Bonjour Gaëlle
Comment vas-tu
Ça va très bien, merci
Alors est-ce que tu pourrais te présenter rapidement s'il te plaît
Alors oui, je m'appelle Soledad, je suis martiniquaise mais j'ai aussi beaucoup vécu à l'étranger et donc en ce moment je vis au Liban depuis plus de 6 ans maintenant.
Donc le Liban c'est Lebanon donc à côté d'Israël, la Syrie. Très bien et donc tu as dit que tu es martiniquaise. C'est intéressant tu n'as pas dit que tu es française mais c'est la même chose en fait. Ou pas Oui c'est vrai. Donc aujourd'hui nous interrogeons Soledad parce que justement elle est...
Elle est née en Martinique, elle est martiniquaise et c'est dans la suite de nos deux épisodes sur les Outre-mer. So, for the listeners who've been listening to the previous podcast, we've done 2 about Outre-mer. You remember the territories, overseas territories, that are part of France. And so Soledad was born in Martinique. Ok, où est la Martinique
Alors déjà je veux juste revenir sur un petit truc, je suis pas née en Martinique en fait. Ok. Mais j'y ai grandi et ma famille, ma mère est martiniquaise.
D'accord, so you grew up, elle a grandi, she grew up en Martinique. Ok.
Moi j'ai grandi en Martinique, ma mère est martiniquaise palestinienne donc c'est pour ça qu'on y a vécu. Alors où est la Martinique La Martinique se trouve dans les Antilles, les Antilles françaises, plus précisément. Donc c'est au niveau des Caraïbes, c'est en dessous de Haïti, la Dominique, République Dominicaine voilà c'est dans l'arc antillais. Et donc c'est une île Voilà, c'est une île qui n'est pas très grande. C'est une île qui fait mille...
À peu près mille kilomètres carrés, donc c'est soixante kilomètres de long et trente de large. D'accord. Donc c'est vraiment tout petit. Mais on a une très forte... Enfin la population est très nombreuse.
On a, je crois, à peu près 360 000 personnes. Ce qui fait une densité de 300 personnes par kilomètre carré. Ce qui est, je crois, une des densités les plus fortes en France.
Ok, donc beaucoup de gens sur un petit territoire.
C'est ça.
Et donc on va continuer un peu avec la description de l'île. Tu as dit c'est une petite île, c'est dans les Caraïbes. Donc en termes de climat, comment... Comment c'est
Alors c'est un climat... Oui c'est chaud C'est un climat tropical. Donc on a une saison sèche et une saison des pluies. Alors avec le changement climatique, les saisons ne sont plus tout à fait les mêmes, mais normalement on a 6 mois de saison sèche et 6 mois de saison des pluies, donc on a aussi beaucoup de cyclones.
Hurricane. Hurricane, ok. Oui, plus fort que tornado.
Ok. Voilà. Et on a un climat qui est globalement assez agréable avec du vent, avec des journées très très ensoleillées, il pleut beaucoup mais c'est toujours des petites averses et donc on a une végétation qui est très verte, énormément de fleurs et d'ailleurs la Martinique, un des noms de la Martinique, c'est l'île aux fleurs parce qu'on a vraiment de bonnes fleurs et une végétation très dense, un peu jungle.
Ok, donc c'est une très belle île, c'est un endroit, j'imagine, qu'on a dans la tête quelque chose de très
agréable oui,
c'est une île très carte postale avec... On imagine les grandes plages de sable blanc, les cocotiers, la mer très bleue... On a aussi... Comme on... En fait c'est une île volcanique, donc c'est une île qui s'est créée après les...
Voilà, après l'éruption d'un volcan, donc toute la partie nord de l'île, en fait, les plages ont du sable noir, parce que c'est du sable volcanique, ce qui est très beau aussi, Et toute la partie au sud c'est du sable blanc et oui on a de la chance d'avoir de très très belles plages.
Ok donc un pays de carte postale... Postcard Voilà. Très bien. Et donc tu es arrivée en Martinique et tu avais quel âge
Alors j'y suis arrivée pour y vivre quand j'avais quatre ans.
D'accord. Et donc tu as
des souvenirs de ton arrivée Oui,
oui, oui j'ai des souvenirs très précis de mon départ de France, de... J'habitais à Bordeaux, et de mon arrivée, et en particulier je me souviens très bien du bruit parce qu'en Martinique, le soir, la nuit, il y a beaucoup d'animaux qui font du bruit, il y a beaucoup d'insectes et il y a en particulier des grenouilles qui font un bruit qui est très fort et je me souviens de la première nuit où je suis arrivée je me suis dit jamais je vais réussir à dormir ici. J'avais quatre ans et vraiment je me souviens je me suis dit c'est pas possible ça fait trop de bruit.
Trop de bruit, trop noisy.
Voilà. Et en fait je me suis non seulement habituée mais après ça a été dur de dormir sans le bruit des grenouilles.
Ce grenouille, just a frog donc ok très bien. Et donc tu es restée de tes quatre ans jusqu'à quel âge
Jusqu'à mes 18 ans.
D'accord oui donc vraiment toute ton enfance
Voilà, jusqu'à ce que je passe le baccalauréat et que je parte faire mes études.
Très bien et donc on sait que politiquement, administrativement, la Martinique c'est un département français. Donc j'avais expliqué dans un autre podcast que en termes de loi, en termes de règles c'est comme en métropole ou en hexagone mais culturellement est-ce que c'est la même chose ou est-ce que c'est très différent
Alors culturellement, je pense que c'est très différent parce qu'on n'a pas du tout eu les mêmes influences que la population en France hexagonale, en métropole, parce qu'il y a eu plusieurs vagues d'immigration en Martinique. Alors déjà il y a eu les esclaves qui sont arrivés dans les années 1670 quelque chose.
Donc les esclaves, c'est juste les slaves.
Exactement. Donc Toutes ces personnes qui venaient d'Afrique, qui étaient donc forcées de venir, ont apporté avec elles leur culture, leur tradition, leur langue, leur religion, leur musique. Ensuite, on a eu différentes vagues de migration qui se sont succédées avec des personnes qui sont venues d'Inde, de Chine, et aussi beaucoup de gens qui sont venus du Moyen-Orient, des Syriens, des Palestiniens, des Libanais, et puis on a eu aussi beaucoup d'Européens, beaucoup d'Italiens, des Français, et donc, et on a eu des espagnols aussi. Donc tout ça a fait qu'il y a eu vraiment, je pense, une sorte de mélange entre plein de cultures différentes et on a aussi le fait qu'on est très influencés quand même par les îles qui sont autour de nous, donc les Caraïbes en général, et par les Amériques qui sont pas très loin. Donc tout ça fait que le propre de la culture créole, donc ce qu'on appelle créole c'est en fait cette culture aux Antilles, que ce soit en Martinique, en Guadeloupe, en Haïti, donc c'est le créole, ça désigne la culture mais aussi la langue qu'on utilise.
La culture créole, ce qu'il a défini c'est ce mélange en fait, C'est toutes ces influences qui viennent au final du monde entier et qui se retrouvent dans la langue, dans la cuisine, dans la musique, dans la façon de danser, de parler et de vivre. Et pour ça, je pense que culturellement, même si bien sûr on est très influencé par la France parce qu'on a un système scolaire français, un système administratif français, mais je pense que si on parle de la culture, on a quand même quelque chose qui est très spécifique à la Martinique et aux Antilles. Très unique,
oui, très unique aux Antilles. Très bien. Et donc tu parles du système éducatif, du système scolaire, c'est intéressant. Est-ce que ce sont... C'est exactement le même système Est-ce que vous avez exactement les mêmes cours, les mêmes classes et en particulier les cours d'histoire Est-ce que c'est la même histoire que vous apprenez
Alors, donc moi j'ai oublié de dire mon âge quand je me suis présentée mais j'ai 32 ans maintenant donc mes années d'école remontent un petit peu.
En tout
cas à l'époque on avait le même système scolaire, le même programme mais on était censé avoir des cours d'histoire justement adaptés. Alors dans les faits...
On était censés, ça means we were supposed to. Voilà.
So we were waiting for the but. Exactement. Mais dans les faits, en réalité, on avait une très très très petite part du programme dédiée à ça. On avait un minuscule livre qui retracé ce qu'on appelle la traite négrière, slave trade, et le commerce triangulaire c'est ce qu'on a appelé en fait le commerce des esclaves quand il s'est mis en place au XVIIe siècle entre la France, l'Europe, l'Afrique et les Antilles. Donc ça faisait ce triangle autour de l'Atlantique, de l'océan Atlantique.
Donc, on avait un petit livre d'histoire sur ça, mais par contre, déjà c'était vraiment une très petite part du programme qui était dédiée à ça. Il y a des profs, des professeurs qui n'en parlaient même pas, qui ne prenaient pas le temps parce que je suppose qu'ils avaient aussi un programme à tenir, ce n'est pas forcément facile. Mais déjà, on n'en parlait pas beaucoup et puis ensuite, on ne parlait absolument pas de la suite, de ce qui arrivait après l'abolition de l'esclavage. On parlait très peu justement du rétablissement de l'esclavage sous Napoléon et on parlait très peu de la colonisation et ensuite de la période après 1946 où les îles, les anciennes colonies sont devenues des départements et tout ce qu'on a appelé les lois d'assimilation qui ont créé énormément de problèmes aux Antilles, beaucoup de frustration, beaucoup de problèmes sociaux, économiques, tout ça on n'en parlait jamais.
Oui donc en théorie, une histoire, des cours d'histoire un peu adaptés, mais adaptés seulement pour l'histoire très ancienne, très lointaine.
Voilà, c'est ça.
So, something we can kind of detach ourselves from. Oh yes, that was a long time ago. Exactly. Mais les vrais problèmes actuels, modernes, de... Ça, on n'en parlait pas, ce n'était pas...
Pas du tout. Et même, en fait dans la société martiniquaise, parce qu'après 1946, il y a eu beaucoup de protestations, de grèves, de mouvements de révolte en Martinique et en Guadeloupe, et même ça au sein de la société on en parlait très peu. Moi j'ai appris très très tard qu'il y avait eu telle ou telle révolte, tel ou tel événement, alors que c'est des choses qui étaient très importantes. Il y a eu des morts, il y a eu une répression. On n'en parle pas du tout.
Ça c'est vraiment très intéressant et Il n'y a pas une attention particulière à l'histoire locale, moderne et même pour les populations locales. Donc ça c'est intéressant, un système scolaire qui était presque identique avec très peu d'adaptation. Voilà. Et quand on habite en Outre-mer donc en Martinique en particulier, est-ce qu'on a le sentiment d'être français ou non On a le sentiment d'être différent, d'être martiniquais
Alors c'est une question très intéressante. Je pense qu'en premier lieu, on se sent martiniquais. Et c'est dû à, déjà, le fait qu'on est si loin de la France métropolitaine, de l'Hexagone, c'est quand même à 8000 km, c'est 8 heures d'avion. Et puis c'est un avion qui coûte très cher, c'est pas des billets low cost.
Donc il
y a énormément de gens qui ne sont jamais, qui ne sont jamais allés en fait en Hexagone, en vivant en Martinique ou en Guadeloupe. Donc déjà je pense que ça fait qu'on se sent avant tout martiniquais et ensuite on se sent français mais on se sent un peu français traité différent que les français de France avec des guillemets parce que il y a il y a beaucoup de choses qui ont fait dans l'application, la mise en place des politiques publiques françaises en Martinique qui ont fait que les gens se sont sentis traités différemment.
Un peu comme des citoyens un peu inférieurs
Oui, un peu des citoyens de seconde zone, comme on peut dire. Si je peux trouver des exemples qui montrent que les personnes se sentent traitées différemment, on va dire qu'en Martinique, comme en Guadeloupe, on a un problème d'infrastructure, on a un vrai problème en Guadeloupe surtout de distribution de l'eau potable.
Donc, la déchirure.
Voilà, ce sont des départements où il y a énormément de pluie tout au long de l'année, donc le problème n'est pas la sécheresse. Le problème, c'est que les infrastructures ne sont pas adaptées, ne sont pas bien maintenues en l'état. Et ça fait des années que ça dure, et pour autant, Il n'y a pas grand-chose qui est fait pour résoudre ce problème. On a aussi un gros problème au niveau de l'hôpital en Martinique ou en Guadeloupe. En Guadeloupe, l'hôpital a brûlé en 2017.
Depuis 2017, il n'a pas été réparé.
Parce qu'il y a juste un hôpital Non.
Il y a un hôpital principal avec les gros services et en Martinique c'est pareil, il y a un hôpital principal, ensuite il y a des petits hôpitaux de périphérie avec certains services mais pas tous. Et donc voilà, les hôpitaux ne sont pas vraiment maintenus, il y a un manque de bonne gestion, un manque de fonds.
Les fonds, oui, ça veut dire l'argent.
Et puis, il y a aussi des gros problèmes économiques en fait en Martinique et en Guadeloupe qui mènent à des problèmes sociaux et sociétaux. La plupart du temps, quand les gens se révoltent ou essayent de faire quelque chose, la réaction en général du gouvernement français c'est d'envoyer des policiers, des militaires, pour une répression qui est souvent perçue comme injuste. Donc c'est vrai qu'on se sent français, mais un peu à part.
C'est très intéressant d'avoir ton témoignage, la réalité, comment elle est vécue, comment elle est ressentie directement là-bas. Mais tu as dit que c'est assez classique d'aller faire ses études en métropole, en hexagone. Toi par exemple, à 18 ans tu es allée étudier en hexagone. Est-ce que c'est parce qu'il n'y a pas des universités en Martinique ou parce que c'est mieux d'aller en Hexagone Pourquoi
Alors quand moi j'étais petite, il y avait très peu de possibilités d'études supérieures en Martinique. Tout le monde partait, c'était vraiment la norme. Après le bac, tout le monde partait. Et en fait, quand j'ai grandi et depuis que je suis partie, il y a beaucoup de choses qui se sont mises en place. En particulier, il y a une faculté de droit, il y a une faculté de lettres.
En Martinique et en Guadeloupe, il y a les premières années de faculté de médecine. En Guadeloupe, maintenant, il y a une faculté de sciences, de biologie, de mathématiques. Donc maintenant, il y a des choses qui se sont mises en place, mais c'est quand même assez récent, c'est dans les 20 dernières années.
Oui, c'est incroyable. Ça veut dire qu'avant, il n'y avait aucune option pour les populations locales d'étudier après 18 ans. C'était obligé de voyager.
Oui, obligé. C'était obligé. Et il y avait même des partenariats entre les académies, entre l'académie de Bordeaux et l'académie de Martigny, qui avait un accord, tous les martiniquais allaient faire leurs études à Bordeaux. C'est pour ça qu'il y a beaucoup de martiniquais à Bordeaux maintenant. Et donc oui, on était obligé de partir.
Ensuite, même maintenant qu'il y a des choses qui se sont mises en place, c'est vrai que même si je pense qu'au niveau qualitatif, les études sont bonnes, ce n'est pas trop mal, on va dire, mais on essaye toujours, c'est un peu plus prestigieux de pouvoir aller en France hexagonale pour faire ses études supérieures même si ça entraîne un déracinement, un déracinement pardon, total en fait.
Un déracinement c'est-à-dire to be uprooted. Voilà. Oui justement est-ce que tu peux nous dire comment s'est passé donc ton ton arrivé en Hexagone Est-ce que c'était un choc culturel Est-ce que c'était facile
Alors pour moi c'était pas trop difficile parce que mon père est en Bordelais.
Ce Bordelais c'est quelqu'un qui habite à Bordeaux.
Voilà et ma famille étant aussi de Bordeaux, ma famille du côté de mon père, j'allais à Bordeaux régulièrement durant toute mon enfance. Donc je connaissais la ville puisque j'ai fait mes études là-bas, je connaissais... J'étais pas complètement perdue au niveau de la culture mais quand même, même en ayant eu cette introduction à la culture française, j'ai quand même pas très bien vécu mon arrivée à Bordeaux pour différentes raisons. D'abord c'est vrai que la société est complètement différente, les gens sont différents, les gens ne réagissent pas pareil, ils ne rigolent pas aux mêmes blagues, ils ne s'amusent pas de la même façon, ils ne mangent pas de la même façon, ils ne pensent pas de la même façon, c'était très différent et je m'attendais pas, alors même que je connaissais, j'étais déjà allée en France, j'ai de la famille à Bordeaux, je m'attendais pas à trouver ça si différent. Ça m'a fait un peu un choc.
Et puis il y avait après quelque chose qui moi m'a un peu interpellée et c'est assez marrant c'est que ayant grandi en Martinique et étant un peu métissée...
Alors métissée ça veut dire que la couleur de ta peau, your skin color, ce n'est pas blanc blanc...
Voilà c'est ça Comme moi ma mère est à moitié martiniquaise et à moitié palestinienne, j'ai une peau un peu un peu bronzée. Donc j'ai toujours j'ai toujours été a bit tanned et quand je suis arrivée en France je me suis découverte beaucoup moins bronzée parce qu'après deux, trois, quatre mois d'hiver, bien sûr ma peau n'avait plus la même couleur. Et là, j'ai eu une sorte de crise identitaire à me dire mais de quelle couleur je suis en fait
Oui, est-ce que je suis blanche ou est-ce que je suis bronzée
Oui, quelle est ma couleur Alors j'étais pas blanche, j'avais une espèce de couleur jaune curry un peu pas très jolie. On dirait à moitié que tu es malade tout le temps. Mais c'est un souvenir qui restera parce qu'avec du recul c'est marrant et c'est une anecdote un peu rigolote mais mon arrivée n'a pas été très facile. Je m'intégrais bien mais j'avais un peu du mal et j'avais aussi beaucoup de mal avec le manque de couleurs dans le quotidien. Les gens qui s'habillent toujours en noir, en gris, en bleu marine...
Moi, mon premier manteau que j'ai acheté il était rose alors bien sûr je ne l'ai jamais mis Mais j'avais cette idée mais pourquoi on ne met pas de couleur Je ne comprends pas.
Et en hiver c'est encore plus parce qu'en été
en France
métro hexagonale tu peux... Il y a de la couleur. Mais en hiver c'est vrai c'est très triste les couleurs.
C'est vrai que j'ai pas précisé je suis arrivée en septembre et donc l'hiver a commencé en octobre donc j'étais allant directement dans l'hiver et ça mon arrivée n'a pas été facile j'ai aussi beaucoup de mal avec la façon de faire la fête à Bordeaux, les soirées étudiantes c'est beaucoup d'alcool. En Martinique, c'est vrai qu'on boit de l'alcool mais tout tourne autour de la danse. Quand tu t'amuses, quand tu sors, c'est parce que tu vas danser.
Danser, ouais, pas pour boire particulièrement.
Voilà, tu bois mais tu vas danser. Tu n'es pas là juste pour boire et être malade au
bout de deux heures quoi.
Donc l'arrivée n'a pas été très facile.
C'est très intéressant comme... Donc oui Et peut-être que les gens pensent que tu es rentrée en Hexagone, donc so you came back from where you belonged, mais peut-être que ce n'était pas ton sentiment. Pas du tout
Non, mon sentiment c'est que je partais.
C'est ça.
Je partais et c'est toujours mon sentiment d'ailleurs quand je... Je ne vais pas en Martinique très souvent parce que c'est très loin et surtout en vivant au Liban mais quand j'y vais je rentre chez moi.
C'est ça.
Quand je vais
en France, voilà, quand je vais en France je vais en France. Je rentre pas.
Oui c'est... Non c'est ça, c'est... La Martinique c'est ton pays, c'est ta maison, la France hexagonale c'est la France, c'est un autre pays. C'est ça. C'est très très intéressant.
Ok, we don't have much time, so I need to wrap up. Est-ce que tu pourrais nous présenter un auteur martiniquais ou une autrice martiniquaise qui a écrit des livres vraiment que tu voudrais nous conseiller
Oui, alors il y a un auteur que moi j'aime beaucoup parce que je le trouve facile à lire et qui écrit des romans donc ça peut correspondre si des gens veulent lire des romans... C'est aux romans civilian novels. Voilà, Il s'appelle Raphaël Confiant
et il
a écrit beaucoup de romans sur la société martiniquaise et en particulier sur la société des années 30, 40, 50. Et donc c'est assez intéressant si on veut avoir une approche sur ce qu'était la société martiniquaise. Il a aussi écrit certains livres sur certaines communautés. Il a écrit un livre qui s'appelle La rue des Syriens qui raconte l'arrivée des Moyen-Orientaux en Martinique. Il a écrit un autre livre qui s'appelle Kaz à Chine qui parle de l'arrivée des Chinois.
Donc ces romans sont assez intéressants et après bien sûr je pourrais parler très vite fait de Frantz Fanon ou d'Aimé Césaire.
Mais peut-être dans un épisode complet sur ça.
Voilà. Donc si jamais vous voulez lire ça, Frantz Fanon, c'est un peu difficile, mais Aimé Césaire, il y a un livre qui est très facile, très court, c'est le discours sur le colonialisme, c'est assez accessible, je pense, et ça vaut la peine.
On pourrait conclure en disant que la littérature martiniquaise est très très riche, en fait. Qu'il y a beaucoup beaucoup d'auteurs de romans, de novels ou de livres non-fictional qui sont très importants, notamment sur la réflexion, sur la pensée, sur le colonialisme, c'est vrai, sur le racisme. Donc je mettrai toutes ces références dans les notes pour les auditeurs. Merci beaucoup Soledad.
Merci à toi.
C'était un vrai plaisir et je vous souhaite à tous une très bonne journée et je vous dis à la semaine prochaine. Salut
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