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Bonjour à toutes et bonjour à tous. Bienvenue dans ce nouvel épisode de Languatalk slow french. Voici la deuxième partie de notre thème la banlieue. J'espère que vous avez écouté le premier épisode la semaine dernière. Si vous ne l'avez pas fait je vous le recommande vraiment mais vous pouvez quand même comprendre celui-là sans écouter l'autre.

Nous avons dit la semaine dernière que la banlieue c'était un mot qui voulait dire suburb mais qui avait deux réalités, Une réalité riche, pavillonnaire avec des petites maisons individuelles et une réalité pauvre, très difficile avec une image très négative, une image de violence, de drogue, d'islam radical et c'est sur cette deuxième type de banlieue que nous allons nous concentrer aujourd'hui. Et aujourd'hui nous allons parler en particulier de l'histoire de ces banlieues et quelle est la situation actuelle et qu'est ce que les différents gouvernements français ont essayé de faire pour changer la situation. La banlieue, le phénomène banlieue commence au début du 20e siècle donc dans les années 1910 1920 quand les villes en France sont devenues trop grandes, les villes comme Paris, Marseille, Lyon sont devenues trop grandes et elles ont arrêté de grandir, à la place, on a commencé à rejoindre les autres villes et villages qui existaient à l'extérieur, à la périphérie. Donc ce phénomène a commencé dans les années 1920 et c'était pour organiser le chaos qui existait dans les périphéries. C'était une époque la vie était très insalubre, n'était pas du tout hygiénique et donc en organisant, en construisant des immeubles, des habitations dans de bonnes conditions, À la base c'était une idée hygiéniste et pour organiser cette masse de population de français qui ne venait pas toujours de la ville ou de la région mais qui avait peut-être émigré d'autres régions de France pour venir travailler, trouver du travail dans les grandes villes.

Une émigration très célèbre, c'est l'émigration des Bretons, donc les personnes qui habitent en Bretagne, vers Paris pour trouver du travail. À la base une idée hygiéniste est pour organiser et pour donner des conditions de vie décentes. Progressivement ces logements, ces habitations, so logement ça veut dire housing ou accommodation. Donc ces logements étaient des logements HLM, les trois lettres HLM et ça veut dire habitation à loyer modéré. C'était des logements sociaux, des logements qui ne sont pas chers, qui étaient adressés, qui étaient proposés à des personnes avec des petits salaires, donc des personnes plutôt pauvres.

Et en français ce qu'on appelle la working class on appelle ça les ouvriers ou la classe ouvrière. Donc ces logements sociaux, ces HLM se sont construits et progressivement cela a entraîné une migration des classes moyennes, the middle class, qui sont parties vers d'autres banlieues, les banlieues pavillonnaires. You remember, last week we talked about them. Les banlieues pavillonnaires, ce sont ces banlieues avec des petites maisons individuelles, un petit jardin, voilà la suburbe à l'américaine. Progressivement ces HLM, ces banlieues, ces cités se sont construites avec une vision très spéciale.

C'était l'idée que les personnes qui habitaient dans ces logements n'avaient que deux fonctions, travailler et dormir. To work and to sleep. C'est très limité. Quand on est un être humain, on ne peut pas seulement travailler et dormir. On a besoin d'avoir des loisirs, des activités pour le plaisir.

On a besoin d'un environnement, d'un cadre de vie qui est agréable. Bien à cette époque, quand ces infrastructures ont été construites, elles étaient purement utilitaires et minimalistes. Et déjà à cette époque, donc je parle dans les années 50, et à la fin des années 50, en 1959, il y avait déjà beaucoup de protestations, beaucoup de plaintes de personnes qui voyaient le problème qui arrivait. They could foresee, they could see that something big and problematic was going to happen. Parce que quand on met ensemble beaucoup de gens sans aucun loisir, sans aucune possibilité d'avoir des vies agréables mais seulement des vies utiles, bien ça ne fonctionne pas.

C'est évident. Mais on ne les a pas écoutés. On n'a pas écouté les personnes qui voyaient déjà le problème et ces grands, ce qu'on appelle les grands ensembles ont continué d'être construits. Donc des grands ensembles, ce sont des barres d'immeubles, ces tower blocks qui sont construits avec des centaines et des centaines d'appartements et il n'y a pas de parc, il n'y a pas de salle de cinéma, il n'y a pas presque pas de commerce et surtout il n'y a pas de transport public pour aller dans la ville centre par exemple Paris par exemple Lyon. Donc ces quartiers, ces banlieues étaient complètement isolés sans aucune activité.

Vous imaginez pour la jeunesse, pour les jeunes personnes qui habitent dans ces quartiers Et bien c'est désespérant, il n'y a aucun avenir positif quand on habite dans ce genre d'endroits et on ne peut même pas prendre le métro par exemple, c'est le underground, pour aller à Paris. Donc une impression d'exclusion, d'être exclu, to be excluded qui était très forte. Dans ces banlieues, dans ces grands ensembles, progressivement on a dit il y a eu un contexte économique, donc les familles pauvres se sont installées et puis avec l'histoire mondiale et l'histoire de la France en particulier, de plus en plus de familles immigrées se sont installées. Et cette fois-ci de l'immigration qui venait plutôt de l'Afrique du Nord. Des pays comme l'Algérie, la Tunisie, le Maroc.

Parce que la France avait besoin, vraiment besoin, de personnes pour travailler, pour construire beaucoup de choses, beaucoup d'infrastructures. Vous pensez, nous sommes en 1950 à peu près, donc juste après la seconde guerre mondiale, right after the second world war, la France a énormément besoin de reconstruire, to rebuild. Et elle n'a pas assez de travailleurs donc elle demande aux personnes d'Afrique du Nord de venir travailler. Initialement ce sont seulement des hommes, de jeunes hommes qui viennent mais progressivement ils ont le droit et ils ont la capacité de faire venir leur famille. On appelle ça le regroupement familial.

Malheureusement ce moment les Malheureusement, ce moment les familles sont venues, ça a correspondu à la fin d'une période économique positive et le début d'un chômage massif. So unemployment was really hard at that time. And that happened to be at the same time when the families were reunited in France. On a donc assisté à un phénomène ces quartiers, ces banlieues étaient de plus en plus pauvres, de plus en plus avec des immigrés qui n'avaient aucune chance de se mélanger, de s'intégrer et ça a amené à ce qu'on appelle un phénomène de ghettoisation, donc la création de ghetto parce que les familles de classe moyenne et les personnes blanches sont partie de ces quartiers. La réalité maintenant si on regarde les chiffres la pauvreté est très forte on considère que 40% parfois on dit 50% qui sont pauvres donc statistiquement pauvres alors qu'en France dans l'ensemble de la population on est à 16%.

Si on regarde l'immigration plus de 50% des personnes qui habitent dans ces quartiers sont des immigrés ou des enfants d'immigrés. So the second or third generation. Si on regarde le chômage, ce chômage unemployment, il est très très fort, il est à 25% et chez les jeunes, so young people, c'est dramatique, le chômage est à 45% alors que dans la population on considère environ 10% de chômage. Et tout ça c'est lié, le chômage notamment, à un racisme qui est très présent dans la société et un racisme à l'embauche. L'embauche.

Ça c'est ce qu'on appelle le racisme systémique. Et par exemple, dans des périodes très difficiles, comme la période de la pandémie de Covid-19, et bien le département de la Seine-Saint-Denis, c'est le département au nord de Paris, c'est le département le plus pauvre de la France et c'est le département avec le plus d'immigration. Et bien dans des périodes difficiles comme une pandémie, c'est le département qui a le plus souffert. C'est la mortalité, the number of deaths était la plus forte et il y a beaucoup d'explications pour ça. Une explication c'est que beaucoup de personnes qui habitent dans ces quartiers sont des travailleurs essentiels.

Donc ils travaillent dans les hôpitaux, ils travaillent dans les supermarchés, ils travaillent pour nettoyer les rues. So they couldn't stop working. They could not work from home. They could not isolate. La deuxième raison c'est que les habitations, les logements sont trop petits et donc les contaminations étaient très fortes et les gens respectaient moins les règles parce que c'était impossible de rester in quarantine, en quarantaine, dans une maison quand l'appartement est très petit et qu'il y a cinq personnes.

C'était juste impossible. Voici pour l'évolution, le contexte historique. Pourquoi on se retrouve maintenant avec un problème C'est parce que ces logements ont été construits sur des critères économiques pour des populations pauvres et ensuite on a assisté à une vague d'immigration voulue par la France qui ne l'a pas gérée. Et donc on a obtenu des ghettos dans les banlieues françaises. Maintenant quelles sont les solutions et qu'est ce que les gouvernements français essayent de faire C'est une grande question et c'est une question que tous les gouvernements se posent et cela fait 40 ans que les gouvernements essayent, donc des gouvernements de gauche, des gouvernements de droite et cela fait 40 ans qu'il n'y a pas de solution.

Principalement parce qu'il n'y a pas assez d'argent et il n'y a pas une vraie volonté de faire changer. Mais je voulais vous parler de deux projets qui sont intéressants. Le premier c'est ce qu'on appelle le projet du Grand Paris Express et c'est une ligne de train express pour connecter les banlieues au centre de Paris. Je vous ai dit dans l'épisode numéro 1, la partie numéro 1, que physiquement, géographiquement, le périphérique, so the ring road, was really what was separating the center and banlieue. Et ce périphérique dans l'inconscient, dans la tête des gens, in people's mind, c'est vraiment une limite géographique et mentale.

Et grâce à cette à cette idée de ce train express qui va connecter toutes les banlieues avec Paris, c'est l'idée de rendre accessible Paris. Et quand on pense à Paris, je ne dis pas le Paris touristique mais le Paris avec des job opportunities, avec des opportunités de travail, Paris avec une offre culturelle, avec des théâtres, avec des spectacles, avec des opportunités de rencontres. Avec cette connexion, avec ces modes de transport, il y a peut-être une petite solution qui pourrait arriver. Et avec cette impression peut-être d'exclusion qui sera moins forte, il faut voir. Il faut voir si cela donne quelque chose de positif.

Une deuxième chose qui est intéressante c'est que la France va accueillir les Jeux Olympiques, les Olympic Games, en 2024. Et pour des Jeux Olympiques, on a besoin d'infrastructures, c'est essentiel, bien sûr des stades, mais également des logements, des habitations pour les athlètes et pour les journalistes par exemple. On appelle ça le village olympique. Et bien ce village olympique va être construit à Saint-Denis donc la ville principale de la Seine-Saint-Denis, ce département, je vous disais, le plus pauvre et le plus peuplé de France. Donc la région vraiment il y a des banlieues et qui souffrent de cette image très négative.

Le choix de Saint-Denis pour construire ce village je trouve est un choix très intéressant. Techniquement on voit déjà la différence, il y a une amélioration des logements, il y a une amélioration de la connexion pour les transports. Moi j'ai personnellement un peu peur qu'on arrive à un phénomène de gentrification. Vous savez quand les populations qui étaient à la base, qui étaient au début, bien ils n'auront pas l'argent pour rester dans ce quartier parce que tout va devenir trop cher. Et enfin un troisième point qui est un peu un point comique mais je pense qui est assez révélateur de la mentalité du président français actuel, donc Emmanuel Macron a comparé la Seine-Saint-Denis à la Californie en mai 2021.

La phrase exacte il a dit il ne manque que la mer pour faire la Californie. Pourquoi il a dit ça C'est parce que dans ce territoire il y a le... C'est le territoire le plus jeune de la France. La population est très jeune, très dynamique et c'est dans ce territoire qu'il y a le plus grand nombre de créations de start-up par habitant. Bien, de dire que c'est comme la Californie sans la mer, je pense que c'est un peu exagéré et d'ailleurs les habitants n'étaient pas très contents d'entendre cette comparaison.

Mais l'idée d'Emmanuel Macron, je pense, était de dire que c'est un territoire dynamique, qu'il y a des potentiels et qu'il faut les utiliser, qu'il faut les valoriser. Mais il y a des volontés, il y a des tentatives malheureusement pour l'instant elles ne sont pas concluantes. Ils ne fonctionnent pas vraiment et souvent c'est vraiment par manque de connaissances, d'intérêt ou de l'argent. On est à la fin de la deuxième partie, je vais faire un résumé rapide. Nous avons vu dans cette partie que l'histoire des banlieues est reliée au début du XXe siècle, quand il fallait organiser et rendre plus hygiénique les villes et les périphéries, surtout.

Donc des logements sociaux ont commencé à être créés, à être construits, ce qu'on appelle les HLM en français. Et donc progressivement, cette création de logements avec des loyers peu chers a poussé les populations des classes moyennes à partir dans d'autres lieux. Donc il y a eu une séparation économique. Et à partir des années 50, quand la France avait besoin de beaucoup d'immigrés pour venir pour reconstruire la France après la seconde guerre mondiale, et bien ces quartiers sont devenus les quartiers privilégiés de ces nouvelles populations parce que financièrement ils n'étaient pas chers. Dans les années 1970-1980, les familles de ces immigrés sont arrivées.

Malheureusement, c'était en même temps que le chômage, et donc on a commencé à assister à une ghettoïsation de ces quartiers. Dans la réalité, ce sont des quartiers en effet beaucoup plus pauvres que le reste de la France, avec beaucoup plus d'immigrés et un chômage très très élevé. Et nous avons vu que les hommes et femmes politiques depuis 40 ans en France essayent parfois de trouver des solutions, que ça ne marche pas, mais qu'il y a des idées récentes qui sont intéressantes, celles avec un train express pour permettre de désenclaver, de connecter physiquement les différentes régions. on parle de Paris en particulier. Et avec aussi le village olympique qui sera construit à Saint-Denis, donc dans le nord de Paris.

Mais avec cette inquiétude de peut-être que cela mènera à une gentilletrification nous verrons bien And now we are back to slow French Le sujet des banlieues est un sujet très complexe ce n'est pas facile à comprendre ce n'est pas facile pour les français et donc ce n'est pas facile pour vous qui écoutez en français mais je pense que si vous voulez comprendre la France en profondeur, on ne peut pas ignorer

les banlieues et on ne peut

pas ignorer les banlieues et on ne peut pas ignorer les problèmes qu'il y a mais aussi quelles sont les origines et de ne pas stigmatiser ces quartiers, ces banlieues. Moi je voudrais vous recommander deux films qui parlent très bien de la banlieue. Le premier c'est le film divine. Don't worry I'm gonna write it in a note. But careful it's a hard movie.

So I don't want you to start watching it with friends thinking oh it's gonna be a nice afternoon you know fun and no. It's quite a deep intense and sad movie so just be aware. Et le deuxième film il s'appelle Les Misérables. Les Misérables c'est un film de 2019 et ces deux films vous montrent une image intéressante de la banlieue pour que vous vous rendiez compte, pour avoir une peut-être une meilleure idée de quelle est la réalité de ces territoires en France assez abandonnés, assez exclus et de voir comment les gens vivent dans ces territoires. Merci de m'avoir écoutée, Je vous souhaite une très bonne journée et je vous dis à la semaine prochaine.

Salut Si vous avez envie de

apprendre à parler français avec un tuteur natif, regardez Languatalk.com pour rencontrer un tuteur pour une session de 30 minutes. Vous pouvez aussi enregistrer cet épisode en lisant un transcript interactif à Languatalk.com. Essayez de noter quelques mots-de-phrase, ainsi que de travailler sur votre prononciation en copiant ce que je dis. Si vous avez aimé cet épisode, considérez de vous abonner, de partager le podcast avec un ami, ou de laisser un rating

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Podcast: LanguaTalk Slow French: Learn French With Gaëlle | French podcast for A2-B1
Episode: #23 La banlieue - partie 2