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Épisode cent-douze, le lycée français deux point zéro. Salut à toutes et à tous, c'est Hugo et je suis ravi de vous retrouver aujourd'hui en compagnie d'Ingrid.

Salut à toutes et à tous, salut Hugo.

Alors c'est bientôt les vacances, on prépare le dernier épisode de la saison, n'est pas encore cet épisode, c'est l'avant-dernier épisode et ensuite en juillet et en août, on va faire une petite pause, on va prendre des vacances et à cette occasion, on va repenser un peu le futur du podcast et on aimerait vous demander votre avis pour savoir dans quelle direction on doit emmener, on doit développer le podcast InnerFrench. Donc pour ça, on va vous envoyer un petit sondage dans les prochains jours, je vous invite à checker votre boîte email pour nous aider à décider notamment du financement du podcast. C'est une question qu'on se pose depuis plusieurs mois dans l'équipe, comment faire pour financer le podcast. On a réfléchi à peut-être intégrer des publicités ou bien à proposer un abonnement avec des épisodes spéciaux réservés aux abonnés, des bonus, et caetera, mais on a envie de vous laisser choisir la solution qui vous semble la plus adaptée, donc c'est pour ça qu'on organise ce sondage. Et dedans, on va aussi vous demander quel type de sujet vous préférez, quel format vous voulez pour les épisodes, est-ce que vous voulez des épisodes plus longs, plus courts Est-ce que vous voulez plus d'épisodes en solo, plus de conversations, plus d'interviews avec des experts, et caetera, et caetera.

Donc, c'est un sondage qui va être très important pour nous, on vous invite vraiment à y répondre pour donner votre avis, donc voilà vérifier votre boîte email dans les prochains jours.

Oui parce que c'est vrai que pour l'instant on tâtonne un peu, un tâtonner c'est chercher vaguement comment faire les choses. On a testé plein de choses, nous on s'amuse beaucoup à faire le podcast notamment les conversations comme celles qu'on va avoir aujourd'hui dans lesquelles on raconte un peu nos vies, mais on ne sait pas forcément si c'est ce qui vous plaît le plus ou d'autres types de sujets ou peut-être des épisodes plus courts donc voilà ce sera à vous de nous dire. Mais en attendant, on va partir aujourd'hui sur un sujet d'actualité et en fait on va plutôt utiliser ce sujet d'actualité pour vous raconter un peu nos expériences et pour se raconter entre nous nos expériences de lycéens de l'époque on avait dix-sept dix-huit ans. Pourquoi Et

de lycéenne.

Et de lycéenne oui j'ai beau être féministe, la langue inclusive à l'oral en français c'est difficile et un peu lourd mais oui c'est vrai pour moi j'étais lycéenne. Pourquoi aujourd'hui Aujourd'hui on est le mercredi quinze juin donc au moment on enregistre et les lycéens viennent de passer l'épreuve du baccalauréat de philosophie. Alors un détail passé, ça veut dire seulement faire l'épreuve. On sait que ça peut être un peu compliqué parfois dans d'autres langues. On a des mots qui ressemblent à passer qui veulent dire réussir et bien non.

Les lycéens aujourd'hui ont seulement répondu, fait leur rédaction de philosophie et on ne sait pas encore si ils ont réussi l'épreuve. Donc c'est une épreuve du baccalauréat qui est très importante dans la symbolique française depuis des années. On en parle aux informations, on cite les sujets, c'est toujours un sujet de reportage qui revient régulièrement, à la radio on essaye de de répondre au sujet à la place des lycéens donc c'est un rendez-vous assez important. Cependant, cette année, ce n'était pas vraiment la même chose qu'à notre époque et on va parler un peu de ça dans ce podcast.

Oui, c'est vrai qu'aujourd'hui le lycée n'a plus grand-chose à voir avec celui qu'on a connu toi et moi Ingrid, Alors ne plus avoir grand-chose à voir ou ne plus avoir rien à voir, c'est une expression pour dire que ça ne se ressemble pas, qu'il n'y a plus vraiment de points communs. Par exemple, on peut dire la cuisine thaïlandaise et la cuisine mexicaine, ça n'a rien à voir. Autrement dit, il n'y a aucune ressemblance.

Bon, ce

n'est pas vrai parce que ces deux cuisines qui sont assez épicées, on peut trouver quelques points communs et c'est la même chose, le lycée qu'on a connu et le lycée actuel il y a quand même encore certaines ressemblances, mais il y a eu un plusieurs changements assez majeurs pendant ces dernières années qui concernent à la fois la scolarité, donc les trois années que les lycéens passent au lycée et le bac qui est cet examen final qui termine en fait cette scolarité au lycée avant que les lycéens ne deviennent des étudiants, donc avant qu'ils ne commencent leurs études supérieures.

Oui le bac c'est quelque chose qui en fait existe dans d'autres pays probablement aussi chez vous je sais qu'il y a le bac chili râteau, les je crois aux États-Unis, bon c'est des équivalents, c'est un examen qui permet d'entrer à l'université ou dans les études supérieures et cet examen existe depuis très longtemps, mais il a connu plusieurs réformes et notamment très récemment, il y a eu une grosse réforme et maintenant il est différent. On va essayer d'en parler un peu, mais même nous on n'a pas tout compris, c'est toujours un peu compliqué.

C'est assez complexe, c'est vrai et ça fait longtemps très longtemps plusieurs dizaines d'années que les politiciens parlent de réformer le bac, mais c'est vraiment une institution en France, il y a toujours eu beaucoup de réticences à le faire et là, c'est la première fois qu'il y a une réforme c'est c'est quelque chose d'assez important, on en parle beaucoup en France et ça a été rendu encore plus complexe par le Covid parce que la réforme a commencé en pleine pandémie, ce qui a aussi changé beaucoup l'organisation des cours, des examens, et caetera et c'est vraiment la première année que les lycéens passent le bac dans son nouveau format et en intégralité. Donc, on va parler de ça, on va essayer de voir un peu à quoi ressemble la scolarité d'un lycéen ou d'une lycéenne française aujourd'hui et puis on s'est dit que cet épisode serait utile pour vous parce que comme ça

Vous allez pouvoir réviser du vocabulaire tout simplement. Vous allez pouvoir aussi avoir du vocabulaire très utile suivant votre situation si vous avez des enfants qui vont au lycée français dans vos pays, si vous déménagez en France, si vous vivez en France, bref peut-être même qu'il y a des jeunes qui peuvent éventuellement faire une année d'études au lycée en France donc voilà vous êtes ça va être intéressant j'espère et utile pour votre vocabulaire.

On commence.

Et oui c'est parti. Avant de vous parler du baccalauréat qui termine la scolarité avant les études supérieures, on va rapidement rappeler comment se passe la scolarité en France. La scolarité en France commence à l'âge de trois ans avec l'école maternelle dont d'ailleurs je vous ai parlé il n'y a pas si longtemps dans un épisode sur la garde d'enfants. Donc ça c'est jusqu'à 6 ans, les petits petits. Ensuite on a la primaire pour les enfants de 6 à onze, douze ans, onze ans, bon à peu près.

Ensuite on a le collège plutôt pour les préadolescents, donc jusqu'à quatorze, quinze ans et enfin les trois dernières années de scolarité, c'est le lycée, c'est ce qui va nous intéresser de quinze à dix-sept, dix-huit ans. Vous voyez le bac, on le passe au moment on devient adulte.

Ouais et d'ailleurs le nom des classes, je sais que ça peut prêter à confusion parfois parce qu'on commence quand les élèves entrent au collège, la classe c'est la sixième, donc ils commencent par la sixième, l'année suivante cinquième, quatrième, troisième, c'est la fin du collège, ensuite ils entrent au lycée et au lycée la première classe c'est la seconde, ensuite la première et pour finir la terminale. Ça c'est les trois années du lycée, seconde, première, terminale. C'est

un peu n'importe quoi quand on y pense.

Ça peut, voilà, ça ne semble pas, bon c'est logique, mais on fait les classes dans l'ordre décroissant en commençant par la sixième. Alors, l'école en France est obligatoire jusqu'à l'âge de seize ans, ça vaut le coup de le rappeler parce que ce n'est pas la même chose dans tous les pays, mais ça ne veut pas dire que tous les Français vont au lycée. Après le collège, les collégiens ont deux options pour leur orientation. Soit ils vont au lycée qu'on appelle général et technologique, soit ils vont plutôt dans la filière professionnelle et dans la filière professionnelle, ils ont deux options aussi, le lycée professionnel et le certificat d'aptitude professionnelle. Ce certificat dure deux ans.

Ce qui fait que le collège, il termine à quatorze ans, ensuite ils ont deux ans de CAP et ils terminent le CAP à seize ans. Donc tout le monde en France finit, enfin tout le monde en France reste à l'école au moins jusqu'à l'âge de seize ans. Si on prend un peu la répartition des élèves, cinquante pour cent des élèves vont au lycée général et vingt pour cent au lycée technologique, donc ça, c'est la filière générale et technologique, ça représente soixante-dix pour cent des élèves et le reste environ trente pour cent vont dans la filière professionnelle. Dans la filière professionnelle, il y a plus de cours qui concernent vraiment la pratique, c'est des cours qui sont moins généraux et qui forment plutôt à un métier spécifique dans plein de domaines différents. Les les élèves peuvent choisir les métiers qui les intéressent le plus, alors que dans la filière générale, on a encore le temps de choisir son orientation plus tard et en général, on va à l'université après et on continue les études alors que dans la filière professionnelle, souvent les élèves commencent à travailler dès l'âge de dix-huit ans, voire seize ans pour certains.

Je pense que ça pourrait être intéressant de développer un jour en faisant des recherches et en discutant notamment avec les personnes concernées de la filière professionnelle. Mais pour l'instant donc quand on parle du bac, on parle du lycée général surtout. Surtout que comme c'est la grande majorité des jeunes français juste avant dix-huit ans, donc pour l'instant on va on va parler de ça aujourd'hui.

Ouais alors on va peut-être parler un peu de nos années au lycée, de notre scolarité.

Allez c'est parti.

Alors est-ce que tu te souviens de ta rentrée en

seconde Alors la rentrée exactement, je ne me souviens pas vraiment précisément, mais plus ou moins, je me rappelle du début du lycée en tout cas, la découverte de cet endroit, la découverte des matières. Personnellement, je ça n'avait pas été un saut dans le vide, ça n'avait pas été si différent. Mon lycée, c'était le lycée de secteur à cinq minutes à pied de chez moi. Mon collège, c'était le collège de secteur bon j'avais déménagé entre temps mais dans la même ville donc je retrouvais exactement les mêmes camarades au lycée. Alors il faut savoir que dans chaque ville, il y a des collèges et il y a des lycées et il y a beaucoup plus de collèges que de lycées.

Et puis il y a encore d'écoles primaires que de collèges, et caetera. Donc plus on avance dans les études, enfin plus on avance dans les classes d'école, on se retrouve avec plus d'élèves. Donc quand je suis arrivée au lycée, il y avait tous mes camarades du collège, plus des camarades qui venaient d'autres collèges. Ça ça a été la grosse différence, c'est qu'on était encore plus nombreux, je ne sais plus combien c'était, mais ouais c'était plus gros. Et toi

Et dans les classes aussi, il y a plus d'élèves, on est une trentaine en général au lycée, il y a une trentaine d'élèves par classe.

Ouais et au collège c'était vingt-cinq peut-être quelque chose comme ça. Je pense que ça a changer parce que plus les années passent, plus il y a des élèves dans les classes, moins il y a de profs. Mais Toi, ça t'avais, ça t'avait fait un choc, il y avait une grosse différence quand tu es rentré en seconde

Ouais, moi, je sais que j'appréhendais un peu parce que j'étais dans, donc au collège, j'étais plutôt dans un collège de banlieue et après au lycée, je suis allé au lycée du centre-ville, un lycée assez bourgeois, je ne connaissais pas grand monde qui allait dans ce lycée, je n'avais pas retrouvé de de camarades de collège, donc je sais que j'appréhendais, j'avais j'avais un peu peur et pour moi le lycée c'était le c'était le symbole de la liberté absolue, parce que contrairement au collège, on pouvait sortir quand on n'avait pas d'heures de cours, on pouvait sortir entre deux cours, alors qu'au au collège, c'était impossible. Au collège, si on avait une heure de pause entre deux cours, on devait rester dans le collège, on n'avait pas le droit de sortir, alors qu'au lycée on pouvait sortir, aller boire un café à côté, donc ça pour moi c'était vraiment devenir adulte, il y avait d'autres différences, je ne sais pas si toi dans ton lycée il y avait une sale fumeur, mais moi moi il y en avait une, donc je crois que maintenant c'est interdit il me semble.

Ouais maintenant c'est interdit moi en fait on fumait dans la cour du lycée donc la cour la partie extérieure mais qui était dans l'enceinte du lycée, mais seulement jusqu'à ma seconde à partir de la première, il y a la loi Evin, donc la loi Evin, c'est la grande loi pour limiter le tabac qui est passé en France et à ce moment-là, ce n'était plus autorisé dans les lycées. Mais je pense que tu as un an ou deux ans de plus que moi, donc ça a dû.

Ouais, moi je ne sais pas si j'ai connu la fin de de la salle fumeur au lycée, mais j'en ai vraiment un souvenir impérissable, c'était une un espèce d'aquaregatoire. Ouais ça devait

être horrible,

des lycéens qui

fument toute la journée.

C'était vraiment deux places to be donc c'était l'endroit cool il fallait être dans cet aquarium et fumer des cigarettes et

Même si tu

ne fumes

pas, c'était le tabagisme passif.

Exactement exactement, mais pourtant c'était une salle en plus qui qui permettait de de passer d'un autre côté du lycée. En fait, ce n'était pas juste une salle fumeur, donc parfois on on passait à travers cette salle juste pour aller voilà dans une autre aile du lycée et instantanément on on était sûr de sentir la cigarette pour pour le restant de la journée

Des bons ados français.

Les bons ados français, mais la cigarette c'est vraiment quelque chose qui faisait partie de l'identité lycéenne française, peut-être que c'est un peu moins vrai maintenant, je ne sais pas.

Je ne sais pas, je ne sais pas les les le prix du paquet a doublé donc bon ça c'est autre un autre thème mais nous à l'époque c'était vachement plus accessible, je ne sais pas comment comment ça se passe maintenant.

C'est vrai c'est vrai que c'est très cher maintenant. J'espère qu'on ne sommes pas comme des vieux dinosaures, mais voilà. Donc maintenant il est interdit de fumer dans les lycées, il y a un autre truc qui a été interdit, c'est les distributeurs de de snacks et de boissons. Moi je me souviens qu'il y avait un distributeur dans mon lycée et ça aussi c'était le truc très cool d'aller s'acheter du coca ou alors un Kinder entre

Non, nous on donnait C'était interdit. On sortait du lycée, on allait aux grecs à côté, fumer des clopes et manger des grecs.

Ouais, c'est c'est un bon résumé de la scolarité de de français. Mais

une autre chose qui change peut-être un peu plus un peu lié à la scolarité, c'est que au lycée à partir donc en seconde, c'est encore un peu similaire au collège, mais à partir de la première donc l'année suivante, ça commence à changer vraiment beaucoup puisqu'on est divisé en filière. Enfin on était parce que maintenant c'est plus pareil, mais si on prend nos années à nous et le système qui a duré jusqu'à deux-mille-vingt, enfin jusqu'au moment du Covid, Au collège, on avait tous les mêmes cours à part quelques options. En seconde, on avait encore tous les mêmes cours, mais on commençait à faire notre choix pour l'année suivante et la première et la terminale qui sont les deux années du bac puisqu'on passe des épreuves sur deux années, on était divisé à l'époque en plusieurs filières donc scientifique, économique et social et littéraire. Plus en techno, il y avait sciences, comment ça, c'est technologie, c'est de la gestion et sciences de l'ingénieur, voilà des choses

C'est ça.

Mais donc en disons la grande majorité, cent des lycéens, enfin des jeunes de cet âge étaient divisés entre scientifiques, économiques et sociales et littéraires. Toi Hugo tu étais en

Alors tu peux deviner

Économique et social.

Exactement, économique et social. Tu peux deviner. Je dirais soit économique et sociale, donc e s, soit littéraire. J'aurais tendance à dire littéraire.

Ouais, j'étais en littéraire.

Ouais, donc vous l'avez deviné la filière scientifique c'était principalement des maths, de la physique et de la biologie, des matières scientifiques. En économique et social, on avait majoritairement de l'histoire géographie et des sciences humaines et économiques et en littéraire vous aviez plutôt

C'était d'abord la philosophie en terminale c'était la plus important et on avait la littérature qu'aucun autre n'avait il me semble.

Et les langues étrangères aussi.

Beaucoup de langues étrangères et aussi l'histoire géo qui avait un coefficient important. Coefficient c'est ce qui indique l'importance de chaque matière au bac et en général aussi le nombre d'heures qu'on va avoir. Donc nous en littéraire le plus important, le coefficient le plus important et le plus d'heures qu'on avait c'était la philosophie, mais il y avait aussi une grande importance pour les matières que j'ai citées avant. Et moi je m'étais pardon, mais juste moi je m'étais battue pour ce que tu me disais, soit je m'étais battue pour aller en L parce que je voulais vraiment faire ça, mais que j'avais des assez bonnes notes pour aller en S et que s c'est un peu la voix royale qu'on me disait et donc voilà j'avais un peu saboté mes résultats en physique chimie pour que la prof de physique chimie me m'aide à aller en en elle parce que vraiment je trouvais que ça avait l'air trop intéressant.

C'est vrai parce qu'en fait l'objectif de ces filières au départ, c'était d'aider les élèves à commencer à se spécialiser avant leurs études supérieures, mais ce qui s'est passé dans la réalité, c'est qu'il y a eu une sorte de hiérarchie implicite des filières. On considérait que la meilleure filière, c'était la filière s, ensuite la filière e s et la filière l que c'était plutôt pour les lycéens qui réussissaient moins bien que les autres alors qu'en fait beaucoup de lycéens choisissaient la filière l par affinité comme c'était l'objectif au départ, mais voilà progressivement au fil des années, il y avait cette hiérarchie qui qui s'était mise en place et c'est ça qui a motivé aussi la réforme du lycée.

Ouais donc la réforme Blanquer, Blanquer du nom du ministre de l'éducation de l'époque qui vient juste de partir.

Exactement, exactement. Donc c'est un ministre qui était plutôt populaire au départ, mais qui a rapidement perdu en popularité et le symbole de ça, c'est qu'il s'est présenté aux élections législatives pour être élu député et il a perdu dès le premier tour. Il a été éliminé dès le premier tour. La première fois qu'il se présentait à une élection parce que quand il a été nommé ministre, il a été nommé par le premier ministre, mais il n'y a pas besoin de gagner une élection pour devenir ministre. Là, c'était sa première élection et il a été éliminé immédiatement, ce qui montre qu'il était finalement assez impopulaire et ça c'était en grande partie à cause de sa gestion de la crise sanitaire, beaucoup de profs, de parents d'élèves et de directeurs d'établissements scolaires se sont plaints de Jean-Michel Blanquer et en disant qu'il avait très très mal géré l'organisation des cours et des examens pendant la la crise du Covid, qu'il n'avait pas beaucoup de respect pour les profs, et caetera.

Donc voilà, il est devenu assez impopulaire, mais c'est quand même lui qui a poussé cette réforme qu'on attendait depuis très longtemps. Alors peut-être tu peux nous expliquer un peu pourquoi on a fait cette réforme.

Alors l'objectif de la réforme, c'était de bon comme tu le disais déjà d'éviter qu'il y ait des filières qui soient beaucoup plus considérées comme la filière scientifique et d'autres au contraire qui soit un peu comme on dit des voies de garage, c'est-à-dire que c'est un chemin qui ne mène à rien et c'était aussi l'objectif de mieux préparer les lycéens à aux études supérieures et au monde du travail en les spécialisant beaucoup plus rapidement sur des matières qui étaient des matières que eux allaient choisir. Donc c'était un objectif qui répondait à des inquiétudes sur le fait que le baccalauréat perdait de la valeur. On a beaucoup dit que plus le temps passe, plus les années passent et plus le bac est facile à avoir, qu'il est même donné, offert gratuitement aux lycéens sans qu'ils aient besoin de travailler et que ensuite ça ne leur permet pas de réussir spécialement leurs études ou quoi. La preuve en est que quand en première année de licence, donc la première année d'études, soixante pour cent seulement des étudiants vont jusqu'au bout et réussissent leurs examens pour continuer en deuxième année. Donc voilà, c'était l'objectif, mais ensuite déjà quelle est cette réforme peut-être avant de dire tout ce qui, en fait j'ai du mal à dire les objectifs parce que j'ai déjà en tête le fait que ça n'a pas du tout fonctionné et que c'est très critiqué mais petit à petit on va y arriver peut-être qu'on peut d'abord expliquer en quoi ça consiste.

Alors la réforme Blanquer donc ça concerne à la fois la scolarité au lycée et l'examen final, le baccalauréat donc concernant la scolarité au lycée, les filières ont disparu. Maintenant, il n'y a plus la filière scientifique, économique et sociale et littéraire, mais à la place il y a ce qu'on appelle un tronc commun. Le tronc c'est ça s'écrit TR0NC c'est comme avec un arbre, un arbre la partie principale de l'arbre c'est le tronc, Donc il y a un tronc qui ensuite se divise en branches. Là, c'est pareil au lycée maintenant il y a un tronc commun, c'est-à-dire des matières que tous les lycéens doivent étudier. Ces matières, c'est le français, l'histoire géographie, l'enseignement moral et civique, une langue vivante un et une langue vivante deux, l'éducation physique et sportive, le sport, les humanités numériques et scientifiques.

Ça, ça n'existait pas de mon époque. Je ne sais pas exactement ce qui passait. Et pour finir, la matière reine, la philosophie. Donc ça c'est le tronc commun, les matières que tous les lycéens doivent étudier, mais ensuite en première ils doivent choisir trois spécialités parmi cette liste, donc écologie, agronomie et territoire, histoire géographie, géopolitique et sciences politiques, ça c'est une spécialité, humanité littérature et philosophie, ça aussi c'est une autre spécialité, a mathématiques, numérique et sciences informatiques, langues et littérature étrangères, et caetera, et caetera, je ne vais pas toutes les faire parce qu'il y en a pas mal. Donc en première, les élèves choisissent trois spécialités comme ça, ils doivent commencer à s'orienter.

Ils doivent commencer à se demander ce qu'ils vont vouloir étudier plus tard après le lycée. Ils doivent commencer à faire des choix et voir un peu quelle matière leur plaise le plus. Donc, ils choisissent trois spécialités en première et en terminale, ils en gardent seulement deux et ces deux spécialités, ils vont devoir ensuite les passer au bac, en reparler un peu plus tard. Ça, c'est la nouvelle organisation, il n'y a plus ces trois filières, mais à la place, il y a un menu avec des spécialités à la carte à choisir.

Et donc maintenant je pense que je peux tout ce que le sketch Hugo ça m'a rappelé j'ai noté toutes les critiques qui sont faites envers cette réforme. Alors assez rapidement, mais il y en a beaucoup. Déjà la première, je pense que peut-être vous l'avez compris en écoutant l'explication d'Hugo, c'est qu'on demande aux élèves de s'orienter de façon très précoce. À partir de seize ans, on leur demande d'avoir une vision assez claire de ce qu'ils veulent et donc de choisir des matières qui vont après déterminer leur futur. Et on sait qu'à cet âge-là, on ne fait pas forcément des choix qui sont guidés par, enfin de toute façon on ne sait pas.

Donc on peut avoir des problèmes ensuite au moment de vouloir étudier, de se dire ah mince, je n'ai pas fait de maths pendant deux ans et maintenant je veux faire une un métier dans lequel il faut absolument avoir fait des. En plus, il n'y avait pas, il n'y a pas de communication il n'y a pas de de lien direct entre les études supérieures et les lycées, donc même quelqu'un qui sait déjà ce qu'il veut faire, il ne sait pas forcément exactement quel est le meilleur menu à choisir pour après avoir des bonnes capacités et être accepté même dans les études supérieures qu'il veut faire. Une autre critique qui est faite et qui est en train d'être corrigée, c'est qu'il n'y avait plus de maths et donc qui n'avait pas de mathématiques dans le tronc commun. Donc pour pouvoir faire des maths, il fallait choisir ça en spécialité. Il me semble que moins de la moitié, donc les maths étaient une des spécialités les plus demandées, mais même avec ça, il y a quand même plus de la moitié des lycéens qui ne faisaient plus de maths jusqu'au lycée.

Et donc quand même les maths c'est assez important pour les études pour beaucoup de domaines en tout cas supérieures et ça a été très critiqué et d'ailleurs ça c'est quelque chose qui a été changé cette année ou qui

va être pour cette année, mais à la rentrée de soixante-trois pour cent des lycéens n'ont pas choisi les maths comme spécialité. Voilà plus des deux tiers des lycéens ne font n'ont pas fait de maths au lycée et alors que pendant très longtemps, c'était aussi considéré comme une matière essentielle. Donc voilà, il y a beaucoup de parents d'élèves et de profs qui se sont alarmés de cette situation.

Et alors les profs, moi j'ai beaucoup d'amis profs, ils détestent Jean-Michel Blanquer, les profs disent que en fait, enfin c'est à peu près logique, la réforme, le fait de ne pas mettre les maths dans le tronc commun, ça répondait aussi au fait qu'il n'y a pas assez de professeurs de mathématiques en France. Donc ça permettait un peu de cacher le problème en en sorte qu'il n'y ait plus besoin de autant de professeurs. Et de manière générale, il y a beaucoup de critiques comme ça qui viennent des profs qui se rendent compte en fait de soucis d'organisation qui ne sont pas forcément évidents quand on en parle comme ça. Mais voilà des profs qui manquent sur certaines matières, d'autres profs qui ont tout d'un coup un travail qui est complètement modifié et puis aussi et surtout je pense que c'est une des choses les plus importantes, c'est qu'il y a une grosse différence suivant d'où on vient, et on vit et qu'il y a certains lycées qui proposent des super spécialités, mais il y en a d'autres. Normalement, ils sont censés en proposer douze, mais ils ont du mal à en proposer plus de 6, voilà parce qu'ils n'ont pas les moyens, ils n'ont pas les professeurs disponibles et donc forcément, il y a des élèves qui vont avoir un meilleur lycée, un meilleur baccalauréat que d'autres.

C'est en train de créer des inégalités et c'est pour ça que c'est critiqué.

Exactement, donc en fonction de la ville dans laquelle on habite ou du lycée qui est le plus proche de chez nous, on ne va pas pouvoir choisir forcément les mêmes spécialités. Donc autrement dit, on n'offre pas les mêmes possibilités à tous les lycéens et ça, c'est une source d'inégalité assez flagrante qui est très critiquée.

Alors maintenant venons-en au vif du sujet, qu'est-ce que le baccalauréat exactement. Alors pour faire simple, c'est donc le diplôme qui permet de terminer le lycée et d'entrer en études supérieures. Pour le collège, on a un autre diplôme qui s'appelle le brevet. Il me semble que le brevet ce n'est pas obligatoire pour passer au lycée, par contre le baccalauréat c'est obligatoire pour faire des études supérieures. Le bac, c'est un diplôme qui existe depuis très longtemps depuis Napoléon début mille-huit-cent.

Donc vous vous imaginez bien que ça a beaucoup changé depuis, mais c'était déjà cette idée à ait un espèce de diplôme qui permette de mettre tout le monde un peu sur un pied d'égalité et de valider qu'on a tous les mêmes connaissances.

Ouais et le bac, on peut dire qu'il occupe une place assez importante dans la culture française, dans l'imaginaire collectif, c'est vraiment ce qu'on appelle un rite de passage, une épreuve par laquelle il faut passer pour pouvoir devenir adulte. Donc à chaque année quand il y a le bac, on en parle beaucoup aux informations, on parle notamment des sujets de philosophie qui ont été proposés et c'est une source de stress assez conséquente pour les lycéens parce que voilà on a tendance à à en faire une montagne, ça, c'est une bonne expression, faire une montagne de quelque chose, ça veut dire avoir tendance à à exagérer l'importance de quelque chose donc le bac, on en fait une montagne. Dès la première année de lycée, on en parle aux lycéens, les profs leur disent attention, c'est très important, vous vous préparez pour le bac, c'est peut-être l'examen le plus important de votre vie. Donc, il y a beaucoup d'appréhension, beaucoup de de peur autour de de cet examen, c'est c'est vraiment quelque chose qui est très important dans dans la culture française.

Je dirais même qu'on en parle depuis la primaire quoi qu'on se dit quand on est petit oh un jour je vais passer le bac ça va être super difficile on s'imagine que c'est un truc un truc assez horrible alors que bon finalement pas tant que

ça

quels sont les critères pour avoir son bac c'est assez facile.

Ouais, c'est assez facile. Donc, il faut avoir une moyenne générale d'au moins dix sur vingt. Vous savez peut-être qu'en France, les examens sont notés sur vingt de zéro à vingt donc pour passer il faut avoir la moyenne pour avoir dix et la moyenne se calcule en prenant le résultat a une note inférieure, donc huit ou neuf, on a la possibilité de passer des rattrapages. Autrement dit, on nous donne une deuxième chance et en général, ça se passe à l'oral. Donc, si on a raté la philosophie, on peut passer à un rattrapage de philosophie avec un prof pour essayer d'obtenir une meilleure note.

Donc on a beaucoup de chances qu'ils sont de notre côté pour pour réussir le bac. Et ensuite en fonction de notre note, on peut obtenir une mention. Il y a différentes mentions, si vous avez douze sur vingt, c'est la mention assez bien, quatorze sur vingt, c'est la mention bien, seize sur vingt, la mention très bien et à partir de dix-huit sur vingt, vous avez ce qu'on appelle les félicitations du jury. Donc ça, c'est la meilleure mention. Donc voilà, en général, on se souvient des notes qu'on a eues au bac, de notre mention et ça aussi, ça fait partie de l'imaginaire collectif parce que les parents disent à leurs à leurs enfants, moi tu sais le bac c'était comme ça, j'ai eu telle note en histoire, j'ai complètement raté l'épreuve de philo, donc voilà c'est vraiment un sujet de discussion important en France.

Et du coup toi tu étais stressé avant les épreuves, c'était quelque chose que tu voyais comme super difficile.

Ouais ouais j'étais assez stressé parce que bon j'étais plutôt bon élève au lycée, je crois que je dis à chaque épisode, je suis très fier de ça, mais mais j'avais vraiment envie de de réussir d'avoir une excellente note. Je voulais absolument avoir une mention, donc j'avais pas mal travaillé, j'avais beaucoup révisé et voilà j'avais vraiment envie d'avoir la la meilleure note possible donc ouais je je j'étais un peu stressé, j'étais un peu stressé et toi

Pas du tout, je n'ai pas révisé. Alors je me suis rendu compte quand je suis rentrée en, rentrée en prépa, qu'il avait quand même une grosse différence suivant les lycées parce que par exemple j'ai des des amis que j'ai rencontrés donc après pendant les études supérieures qui qui se rappelaient de comment le proviseur, donc le directeur du lycée passait dans les classes pour leur dire il y a un taux de temps de félicitations, et caetera. Et alors nous, mais on ne nous a jamais parlé de la mention, personne dans ma classe n'a eu les félicitations, absolument comme je ne savais pas travailler parce que je vous ai raconté ça dans un autre épisode, mais je savais j'avais absolument aucune méthode de travail et aucune capacité de concentration. Donc ça a été voilà, j'y suis allé examen beaucoup plus tard quand j'étais à l'université et que j'ai commencé examen beaucoup plus tard quand j'étais à l'université et que j'ai commencé à me préoccuper un peu plus de mon avenir.

Et du coup tu te souviens des notes que tu as eues au bac, tu te souviens des épreuves que tu as réussies ou celles que tu as pu plus ou

moins, j'étais stressée au moment j'étais devant la feuille je me disais ouh là.

C'est un moment c'était trop tard.

Et j'avais des des bonnes notes. Je pense que dans ma au lycée, je pense que j'étais dans première ou deuxième de la classe, enfin des trucs, voilà j'étais, j'avais des facilités. Mais le jour du bac pour plusieurs épreuves, j'ai fait par exemple j'ai choisi un genre un sujet que je ne choisissais jamais d'habitude alors que j'étais capable de faire l'autre. Enfin voilà le format examen sur table, ça n'a pas du tout réussi et je partais tôt en plus. J'étais genre c'est bon j'ai fini allez salut.

Alors qu'après quand j'ai fait des études, je me suis forcée à rester longtemps quitte à faire des pauses et à recommencer et caetera. Mais je n'étais pas du tout assez mature pour être au top de mes capacités. Toi, toi au contraire tu étais hyper organisé, tu as fait tes meilleurs résultats au bail.

Ouais non,

il y

a il y a quelques épreuves, notamment le français, je ne devrais pas m'en vanter, mais l'épreuve de français, j'avais, on avait différentes possibilités donc on pouvait faire un commentaire de texte ou on pouvait faire, je sais plus comment ça s'appelait, mais un écrit créatif ou quelque chose comme ça.

Écriture d'invention. Écriture

d'invention et j'avais écrit une histoire qui n'avait pas du tout plu, je pense au correcteur ou à la correctrice, donc j'avais seulement dix sur vingt, c'était vraiment un un gros échec, mais ensuite sinon ouais le bac en terminale j'étais plutôt content de de mes notes, Mais ce que tu racontes, ça montre que la préparation à l'examen est très différente d'un lycée à l'autre en fonction de du directeur, du proviseur, en fonction de l'équipe des profs et caetera, il y a des lycées à Paris qui sont très bien préparés, qui font des bacs blancs. Donc un bac blanc, c'est un un faux examen pour se mettre dans les conditions de l'épreuve et et se se préparer vraiment au bac et ça c'est très inégalitaire d'un d'un lycée à l'autre, mais bon je pense que c'est un peu la même chose dans dans beaucoup de pays malheureusement.

Qu'il y a une épreuve pour toi qui étais plus stressante qu'une autre

L'épreuve de philo était assez stressante parce que je voulais je voulais avoir une bonne note et je me souviens que c'était, en fait je vais faire un épisode sur la philo un peu plus tard parce qu'un des auditeurs a envoyé un email en en demandant pourquoi la philosophie est si importante pour les Français et c'est une excellente question, donc je ne sais pas trop en parler dans cet épisode j'en parlerai dans un dans un futur épisode, mais ouais la philo c'était je me souviens que c'était c'était assez stressant. Et tu te souviens du moment tu as découvert tes notes.

Ouais je m'en souviens très bien parce que en fait je me souviens d'une chose en particulier et c'est une chose que j'ai évoquée à demi-mot je crois quand on a fait notre épisode sur l'attention, c'est que ma prof principale était présente et c'était ma prof de philo et donc j'ai vu mes notes, j'avais eu mention assez bien, je crois j'étais à la limite de bien et donc je lui dis, moi j'étais contente pour moi c'était juste c'est fini aucun et elle a levé les yeux au ciel, elle a fait si tu avais travaillé tu aurais eu très bien et je me suis dit et ça m'est réessaie que plus de dix ans après je m'en souviens en me disant mais qu'est-ce que, enfin déjà, c'est horrible de dire ça, voilà, c'est trop tard, c'est passé et en plus, c'était son rôle, enfin c'était le rôle, elle aurait me le dire, enfin elle aurait m'encourager au cours de l'année, se rendre compte que j'avais des facilités, mais qu'en fait je n'avais pas de méthode de travail ou quoi et en philo je me rappelle que le jour de l'examen c'est une des matières sur lesquelles j'ai essayé de jouer la sécurité, j'ai essayé de faire un truc tout beau tout bien alors que tout le long de l'année j'avais voilà je faisais des trucs un peu plus perso et ça fonctionnait.

Donc voilà je me souviens que moi j'étais contente et totalement neutre par rapport à la mention ou mes notes mais voilà ma prof m'a m'a rappelé que on m'a dit toute ma scolarité, tu aurais pu faire beaucoup mieux et j'ai cru que ça allait marquer toute ma vie et c'est récemment que je me suis rendu compte qu'en fait voilà c'est ce n'est pas aussi simple. Et toi, tu te souviens de ce moment

Je m'en souviens assez bien et malheureusement donc j'ai des, j'étais très content de mes notes, mais la joie a été de courte durée comme on dit, la joie n'a pas duré longtemps parce que ma copine de l'époque était très très compétitive et on n'était pas dans la même classe, mais on était tous les deux dans la même filière en e s et donc moi j'ai eu la mention très bien, elle elle a eu la mention bien, elle était vraiment à quelques dixièmes de point d'avoir la mention très bien et elle a pleuré en découvrant ses notes et après elle était vraiment en colère contre moi que j'ai une meilleure mention qu'elle et du coup j'ai j'ai pas pu vraiment célébrer ça, j'ai pas pu donc voilà c'était c'était une joie douce amère comme on

dit. Alors ça c'était pour notre époque on découvrait toutes ces notes de bac tous ensemble sur des espèces de panneaux d'affichage énormes, mais pour les lycéens d'aujourd'hui, c'est un peu différent puisque le bac est divisé entre les notes terminales qui ne sont pas si nombreuses et les notes finales. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ça peut-être

Oui donc la grande différence du bac maintenant c'est qu'une quarante pour cent de la note finale dépend du contrôle continu autrement dit des notes que les lycéens obtiennent en première et en terminale pendant leur scolarité avant l'examen. Ça c'est la grande nouveauté parce que nous à notre époque tout le bac quasiment je pense mais l'intégralité de la note dépendait de notre résultat à l'examen. Alors que maintenant, ça dépend des notes tout au long de l'année. Ça, c'est assez positif parce que ça permet, en tout cas ça force les élèves à travailler toute l'année et pas seulement deux semaines avant le le bac pour réviser ou bachoter comme on dit.

Alors Tu parles de moi.

Comme Ingrid a fait certainement. Donc bachoter, ça veut dire réviser quelque chose, apprendre quelque chose, mais en général pour l'oublier juste après. Donc la plupart des lycéens bâchotent, ils essaient d'emmagasiner, d'apprendre toutes les connaissances dont ils ont besoin pour le bac et dès que l'épreuve est terminée, ils oublient tout. Donc ça, ce n'est pas très productif, c'est pour ça que maintenant il y a le contrôle continu, les lycéens sont obligés de travailler, d'étudier tout au long de l'année pour obtenir des bonnes notes, ces notes qui vont compter pour leur note finale au bac.

Et encore une fois, on ne va pas détailler pourquoi je pense que c'est assez évident, mais cette modalité du contrôle continu est assez critiquée notamment par les professeurs parce que d'un lycée à l'autre, c'est très différent et tout le monde sait que dans certains lycées, les professeurs sont beaucoup plus exigeants, et caetera. Donc ça fait vraiment des baccalauréats qui n'ont pas du tout la même valeur suivant le lycée d'où on vient. Parce que dans certains lycées comme peut-être celui j'étais on se dit bon là-bas les profs sont plus cool parce que ce n'est pas un très bon lycée quoi. Donc ouais c'est c'est aussi une des modalités qui est critiquée.

Exactement parce qu'avant le bac était corrigé au niveau national. Donc les épreuves n'étaient pas corrigées par elles étaient, les copies étaient corrigées de manière complètement anonyme, ce qui mettait un peu tous les lycéens sur un pied d'égalité. On estimait que si vous aviez quinze au bac à Châteauroux par exemple, c'était la même chose que d'avoir quinze au bac à Marseille, à Paris, et caetera. Alors que maintenant, comme une partie de la note dépend du contrôle continu, le lycée dans lequel vous allez a une grande importance pour vos études supérieures. Les universités, quand elles sélectionnent les élèves, elles ont tendance à regarder le classement de leur lycée.

Est-ce que l'élève vient d'un bon lycée, un lycée parisien, un lycée bordelais, et caetera ou au contraire d'un lycée qui est plutôt mal classé et qui n'a pas bonne réputation. C'est ça encore une fois c'est c'est source d'inégalité.

Après en termes d'épreuves, donc maintenant il y en a beaucoup moins logiquement puisque il y a quarante pour cent comme on disait qui est tout au long de l'année et finalement les épreuves telles que nous on les a connus, il y en a trois, il y a une épreuve de français en première, une épreuve de français.

Il y a le français écrit et le français oral qui reste.

Ah oui, qui fait après une note globale de français, comme nous on a donc ça c'est, en fait il y a il y a trois, deux, trois épreuves de matière reste un peu symboliquement les mêmes en première tout ce qui est français en terminale la philo qui est donc comme on disait une entité, un symbole du baccalauréat donc ils l'ont gardé un petit peu pour ça et aussi parce que peut-être la philosophie c'est quand même l'écrit est très important et après il y a une nouvelle chose alors j'ai pas tout à fait compris de quoi il s'agit j'avoue que ça y est je on est dans l'âge on n'a pas assez de jeunes de cet âge autour de nous et pour nous c'est beaucoup trop loin donc voilà en tout cas il y a une épreuve qui s'appelle le grand oral.

C'est ça Alors oui le grand oral bon c'est pas si compliqué en fait je vais essayer de d'expliquer ça. Les élèves on vous a dit qu'ils doivent choisir deux spécialités Et pour le grand oral, ils doivent préparer deux sujets qui sont en rapport avec ces spécialités. Ensuite le jour de l'examen, les lycéens arrivent avec leurs deux sujets, ils ont en face d'eux deux professeurs, ça fait beaucoup de deux et les professeurs choisissent un des deux sujets. Après ça, le l'élève a vingt minutes je crois pour préparer ce sujet, préparer ce qu'il va dire et ensuite pendant dix minutes, il présente ses idées par rapport pour répondre au sujet en fait, aux deux professeurs. Ça, ça permet de d'évaluer la capacité d'analyse, d'argumentation et de

Qui d'ailleurs est aussi critiqué parce que inégalitaire, parce que forcément ça fait appel à la culture générale, à des capacités de d'expression à l'oral qui sont pas données à tout le monde et des choses que normalement on apprend plus tard, mais que certains élèves ont la chance par leurs parents et leur milieu social de maîtriser déjà beaucoup mieux dès dix-huit ans.

Des codes, des compétences interpersonnelles, et caetera, et caetera Qui ne sont pas forcément enseignées au lycée, mais que certains lycéens possèdent déjà grâce à leur milieu familial.

Ouais, bon finalement le donc on vous parle du bac, mais il faut savoir que ce n'est pas non

plus

à part on vous a dit symboliquement la mention, le stress, le premier examen, ça c'est important dans l'imaginaire français. Mais concrètement, ce n'est pas ce qui détermine les études, l'entrée dans les études supérieures puisque le choix des études supérieures se passe avant via une plateforme qui s'appelle parcours sup. À notre époque, c'était admission post bac, maintenant c'est parcours sup. Si vous regardez les infos françaises, vous en avez sûrement entendu parler parce qu'il y a plein de débats autour de cette plateforme. Mais donc finalement les notes du bac, quand les élèves surtout maintenant qu'avec ils ont quarante pour cent de notes de contrôle continue, ils savent à peu près s'ils vont l'avoir ou pas.

Donc après bon, c'est une formalité administrative de le valider pour continuer ils savent déjà qu'ils vont aller avant même de le passer.

C'est vrai, ça fait des années que les gens disent que le bac était plus difficile à leur époque et que maintenant on donne le bac à tout le monde. Donc voilà la réforme va un peu dans ce sens-là. Moi en étudiant un peu cette cette réforme, cette nouvelle formule du bac, je ne peux pas forcément dire s'il est plus facile ou non. Ce qui est sûr, c'est que le taux de réussite a augmenté. L'année dernière, quatre-vingt-quatorze pour cent des lycéens ont obtenu leur bac, on se rapproche vraiment des cent pour cent alors qu'à notre époque, c'était

sont les notes du contrôle continu sont remontées en général. Enfin l'objectif globalement du lycée, des évaluations, enfin de du système, c'est de permettre au plus de lycéens possibles de valider leur bac et de partir en études supérieures. L'objectif ce n'est pas de les faire redoubler, recommencer de toute façon voilà il n'y a pas beaucoup d'argent pour avoir plus de lycéens donc le mieux c'est qu'ils réussissent et qu'ils partent.

Exactement donc le bac c'est plus vraiment un outil de sélection, c'est plus vraiment un filtre, mais certains disent que ça devient une une formalité administrative comme tu l'as dit. Une formalité administrative ça veut dire une chose qu'on doit faire, un document à remplir qui demande pas du tout de réflexion, mais voilà c'est juste une chose qu'on a à faire dans l'administration pour.

C'est comme payer ses impôts.

Voilà payer ses impôts, c'est une formalité administrative. Voilà, je pense qu'on a fait le tour sur cette réforme. Bon comme d'habitude, on pourrait encore développer et dire beaucoup de choses, mais on a voulu vous donner une vision un peu synthétique, on espère avoir réussi. Les lycéens pourront découvrir s'ils sont bacheliers ou non, autrement dit s'ils ont réussi leur bac début juillet je sais pas quelle est la date exacte mais

Moi je crois que c'était le sept je l'ai plutôt les

deux mais

en tout cas les rattrapages le rattrapage c'est le entre huit et le dix. Donc logiquement les résultats c'est un jour avant.

D'accord ok ok donc voilà les lycéens pourront bientôt découvrir leurs notes au bac et ensuite ils pourront prendre des vacances bien méritées avant de commencer leurs études supérieures.

Et voilà, nous aussi, on va pouvoir prendre des vacances parce que moi je suis en vacances demain, donc

Voilà, les vacances commencent pour Ingrid, moi ce sera un peu plus tard, il y aura encore un épisode avant cet été qui sera normalement une interview avec une experte du français parlé en Belgique, on va parler d'accent, de belgicisme, et caetera. Je pense que ça va être un épisode passionnant. Je vous donne rendez-vous dans deux semaines si tout va bien et voilà.

Très bien et bien à bientôt et bon été à tous du coup.

À bientôt, ciao.

Au

revoir.

Podcast: InnerFrench
Episode: E112 Le lycée français 2.0