On a commencé à recevoir pas mal d'e-mails de personnes qui nous demandaient si tout allait bien, si toute l'équipe était en bonne santé. Donc oui, je vous rassure, toute l'équipe est en bonne santé, on n'est pas malade. D'ailleurs, j'ai envoyé un email à la semaine dernière pour rassurer tout le monde, mais comme vous n'êtes pas tous abonnés à la newsletter, je le répète ici, je vais vous expliquer pourquoi il n'y a pas eu d'épisodes ces dernières semaines. En fait, c'est parce que j'étais en plein déménagement. Donc ça y est, j'ai enfin emménagé dans mon nouvel appartement ou plutôt notre nouvel appartement, celui qu'on a acheté avec ma copine.
Ça fait un an qu'on l'a acheté, mais il y avait des rénovations, et caetera, ça a pris plus de temps que prévu. Et là, en novembre, ça y est, on a enfin pu emménager. Mais si vous avez déjà rénové un appartement ou une maison, vous savez comment c'est. Ça prend toujours plus de temps que prévu. Et là, tout n'est pas encore terminé.
Alors moi, je voulais attendre que mon bureau soit prêt pour pouvoir enregistrer dans les meilleures conditions, notamment parce qu'il y a beaucoup d'échos. Donc je voulais acheter des panneaux acoustiques pour réduire l'écho, et caetera. Enfin bref, j'ai fait plein de recherches. Je voulais vraiment avoir les conditions parfaites pour enregistrer. Et comme ça prenait du temps pour tout installer, et bien voilà, je n'ai pas pu faire de nouvel épisode ni de nouvelles vidéos sur la chaîne YouTube d'ailleurs.
Bon là pour être honnête, le bureau n'est toujours pas prêt, mais je me suis dit que je ne pouvais pas vous laisser comme ça. Je ne pouvais pas vous laisser finir l'année sans vous parler une dernière fois. Donc j'ai décidé quand même de publier cet épisode. Ça, c'était la première raison, une raison plutôt logistique, mais il y a une seconde raison qui explique aussi cette absence. C'est parce qu'avec Anya et Ingrid, on a enfin commencé à travailler sur nos nouveaux cours.
Et oui, j'utilise le pluriel parce qu'il va y en avoir plusieurs. On est comme ça chez InnerFrench, on est très ambitieux. Alors ça fait un moment que je vous en parle parce que le dernier cours que j'ai sorti, c'était Raconte ton histoire il y a déjà deux ans et depuis je sais que beaucoup d'entre vous attendent la suite. Mais voilà, c'était difficile avec le podcast, la chaîne YouTube, recruter l'équipe, et caetera, Ça a pris du temps. Alors là, on a profité de cette pause pour vraiment lancer le projet.
On a beaucoup brainstormé, comme on dit dans les entreprises, on utilise le mot anglais et on en fait un verbe français. On a brainstormé, on a vraiment mis les choses à plat, on a repris la réflexion depuis le début pour essayer de créer le meilleur cours possible. On a déjà le syllabus maintenant, donc il n'y a plus qu'à créer les leçons, ça c'est une bonne structure. Il y a plus qu'à, bon ici je n'ai pas mis la première négation, mais normalement c'est il n'y a plus qu'à, autrement dit, il reste seulement a, il nous reste seulement à créer les leçons. Bon, je dis ça de manière un peu humoristique parce qu'évidemment, ça va représenter pas mal de travail dans les prochains mois de créer ces leçons.
D'ailleurs, c'est pour ça que le rythme de publication va un peu ralentir. Bon, on va essayer quand même de faire au moins un épisode du podcast par mois et une ou deux vidéos sur la chaîne YouTube. Mais voilà, attendez-vous dans les prochains mois à avoir un peu moins de contenu de notre part. Par contre, on va essayer d'être plus régulier et de ne pas vous laisser comme ça pendant un mois et demi sans vous donner de nouvelles et sans créer de nouveaux contenus pour vous. Voilà, donc ça, c'est un peu notre plan pour deux-mille-vingt-deux.
Alors l'épisode d'aujourd'hui, c'est un épisode qui va être aussi disponible en format vidéo sur la chaîne YouTube. Je préfère vous le dire tout de suite au cas où vous auriez envie de le regarder. Cet épisode, c'est une interview avec une professeure de français qui vit au Québec. Et comme le titre de l'épisode l'indique, on va parler des différences entre le français parlé en France et le français parlé au Canada, en particulier au Québec. Je sais que beaucoup d'entre vous apprennent le français pour émigrés justement au Canada et en particulier au Québec ou dans une autre province dans laquelle on parle français.
Donc je me suis dit que ça serait une bonne idée de s'intéresser un peu aux différences au niveau de la prononciation, au niveau de la grammaire, au niveau des expressions, et caetera. Et l'invitée de cet épisode, Geneviève Breton, c'est une spécialiste en la matière parce qu'elle est professeur de français et en particulier de francisation. Elle a une chaîne YouTube qui s'appelle ma prof de français sur laquelle elle explique justement de manière assez systématique les différences et le français québécois plutôt informel. Moi, j'ai regardé plusieurs de ses vidéos et je les trouve très bien faites. Elle analyse par exemple des extraits de films et de séries, un peu comme moi je fais aussi Et j'apprends toujours de nouvelles choses, j'apprends toujours des des expressions québécoises qui sont très sympas.
Donc je vous encourage vraiment à aller regarder sa chaîne, même si vous n'avez pas forcément l'ambition de déménager ou d'aller vivre au Canada, je trouve que c'est très intéressant et ça permet justement d'enrichir un peu votre culture de, d'apprenants francophones et de voir qu'il existe des différences entre le français qu'on parle au Canada, celui qu'on parle en France, en Belgique, en Suisse, et caetera. Dans tous les pays francophones, à chaque fois, les habitants adaptent un peu le français en fonction de leur histoire, de leur culture. Alors le français qu'on parle en Europe, en France, en Belgique et en Suisse, il est relativement similaire d'un pays à l'autre. On n'a aucun problème à se comprendre, mis à part quelques expressions un peu spécifiques, mais en général, ça ne pose pas de problème. Par contre, c'est vrai qu'il y a plus de différences avec le français parlé au Québec.
Je vous ai peut-être déjà dit d'ailleurs que quand des films québécois sortent en France, ils sont sous-titrés. On a besoin des sous-titres pour comprendre certaines expressions. Quand les acteurs parlent vite et qu'ils utilisent le québécois informel, en général, on ne comprend rien du tout. Donc c'est un peu comme vous parfois quand vous regardez des films en français. Mais vous allez voir que dans cette conversation avec Geneviève, on n'a globalement pas eu de problème à se comprendre et ça va vous permettre justement d'écouter une conversation entre un français et une Canadienne pour observer un peu toutes ces différences.
Comme d'habitude, la transcription complète sera disponible sur InnerFrench point com et je vous rappelle que vous pouvez aussi regarder la vidéo sur la chaîne YouTube. Salut John.
Salut, comment ça va
Ça va, ça va et toi
Ça va bien merci.
Alors merci d'avoir accepté mon invitation.
Mais avec grand plaisir.
Ça me fait très plaisir de t'avoir sur la chaîne pour pouvoir parler un peu des différences entre le français de métropole et le français québécois. Donc toi, tu es un peu l'experte sur YouTube sur sur cette question. Est-ce que tu peux te présenter pour les personnes qui ne te connaissent pas encore
Oui, certainement. Je m'appelle Geneviève Breton. Ma chaîne s'appelle Ma prof de français. Et puis moi, je me spécialise sur l'enseignement de la la langue française, mais du point de vue québécois. Donc le québécois informel, comment on parle dans la vie de tous les jours, comment on parle normalement.
J'ai enseigné en francisation à l'université, donc pour les étudiants étrangers qui doivent apprendre le français. Et on me disait souvent, je comprends très bien dans la classe, je comprends les profs quand vous me parlez, mais quand j'arrive dans la vraie vie, c'est une autre histoire, j'ai de la difficulté à communiquer. Donc, en cherchant des ressources pour aider mes élèves, je me suis rendu compte qu'il n'y avait pas grand-chose qui était fait sur le français québécois ou ce qui était fait, c'était très anecdotique. Beaucoup, j'explique, je ne sais pas, une expression ou une prononciation sans trop de contexte ou sans trop expliquer d'où ça vient. Donc quand la pandémie est arrivée, j'ai décidé de lancer la chaîne pour pallier ce manque de de ressources sur le français québécois informé.
Pour commencer, j'aimerais qu'on, parce que nous en France, on a beaucoup de de stéréotypes, d'idées préconçues sur le français québécois et au final, on connaît, on le connaît assez mal. Donc on va essayer de resituer un peu les choses dans dans leur contexte. Alors est-ce que le Québec est la seule province au Canada dans laquelle on parle le français
Ce n'est pas la seule province où on parle français, c'est la seule province qui a le français comme unique langue officielle. Donc, il y a beaucoup de francophones au Nouveau-Brunswick, dans les Maritimes, en Acadie. Le Nouveau-Brunswick est la seule province canadienne qui a le français et l'anglais comme deux langues officielles. Mais sinon, on retrouve des francophones en Ontario, au Manitoba, jusque sur la côte ouest aussi et dans le nord, les territoires en haut ont souvent le français, l'anglais et des langues autochtones aussi comme langue officielle. Mais le Québec, c'est la seule province qui a le français comme unique langue officielle.
Et est-ce qu'il y a des différences Est-ce qu'il y a des accents régionaux justement entre le français québécois et le français parlé dans dans ces provinces
Oui, il y a deux grands groupes, les Acadiens dont je viens de vous parler qui sont un autre groupe de français, de colons français. En fait, ces colons-là venaient plus de la région du Poitou en grande majorité. Donc, eux, ils se sont installés dans les maritimes, donc Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, un peu sur l'île du prince-Édouard aussi. Il y a des Acadiens qui vont aussi jusque dans la péninsule gaspésienne au Québec. Donc, eux, c'est un groupe linguistique qui ont certaines particularités de leur langue.
Sinon, il y a les Québécois, donc c'est sûr qu'on est les francophones majoritaires au Canada. Et puis, ce sont des gens de la Nouvelle-France, donc du Québec, du territoire du Québec, qui sont allés s'installer plus vers l'ouest. Donc oui, il y a des différences. Je pense que les francophones minoritaires au Canada ont plus d'influence de l'anglais dans leur langue et dans la prononciation. Mais sinon, c'est pas mal le même vocabulaire que qu'au Québec.
Ok. Et tu as parlé justement des des différences entre le français québécois formel et informel. Et dis-moi si je me trompe, mais moi j'ai l'impression que le français québécois formel, il est plus proche du français de métropole, du français formel en tout cas de métropole que le français québécois informel. Est-ce que c'est, est-ce que mon impression est vraie
ou Tu as tout à fait raison. Plus on monte dans les registres de langue soutenues, soignées, moins les différences régionales sont perceptibles. Je pense que ça doit être vrai avec d'autres langues aussi. Si on regarde de de l'espagnol, par exemple, l'espagnol formel d'Espagne et formel du Mexique, ça doit être beaucoup plus proche que si les deux parlent en langue populaire, en langue informelle. Donc, c'est sûr que c'est la prononciation en langue formelle.
La grammaire est exactement pareille en France au Québec. Le vocabulaire va différencier un peu, peut-être plus pour les réalités culturelles, donc une façon de nommer les différents hôpitaux ou le système d'éducation, bien sûr, ça va être différent. Mais sinon, la langue, le vocabulaire est semblable. C'est vraiment la prononciation où est-ce qu'on reste avec des des différences plus marquées un peu.
Ouais et puis toutes les références au hockey aussi.
Ouais, au hockey.
Ok. Pour
pas prononcer le h.
Ok, ok. Justement donc maintenant, j'aimerais qu'on s'intéresse un peu aux différences de prononciation. Toi, tu parles un français québécois, mais est-ce qu'il existe un seul français québécois ou est-ce que là aussi il y a des différences de prononciation selon l'endroit où on se trouve
Il y a des différences, bien entendu, selon les régions du Québec. Dans ma chaîne, moi, je parle comme tu as dit souvent du français québécois. Je fais une espèce de généralisation. Je m'attarde beaucoup aux traits qui sont communs à toutes les régions. Mais plus une région est éloignée de Montréal ou des grands ensembles de Montréal, de Québec.
Mais déjà, entre Montréal et Québec, on note certaines différences d'accent. Puis là, dans les régions un peu plus éloignées, Saguenay-Lac-Saint-Jean, ils ont un accent bien bien reconnaissable en Gaspésie. Donc, c'est ça, chaque région a ses particularités au niveau du vocabulaire beaucoup. Puis certaines régions ont des traits de prononciation plus marqués.
Ok, ok. Donc on va essayer de comparer un peu ton accent et le mien. Donc voilà, moi je me, je ne peux pas prétendre représenter tout le français de métropole puisque moi aussi j'ai un accent, l'accent de région centre. Enfin bon, je ne sais pas s'il s'appelle comme ça, mais voilà. Donc je crois qu'une première différence, c'est au niveau de la prononciation des a.
Donc ce que je te propose, c'est que moi je vais lire certaines phrases et puis toi tu vas les répéter comme ça on va essayer de d'écouter les différences, Ok
Allons-y.
C'est pour ça
C'est pour ça.
Ok. La base
La base.
Le climat
Le climat.
Le regard.
Arrête. Arrête.
Ok. Donc là c'est intéressant aussi sur arrête parce qu'il y a une différence au niveau de la prononciation de l'accent circonflexe. Dieu peut-être Tout
à fait. On parlait tout à l'heure des distinctions Montréal Québec, ça, c'est un mot. Il y a comme une une frontière en quelque part entre Montréal et Québec. Je ne me rappelle pas lequel qui est lequel. Je pense qu'à Québec, c'est arrête.
On prononce comme toi arrête. Et à Montréal, c'est arrête. Arrête. Avec un è plus long. Au Québec, on a gardé la distinction.
Là, on parlait des a tout à l'heure. Donc, il y a deux types de a, le a de pâte et le a de pâte qui est plus long, qui est plus à l'arrière de la bouche. On a gardé deux è, le è de mètre et le è de mètre ou de arête qu'on entend les circonflexes.
Ouais, justement ça, ça vous permet de distinguer des mots qui sont des homonymes en français. Par exemple, le verbe mettre m e deux tr e et le nom maître, un maître en français c'est la même prononciation alors que vous le verbe c'est
Mettre.
Et le nom
Mettre.
Donc c'est assez pratique d'avoir cette, de prononcer cet accent circonflexe.
Tout à fait. Et d'ailleurs, quand ils ont, quand ils ont décidé de réformer l'orthographe dans les années quatre-vingt-dix, qu'ils ont fait disparaître disparaître cette ce circonflexe-là sur le I, je trouvais ça dommage parce qu'au Québec, on l'entend. Donc, prochaine, une prochaine, mais une chaîne, ma chaîne YouTube. Donc, moi, je l'entends le circonflexe, mais bon, on n'est plus obligé de l'écrire.
Ok, ok. Ensuite, il y a des différences au niveau des voyelles nasales aussi. Alors là aussi, je te propose de faire le le même exercice.
Garonce.
Le pain.
Le pain.
Le train. Un enfant.
Un enfant.
C'est, celui-là on va le répéter parce que justement il y en a deux, il y a le en de, le le premier enfant, un enfant.
Un enfant, un enfant, deux un différents.
Ouais alors que nous en métropole c'est exactement le même en e n et a n. Un parent.
Un parent.
L'adjectif brun.
Bran.
Et le dernier, une princesse.
Une princesse.
Donc nous, la prononciation de nos voyelles nasales, c'est un peu plus derrière, à l'arrière de la bouche et vous, c'est plus sur le le bord des lèvres.
Je pense qu'en général, effectivement, les voyelles nasales françaises sont plus antérieures, plus postérieures et sont plus ouvertes. Enfant, un enfant, un enfant, notre un est plus fermé que le vôtre. Donc, quand tu dis princesse, moi, c'est le princesse, ma bouche est moins ouverte et effectivement, c'est un peu plus à l'avant de la bouche, plus vers le nez.
C'est vrai.
D'ailleurs, ce trait-là de trait nasal, quand un Européen veut imiter un Québécois, c'est souvent une une des premières choses qu'il va remarquer, qu'il vous saute aux oreilles, puis que vous allez tenter d'exagérer. Donc ça devient vite très caricatural si on on maîtrise pas bien ce trait-là.
C'est vrai, c'est vrai. Justement qu'est-ce que vous pensez Parce que les Français souvent ont comme sur beaucoup de sujets, un avis très tranché sur l'accent québécois. Alors il y en a qui trouvent ça mignon, cute, adorable, et caetera et d'autres au contraire qui trouvent cet accent horrible. Qu'est-ce que vous pensez au Québec justement parce qu'il y a beaucoup de Français qui déménagent notamment à Montréal. Qu'est-ce que vous pensez quand les Français ont ce genre d'avis sur sur votre façon de parler français
Je ne peux pas me prononcer pour tous les Québécois, mais personnellement, quand j'entends des adjectifs comme pittoresque ou des choses comme ça, c'est à la limite un peu condescendant parfois. Mais je pense que c'est juste une question d'exposition encore une fois. La première fois, moi, que j'ai entendu un accent de la Provence, j'ai trouvé ça dont joli et dont chantant. C'est tellement cliché. Alors probablement que quelqu'un de Marseille qui m'entendrait dire ça, il ferait quand, revenez-en là, c'est comme ça qu'on parle, puis ce n'est pas plus pittoresque qu'un autre accent.
Donc, je pense que c'est normal d'avoir une réaction au début, la première fois qu'on est exposé à quelque chose, mais il faut juste rester conscient que, c'est ça, il faut, on peut garder nos commentaires pour nous,
des fois. C'est vrai, c'est vrai. Et pour finir sur cette question de prononciation, il y a aussi la façon justement de prononcer les pronoms personnels, notamment troisième personne singulier. Donc il et elle, en tout cas dans le français québécois informel, vous, comment vous le prononcez
Donc, les les l ont tendance à disparaître. Le le l, c'est une voyelle liquide. Puis dans mes formations, c'est quelque chose que j'explique pour que les gens arrivent à systématiser un peu ces prononciations-là. Il y a des raisons pourquoi que le il disparaît. Puis, ce n'est pas vrai juste au Québec.
C'est vrai en France aussi, je pense, dans le français informel. Donc, il vient, par exemple, il vient. Le l disparaît simplement, il vient. Et pour le l aussi, donc mes deux l vont avoir tendance à disparaître. Vous en France, vous dites, vient, si je ne m'abuse.
Oui. Elle peut. J'entends souvent ça en français européen. Nous, notre est devenu un peu plus ouvert. Donc, à vient, ça va être un simple a.
À vient, à peu. Et là, si mon verbe commence par une voyelle, je garde le l pour faire la liaison.
Donc, à
la rive. À la bite à Montréal.
Ok. Nous, on fait ça aussi avec il, donc c'est vrai que le il devient y dans le français informel. Par exemple, il peut pas au lieu de il ne peut pas. Par contre, quand le verbe commence par une voyelle, là on garde le il alors que vous non. Donc toi tu as dit YAY arrive, c'est ça Y
arrive, oui.
Nous on dirait pas ça. On dit il arrive, même dans la langue informelle. Maintenant, on va parler peut-être de la grammaire informelle. Alors au niveau de la grammaire, ce que j'ai remarqué, c'est que vous avez tendance à utiliser tu un peu dans tous les sens. Alors Est-ce que tu peux m'expliquer ça À quoi ça correspond ce tu, notamment dans dans les questions
Oui, tout à fait. Alors notre fameux tu interrogatif, c'est quelque chose qui frappe beaucoup les francophones d'ailleurs quand ils arrivent au Québec. Ils ont tendance à se demander pourquoi on double le pronom. Tu veux-tu manger Et que des fois, ils pensent qu'on se mélange avec le vouvoiement. Vous voulez-tu manger En fait, ce qu'il y a à savoir, c'est que ce n'est pas un pronom personnel.
Ce n'est pas le tu de toi du pronom qui représente la deuxième personne. C'est vraiment une particule interrogative et ça vient du tie. Donc, en français, plus régional, plus archaïque aussi, j'oserais dire, on peut rajouter un ti après le verbe pour en faire une question fermée. C'est l'équivalent de est-ce que. Donc, est-ce que tu manges Tu manges ti.
Et ça me fait une question fermée. Et au Québec, les gens ne savaient pas vraiment d'où ça venait cette particule-là. Ils ont pensé que c'était le tu pronom personnel. Par hyper correction, ils ont transformé le tu en tu et c'est ce qui nous donne les fameuses questions en tu, mais c'est tellement économique et pratique comme formulation. Je peux l'utiliser à n'importe quel sujet, n'importe quelle personne grammaticale, n'importe quel verbe, n'importe quel temps de verbe.
Donc on y vas-tu au Partez Vous voulez-tu manger On vas-tu À peux-tu À pouvais-tu J'ai pas Donc Imoïtu Imoïtu même pour les les impersonnels, c'est vraiment pratique et très économique.
Ok, c'est vrai, c'est plus pratique que est-ce que notamment
C'est plus court.
Maintenant, on va s'intéresser un peu au vocabulaire, il y a des incontournables, des choses dont on est obligé de de parler. Alors moi je vais les dire en français de métropole et puis toi tu vas donner la version en français québécois, ça marche
Parfait, c'est vendu.
Une voiture
Un char.
Ok. Et il me semble que ma, enfin il y a différents, selon les contextes, vous dites pas toujours un char, c'est ça ou selon les registres de langue
Tout à fait. Alors là, moi on a dit tantôt, plus on descend dans les variantes populaires, plus c'est différent, éloigné. Donc je vais vraiment avec le français populaire. Ça serait un char informel, une auto, une automobile. Est-ce que ça doit s'utiliser en France aussi une auto
On l'utilise très rarement, mais on a le mot. Ok.
Puis, standard neutre, une voiture.
Un vélo.
Quand j'étais petite, maintenant, on l'entend beaucoup le vélo ici. C'est très tendance d'aller travailler en vélo. Quand j'étais petite, on parlait d'un bicycle. Un bicycle, c'est la contraction d'une bicyclette. Mais c'est ça.
Je pense que dans les dernières années, là, avec toute la mode de faire attention, être plus plus actif, puis éviter les moyens de transport polluants, aller travailler en vélo. Les gens parlent de plus en plus du vélo et on a on a adopté le même mot que vous.
Ok, donc ça c'était pour les modes de transport et des chaussures
Les souliers. Le terme générique ici, c'est des souliers.
Ok. Donc c'est intéressant parce que nous, c'est des mots qui semblent très démodés maintenant mais qu'on utilisait encore au début du vingtième siècle, je dirais dans la première moitié du vingtième siècle. Donc forcément on les comprend, on les connaît, mais en métropole, ils sont plus ils sont plus utilisés maintenant.
Mais c'est drôle, je pense que je me souviens pas si c'est la Belgique ou la Suisse, mais il y a un de ces deux pays-là qui a aussi le le générique s'est aussi souligné. Il y a certains traits que c'est vous qui avez changé en fait puis en fait la francophonie a gardé d'autres mots plus qui sont maintenant archaïques pour vous.
C'est vrai. Mais là en plus on on approche de Noël et il y a la fameuse chanson Petit papa Noël. Dans cette chanson, on utilise le mot soulier, toujours Ah oui,
c'est vrai.
Dans nos petits souliers. Donc voilà, tout le monde, tout le monde connaît encore le mot. Qu'est-ce qu'on a d'autre Ah oui, pour si je veux parler de ma petite copine ou ma copine, vous vous avez une autre expression pour ça
Oui, donc la petite amie, c'est une blonde et ça n'a rien à voir avec la couleur des cheveux. Donc mon chum peut parler de moi comme étant sa blonde, même si j'ai les cheveux bruns.
Et donc lui, tu as dit que c'est ton chum.
Mon chum, oui, c'est vrai. J'ai vendu le punch. Fait qu'un petit ami, c'est un chum. C'est un, ça vient de l'anglais, bien sûr chum, mais c'est drôle parce que mes amis américains n'utilisent pas vraiment ce mot-là. Pour eux, ça sonne aussi archaïque.
Donc j'ai appris plus tard que c'était de l'anglais britannique archaïque. Donc c'est drôle de voir que nos, même nos certains anglicismes ont été empruntés du temps vraiment plus de la conquête anglaise, donc c'est très drôle.
C'est vrai. Ah, ça sonne bien mon chum, mais ça peut avoir différents sens aussi, non
Oui, il faut faire attention. Donc chum, le vrai sens en anglais, c'est un camarade, un ami. Donc, on peut parler de mon chum, mon chum de gars. Si je précise de gars ou ma chum de fille parce que le mot peut être employé au féminin aussi. Donc mon chum de gars, ma chum de fille.
Là, c'est sûr que c'est un ami. Au pluriel aussi, je vais aller prendre une bière avec mes chum, mes amis. Je pense que vous diriez mes potes dans cette situation-là.
Tout à fait.
Mais quand je dis mon chum, habituellement, c'est mon petit ami, mon copain.
Ok. Ensuite, ah oui, tout à l'heure j'ai utilisé l'expression y mouille. Qu'est-ce que ça veut dire y mouille Tu peux l'écrire
Y mouille, ça veut dire qu'il pleut.
Oui, donc le verbe mouiller. On a aussi le verbe mouiller en en France, je pense que c'est le même sens. Vous avez aussi pour ce sens-là, mouiller quelque chose
Oui oui bien sûr. Je suis tombée puis je suis toute mouillée ou j'ai mouillé mon pantalon.
Ok ok. Et ah oui, est-ce que tu pourrais nous expliquer ce que veut dire le verbe jaser
Jaser, c'est un beau mot informel pour dire discuter, bavarder, bavarder, vous le dites aussi. Ok, donc voilà. On a le verbe jaser, puis on a l'expression piquer une jasette.
J'adore cette fois. C'est cute.
C'est cool. Piquer une jasette,
Par exemple, au niveau des repas. Donc chez nous, le premier repas de la journée, c'est le petit déjeuner et chez vous, c'est
le déjeuner.
Le déjeuner. Donc chez nous, le déjeuner, c'est le deuxième repas de la journée, celui qu'on a vers midi. Donc chez vous ensuite, le deuxième c'est
Le dîner. Le dîner, ça c'est à midi ici et le soir en soupe le souper.
Ok. Donc en fait, on a un repas d'avance sur vous. Et nous par contre, on n'a pas le souper, donc le soir on a le le dîner ou parfois c'est vrai que certaines personnes utilisent le le souper, mais bon c'est c'est aussi un peu démodé maintenant. Donc nous, c'est le petit déjeuner déjeuner dîner et vous déjeuner.
Déjeuner dîner souper.
Souper. Souper. Souper.
C'est intéressant de savoir qu'en Belgique et en Suisse aussi, ils ont gardé les mêmes repas que qu'ici au Canada. Puis en fait, encore une fois, c'est vous les Français qui avez changé vos habitudes. Les gens se sont mis à s'élever plus tard. Donc ça a pris un repas avant le déjeuner. Donc vous avez appelé ça le petit déjeuner.
Mais pour les autres pays francophones, mais on a gardé les les repas originaux.
C'est vrai, nous malgré l'Académie française qui fait tout son possible pour que la langue n'évolue pas, on on fait évoluer la langue et on on l'a fait changer très très rapidement, c'est vrai. Qu'est-ce qu'on a d'autre Ah bienvenue. Chez vous, ça a un autre sens, il me semble
Oui, bienvenue, on peut on peut utiliser ça comme réponse à merci. C'est un anglicisme, c'est critiqué. Donc nous aussi, on a l'équivalent de l'Académie française, c'est l'office québécois de la langue française qui veut un peu encadrer l'usage de la langue, qui fait des recommandations, mais qui, bien sûr, n'a pas de contrôle sur ce que les locuteurs disent et utilisent. Donc malgré que l'o QLF nous dit, il ne faut pas dire bienvenue parce que c'est un anglicisme, vous allez l'entendre probablement. Donc merci, bienvenue.
La traduction de welcome.
Ok. Est-ce que vous dites de rien aussi
On dit très bien de rien.
D'accord, ok.
Il n'y a pas de quoi, on a toutes les mêmes que vous, mais on a un bienvenu en plus.
Ok, ok. Ah, le dépanneur. Alors, en France, un dépanneur, si votre voiture tombe en panne, un dépanneur va venir chercher votre votre voiture pour l'emmener au garage. Et chez vous par contre, ça a un autre sens le dépanneur.
Oui, le dépanneur ici, c'est le petit magasin de quartier où est-ce que je peux aller acheter du lait ou des choses qui me manquent si l'épicerie est fermée, le dépanneur.
Ok, donc vous l'utilisez plus souvent que nous, je pense.
Oui, oui, c'est un mot très très courant. Mais nous, pour le le le camion de dépannage, on va dire la dépanneuse, la dépanneuse ou en bon québécois le towing, Le tauwing, je vais lui chercher mon chat.
Ah oui. Ok, ok. On a la dépanneuse aussi pour le camion, mais la personne qui qui fait ça, c'est en général, c'est plutôt un homme, donc c'est le le dépanneur. Ah. Il me il me semble.
Ah et le dernier faux ami que j'avais noté, c'est une liqueur. Donc une liqueur en France, c'est toujours quelque chose d'alcoolisé qu'on boit en général à la fin du repas après le dessert. Et chez vous, ça a un autre sens une liqueur.
Ça peut avoir un autre sens. Quand on va à la SAQ, qui est l'entreprise d'État pour vendre l'alcool, les vins spiritueux. Donc, il y a une section liqueurs, puis là, on retrouve de la marula et du, bon, peu importe toutes les liquoreux qui sont là. Mais de la liqueurs, c'est notre mot informel aussi pour de la boisson gazeuse. Donc, coke et un sprite de la vie, c'est c'est de la liqueur.
Ok, ce que nous, on appelle des sodas.
Ouais, donc faites pas le saut si vous entendez un petit Québécois qui demande de la liqueur là, c'est pas grave.
Il n'est pas, ce n'est pas un jeune alcoolique, mais Ce n'est
pas un jeune alcoolique.
Un Coca, ok, ok. Il est juste accro au sucre. Exactement. Ok, bon, je pense qu'on a fait un bon tour d'horizon. On a abordé un peu les les principales différences.
On pourrait en parler encore pendant des heures mais voilà, peut-être qu'on t'invitera une autre fois sur la chaîne. Et pour mes abonnés qui veulent en savoir plus sur le français québécois, où ils peuvent te trouver
La meilleure façon, c'est sur YouTube, ma prof de français, c'est vraiment là que je suis le plus active. J'ai aussi une page Facebook et Instagram où je publie un peu moins régulièrement.
Ok très bien super merci. Bon bien sûr je mettrai tous les liens dans la description de la vidéo et voilà on se rappelle bientôt pour faire l'épisode deux.
Super merci beaucoup de l'invitation ça a vraiment été un plaisir de discuter avec toi.
Merci, à bientôt. Bye bye. Merci d'avoir écouté cet épisode, j'espère que ça vous a plu. Maintenant, il me reste juste à vous souhaiter de bonnes fêtes de fin d'année et je vous dis rendez-vous en deux-mille-vingt-deux.