensemble, 2 ans qu'ils commettent des vols 3 week-ends sur 4. Mais quel est exactement le rôle d'Anne-Catherine De ce qu'en dit Bradviseur, il s'apparente à celui d'une assistante. Elle ne vole rien elle-même, mais elle fait le gueux. Tous pourraient bien ternir un danger, distrait les gardiens quand il le faut. Parfois elle est là pour dire non également, c'est que Anne-Catherine a de l'intuition comme en ce jour de mai.
Le couple visite la ville médiévale de l'Océan dans les Alpes suisses et s'arrête dans une galerie. Près de viseur, repère une magnifique nature morte. Alors il se tourne vers Anne-Catherine qui lui dit non, non, non. La galerie est toute petite, ils sont les seuls clients. Et pourtant,
j'aurais dû l'écouter, mais cette nature morte semblait si facile à prendre. J'ai emporté le tableau sous mon bras comme s'il s'agissait d'une vulgaire revue et je suis sorti. J'ai fait 15 mètres, pas plus. Un homme m'avait vu. Il m'a attrapé par le bras.
Au commissariat, les flics étaient un peu désorientés. Ils n'avaient pas l'habitude d'appréhender des voleurs comme nous, jeunes et bons chic bon genre.
Brendweezer est comme de 8 mois de prison avec sourcil et de 3 ans interdiction d'entrer sur le territoire suisse. Les années suivantes, il se concentre donc sur la France et explore d'autres contrées également, une vingtaine de vols en Belgique, une dizaine en Allemagne, quelques-uns aux Pays-Bas, en Autriche et au Danemark. Alors bien sûr l'office central de lutte contre le trafic des biens culturels s'alarme de ces cambriolages en série. Il soupçonne la mafia italienne ou un cartel russe peut-être. On sait que le trafic d'objets d'art plutôt l'apanage de réseaux internationaux.
Rarement l'oeuvre d'un loup solitaire armé tout juste d'un couteau suisse. D'ailleurs, ne ressemble en rien à la figure classique des pilleurs de musée. Et pour cette raison majeure, en 7 ans, il n'a jamais revendu la moindre pièce. Ce qui le rend encore plus difficile à appréhender car c'est généralement au moment où les oeuvres circulent qu'on parvient à les retrouver. Mais l'erreur de notre arsène Lupin des musées s'inscrira ailleurs.
Au coeur d'une maxime maintes fois vérifiée, on ne revient pas sur les lieux de son crime. Vous écoutez affaires sensibles sur France Inter. Aujourd'hui Stéphane Briviseur, le pilleur de musée. Affaire sensible, Fabrice Drouel. À l'automne 2000, brettiseur décroche un boulot de serveur à Bâle et devient ce qu'on appelle un travailleur frontalier.
Ces 3 années d'interdiction d'entrée sur le territoire suisse sont révolues. Mais pour le reste rien n'a changé ou presque. Ils visitent désormais les musées en solo avant ou après le boulot. Le problème c'est que sans Anne-Catherine, Bridweezer est incontrôlable. En février deux-mille-un, au château de Gruyère, il s'empare d'une immense tapisserie du dix-septième, 3 mètres et demi sur 3 accrochés par un simple velcro.
Il la tire, la roule, puis la jette par la fenêtre. Un autre jour, dans la chapelle d'un mètre 30 de haut, soixante-dix kilos. Bridweezer est une sorte de déménageur spécialisé musée. Mais à force d'accumuler chez lui dans sa chambre, il n'y a plus de place ni pour la vierge ni pour la tapisserie qu'il fourre sous son lit. Son musée idéal est devenu capharnum.
Il y a des oeuvres et des objets d'art partout entassés sur le plancher, en équilibre sur la table de nuit, la commode, le rebord de la fenêtre. Pourtant, Prédiseur n'en a jamais assez, comme il le dit lui-même aux caméras France 3 en deux-mille-six.
Un collectionneur, c'est c'est, il collectionne, il veut, il veut un objet d'art et une fois qu'il a, bon en quelques jours c'est l'euphorie, c'est c'est le bonheur. Et puis d'un seul coup, il veut autre chose, ainsi de suite. Donc j'ai toujours voulu plus plus plus et puis ça s'arrête, je ne pouvais plus m'arrêter. C'était c'était une drôle
Et oui une drogue et jusqu'à l'overdose qui marquera la fin de sa folle aventure. Le dix-huit novembre deux-mille-un, Bretzer retourne seul à Lucerne en Suisse, là où avec Anne-Catherine, ils ont été arrêtés 4 ans plus tôt. Au musée Richard Wagner, ils dérobent un corps de chasse du seizième siècle d'une grande valeur matérielle et historique. Comme à son habitude, un réviseur ne met pas de gants, mais cette fois Anne-Catherine s'en inquiète. 2 jours plus tard, ils décident tous les 2 de retourner au musée.
C'est elle qui tentera d'effacer des empreintes dans l'hypothèse où il aurait été repéré. Pendant ce temps, Rayleviseur fait les 100 pas dans le jardin du musée, ce qui attire l'attention d'un promeneur qui témoigne en 2003.
Il marchait de long en large sur la berge sans jamais monter au musée. Il avait un petit carnet dans lequel il prenait des notes. Je me suis dit qu'il ne ressemblait ni à un touriste ni à un promeneur de chiens. Alors je suis allé voir la conservatrice du musée
et je
lui ai dit, regarde voir cet homme, est-ce que tu le connais Elle m'a répondu, mais c'est exactement le même homme qui était là
il y a 2 jours. Quelques minutes plus tard, Stéphane Bredweiser est arrêté. Il croise une dernière fois le regard d'Anne-Catherine sortie en trombe de musée. Par chance, les policiers ne la remarquent pas. Rapidement, Breadweezeur avoue tout et jure sur la bible, n'avoir jamais rien volé d'autre que ce corps de chasse.
Il se trouve désormais dit-il dans la cave de sa mère. Il lui écrit à plusieurs reprises pour qu'elle le restitue en vain. Une commission obligatoire internationale est alors lancée. Le 12 décembre 2000 un, des enquêteurs suisses débarquent à Au domicile familial. La mère Mireille Stengel, cinquante-et-un ans, les accueils froidement et déclarent, mon fils n'a jamais reporté d'objets à la maison, bref, circulez.
Ce qui n'empêche pas évidemment les policiers de monter à l'étage. Or, il n'y a rien, non, ni corps de chasse, ni statue, ni tableaux, seulement les murs blancs et un lit à baldaquin. Les enquêteurs partent bredouille en Suisse. Et quelques semaines plus tard, ils apprennent l'incroyable découverte d'un trésor dans un canal alsacien. Confronté, Breizhre reconnaît une partie de son butin.
Mais que s'est-il passé Comment sa précieuse collection a-t-elle fini au fond de l'eau La réponse est donnée par Mireille 6 mois plus tard alors qu'elle est placée en garde à vue. Tout commence lorsque Anne-Catherine rentrée seule du musée Wagner l'informe de l'arrestation de son fils. Alors pour la première fois depuis des années, dit Mireille, elle grimpe l'escalier qui mène au premier étage. Paréviseur lui interdisait l'accès de sa chambre fermée à double tour. Mais ce jour-là, elle n'y tient plus.
Elle pénètre dans le sanctuaire de son fils et découvre l'ampleur de son secret, de sa folie. De rage, Mireille décide de tout bazarder, comme le raconte son avocat Raphaël Fraichard au micro de France Culture en
Alors le geste qu'elle a qu'elle a commis a consisté et ça s'est établi à se débarrasser, à vider la chambre qui représentait visiblement la l'antre que Stéphane Brag-Wiser voulait se constituer en ce sens qui pour lui c'était son domaine et il en interdisait l'accès à tous. Ce qui pouvait être cassé, elle l'a cassé, elle l'a mis tout bêtement sur son trottoir en attendant le ramassage par les services d'enlèvement des ordures ménagères de de sa commune. D'autre part, ce qui ne pouvait pas être donc détruit, et bien elle, effectivement elle s'en est soulagée en vidant son coffre dans le canal qui se trouvait être à un endroit où précisément elle-même aimait à se à se promener, à promener ses chiens.
Et Mireille ne s'arrête par là. Dans un dernier accès de colère, elle décroche tous les tableaux, une soixantaine dont ceux de, Bruegel, Watteau, boucher et les détruit à coups de marteau et à coups de hache avant de les jeter dans une benne à ordures. Mais oui, face aux policiers, elle parle d'une sorte de transe, une crise qui n'a rien à voir avec un geste d'amour maternel. Ce n'est pas pour sauver son fils qu'elle a tout balancé, non, c'était pour lui faire du mal, le punir de sa passion stupide et la manière parfois violente dont il la rudoyait. Jamais un merci, alors même qu'à 30 ans passés, il est encore logé, blanchi, nourri, à vrai temps, celui-là.
Le 15 mai 2002, Mireille Stanger est mise en examen et est roué pour recel de vol par habitude. Oui, recel de vol par habitude. Et destruction d'oeuvres d'art. Anne-Catherine, elle, est placée sous contrôle judiciaire pour complicité de vol, ce qu'elle mise en bloc. Dans la famille bridgeur, la mère, le fils et la petite amie devront attendre encore quelques mois pour s'expliquer devant un tribunal français.
Avant cela, Stéphane lui devra affronter seul la justice suisse. Son procès sourd le 4 février 2003 bulle au coeur de la gruyère.
En descendant les escaliers après une mauvaise nuit, je suis tombé brutalement de ma planète. Au bout du couloir qui menait à la salle d'audience, j'ai vu les caméras, les flashs qui crépitaient, la foule des journalistes venus de tous les pays. Je ne m'y attendais pas. J'ai été conduit menottes au poignet devant la cour criminelle, l'équivalent de notre cour d'assises. La liste des soixante-neuf vols que j'avais reconnu avoir commis en territoire helvétique a commencé à être épluchée.
Comme parfois plusieurs pièces avaient été volées en même temps, cette liste énumérait en fait près d'une centaine d'objets. C'était fastidieux.
La culpabilité de Stéphane Brédiseur ne fait pas débat. Il a signé des dizaines de pages d'aveux circonstanciés. Non, pour son avocat, tout l'enjeu est celui de la peine encourue. Alors il plaide pour une libération immédiate. Il met en avant des vols à la discrétion raffinés sans aucune violence, jamais il n'était pas un cambrioleur déclare-t-il à la cour, il était un gentleman.
Pour peu, l'avocat aurait fait entendre à la cour le générique du feuilleton d'Arsène Lupin. Puis le tribunal appelle à la barre le père de Stéphane, Roland, Bretweiser. Depuis l'arrestation, les 2 hommes ont renoué de contact. C'est d'ailleurs l'unique soutien de Stéphane en détention sa mère et Anne-Catherine ne répondant à aucune de ses lettres puis c'est au tour de bread viseur Stéphane de s'exprimer la mine des fatigues jure que depuis le début tout avait une fin. Dans 10, 15 ou 20 ans, il aurait tout restitué, ce n'était pas du vol, juste un emprunt.
Il finit sa déposition en larmes et demande pardon. Des excuses qu'il réitère au dernier jour son procès.
J'ai perdu tout ce que j'aimais dans la vie, les arts et ma copine, j'ai mal pour ma mère qui pleure pour moi, je vous présente mes excuses les plus sincères, je regrette tout. Voilà ce qu'a dit Stéphane Bredsweiser devant le tribunal pénal de bulles. Un tribunal qui a donné lecture de son expertise psychiatrique. Intelligent mais immature, asocial, narcissique et dépressif, ce jeune homme présenterait des troubles graves de sa personnalité. Mais l'expert l'a déclaré responsable de ses actes à quatre-vingt-dix pour 100.
Ce soir, le ministère public a dénoncé le musée bien trop du prévenu et il réclame 5 ans de réclusion compte tenu du nombre de la gravité des actes et de leurs répétitions dans le temps.
Après 3 heures de délibération, Stéphane Bridzer est condamné à 4 ans de prison ferme et à une amende de plusieurs centaines de milliers d'euros. Il purge sa peine dans une maison d'arrêt de la campagne suisse en attendant d'être extradé en France pour le deuxième volet judiciaire de l'affaire, celui qui concerne l'ensemble des vols commis dans notre pays et en Europe. Ce procès s'ouvre 2 ans plus tard, le 6 janvier deux-mille-cinq devant le tribunal correctionnel de Strasbourg. Dans le box des accusés, Stéphane Breitweiser est désormais accompagné de sa mère Mireille et de son ancienne petite amie Anne-Catherine dont le rôle reste indéterminé. Mireille Stangl est la première à témoigner.
Elle a cinquante-quatre ans et depuis l'arrestation de son fils, elle a tout perdu, son emploi et son pavillon. Désespérée, elle peine à tenir une ligne cohérente. Lors de son interrogatoire en Vemübe, elle reconnaissait avoir détruit toute la collection de son fils. Et bien présent face à la cour, elle déclare n'avoir jamais vu aucune oeuvre d'art chez elle. Et puis quelques minutes plus tard, elle peste contre, je cite, toutes ces vieilles rues qui traînaient partout.
Avant de se rasseoir, elle exprime de dernière chose, pour le coup, très clairement, je hais mon fils. C'est maintenant au tour de Catherine de s'avancer à la barre. Elle décline son identité et déclare être la maman d'un enfant de dix-neuf mois près de wiser se fige paralysé malgré l'évidence il ne pouvait s'empêcher d'espérer la retrouver Et il n'est pas au bout de ses peines. Anne-Catherine persiste dans son déni total et charge son ancien compagnon, il me faisait peur, dit-elle. Pour son avocat, Éric Brahoun, elle était une femme sous emprise.
On a des procédures qui font état de la violence de ce garçon. On a une psychologie de femme battue qui retourne avec son compagnon parce que quelquefois, c'est un moindre mal lorsque celui-ci vient vous chercher en défonçant la porte de ses parents par exemple.
Le 7 janvier, après 2 jours de procès, Anne-Catherine est condamnée à 6 mois fermes, mais elle ne passera au final qu'une seule nuit en prison. Mireille Stangle, elle est condamnée à 3 ans dont dix-huit mois avec sourcil, à peine moins que son fils, 3 ans de prison dont 10 avec sourcil. La suite ne ressemble plus du tout à Marcel Lupin, le gentleman cambrioleur. Libéré pour bonne conduite en juillet deux-mille-cinq, Breizh est arrêté un an plus tard pour un vol d'habit dans un magasin d'Orly. Il commençait à peine sa grande tournée médiatique pour l'apparition de ces confessions dont vous avez entendu plusieurs extraits au cours de ce récit.
Les répercussions judiciaires sont mineures, mais le lancement du livre est fichu. 3 ans plus tard, il dérobe en Belgique une huile sur cuivre du dix-septième siècle estimée à 50000000 d'euros. Dénoncer par sa nouvelle petite amie, Brainweezer retourne en prison en ressort avant la rechute. À partir de deux-mille-dix-sept en effet, il ne fait même plus semblant de se retenir et repart pour une journée des petits musées d'Alsace. Il vole quelques pièces romaines, des bijoux d'or et de nacre qu'il revend sur ebay où il se fait rapidement prendre.
En mars 2000 vingt-trois, lors de son dernier procès, il est condamné à 2 ans et demi de prison. À se demander si le gentleman cambrioleur n'était pas en réalité qu'un esthète cleptomane particulièrement doué et surtout totalement addict, le vol qu'au bar de vivre. France Inter. Affaires sensibles, Fabrice Drouelle. Aujourd'hui Stéphane Breitweiser, le pilleur de musée, on en parle avec notre invité Vincent Noce, bonjour.
Bonjour Fabrice.
Journaliste et critique d'art, vous êtes l'auteur de du livre intitulé la collection égoïste, la folle aventure d'un voleur d'art en série et autres histoires édifiantes, livre publié en deux-mille-cinq, c'est Jean-Claude Latès. Alors vous avez assisté en tant que journaliste pour Libération au procès de Stéphane Rediseur aux 2 procès en Suisse et en France, quels souvenirs avez-vous gardé de l'homme, de son caractère, de son comportement, bref quelle impression vous a-t-il laissé.
J'ai assisté au procès et aussi je l'ai rencontré quand il était en détention et nous avons échangé une correspondance assez nourrie pendant quelques mois. C'était un garçon qui était très immature comme l'a souligné l'expert psychiatre suisse. Pendant le procès, il a passé son temps à pleurer même je dirais à pleurnicher en se lamentant de son sort et comme un petit garçon pris en faute. C'était assez frappant comme comme image et on avait de la peine pour lui d'ailleurs d'une certaine façon. Voilà et donc c'est un peu le sentiment qu'il essaye de soulever dans ses souvenirs et il laisse entendre qu'au fond il aurait été pris par l'amour de l'art, entraîné par sa passion et que tout ça l'aurait dépassé un peu comme s'il avait été victime de du syndrome de Stendhal
qui
disait pouvoir s'évanouir devant une œuvre tellement elle est sublime.
Est-ce que est-ce que ces motivations ont paru crédibles ou est-ce qu'on a essayé de chercher d'autres mobiles, d'autres explications à ce comportement quand même irrationnel Alors
il y a il y a il a une force de conviction fondamentalement pour moi c'est un maniaque comme tous les pervers narcissiques et les maniaques il est fascinant c'est une personnalité fascinante mais en même temps il y a fondamentalement chez lui un côté voyou truand qui l'a assez habilement gommé pendant les procès qui est ce que lui a valu une peine plus réduite peut-être que ce qu'il risquait d'avoir. C'est quand même quelqu'un qui prétend qu'il n'avait jamais rien vendu or on a quand même trouvé énormément d'argent sur ses comptes, il a voyagé partout et il s'est cumulé les petits jobs. Il avait été chauffeur livreur à un moment donné serveur. On ne comprend pas très bien. Il y a quand même une vingtaine des plus belles pièces d'orfèvrerie qui ont disparu, qui n'ont jamais été retrouvées.
Donc il y a toujours eu un doute de ce côté-là et il est bon, il prétend qu'il avait un très grand respect des œuvres d'art. Mais par exemple, la statue de la vierge à l'enfant que vous décriviez
En bois.
Qui était en bois, qui était qui avait gardé la peinture du moyen âge. Il a enlevé la peinture du moyen âge.
Ah oui, comment un amateur d'art peut-il faire ça quoi Il y a un problème.
Mais il a il y a un couteau, il avait il avait volé une dague médiévale et quand il a essayé de le nettoyer il s'est coupé avec et il a acheté dans une décharge à ce moment-là il ne le ramène pas au musée il ne le renvoie pas au musée où il n'abandonne pas quelque part où on pourrait le trouver, il le jette dans une décharge. Donc si vous voulez chez lui, ce qui est très fort, c'est la volonté de possession.
Oui, mais il y a quand même une certaine forme de de barbarie entre guillemets dans cette famille parce que la mère jette tout, enfin c'est
incroyable. Alors voilà et bon la mère jette tout là aussi les motivations sont assez troubles l'une des raisons probablement c'est qu'elle voulait se protéger elle parce qu'il est à peu près certain il est même acquis qu'elle était au courant même si dans le jugement, le tribunal a été un peu plus clément. Mais d'abord, elle avait assisté à des vols. Il a été éprouvé et accepté par tout le monde que quand il a volé chez Sotheby's Abaden baden un portrait un petit portrait elle était là elle l'a vu faire donc il y avait des statues dans le jardin il y avait des sculptures dans le salon donc de sa maison
donc Ça ça s'appelle une complicité, c'est un passif mais une complicité.
Oui mais bon la justice n'a pas voulu le retenir bon elle est restée à ce qui était disons minimale mais voilà cette personnalité aussi glaciale qui qui qui était assez terrifiante qui avait maintenu son enfant sous sa coupe son père l'ayant abandonné entre guillemets, ils ont en tout cas quitté pendant plusieurs années. Et donc, c'est un enfant qui a certainement beaucoup souffert et qui a souffert de ses propres échecs parce qu'il n'a pas fait d'études. Il n'a pas eu vraiment de travail. Il n'a n'a pas eu de reconnaissance et ce qu'il cherchait de façon éperdue, c'était la reconnaissance. Mais il en a aussi tiré profit de manière extrêmement égoïste.
Si vous voulez pour revenir sur l'aspect truand, quand même quelqu'un qui a écrit au directeur de banque quand ces fonds ont été saisis qu'il allait quand il sortait de prison le démolir. C'est quelqu'un qui s'est acoquiné ou qui a essayé de s'acoquiner avec des truands russes et yougoslave dans la prison en leur disant voilà ça ça a été prouvé par des procès verbaux n'est-ce pas et je vais essayer de m'évader on va vous allez m'aider à m'évader et moi je volerai des tableaux pour vous c'est quelqu'un qui a qui m'a écrit à moi en disant moi je connais des truands russes, tu vas voir ce qui se passe si tu publies ton livre. Oui il
y a il y a un rapport assez conflictuel avec avec la loi quand même.
Oui et avec l'autorité en général qui ne le reconnaît pas parce que lui il s'estime au-dessus de cela. Il m'a dit un jour quelque chose qui m'a frappé. Il m'a dit, ses oeuvres ont besoin de moi, elles m'appellent.
Ouais. Ce n'est
pas lui qui veut les prendre, c'est elle qui veut le prendre parce qu'il est au-dessus des autres.
Ah voyons.
C'est ça qui est fondamental dans
sa. Très bien. Sa caractère. France inter. Affaire sensible.
Vincent de gauche aurait tiré quelque chose au clair dans le livre le voleur d'art de Michael Finkiel publié aux éditions Marc Kelly en deux-mille-vingt-quatre, l'auteur évoque votre propre livre et écrit, bretviseur est tellement contrarié par les propos de Vincent Noz, donc c'est vous, qui lui envoie une lettre dans laquelle il le menace physiquement. C'est quoi cette histoire
Oui, c'est donc c'est ce que je vous disais, il a, il a d'abord été très attiré par moi, d'abord parce que j'étais critique d'art, Donc ça, ça le fascinait. Et donc on a échangé en parlant d'ailleurs de l'art aussi parce qu'il a une certaine connaissance, un groupe aussi pour l'art qui n'est pas à contester. Et j'ai été le seul journaliste avec lequel il a accepté comme ça un échange continu pendant plusieurs mois sinon année et puis quand il s'est rendu compte que j'abordais d'autres problèmes, d'autres possibilités que je rencontrais son ancienne petite amie ou sa mère ou son père que j'essayais de dénicher la vérité. Alors là, ça allait commencer à lui déplaire entièrement. Et après, donc, il a, il s'est complètement retourné contre moi.
Effectivement, il a laissé entendre qu'il allait utiliser des truands avec lesquels il s'était lié d'amitié dans la prison pour me menacer. Bon, cela dit, ça va avec son caractère mature et mythomane aussi et donc moi je dois dire que je n'ai pas prêté beaucoup d'attention ça n'a pas changé le cours de la rédaction du livre ni de ma vie je peux vous dire.
Alors on a parlé de lui on a parlé de sa mère Mireille, il ne va pas parler encore d'Anne Catherine parce que là quand même il y a, ça ne se passe pas ça ressemble quand même à de la complicité pure et simple.
Alors là le là aussi c'est pareil le tribunal a choisi le minimum le minimum c'est que elle avait aussi transporté des oeuvres d'art volées et qu'elle les avait éventuellement gardées et donc il a il a le tribunal s'en est tenu à cela il n'a pas condamné pour complicité Anne-Catherine, c'est un personnage ambivalent, mais plus facilement compréhensible quand même, qui est à la fois fasciné par son petit ami et qui joue Bonnie Alclyde, qui l'aide
et qui,
qui, mais aussi à un moment donné plus réaliste que lui et qui lui dit, mais arrête, oh là là, on va se faire prendre. Ce n'est pas ce n'est pas parce que par bonté d'âme, c'est parce qu'elle a peur pour elle-même. De même que quand la mère détruit les œuvres, c'est pour se protéger elle-même parce qu'elle a un emploi de chef infirmière en Suisse qui est bien payé et elle a peur du scandale, elle a peur d'aller en prison et donc c'est aussi pour se protéger que la mère détruit les œuvres. Et donc ce côté un peu plus voyou, disons, c'est pareil. Bon, le tribunal, les tribunaux l'ont un peu gommé.
Bon, après tout, pourquoi pas C'est maintenant les les scènes sont passés, mais elle est aussi sous sa coupe. Il est, il est effectivement assez violent. Il est assez, il est très possessif, il ne supporte pas qu'elle le quitte. Donc elle a aussi un peu peur de lui. Donc vous voyez le curseur il est entre les 2, elle est sans doute entre les 2,
il est un
peu des 2 voilà et donc bon mais ça c'est assez classique dans ce genre de couple.
Existe-t-il des soupçons d'un trésor caché, je veux dire des œuvres volées manquent-elles encore à l'appel ou vraiment on a tout trouvé
Alors non il manque encore peut-être une vingtaine ou une trentaine d'oeuvres qui n'ont jamais été retrouvées je parle même pas des peintures qui ont été détruites mais moi je pense que soit elles ont été vendues et elles ont disparu dans la nature ce est possible, soit elles ont été détruites aussi ou ramassées par un promeneur si elles étaient jetées dans la forêt comme c'est arrivé pour certaines d'entre elles. Bon, vous voyez par exemple, on a retrouvé une petite peinture de Bruguel sur cuivre que quelqu'un avait ramassé dans la forêt et avait mis dans son poulailler pour pour pour comme le coin du d'une case à poule. Bon donc, ou à lapins, je ne me suis pas plu, mais bon. Et donc vous voyez, lui, il n'était pour rien, il avait et c'est seulement par hasard qu'on l'a redécouvert. On a dû la restaurer, la nettoyer, et caetera.
Mais vous voyez, c'est bon, il y a une partie de ses oeuvres qui ont disparu. Et ça lui, ça ne l'atteint pas quoi. Ça va avec son mental. C'est qu'il faut essayer de démystifier dans cette affaire comme dans d'autres affaires. Et les médias là pour moi je vois un rôle un peu coupable c'est le mythe d'Arsène Lupin.
Oui on l'a dit aussi oui bon j'ai compris
très intelligent qui fait de mal à personne et qui au fond aime au fond peut-être est un grand amateur d'armes.
Mais ce n'est pas vrai.
Il s'est dit dans ce livre qui se termine très mal d'ailleurs ce livre que vous avez cité.
Bien effectivement on va conclure Vincent Merci effectivement, ce n'est pas ce n'est pas un, c'est du vin parce qu'il fait beaucoup de mal. Alors merci infiniment pour toutes vos vos précisions Vincent Nosse, au revoir. Et puis on me dit que, concernant moi ce que j'ai dit, le gruyère n'a pas de trou en Suisse. Le gruyère a des trous en France, voilà, mais être trahi par un fromage en direct, c'est quand même rageant. Cette affaire sensible aujourd'hui, l'Arsène Lupin, non, mais papa Larsène Lupin, des musées justement le pilleur des musées, une émission que vous pouvez réécouter en podcast bien sûr, la technique aujourd'hui, il y avait Philippe Duclos.