En deux-mille-vingt-deux, j'ai envie de plus participer au podcast. Surtout, n'hésitez pas à laisser des commentaires sur la page de l'épisode et à m'envoyer vos suggestions par mail. J'adore recevoir vos retours et je vous remercie chaleureusement pour vos encouragements. Quand j'ai fait l'épisode sur la PMA, la procréation médicalement assistée, c'était l'épisode quatre-vingt-dix-neuf, vous êtes beaucoup à m'avoir écrit et ça m'a fait très plaisir. D'ailleurs, je dédicace ce nouvel épisode à l'une d'entre vous, Baisse.
Baisse, tu m'as écrit en septembre en me disant ceci. J'ai beaucoup apprécié le podcast sur la PMA et comment les différentes lois nous affectent dans nos vies. Au Canada, il semble que nous ayons plus d'options, mais la PMA n'est vraiment pas financée publiquement. Ici, on peut choisir entre se payer une petite maison ou une fécondation in vitro. Cela fait un moment que je voulais vous demander, serait-il possible de parler dans le podcast de la crèche et de son impact sur la population active en France, sur les travailleurs de la petite enfance, et caetera.
Alors je trouve que c'est une super idée et c'est en plus une bonne suite au sujet sur la PMA. Et oui, parce qu'une fois qu'on a réussi à avoir un bébé après la naissance, ce n'est pas encore gagné. Il y a d'autres complications qui se présentent et en particulier comment les faire garder. Aujourd'hui, la garde des tout petits est un enjeu social. D'une bonne organisation de cette garde dépend l'égalité entre les hommes et les femmes au travail comme à la maison et aussi l'égalité entre les riches et les pauvres.
Alors aujourd'hui, on va parler de la politique familiale en France. La politique familiale, c'est, et là je cite le site officiel du gouvernement, la politique familiale ça correspond à toutes les mesures prises par l'État, les collectivités territoriales et les organismes de sécurité sociale pour aider les familles à élever leurs enfants et à faire face aux charges financières qu'entraînent leur naissance et leur éducation. Selon les Français, la politique familiale devrait avoir principalement deux objectifs. Premier objectif, permettre une meilleure conciliation entre vie familiale et vie professionnelle et deuxième objectif, rapprocher les niveaux de vie entre les familles aisées et les familles modestes. Alors ça, c'est assez intéressant parce que avant la politique familiale, c'était plutôt utilisé pour booster la natalité, pour donner envie aux familles de faire des enfants, pour avoir plus de monde dans le pays.
Mais maintenant, il semble que la politique familiale a d'autres objectifs. Donc dans cet épisode, on va progresser chronologiquement. Dans une première partie, on parlera de l'accueil du petit enfant juste après sa naissance, disons jusqu'à quelques mois. Dans une deuxième partie, je vous parlerai des différents modes de garde pour les enfants de moins de trois ans. Et enfin, on parlera dans une troisième partie de l'école maternelle.
Commençons par un petit point de vocabulaire. Pour nommer un enfant qui vient de naître, on peut utiliser bien évidemment le mot bébé. Ça, vous connaissez sûrement. Il y a même peut-être un mot similaire dans votre langue. En anglais, c'est baby, en espagnol, on peut dire bébé.
En préparant ce podcast, j'ai été surprise d'apprendre que bébé en français est un terme assez récent utilisé dans la langue courante seulement depuis le vingtième siècle. Avant, on disait plutôt nouveau-né, nourrisson ou enfançons. Alors enfançons, vous pouvez l'oublier tout de suite, ça ne se dit plus du tout. Par contre, le mot nouveau-né est toujours employé pour désigner un enfant de la naissance jusqu'à un mois environ. On utilise ce mot dans la langue courante, mais aussi dans le milieu médical.
D'ailleurs, les docteurs qui s'occupent exclusivement des enfants de moins de vingt-huit jours travaillent dans un service qui s'appelle néonatologie, dérivé de nouveau-né. Ensuite, on a le mot nourrisson qui désigne un enfant qui ne mange pas encore de nourriture solide, donc un enfant jusqu'à environ 6 mois. L'étymologie de nourrissons, c'est le verbe nourrir ou plus exactement le mot nourrice. Jusqu'à la fin du dix-neuvième siècle, les nourrices étaient les femmes chargées non seulement de s'occuper des bébés, mais aussi de leur donner le sein de les allaiter. Cette pratique a disparu avec l'arrivée des biberons, mais les mots nourrissent et nourrissons sont restés.
Par contre, une fois passés les 6 mois, un an, on n'a pas vraiment de mots pour désigner les petits enfants. Je sais qu'en anglais il y a le mot todler en allemand j'ai trouvé sur un traducteur le mot kleinkind désolé pour mon accent je ne parle pas du tout allemand En français, on peut éventuellement dire enfant en bas âge ou encore tout petit ou petit enfant, mais bon, je crois honnêtement qu'il nous manque un mot. Bon, maintenant que vous êtes au point sur le vocabulaire, je vais vous expliquer ce qui est prévu pour accueillir le nouveau-né ou le nourrisson. Quand un bébé vient de naître dans une famille, les parents ont le droit à des jours non travaillés pour l'accueillir, pour passer du temps avec lui et bien sûr pour se reposer un peu parce qu'il paraît que c'est sacrément fatigant. Il existe deux types de congés à ce moment-là le congé maternité qui s'adresse à la femme qui accouche et le congé paternité qu'on appelle maintenant parfois congé deuxième parent.
Il s'adresse soit au père, soit à la deuxième maman. Alors dans cet épisode, je vais plutôt parler de congé paternité parce qu'en fait, on va surtout parler de la différence entre les hommes et les femmes. Donc on va s'intéresser vraiment aux papas. Alors ces congés maternité et paternité ont plusieurs points communs. Premièrement, ils sont bien payés.
Le salaire est suspendu, mais la sécurité sociale se charge de verser une indemnité à peu près équivalente au salaire. En gros, si vous gagnez normalement disons mille-cinq-cents euros par mois, la sécurité sociale vous verse pendant votre congé à peu près mille-cinq-cents euros par mois. Un autre point commun entre ces deux congés, c'est qu'une partie est obligatoire. Ça veut dire que pendant cette partie obligatoire, vous n'avez pas besoin de faire la demande à votre employeur et votre employeur n'a pas le droit de vous demander de travailler, c'est automatique. Par contre, il existe une grosse différence entre le congé maternité et le congé paternité, C'est la durée.
Pour la mère qui accouche d'un premier enfant, le congé est de trois à 6 semaines avant la naissance et de dix à treize semaines après l'accouchement. Le père ou le deuxième parent a le droit au total à vingt-huit jours de congé dont sept jours obligatoires. Vous trouvez que ce n'est pas beaucoup Sachez qu'il y a un an, ils n'avaient le droit qu'à quatorze jours et aucune journée n'était obligatoire. Résultat, plus de deux paires sur dix n'exerçaient pas leurs droits. C'est pour remédier à ce problème qu'une réforme a été votée.
D'ailleurs, la commission chargée de faire des propositions avait même conseillé d'allonger le congé du second parent à neuf semaines avec la possibilité d'en prendre une partie avant la naissance. La loi qui a finalement été votée n'a pas été aussi loin, mais elle a rajouté une obligation d'une semaine et on va donc essayer de comprendre pourquoi cette obligation. Donc l'objectif de la réforme, c'est que le deuxième parent puisse passer plus de temps avec son bébé parce que c'est bon pour le développement de l'enfant, mais ce n'est pas l'unique objectif. Un autre objectif est de favoriser l'égalité entre les hommes et les femmes dans le monde professionnel comme à la maison. En effet, permettre et même obliger les hommes à lever le pied au travail pour s'occuper de leur nouveau-né, c'est un signal fort qui permet de faire changer les mentalités.
Lever le pied, c'est une expression qui veut dire freiner, ralentir, faire les choses un peu moins intensément. En France, comme dans beaucoup de sociétés, on a considéré pendant longtemps que la garde des enfants et en particulier quand ils sont tout petits était une affaire de femme. On parlait d'un instinct maternel, mais pas d'un instinct paternel. On reconnaissait collectivement que le bébé avait besoin de sa maman pour se développer correctement, mais que le papa était moins nécessaire. Au contraire, il était collectivement admis que le rôle du père était de travailler beaucoup pour faire vivre la famille.
Le problème, c'est que cette vision archaïque des rôles de chaque genre est une des sources des inégalités au travail. En effet, toutes les femmes ont un risque d'être victimes de discrimination à l'embauche et de discrimination au salaire parce qu'elles sont toujours vues comme des potentielles futures mères qui prendront potentiellement un futur congé maternité. Toutes les femmes, qu'elles souhaitent être mères ou non, ont donc économiquement intérêt à ce que les mentalités et les habitudes changent. Et les hommes pour eux, quel est l'intérêt de la réforme Pour eux, c'est plutôt l'inverse. Dans le monde du travail, ça peut être mal vu pour un homme de demander du temps pour s'occuper des enfants et pour sa vie personnelle en général.
Le fait qu'une partie du congé paternité soit obligatoire est un bon moyen pour eux de prendre du temps pour leur famille sans avoir à le demander ni à le justifier. Alors aujourd'hui, c'est vrai qu'il reste toujours une grande inégalité de durée entre le congé paternité et le congé maternité. Mais petit à petit, la France opère des changements symboliques pour équilibrer les rôles entre femmes et hommes à la maison avec de grandes répercussions dans le monde du travail. Alors donc si vous avez bien suivi, vous avez compris que tout ce que je vous ai dit concerne les nouveau-nés et les nourrissons. Mais une fois que les congés paternité et maternité sont passés, qu'est-ce qu'il se passe On va voir ça dans une deuxième partie.
Jusqu'au trois ans de l'enfant, les parents ont le droit à un congé parental. C'est différent de ceux dont je vous ai parlé avant. Le congé parental peut être pris en plusieurs fois jusqu'aux trois ans de l'enfant. Il peut être à temps plein ou à mi-temps. Il permet donc en théorie aux deux parents de rester chacun leur tour à la maison avec leur enfant jusqu'à ce que celui-ci entre en maternelle.
En théorie certes, mais en pratique, ce n'est pas du tout comme ça que ça se passe. Moins de la moitié des parents prennent un congé parental et surtout ce sont les femmes qui s'y collent. S'y coller, c'est une expression qui veut dire qui font le travail, qui se dévouent. Donc là, c'est pour vous dire que majoritairement, le congé parental est pris par les femmes. Et oui, moins de un pour cent des pères prennent leur congé parental à taux plein.
Pour compenser ce déséquilibre, il y a eu une réforme en deux-mille-quatorze dans le cadre de la loi sur l'égalité réelle entre les hommes et les femmes. Depuis deux-mille-quinze, la durée du congé parental dépend de sa répartition. Une partie est réservée pour le deuxième parent. S'il n'en profite pas, c'est perdu tout simplement. Le problème, c'est que cette réforme a été un échec total.
L'année dernière, donc cinq ans après à peu près, la proportion de père prenant un congé parental à temps plein était passée de zéro virgule cinq pour cent à zéro virgule huit pour cent. Tu parles d'un changement. Pourquoi un tel échec En fait, c'est simple, le congé parental n'est pas payé sur la base du salaire. Peu importe sa situation initiale, le parent qui prend un congé parental recevra une indemnisation forfaitaire d'un montant vraiment très bas. C'est environ quatre cents euros.
Et encore, c'est seulement pendant une partie du congé. Le parent qui voudra prendre trois ans pour la naissance de son premier enfant n'aura pas le droit à une indemnisation pendant trois ans. Il recevra une indemnisation pendant 6 mois et le reste du temps ne sera pas du tout payé. Alors pour les parents, le calcul est vite fait, soit ils décident de ne pas du tout prendre de congé parental parce que ce n'est pas correct financièrement, soit il décide qu'un seul des deux va prendre le congé et forcément ce sera celui qui gagne le moins d'argent. Comme ça, celui qui continue à travailler ramène plus d'argent à la maison.
Et en général, le parent qui gagne le mieux, c'est l'homme, le papa. Donc voilà, on est pris dans un cercle vicieux. Les femmes sont moins bien payées parce qu'elles sont soupçonnées de prendre éventuellement un congé parental et elles sont poussées à prendre plus le congé parental que le papa parce sont moins bien payées. Il y a vraiment un problème dans cette histoire. Alors bien sûr, il existe d'autres solutions.
Soixante pour cent des enfants sont gardés par des professionnels de la petite enfance. Le premier choix qui s'offre aux parents est la garde collective dans des endroits qu'on appelle des crèches. Il existe près de deux mille crèches en France et les places sont difficiles à obtenir. Le mot crèche désigne à l'origine une mangeoire pour les animaux comme les vaches ou les moutons. C'est le mot qu'on utilise pour désigner une scène de la naissance du Christ.
Vous savez avec le bébé Jésus, Marie, Joseph, les rois mages et les animaux. Par extension, c'est le mot qu'on utilise pour désigner un endroit où les parents peuvent laisser leurs enfants la journée pendant qu'ils vont au travail. La première crèche a été créée en mille-huit-cent-quatre-vingt-quatre à Paris par un élu municipal. L'objectif était d'offrir aux enfants des ouvrières un endroit sain où passer leurs journées et être soignés pendant que leur maman allait au travail. Le concept a très bien fonctionné et des crèches ont été ouvertes partout en France.
Puis, quand les femmes des autres classes sociales ont commencé à travailler, les places en crèche ont été de plus en plus demandées. Aujourd'hui, il existe plusieurs types de crèches collectifs, familiales, parentales, d'entreprises, halte-garderie et jardins d'enfants. Tous ces établissements sont similaires et ils ont en commun d'être en partie financés par l'État. Les parents doivent payer une partie, mais le montant va dépendre des revenus des parents et c'est calculé par l'État. Le problème c'est qu'il n'y a pas du tout assez de places pour tout le monde.
Dans certaines villes, il YA6 places pour cent enfants de moins de trois ans. Dans les villes où il y a plus de places, on atteint peut-être quarante pour cent de places. En plus, les conditions d'attribution sont opaques. Opaque, ça veut dire qu'il n'est pas transparent, c'est quand il n'y a pas de règle claire. Certaines enquêtes journalistiques ont révélé qu'il était possible d'obtenir une place en écrivant des lettres aux élus municipaux, en passant des appels, en clair, en se faisant pistonner.
Se faire pistonner, ça veut dire réussir à avoir quelque chose grâce à une personne à l'intérieur du système. Forcément, les parents avec un plus grand capital culturel et économique sont favorisés. Tout le monde n'a pas les outils pour réussir à convaincre monsieur ou madame le maire. Au final, ce sont vingt pour cent des enfants de moins de trois ans qui réussissent à aller en crèche ou dans un autre type de garde collective. Pour les autres, donc un peu plus de trente pour cent des enfants, l'autre option c'est la garde individuelle, c'est-à-dire de faire garder son enfant par une nounou.
Nounou, c'est le diminutif de nourrice. Donc la nourrice, on en parlait avant, c'était la personne qui s'occupait anciennement des enfants des familles aisées. Aujourd'hui, on utilise encore le mot nourrice, mais je pense que c'est quand même plus commun de dire nounou. Dans tous les cas, nourrice ou nounou, ce ne sont pas des mots administratifs. C'est plutôt une façon générale, voire affective de désigner toute personne dont le métier est de s'occuper de son enfant, enfin des enfants des autres.
La nounou, ça peut être simplement une baby-sitter qui n'est pas forcément qualifiée. Ça peut être une jeune fille au père. Mais souvent, les parents préfèrent opter pour une nourrice agréée, une professionnelle qui est diplômée et qui sait ce qu'elle fait. Dans ce cas-là, ça peut être soit une auxiliaire parentale quand elle se rend chez les parents, soit la plus courante, c'est l'assistante maternelle qui accueille les enfants chez elle. Pour les nourrices agréées également, il y a un prix fixé par l'État avec une partie payée par les parents et une partie qui est financée par différentes aides.
Alors peut-être que vous avez remarqué, je parle de tous ces métiers au féminin, une baby-sitter, une jeune fille au père, une auxiliaire parentale et une assistante maternelle. Je le fais exprès parce que c'est plus proche de la réalité. La très grande majorité des professionnels de la petite enfance sont des femmes. Et cette précision n'est pas un détail, vous allez comprendre pourquoi. Je vous ai dit que trouver une place en crèche peut être très difficile.
Et bien trouver la nounou idéale peut aussi être un parcours du combattant. Pour certaines familles, c'est surtout très cher. Pour d'autres, c'est une difficulté à trouver une nounou qui réussissent à les accommoder avec leurs horaires. Face à la difficulté à faire garder ses enfants, certains parents n'hésitent pas à faire appel à des femmes sans papiers, c'est-à-dire à des personnes migrantes en situation irrégulière ou encore à des femmes en situation de grande précarité qui ne sont pas exigeantes sur les conditions de travail. Ces femmes travaillent pour moins que le salaire minimum et font des heures bien au-delà du maximum légal.
Ainsi, malheureusement, la boucle des inégalités est bouclée. Dans l'absence de politique familiale efficace, les femmes des classes moyennes et aisées sont défavorisées au travail et pour que celles-ci puissent continuer à travailler malgré tout, elles se retrouvent à exploiter des femmes en situation de précarité prêtes à accepter des mauvaises conditions de travail. C'est donc une chaîne dans laquelle aucune femme n'est épargnée. Vous avez compris, faire garder ses enfants est très difficile en France et cela déséquilibre les relations entre les hommes et les femmes à la maison comme au travail. Heureusement, à partir de deux ou trois ans, ça commence à devenir un petit peu plus facile grâce à l'école maternelle Et ce sera notre troisième et dernière partie, comment l'école est utilisée comme un moyen de garde.
La maternelle est l'école où vont les enfants à partir de trois ans et jusqu'à l'âge de 6 ans. Depuis la rentrée deux-mille-vingt en France, la scolarisation est obligatoire à partir de trois ans. Avant, c'était à partir de 6 ans. Mais en réalité, cela fait des années que la France a le taux record de scolarisation des enfants de trois ans parmi tous les pays de l'OCDE. En deux-mille-dix-neuf, selon les chiffres de l'OCDE donc, cent pour cent des enfants de trois ans étaient scolarisés en France, bien au-dessus des quatre-vingts pour cent de la Finlande ou des soixante-six pour cent de l'Australie.
Les deux seuls autres pays de l'OCDE qui comptent cent pour cent des enfants de trois ans scolarisés sont Israël et le Royaume-Uni. Donc c'est pour ça que je vous disais que l'école maternelle sert aussi de mode de garde en France. Sans qu'elle soit obligatoire, les parents y inscrivaient systématiquement leurs enfants dès la petite section. Pourtant, dans son fonctionnement, l'école maternelle française est très loin de ressembler à un simple jardin d'enfants où les petits jouent librement, comme ça peut être le cas dans certains pays. En France, dès l'âge de trois ans, les enfants sont divisés en classes de niveau.
L'année de ces trois ans, un enfant entre eux en petites sections. Ensuite, il passe en moyenne section et la troisième année, c'est la grande section. Il y a environ vingt-cinq élèves par classe et à chaque classe un ou une prof que les enfants appellent maître ou maîtresse. Le maître ou la maîtresse a un programme scolaire à respecter. Les enfants n'ont pas toutes les connaissances requises ou si au contraire ils sont en avance, ils peuvent redoubler ou sauter une place.
Redoubler, ça veut dire rester une année de plus dans le même niveau. Et sauter une classe, ça veut dire passer directement deux niveaux au-dessus. Ce système très scolaire et rigide surprend souvent les étrangers qui ont des enfants en France. J'ai vu plusieurs témoignages de personnes exprimaient leurs surprises, par exemple une maman allemande qui expliquait qu'en Allemagne, les enfants jouent librement sans être séparés par âge ou par niveau. Si vous êtes surpris ou si au contraire vous avez un système similaire dans votre pays, ça m'intéresserait beaucoup d'en savoir plus.
Alors n'hésitez pas à laisser un commentaire ou à m'envoyer un message. Enfin, je vous partage une dernière info sur l'école maternelle avant de vous laisser. Dans les quartiers les plus pauvres, le gouvernement met en place des moyens pour favoriser la scolarisation précoce, c'est-à-dire pour permettre aux enfants d'aller à l'école dès qu'ils ont deux ans. Ainsi, ils ont une année d'adaptation avant d'entrer en petite section. Officiellement, l'objectif est de prévenir les différences d'apprentissage entre les enfants qui n'ont pas accès aux mêmes outils à la maison.
Mais dans les faits, la scolarisation précoce, c'est aussi un moyen pour les mamans les plus pauvres d'avoir du temps pour travailler. Bien évidemment, le temps de l'école n'est pas aussi long que le temps du travail. Donc même si cela permet de libérer quelques heures, c'est loin d'être un mode de garde à lui tout seul. En plus, ce n'est pas son objectif. Mais dans un contexte où faire garder ses enfants est un vrai enjeu d'égalité et de pouvoir économique, l'école maternelle est un vrai plus que les mamans ne négligent pas.
Voilà, j'espère que cet épisode vous aura éclairé sur les différents modes de garde pour les enfants en France. J'espère que vous aurez appris du vocabulaire. Sur la page de l'épisode, bien sûr vous retrouverez la transcription avec le vocabulaire que vous pourrez apprendre. Si vous avez des remarques, des suggestions, n'hésitez pas à m'écrire, je serai ravie de vous lire. Merci à tous et à très bientôt pour un prochain épisode.